Auguste Rodin

Auguste Rodin
Auguste Rodin
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Nom de naissance François-Auguste-René Rodin
Naissance 12 novembre 1840
Paris (XIXe siècle)
Décès 17 novembre 1917 (à 77 ans)
Meudon
Nationalité France Française
Profession Sculpteur
Distinctions Musée Rodin
Grand officier de la Légion d'honneur
Chevalier de l'Ordre de Léopold de Belgique
Rodin en 1905
par Gertrude Kasebier

Auguste Rodin (François-Auguste-René Rodin), né à Paris le 12 novembre 1840 et mort à Meudon le 17 novembre 1917, est l'un des plus importants sculpteurs français de la seconde moitié du XIXe siècle.

Sommaire

Biographie

Auguste Rodin naquit le 12 novembre 1840 au 3, rue de l'Arbalète à Paris dans une famille modeste d'origine rurale. Son père Jean-Baptiste était d'origine normande, sa mère Marie Cheffer d'origine lorraine. Du premier mariage de son père avec Gabrielle Cateneau, il eut une demi-sœur, Clothilde, qui semble être écartée de la famille après le deuxième mariage de Jean-Baptiste. Auguste eut une sœur aînée, Maria.

Formation

En partie à cause de sa forte myopie, il mena des études médiocres, dont il gardera longtemps le handicap d'une faible maîtrise du français. Il est admis en 1854, à 14 ans, à l'École Spéciale de Dessin et de Mathématiques dite « la petite école » (devenue École nationale supérieure des arts décoratifs) où il suit les cours du talentueux Horace Lecoq de Boisbaudran, dont la méthode consiste à préserver la sensibilité de chaque élève en lui enseignant à utiliser sa vue et sa mémoire visuelle, et du peintre Belloc. C'est là qu'il fait la connaissance de Jules Dalou et de Alphonse Legros.

En 1855 il découvre la sculpture avec Antoine-Louis Barye puis Albert-Ernest Carrier-Belleuse.

En 1857 il quitte « la petite école » et fort d'un talent reconnu par ses professeurs, suivant l'avis du sculpteur Hippolyte Maindron, il tente le concours d'entrée à l'École des Beaux-Arts, dont il réussira l'épreuve de dessin ; mais il échouera trois fois de suite à celle de la sculpture, son style n'étant pas conforme aux traditions néo-classiques qui y régnaient. Il est alors contraint pour se nourrir de travailler et s'engage comme artisan-praticien dans des ateliers de divers sculpteurs, staffeurs ornemanistes et décorateurs tels que Garnier, Blanche ou Cruchet. L'activité de cette époque est particulièrement stimulée par les travaux d'urbanisme du préfet de Paris le baron Haussmann comme par le développement du goût de l'époque pour l'ornementation.

Le 8 décembre 1862, fortement touché par le décès de sa sœur Maria, Rodin entre au noviciat de la congrégation du Très-Saint-Sacrement. Au terme d'un an le père Pierre-Julien Eymard l'encourage vivement à poursuivre dans la voie artistique. Durant cette période il réalise un buste du père Eymard. L'anecdote rapporte que l'œuvre n'obtint pas satisfaction et fut mise au grenier.

Collaboration avec Carrier-Belleuse et Van Rasbourgh

En 1864, il rencontre Rose Beuret, une ouvrière couturière âgée de 20 ans qui lui servira de modèle et deviendra sa maîtresse et, à la fin de leur vie, son épouse ; il aura d'elle en 1866 un fils, Auguste Eugène Beuret, qu'il ne reconnaîtra jamais. Rose fut plusieurs fois le modèle de Rodin, témoignant de son évolution stylistique, de « Jeune fille au chapeau fleuri » en 1865, particulièrement imprégné par le style charmant du XVIIIe, en passant par « Mignon » en 1869, puis « Bellone », exécutée en 1878 après son retour de Belgique.

Son « Homme au nez cassé » est refusé au Salon de Paris où Rodin ne sera exposé qu'en 1875.

C'est dans la période de 1865 - 1870 qu'il débute sa collaboration avec Albert-Ernest Carrier-Belleuse, sculpteur renommé du Second Empire, formé lui aussi à la Petite École. Carrier-Belleuse porte la sculpture vers la production en série, stimulé par la forte demande de la haute bourgeoisie de l'époque. Rodin travailla dans l'atelier de Carrier-Belleuse, qui produisit de nombreuses ornementations de qualité, pour les décors architecturaux de grands chantiers tels que l'Opéra Garnier, l'hôtel de la Païva sur les Champs-Élysées, ou le Théâtre des Gobelins.

En 1870, Rodin accompagne le sculpteur belge Antoine-Joseph Van Rasbourgh à Bruxelles où il participe aux travaux de décoration de la Bourse du Commerce. Il est mobilisé comme caporal dans la Garde nationale au moment de la guerre franco-prussienne de 1870 puis réformé pour myopie. Il retourne alors en Belgique avec Carrier-Belleuse avec lequel il collaborera jusqu'en 1872.

Il s'associe par contrat avec Van Rasbourgh en 1873 et participe entre autres au décor du Palais des Académies à Bruxelles.

Voyage en Italie et étude de Michel-Ange

En 1875, il réalise un de ses grands rêves en voyageant en Italie pour découvrir les trésors artistiques de Turin, Gênes, Pise, Venise, Florence, Rome, Naples et « découvrir les secrets » de Donatello et surtout de Michel-Ange. À son retour en France, il visite les cathédrales françaises.

Première grande œuvre et succès

En 1877, âgé de 37 ans, de retour à Paris il réalise sa première grande œuvre L'Âge d'airain, la statue en grandeur nature en plâtre d'un jeune homme qu'il expose au « Cercle artistique et littéraire de Bruxelles » et au « Salon des Artistes français de Paris ». Sa statue donne une telle impression de vie, qu'on l'accuse d'avoir fait un moulage sur un modèle vivant. Ce succès retentissant au parfum de scandale amorce sa fortune et ses 40 ans de carrière. Les commandes officielles abondent et Rodin devient portraitiste mondain.

En 1878, Rodin crée son Saint Jean Baptiste plus grand que nature pour prouver définitivement qu'il n'a pas recours au moulage. Rodin influence alors la sculpture, par l’expressivité des formes, des sentiments, de la sensualité et le soin apporté à restituer l'émotion par l'expression donnée à des parties du corps comme les mains, les pieds, etc. Il participe à l'invention d'un style en développant de nouvelles techniques de sculpture comme l’assemblage, la démultiplication ou la fragmentation, en totale contradiction avec l’académisme d'alors.

En 1879, il intègre la Manufacture nationale de Sèvres de porcelaine jusqu'en décembre 1882. A cette époque, il noue une relation passionnelle et tumultueuse avec la sculptrice de génie, Camille Claudel, de vingt-quatre ans sa cadette.

En 1880, il installe son atelier au 182 rue de l'Université dans le 7e arrondissement de Paris (un lieu de travail qu'il gardera toute sa vie) et l'État français lui commande La Porte de l'enfer inspirée par La Divine Comédie de Dante et une transposition des Fleurs du mal de Charles Baudelaire pour le futur musée des Arts décoratifs du Musée du Louvre, son œuvre la plus monumentale de 7 m de haut et 8 tonnes, qui ne sera ni livrée ni fondue en bronze de son vivant et à laquelle il travaillera seul jusqu’à la fin de ses jours. L'œuvre sera fondue en bronze en 1926; elle est exposée actuellement au musée Rodin.

Il part en voyage en Angleterre où il apprend la gravure avec Alphonse Legros à Londres. À son retour en France il réalise les figures sculptées d'Adam, d'Ève et Le Penseur en 1882.

Camille Claudel

En 1883, Rodin fait la connaissance de celle qui deviendra sa brillante jeune élève puis sa muse, Camille Claudel, alors âgée de 19 ans, qui partage son atelier et participera activement - entre autres travaux menés en commun - à la création du monument Les Bourgeois de Calais (commandé en 1885 par la municipalité de Calais à la mémoire d'Eustache de Saint Pierre) et avec qui il entretiendra une relation artistique et amoureuse passionnée et tumultueuse qui durera de 10 à 15 ans. Rodin refusera fermement les demandes de mariage de Camille, qui finira par s'éloigner avant d'être internée par sa famille.

Consécration

En 1887, il est fait Chevalier de la Légion d'honneur et illustre de dessins l'édition originale des Fleurs du mal de Baudelaire éditée par Paul Gallimard. L'État français lui commande Le Baiser en marbre pour l'Exposition universelle de Paris de 1889. Dans son atelier il reçoit les visites de nombreux artistes et célébrités (le roi d'Angleterre Edouard VII lui rendra visite en 1908)[réf. nécessaire].

En 1889, Auguste Rodin est un des membres fondateurs de la Société nationale des beaux-arts et reçoit la commande du monument à Victor Hugo pour le Panthéon de Paris (assis puis debout). Il expose avec Claude Monet à la « Galerie Georges Petit ».

En 1891, la Société des gens de lettres lui passe commande d'un monument pour Honoré de Balzac. Il est promu officier de la Légion d'honneur en 1892 et succède à Aimé-Jules Dalou au poste de Président de la section sculpture et vice-président de la Société nationale des beaux-arts.

En 1893, il s'installe avec Rose à la villa des Brillants à Meudon où il commence à constituer sa collection d'antiques et de peintures (devenu depuis 1919 une partie du musée Rodin de la rue de Varenne). En 1894 Claude Monet l'invite chez lui à Giverny en Normandie où il rencontre Paul Cézanne.

En 1897, par la publication de « l'album Goupil » (du nom de l'éditeur-imprimeur) contenant 142 dessins, il divulgue ses techniques de travail novatrices.

En 1900, une rétrospective de son œuvre organisée au « Pavillon Rodin » de la place de l'Alma pour l'Exposition universelle de Paris lui vaut une consécration internationale. Il est nommé Chevalier de l'Ordre de Léopold de Belgique. En 1901, à la clôture de l'Exposition, le pavillon est transféré dans sa propriété de Meudon (la villa des Brillants) et devient son atelier. Il est fait Commandeur de la Légion d'honneur en 1903.

En 1900 Rodin fait la connaissance de Hélène von Nostitz (qui épousera un comte Beneckendorf-Hindenburg, neveu du maréchal von Hindenburg) avec laquelle il se rendra en Italie, reprenant contact avec les chefs-d'œuvre sculptés de Pise, Lucques, Florence et Rome. Le portrait d'Hélène qu'il exécute en marbre sera envoyé à Berlin et à Vienne où il sera admiré et loué par les artistes du mouvement dit « de la Sécession ». En 1904, Rodin devient l'amant de la peintre et femme de lettres britannique Gwendolen Mary John (en) (sœur du peintre Auguste John). Elle lui sert de modèle pour la Muse Whistler. Puis il rencontre la duchesse de Choiseul - née Claire Coudert, issue d'une très riche famille américaine - dont il devient l'amant jusqu'en 1912 ; Claire de Choiseul mettra Rodin en contact avec de nombreux américains fortunés.

En 1905, Rodin rencontre le poète Rainer Maria Rilke qui devient son secrétaire jusqu'en 1906 et écrit à propos du sculpteur un essai, Sur Rodin.

En 1906, Le Penseur est placé devant le Panthéon de Paris; il s'installe en 1908 à l'Hôtel Biron que Rilke lui a fait découvrir (actuel musée Rodin). Rodin voyage en Espagne avec Rilke et le peintre basque Zuloaga, son ami.

En 1910, Il est nommé grand officier de la Légion d'honneur.

En 1911, l'État commande un buste de Pierre Puvis de Chavannes pour le Panthéon de Paris et l'Angleterre acquiert Les Bourgeois de Calais pour les jardins du palais de Westminster de Londres (Parlement du Royaume-Uni). L'Homme qui marche est installé au palais Farnèse (ambassade de France à Rome). La « salle Rodin » du Metropolitan Museum de New York est inaugurée en 1912.

Lors de la déclaration de Première Guerre mondiale, Rodin fuit la France avec Rose et se réfugie en Angleterre où il tombe malade. Il réalise le buste du pape Benoît XV au cours d'un voyage à Rome en 1915 au cours duquel il croise à nouveau Albert Besnard (qui a aussi une commande d'un portrait du pape).

En 1916 Rodin, gravement malade, fait trois donations successives de son hôtel particulier, de son atelier et de ses collections d'art à l'État français dans la perspective de la création d'un musée Rodin. La Chambre des députés et le Sénat votent l'établissement du musée Rodin à l'Hôtel Biron. Rodin reçoit une commande pour un monument à la mémoire des combattants de Verdun.

Disparition

Il revient en France à la fin de l'année 1916. Âgé de 77 ans, il épouse à Meudon après 53 ans de vie commune, le 29 janvier 1917, Rose Beuret très affaiblie. Rose s'éteint le 14 février 1917 à 73 ans, suivie le 17 novembre par Auguste. Leur sépulture à Meudon est dominée par le Penseur.

Le musée Rodin du 79 rue de Varenne dans le 7e arrondissement de Paris est inauguré et ouvert au public le 4 août 1919. Sa Villa des Brillants à Meudon - 19 avenue Auguste Rodin - deviendra aussi un musée.

L'œuvre d'Auguste Rodin

Monument pour Balzac (18911898). Musée Rodin
Dessin de Rodin

Il a révolutionné la sculpture par une liberté de forme inconnue jusque-là. Il sculpte un danseur (Mouvement de danse H[1]) sans tête et dont les membres forment des lignes s'élançant vers le haut, exprimant ainsi l'oubli de soi et la libération du corps dans la danse. Son célèbre Penseur[2] est tout en déséquilibre, composé de cinq triangles dans un arrangement précaire, exprimant ainsi la nature du cours de la pensée et son lien au corps. Ré-explorant le maniérisme tout en l'associant à un travail de la matière, il exprime avec des sculptures comme Le Baiser une sensualité qui choque parfois le public de l'époque. On reconnaît souvent ses œuvres à une forme achevée qui reste partiellement prise dans un bloc plus rustique et partiellement dégrossi. Le résultat toujours frappant est un équilibre entre un modèle englué dans la masse brute et un élan donné à l'œuvre qui semble ainsi prête à s'en échapper.

Rodin, à l'avant-garde de son art, a laissé les moules de ses sculptures à la disposition du public. Il avait aussi préparé des copies de sa signature. Une manière pour lui de laisser d'autres prolonger son œuvre après son décès.

Sa statue d'Honoré de Balzac fit scandale (pour son apparence et sa préparation interminable) et la Société des gens de lettres, commanditaire de l'œuvre, la refusa. Rodin fit porter la sculpture dans sa villa de Meudon et c’est là que, quelques années plus tard, un jeune photographe allemand en découvrira la beauté et fera naître un mouvement d'opinion pour lui rendre sa juste place dans le monde de l'art. Ce n'est qu'en 1939 qu'un tirage en bronze en fut réalisé et érigé à Paris, boulevard Raspail. Rodin écrivait en 1908 : « Cette œuvre dont on a ri, qu’on a pris soin de bafouer parce qu’on ne pouvait pas la détruire, est la résultante de toute ma vie, le pivot de mon esthétique[3] ».

Quand Rodin ne sculpte pas, il dessine. « C'est bien simple, mes dessins sont la clef de mon œuvre, ma sculpture n'est que du dessin sous toutes les dimensions », écrit-il dans ses carnets. Au-delà du simple travail préparatoire, le dessin est pour Rodin une autre pratique, un autre champ de réflexion artistique qu'il découvre avant même la sculpture, à l'âge de dix ans. Inventeur du premier jet, Rodin prend l'habitude de laisser le modèle bouger devant lui sans lui indiquer de pose artificielle pour capter ainsi sur la feuille le naturel des mouvements[4].

Rodin s'est lié avec de nombreux artistes comme le peintre Ignacio Zuloaga, la danseuse Loie Fuller, le peintre américain Whistler, le peintre Alphonse Legros, Albert Besnard (avec lequel il échangera une correspondance),etc.

Il a eu, au cours de sa vie artistique, quelques élèves et collaborateurs, dont sa collaboratrice la plus fameuse, Camille Claudel, chargée initialement de dégrossir les marbres d'après un modèle en plâtre. Tout à la fois assistante, muse et maîtresse, elle lui servira aussi de modèle, lui inspirant des œuvres comme la Convalescente, la France ou la Pensée… En 1913, Camille Claudel est internée à l'hôpital de Ville-Évrard puis à l'Hôpital de Montfavet où elle décédera 30 ans plus tard le 19 octobre 1943, malheureuse, misérable, rejetée de tous, après avoir sombré dans la démence. Un débat fait rage entre Rodiniens et Claudeliens quant à la possible réalisation de certaines œuvres - jusque-là attribuées à Rodin - par Camille Claudel. Les recherches les plus récentes menées à l'occasion de l'exposition itinérante « Camille Claudel et Rodin, rencontre de deux destins », (Musée national des Beaux-Arts du Québec, Detroit Institute of Art, Fondation Pierre Gianadda, Martigny, 2005-2006) montrent la grande complexité des rapports entre les deux sculpteurs travaillant ensemble dans le même atelier aux mêmes sujets. Tous deux ont vécu une passion stimulante mais orageuse, relatée de manière romanesque dans le film Camille Claudel.

Parmi les modèles les plus connus de Rodin, il faut citer Marianna Russell, épouse du peintre australien John Peter Russell. Elle posa pour le buste en argent de 1888 (collections du Musée d'Orsay en dépôt au Musée de Morlaix), pour le buste de Mrs Russell, de 1890, et pour Pallas au Parthénon, Minerve et Cérès, 1896 (Musée Rodin).

Le marché de l'art a connu un scandale important aux cours des années 1990 avec la découverte d'un réseau de faussaires - dont Guy Hain - condamnés par la justice française en 2001 mais dont l'activité a inondé le marché de centaines d'œuvres contrefaisant les œuvres de Rodin. Il existe plusieurs projets de catalogues raisonnés des œuvres du sculpteur menés par le Musée Rodin et par le Comité Auguste Rodin à Paris.

Trois œuvres de Rodin qui se trouvaient dans le World Trade Center ont été sérieusement endommagées lors des attentats du 11 septembre 2001[5]. Lors des fouilles qui ont eu lieu après les attentats, on a retrouvé en mauvais état le buste de Jean d'Aire (travail préparatoire aux Bourgeois de Calais) et Les Trois Ombres. En revanche, une reproduction du Penseur, ayant été retrouvée par un pompier de New York, a été perdue, probablement volée.

Plusieurs lieux et bâtiments portent le nom du sculpteur à Paris dont la place Rodin dans le 16e arrondissement de Paris et le lycée Rodin dans le 13e arrondissement de Paris, rue Corvisart et aussi au musée de Rodin situé aussi à Paris.

L'atelier et les assistants de Rodin

Rodin travaillait avec de nombreux assistants, praticiens et mouleurs, tailleurs de marbre, photographes etc., qui l'accompagnaient dans son atelier de Meudon, la Villa des Brillants, aujourd'hui musée où il est enterré. Ainsi les Ombres, Ugolin, Iris, le Penseur ou encore la Porte de l'enfer ont été agrandis (ou réduits) par Henri Lebossé, son principal assistant depuis 1894. En 1904, il demanda au jeune sculpteur tchèque Josef Maratka de sculpter La main[6], Ève au rocher fut taillée dans le marbre par Antoine Bourdelle, le Baiser fut taillé en marbre par Jean Turcan. Les fondeurs soit au sable soit a la cire perdue sont la Fonderie Barbediene,la Hébrard et la Fonderie Rudier (de 1902 à 1952)[7] entre autres. Les patines des bronzes étaient travaillées selon un procédé spécial par Jean Limet.

La méthode de travail suivait trois étapes : la fragmentation, l’assemblage et la démultiplication. Rodin dessinait puis modelait de sa main une sculpture en terre crue à une échelle donnée. La sculpture était ensuite moulée par ses assistants ouvriers mouleurs et plâtriers, puis tirée en plâtre, avant d'être reproduite par les techniques de Henri Lebossé à une échelle différente (démultiplication). Rodin procédait alors à des assemblages inattendus de morceaux par fragmentation des plâtres précédents, qui s'ils lui convenaient, donnaient jour à un original en plâtre, lui-même ensuite moulé et tiré en bronze en nombre limité, mais à différentes échelles. Enfin elle, pouvait être sculptée en marbre par un praticien marbrier (cf liste ci dessous).

Liste des assistants de Rodin

Œuvres

  • L'Âge d'airain (1877). L'œuvre est tellement réaliste que Rodin a été suspecté de moulage sur nature. Plusieurs années ont été nécessaires pour qu'il soit totalement disculpé, en présentant le modèle.
  • Saint Jean Baptiste (1878). L'œuvre est sculptée plus grande que nature pour prouver qu'il n'a pas recours au moulage et prouver son génie en sculpture.
  • La Porte de l'enfer, œuvre commandée en 1880. C'est une sorte de compilation de nombreuses œuvres. Rodin est blessé et meurtri qu'on ait pu le suspecter de moulage pour L'Âge d'airain. Même disculpé, il en aura toujours un ressentiment. La Porte de l'enfer, dont son chantre Octave Mirbeau nous a laissé, en février 1885, la seule description complète, sera une sorte d'exutoire où il veut montrer qu'il est capable de reproduire ses œuvres en miniature dans tous leurs détails et par la même que les grandes réalisations sont authentiquement faites de sa main. La Porte de l'Enfer est une sorte de point d'orgue de l'ensemble de son œuvre. « Elle restera très vraisemblablement inachevée », notait Gustave Coquiot, l'un de ses secrétaires, dans Le vrai Rodin (1913).
  • Le Penseur (1882). Un des originaux se trouve dans le cimetière Bruxellois de Laeken ( à l'arrière de l'église Notre Dame et de la crypte Royale.
  • Adam (1882).
  • Ève (1882).
  • La Cathédrale.
  • Ugolin et ses enfants.
  • Le Baiser (1886).
  • Les Bourgeois de Calais.
  • Éternelle idole.
  • Mignon.
  • L'Âge mûr.
  • L'Art.
  • Illustration du recueil Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire pour Gallimard (1887) et du roman d'Octave Mirbeau, Le Jardin des supplices (1899).
  • Les Ombres (1899) de La Porte de l'enfer.
  • Amour et Psyché, marbre, vers 1907, Musée des Beaux-Arts de Nancy.
  • Claude Gellée dit Le Lorrain, bronze, Parc de la Pépinière à Nancy.
  • Balzac. Commandée à la fin du XIXe siècle par la Société des gens de lettres, la statue d'Honoré de Balzac, à la fois majestueuse et fantomatique, donna lieu à une vive polémique. D’abord refusée par ses commanditaires qui demandèrent aussitôt une autre statue à Alexandre Falguière, elle ne fut exposée que longtemps après sa première présentation. On lui reprochait de n'avoir conservé de Balzac que l'aspect moribond. Émile Zola, grand admirateur de Balzac et de Rodin, fut un ardent défenseur de cette œuvre. On peut la voir aujourd'hui sur le quai métro Varennes, à Paris, ainsi que dans le jardin du musée Rodin, rue de Varennes. Le modèle fut un italien nommé Nardone, qui posa bien plus tard, alors octogénaire, pour Germaine Richier en 1947[8].
  • L'Homme qui marche, bronze, salle Camille Claudel de l'espace Culturel André Siegfried à Barentin en Seine-Maritime.
  • Buste d'homme grimaçant, plâtre, 22 x 28 x 15 cm, Musée d'art de Toulon.
  • Buste de jeune fille, bronze patiné, socle en verre, Musée des Arts Décoratifs, Paris.
  • Le Baiser de l'Ange également dit Le Rêve, (1911)

Filmographie

Bibliographie

  • Frederic V. Grunfeld, Rodin, éd Fayard, 1988, isbn 2-213-02256-9
  • Dominique Jarrassé, Rodin - La passion du mouvement, éd. Pierre Terrail, 2001
  • Auguste Rodin, Éclairs de pensée. Écrits et entretiens, édition établie par Augustin de Butler, éd. du Sandre, 2008
  • Hélène Pinet, Rodin, les mains du génie (nouvelle édition), Gallimard, 2009

Expositions temporaires

  • 2007 (avril à juin) : exposition de sculptures, bronzes, moulages et dessins originaux de l’artiste (Vidéo de RTC Liège). Château de Waroux près de Liège, en Belgique.
  • Octobre 2009 à octobre 2012 : exposition de 62 sculptures originales de l'artiste. Palais des Arts, dans le quartier de Graça, à Salvador/Bahia, au Brésil.
  • 13 mars au 13 juin 2011 : " Rodin, Le plaisir infini du dessin au musée départemental Matisse, Le Cateau Cambrésis (59) France

Portraits de Rodin

Albert Besnard fit de lui un portrait en 1900 (gravure à l'eau-forte)[9].

Notes et références

Références

  1. Bronze, Paris : musée Rodin
  2. 1880, Bronze, Paris : Musée Rodin
  3. Rodin, les mains du génie. Par Hélène Pinet ; Gallimard Découvertes. 1988. (ISBN 2070530655)
  4. Exposition Rodin Le plaisir infini du dessin au Musée Matisse au Cateau-Cambrésis, analyse de l'exposition sur Lintermede.com.
  5. Rodin Work From Trade Center Survived, and Vanished, 20 mai 2002
  6. Musée Rodin Josef Maratka
  7. Dict. des fondeurs de bronze d'art, France 1890-1950, Élisabeth Lebon. - Perth : Marjon éd., 2003
  8. Source : Jean-Louis Prat, notice n° 30 (de l'œuvre L'Orage de Germaine Richier) du catalogue de la rétrospective Germaine Richier organisée par la fondation Maeght, Saint-Paul de Vence, avril-juin 1996, (ISBN 2-900923-13-1).
  9. N°130 au Catalogue de Louis Godefroy de l'oeuvre gravé du peintre, Paris 1926.

Voir aussi

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