Soliman le Magnifique

Soliman le Magnifique
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Soliman le Magnifique
EmperorSuleiman.jpg
Soliman Ier

Titre
Sultan ottoman
30 septembre 15206 septembre 1566
&&&&&&&&&&01677745 ans, 11 mois et 6 jours
Prédécesseur Selim Ier
Successeur Selim II
Biographie
Dynastie Ottomane
Date de naissance 6 novembre 1494
Lieu de naissance Trabzon
Date de décès 6 septembre 1566 (à 71 ans)
Lieu de décès Szigetvár, Hongrie
Père Selim Ier
Mère Ayşe Hafsa
Conjoint Roxelane

Osmanli-nisani.svg
Sultans ottomans

Soliman Ier (Kanûnî Sultan Süleyman ou Süleyman Ier) est probablement né le 6 novembre 1494[1] à Trébizonde (Trabzon) et mort le 7 septembre 1566 à Szigetvár. Fils unique de Selim Ier Yavuz, il est le dixième sultan de la dynastie ottomane de 1520 à sa mort en 1566. Il est appelé Soliman le Magnifique en Occident[2] et le Législateur en Orient (turc : Kanuni; arabe : القانونى, al‐Qānūnī) pour sa reconstruction complète du système légal ottoman. Soliman devint l'un des monarques les plus éminents de l'Europe du XVIe siècle et présida à l'apogée de la puissance économique, militaire et politique de l'Empire ottoman. Il mena les armées ottomanes à la conquête des bastions chrétiens de Belgrade, de Rhodes et de la Hongrie avant d'être stoppé devant Vienne en 1529. Il annexa la plus grande partie du Moyen-Orient lors de ses guerres contre les Séfévides d'Iran ainsi que de larges portions de l'Afrique du Nord jusqu'en Algérie. Sous son règne la Marine ottomane dominait la mer Méditerranée, la mer Rouge et le golfe Persique[3].

À la tête de son empire en pleine expansion, Soliman instaura personnellement des changements législatifs concernant la société, l'éducation, l'économie et le système judiciaire. Son code civil (appelé Kanuns) fixa la forme de l'empire pour des siècles après sa mort. Soliman était non seulement un poète et un bijoutier mais également un grand mécène qui supervisa l'âge d'or de l'art, de la littérature et de l'architecture ottomane[4]. Il parlait quatre langues : le turc ottoman, l'arabe, le tchaghataï (un dialecte turc apparenté à l'ouïghour) et le persan.

En rupture avec les traditions ottomanes, Soliman épousa l'une des filles de son harem, Roxelane, qui devint Hürrem Sultan ; ses intrigues en tant que reine à la cour et son influence sur le Sultan assurèrent sa renommée. Leur fils, Selim II, succéda à Soliman à sa mort en 1566 après 46 ans de règne.

Sommaire

Jeunesse

Soliman est né à Trabzon au bord de la Mer Noire, probablement le 6 novembre 1494[5]. Sa mère était la sultane validé Ayşe Hafsa Sultan qui mourut en 1534. À l'âge de sept ans, il fut envoyé à l'école du palais de Topkapı à Constantinople pour y étudier les sciences, l'histoire, la littérature, la théologie et les tactiques militaires. Il se lia d'amitié avec Pargalı Ibrahim Pasha, un esclave qui devint par la suite l'un de ses plus proches conseillers[6]. Le jeune Soliman, âgé de 17 ans, fut nommé gouverneur de Keve puis de Manisa avec un bref séjour à Adrianople[7]. À la mort de son père, Selim Ier (1465-1520), Soliman accéda au trône en tant que dixième sultan ottoman. Une première description de Soliman, quelques semaines après son sacre, est fournie par l'émissaire de Venise, Bartolomeo Contarini : « Âgé de 26 ans, il est grand mais maigre avec un teint délicat. Son cou est un peu trop long, son visage est mince et son nez aquilin. Il a une légère moustache et un courte barbe ; néanmoins il a une présence agréable même si sa peau a tendance à pâlir. Il dit être un seigneur sage, aimant les études et tout le monde a de l'espoir dans son règne »[8]. Certains historiens avancent que dans sa jeunesse, Soliman avait une admiration pour Alexandre le Grand[9][10].

Campagnes militaires

En Europe

Article principal : Guerres ottomanes en Europe.
Affrontement entre les Ottomans et les Allemands, XVIe siècle.

Dés la mort de son père, Soliman entama une série de conquêtes militaires et il réprima une révolte menée par le gouverneur ottoman de Damas en 1521. Il prépara la conquête de Belgrade alors défendue par le Royaume de Hongrie ; Son arrière grand-père Mehmed II avait échoué à prendre la ville. La prise de la ville était indispensable pour éliminer les Hongrois qui, après les défaites des Serbes, des Bulgares et des Byzantins restaient une formidable force s'opposant à l'avancée ottomane en Europe. Soliman encercla Belgrade en entama une série de bombardements depuis une île sur le Danube. Avec une garnison de 700 hommes et aucun soutien de la Hongrie, la ville tomba en aout 1521[11].

Soliman alors jeune homme.

La nouvelle de la chute de l'un des bastions de la Chrétienté sema la peur dans toute l'Europe. Comme l'ambassadeur du Saint-Empire romain germanique à Constantinople l'écrivit : « La capture de Belgrade est à l'origine des événements dramatiques qui engloutirent la Hongrie. Elle mena à la mort du roi Louis II, à la prise de Buda, à l'occupation de la Transylvanie, à la ruine d'un royaume florissant et à la peur des nations voisines de subir le même sort... »[12].

La route de la Hongrie et de l'Autriche était maintenant ouverte mais Soliman détourna son attention vers l'île méditerranéenne de Rhodes, le quartier-général des chevaliers hospitaliers dont les activités de piraterie en Asie Mineure et au Levant étaient une menace permanente pour les intérêts ottomans. À l'été 1522, Soliman détacha une flotte de 400 navires tout en menant personnellement une armée de 100 000 hommes en Asie Mineure face à l'île[13]. Après un siège de cinq mois, Rhodes capitula et Soliman autorisa les Chevaliers à quitter l'île et ils finirent par s'installer à Malte.

Les relations entre la Hongrie et l'Empire ottoman continuaient de se détériorer et Soliman reprit sa campagne en Europe orientale. Le 29 août 1526, l'armée hongroise menée par Louis II de Hongrie (1506-1526) fut battue lors de la bataille de Mohács. Après cela, la Hongrie s'effondra et l'Empire ottoman devint la puissance dominante dans la région[14]. Alors qu'il croisa le corps sans vie du roi Louis II, Soliman se serait lamenté : « Je suis venu en armes contre lui mais ce n'était pas mon souhait qu'il meure ainsi alors qu'il avait à peine goûté aux plaisirs de la vie et de la royauté »[15][16].

Sous Charles V et son frère Ferdinand, archiduc d'Autriche, les Habsbourgs réoccupèrent Buda et la Hongrie. En conséquence, en 1529, Soliman remonta le Danube et reprit Buda avant d'assiéger Vienne. Avec une garnison renforcée de 16 000 hommes[17], les Autrichiens infligèrent à Soliman sa première défaite, semant les germes d'une rivalité entre les Ottomans et les Habsbourgs qui dura jusqu'au XXe siècle[18]. Une nouvelle tentative pour prendre la ville en 1532 échoua également car Soliman dut se retirer avant d'atteindre la ville. Dans les deux cas, l'armée ottomane avait été handicapée par le mauvais temps (la forçant à abandonner l'essentiel de son équipement de siège) et l'étirement excessif des lignes de ravitaillement[19]. Vienne marqua l'avancée extrême des Ottomans en Europe.

Jean Sigismund de Hongrie avec Soliman en 1556.

Dans les années 1540, des tensions en Hongrie fournirent à Soliman l'opportunité de venger sa défaite devant Vienne. Certains nobles hongrois proposèrent que Ferdinand (1519-64), archiduc de l'Autriche voisine et lié à Louis II par mariage devienne roi de Hongrie évoquant des accords antérieurs précisant que les Habsbourgs prendraient le contrôle de la Hongrie si Louis II mourrait sans héritier[20]. Cependant d'autres nobles étaient partisans de Jean Zápyola, un noble soutenu par Soliman et donc rejeté par les puissances chrétiennes d'Europe.

Siège d'Esztergom par les Ottomans en 1543.

En 1541, les Habsbourgs entrèrent une nouvelle fois en guerre avec les Ottomans et tentèrent d'assiéger Buda. Ils furent repoussés et plusieurs de leurs forteresses furent capturées[21]. Ferdinand et son frère Charles V furent forcés de signer un humiliant traité de cinq ans avec Soliman. Ferdinand renonçait à ses prétentions sur le trône de Hongrie et devait payer un tribut annuel pour les terres hongroises qu'il contrôlait. D'un point de vue plus symbolique, le traité faisait référence à Charles V, non en tant qu’« empereur »du Saint-Empire mais uniquement comme « roi d'Espagne »[22]. Avec l'affaiblissement de ses rivaux européens, Soliman s'était assuré un rôle de premier plan dans les affaires européennes.

Au Moyen-Orient

Miniature représentant Soliman marchant sur Nakhitchevan, été 1554

Après avoir sécurisé ses frontières européennes, Soliman se tourna vers la menace posée par la dynastie chiite des Séfévides de Perse. Deux événements en particulier précipitèrent le conflit. Premièrement, le shah Tahmasp Ier avait fait assassiner le gouverneur de Bagdad loyal à Soliman pour le remplacer par un de ses partisans et deuxièmement le gouverneur de Bitlis avait fait défection pour rejoindre les Séfévides[23]. En conséquence Soliman ordonna en 1533 au grand vizir Pargalı Ibrahim Pasha de mener une armée en Asie et il reprit Bitlis et occupa Tabriz sans rencontrer de véritable opposition. Après avoir rejoint Ibrahim en 1534, Soliman fit une poussée vers la Perse mais il réalisa que le shah sacrifiait son territoire pour éviter une bataille rangée et harcelait l'armée ottomane alors qu'elle avançait en terrain difficile[24]. Néanmoins Bagdad tomba l'année suivante et cela confirma Soliman en tant que leader du monde islamique et successeur légitime des califes abbassides[25].

Tentant de vaincre le shah une bonne fois pour toute, Soliman se lança dans une seconde campagne en 1548-1549. Comme dans le conflit précédent, Tahmasp Ier évita toute confrontation avec l'armée ottomane et préféra se replier non sans avoir dévasté l'Arménie perse afin de priver les Ottomans d'abri durant le rude hiver caucasien[24]. Soliman abandonna la campagne mais conserva ses gains à Tabriz, en Arménie, dans la province de Van et en Géorgie[26]. En 1553, Soliman lança sa troisième et dernière campagne contre le shah. Après avoir perdu des territoires à Erzurum face au fils du shah, Soliman riposta en reprenant la ville, en franchissant l'Euphrate et en dévastant des territoires de Perse. L'armée du shah continua sa stratégie de retraite ce qui conduisit à une impasse, aucun camp ne semblant pouvoir prendre l'avantage. En 1554, un traité mit fin aux campagnes de Soliman dans la région. Les Perses conservaient Tabriz et leurs territoires du nord-ouest mais Soliman s'emparait de Bagdad, de la Mésopotamie, des embouchures du Tigre et de l'Euphrate et donc d'un débouché dans le golfe Persique[27]. Le Shah s'engageait également à cesser toutes ses incursions en territoire ottoman[28].

Dans l'océan Indien et en Inde

Flotte ottomane dans l'océan Indien au XVIe siècle.

Dans l'océan Indien, Soliman mena plusieurs campagnes navales contre les Portugais qui s'étaient emparés du commerce avec la côte occidentale de l'Inde. Aden au Yémen fut prise par les Ottomans en 1538 afin de fournir une base navale contre les possessions portugaises[29]. Faisant voiles vers l'Inde, les Ottomans échouèrent à prendre Diu aux Portugais en septembre 1538 mais ils retournèrent à Aden qu'ils fortifièrent avec 100 pièces d'artillerie[29][30]. Depuis cette base, Sulayman Pasha parvint à prendre le contrôle de tout le Yémen dont Saana[29]. Aden se souleva contre les Ottomans et fit appel aux Portugais. La ville fut reprise par l'amiral Piri Reis en 1548.

Fort de son contrôle incontesté sur la mer Rouge, Soliman parvint à contrecarrer l'influence portugaise et à conserver un commerce important avec l'Empire moghol durant tout le XVIe siècel[31]. Son amiral Piri Reis mena une flotte ottomane qui s'empara de Mascate en 1552. En 1564, Soliman reçut un émissaire d'Aceh (actuelle Indonésie) demandant l'aide ottomane contre les Portugais. L'expédition permit de fournir un important soutien militaire aux Acehnais[32].

En Méditerranée et en Afrique du Nord

Ayant consolidé ses conquêtes sur terre, Soliman apprit que la forteresse de Koroni en Morée (actuel Péloponnèse avait été prise par l'amiral Andrea Doria au service de Charles V. La présence espagnole dans l'est de la Méditerranée inquiétait Soliman qui y voyait une volonté de Charles V de s'attaquer à la domination ottomane dans la région. Reconnaissant le besoin de renforcer la présence de sa marine en Méditerranée, Soliman plaça à sa tête un excellent amiral, Khayr ad-Din connu en Europe sous le nom de Barberousse. Ce dernier eut pour mission de reconstruire la flotte ottomane et il parvint à faire en sorte que la marine ottomane égala en nombre toutes les autres flottes méditerranéennes coalisées[33]. En 1535 Charles V remporta une importante victoire contre les Ottomans à Tunis et la guerre avec Venise l'année suivante força Soliman à former une alliance avec François Ier de France contre Charles V[23]. En 1538 la flotte espagnole fut battue à Prévéza par Barberousse ce qui permit aux Ottomans de sécuriser leur contrôle de la Méditerranée orientale pendant 33 ans jusqu'à la bataille de Lépante en 1571.

Siège d'Alger par l'Empereur Charles Quint.
François Ier (gauche) et Soliman (droite) initièrent une alliance franco-ottomane à partir des années 1530.

L'est du Maroc et d'importants territoires d'Afrique du Nord furent annexés. Les États barbaresques de Tripolitaine, de Tunisie et d'Algérie devinrent des provinces autonomes de l'Empire et permirent de menacer Charles V qui avaient échouer à chasser les Ottomans en 1541[34]. La piraterie menée par les Barbaresques d'Afrique du Nord peut être interprétée dans le contexte des guerres contre l'Espagne. La marine ottomane contrôlait également la mer Rouge et le golfe Persique jusqu'en 1554 lorsque ses navires furent battus par la marine portugaise. Les Portugais avaient pris Ormuz et le détroit éponyme en 1515 et continuèrent de rivaliser avec les forces de Soliman pour le contrôle d'Aden.

Le Siège de Malte représenté par Matteo da Leccio.

En 1542, François Ier chercha à renouveler l'alliance avec l'Empire ottoman pour lutter contre les Habsbourgs. Soliman envoya 100 galères menées par Barberousse[35] pour aider les Français dans l'ouest de la Méditerranée. Barberousse pilla les côtes de Sicile et de Naples avant d'atteindre la France où François Ier avait installé son état-major à Toulon. Lors de la même campagne, Barberousse attaqua et s'empara de Nice en 1543. En 1544, la paix entre François Ier et Charles V mit temporairement fin à l'alliance franco-ottomane.

Les actions des Chevaliers hospitaliers, qui s'étaient réfugiés à Malte après avoir été chassés de Rhodes, contre la marine ottomane provoquèrent la colère des Ottomans qui assemblèrent une large armée pour les déloger de l'île. Les Ottomans débarquèrent en 1565 et entamèrent le siège du principal fort hospitalier le 18 mai. La bataille semblait être une répétition de la prise de Rhodes car la plupart des villes de Malte avaient été détruites et la moitié des chevaliers étaient morts au combat. Cependant une force de secours espagnole permit de lever le siège le 8 septembre. 30 000 Ottomans étaient morts[36].

Réformes administratives

Bas-relief de Soliman ornant l'intérieur de la Chambre des représentants des États-Unis. Il est l'un des 23 grands législateurs de l'histoire commémorés en ce lieu.

Si Soliman est appelé « le Magnifique » en Occident, il est désigné par « le Législateur » en Orient. Comme l'historien Patrick Balfour l'écrivit : « Il était non seulement un grand militaire, un homme de l'épée comme l'avait été son père et son arrière grand-père avant lui mais il différait d'eux car il était également un homme de la plume. Il était un grand législateur, apparaissant aux yeux de ses sujets comme un souverain éclairé et un magnanime défenseur de la justice »[37]. La loi suprême de l'Empire était la Charia, ou Loi sacrée qui, en tant que loi divine de l'islam ne pouvait être modifiée par le sultan. Cependant, une zone législative appelée Kanuns (législation canonique) dépendait uniquement de la volonté de Soliman et couvrait le droit pénal, fiscal et foncier[38]. Il rassembla toutes les décisions faites par les neufs sultans ottomans précédents. Après avoir éliminé les doublons et choisit entre les choix contradictoires, il délivra un unique code légal qui ne violait pas les lois basiques de l'Islam[39]. C'est à travers cette structure que Soliman, aidé par le grand mufti Ebussuud Efendi, chercha à réformer la législation pour l'adapter à l'évolution rapide de l'Empire. Lorsque le Kunan atteignit sa forme finale, le code des lois fut nommé kanun‐i Osmani ou les « lois ottomanes ». Ce code légal devait durer plus de 300 ans[40].

L'empereur Soliman le Magnifique. Peinture du XVIe siècle.

Soliman prêta une attention particulière aux souffrances des rayas, des sujets chrétiens travaillant sur les terres des sipahis. Son Kanune Raya, ou "Code des Rayas" réforma la loi concernant les taxes imposées aux rayas. Ce code améliora tellement leur condition que des serfs chrétiens émigrèrent dans les territoires ottomans pour en profiter[41]. Le Sultan joua également un rôle pour protéger les sujets juifs de son empire. À la fin de l'année 1553 ou 1554, sur la suggestion de son médecin et dentiste préféré, le juif espagnol Moses Hamon, le Sultan émis un firman dénonçant les accusations de crime rituel contre les juifs[42]. De plus, Soliman promulgua de nouvelles lois pénales et judiciaires limitant le nombre d'actes passibles de la peine de mort ou de la mutilation et établit une liste d'amendes correspondants à des délits définis. Dans le domaine fiscal, des taxes sur les animaux, les mines ou les profits du commerce furent levées. En plus des taxes, les fonctionnaires reconnus coupables de corruption pouvaient voir leurs terres confisquées par le sultan.

Soliman s'intéressa également à l'éducation. Les écoles attachées aux mosquées et financées par des fondations religieuses offraient un système d'éducation largement gratuite aux garçons musulmans très en avance sur les états chrétiens de l'époque[43]. Dans sa capitale, Soliman accrut à 14 le nombre de mektebs (écoles primaires) qui apprenaient aux enfants à écrire et à lire. Le nombre de médersas (lycées) enseignant la philosophie, l'astronomie et l'astrologie passa à 8[43]. Il existait également des universités dont les étudiants pouvaient devenir enseignants ou imams. Les lieux d'éducation étaient souvent à proximité des mosquées et certains abritaient des dispensaires, des fontaines et des réfectoires ouverts au public.

Impact culturel

Tuğra de Soliman le Magnifique
La céramique d'Iznik prospéra sous le règne de Soliman. Assiette des années 1530-1540
Parc de l'amitié turco-hongroise de Szigetvár
Tapis ottoman du XVIe siècle, musée d'art de Saint-Louis

Sous l'influence de Soliman, l'Empire ottoman entra dans un âge d'or culturel. Des centaines de sociétés artistiques impériales (appelées Ehl-i Hiref, « communauté des Talentueux ») étaient administrées depuis le palais impérial de Topkapı. Après un apprentissage, les artistes et les artisans pouvaient monter en grade au sein de leur confrérie et recevaient des salaires très élevés. Les registres de salaires qui nous sont parvenus témoignent de l'étendue du mécénat artistique de Soliman, le plus ancien de ces documents date de 1526 et recense 40 sociétés avec plus de 600 membres. Le Ehl-i Hiref attirait les artistes les plus talentueux de tout l'Empire, à la fois du monde islamique et des territoires conquis d'Europe. Le résultat est un mélange des cultures européennes, turques et islamiques[44]. Les artisans au service de la cour regroupaient des peintres, des fourreurs, des bijoutiers et des orfèvres. Alors que les précédents souverains avaient été influencés par la culture iranienne (le père de Soliman, Selim Ier écrivait des poèmes en persan), le mécénat artistique de Soliman a permit à l'Empire ottoman de construire son propre héritage artistique[45].

Soliman était lui-même un poète accompli, écrivant en persan et en turc sous le nom de Muhibbi (Amoureux). Lorsque son jeune fils Mehmed mourut en 1543, il composa un émouvant chronogramme pour commémorer l'année : Sans égal parmi les princes, mon sultan Mehmet[46][47]. Parmi les grands poètes du règne de Soliman, on peut citer Fuzûlî et Bâkî. L'historien de la littérature E. J. W. Gibb observe qu'à aucun moment, même en Turquie, il n'y eut plus d'encouragement envers la poésie que sous le règne de ce Sultan"[46]. Le verset le plus célèbre de Soliman est :

La mosquée Süleymaniye d'Istanbul, construite par Sinan, l'architecte en chef de Soliman.

« Les gens considèrent la richesse et le pouvoir comme le plus grand des destins,
Mais dans ce monde un moment de santé est le meilleur des états.
Ce que les gens appellent souveraineté est une lutte temporelle et une guerre constante ;
La vénération de Dieu est le plus haut des trônes, le plus joyeux de tout les états[48]. »

Soliman est également renommé pour avoir soutenu une série de monumentaux développements architecturaux dans son empire. Le Sultan chercha à transformer Constantinople en centre de la civilisation islamique avec une série de projets dont des ponts, des mosquées, des palais et divers établissements sociaux. Les plus grands d'entre eux furent bâtis par l'architecte en chef du Sultan, Sinan, grâce auquel l'architecture ottomane atteignit son apogée. Sinan devint responsable de plus de 300 monuments dans tout l'empire dont ses deux chefs-d'œuvre, la mosquée Süleymaniye de Constantinople et la mosquée Selimiye d'Adrianople qui fut achevée sous le règne de Selim II, fils de Soliman. Soliman restaura également le dôme du Rocher et les murs de Jérusalem (qui forment aujourd'hui les murs de la vieille ville de Jérusalem) ainsi que la Kaaba de La Mecque[49].

Vie personnelle

Hürrem Sultan

Hürrem Sultan (Roxelane)

Soliman tomba amoureux de Hürrem Sultan, une fille de son harem originaire de Ruthénie faisant alors partie de la Pologne. Les diplomates occidentaux, constatant les commérages du palais sur elle, l'appelèrent "Russelazie" ou "Roxelane", en référence à ses origines slaves[50]. Fille d'un prêtre orthodoxe ukrainien[27], elle devint esclave et gravi les échelons du harem pour devenir la favorite de Soliman. Rompant avec deux siècles de traditions ottomanes[27], une ancienne concubine était devenue l'épouse légale du Sultan, à la stupeur des observateurs du palais et de la ville[51]. Il autorisa également Hürrem Sultan à rester avec lui à la cour pour le reste de sa vie, brisant une autre tradition ottomane qui voulait que lorsque les héritiers atteignaient la majorité, ils étaient envoyés avec celle qui les avait porté pour gouverner une province reculée de l'Empire et ne pouvaient pas revenir à moins de succéder au trône impérial[52].

Sous son nom de plume, Muhibbi, Soliman composa ce poème pour Roxelane :

"Trône de mon mihrab, ma richesse, mon amour, mon clair de lune.
Ma compagne intime, ma confidente, ma toute chose, mon seul et unique amour.
La plus belle parmi les admirables...
Mon printemps, source de toutes joies, source de lumière, mon étoile brillante, lumière de ma nuit...
Mon doux sucre, mon trésor, ma rose, la seule qui ne me désole pas dans ce monde...
Mon Constantinople, mon Caraman, le centre de mon Anatolie
Mon Badakhchan, mon Bagdad et mon Khorasan
Mon amour aux cheveux noirs et aux beaux sourcils, aux yeux langoureux et perfides...
Je chanterais toujours tes louanges
Moi, amoureux au cœur tourmenté, Muhibbi aux yeux pleins de larmes, je suis heureux."[53]

Pargalı Ibrahim Pasha

Gravure d'Agostino Veneziano représentant Soliman le Magnifique[54]. Notez les quatre niveaux de la tiare, réalisée à Venise, symbolisant son pouvoir impérial et qui dépassaient les trois niveaux de la tiare papale[55]. Cette tiare fut achetée pour 115 000 ducats et offerte à Soliman par l'ambassadeur français Antoine de Rincon en 1532[56].

Pargalı Ibrahim Pasha était un ami d'enfance de Soliman. Ibrahim était initialement un Grec orthodoxe et il fut éduqué à l'école du palais sous le système du devchirmé. Soliman le fit fauconnier royal puis le promut premier officier de la chambre royale[57]. Ibrahim Pasha devint grand vizir en 1523 et commandant en chef de toutes les armées. Soliman le nomma également beylerbey de Roumélie lui offrant l'autorité sur tous les territoires européens de l'Empire de même que sur les troupes y étant stationné en tant de guerre. Selon un chroniqueur du XVIIe siècle, Ibrahim avait demandé à Soliman de ne pas le nommer à une position aussi haute craignant pour sa sécurité ; ce à quoi Soliman répondit que sous son règne, peu importe les circonstances, il ne serait pas exécuté[58].

Cependant Ibrahim perdit le soutien du sultan. Durant ses treize années en tant que grand vizir, sa promotion rapide et son accumulation importante de richesses lui avait attiré l'inimitié de nombreux courtisans. Soliman reçut des rapports concernant l'insolence d'Ibrahim durant une campagne contre les Séfévides d'Iran, en particulier le fait qu'il ait adopté le titre de "sultan séraskier était vu comme un affront envers Soliman[59].

La méfiance de Soliman fut accrue après une querelle entre Ibrahim et le ministre des finances Iskender Chelebi. La dispute se termina par la disgrâce de Chelebi sur des accusations de complot et ce dernier fut condamné à mort par Soliman sur les conseils d'Ibrahim. Avant sa mort, Chelebi accusa Ibrahim de comploter contre le Sultan[59]. Ces derniers mots convainquirent Soliman de la déloyauté d'Ibrahim[59] et le 15 mars 1536, le corps sans vie d'Ibrahim fut découvert dans le palais de Topkapi.

Succession

Les deux femmes de Soliman avaient donné naissance à huit fils dont quatre vécurent jusque dans les années 1550 : Mustafa, Selim, Bayezid et Jihangir. De ces derniers, seul Mustafa n'était pas le fils d'Hürrem Sultan mais de Mahidevran Gülbahar Sultan ("Rose du Printemps") et était par conséquent le premier dans l'ordre de succession. Hürrem savait que si Mustafa devenait Sultan, ses fils seraient assassinés. Mustafa était considéré comme le plus talentueux des frères et avait le soutien de Pargalı İbrahim Pasha, qui était à ce moment le grand vizir de Soliman. L'ambassadeur autrichien Ogier Ghislain de Busbecq écrivit « Soliman a parmi ses enfants un fils nommé Mustafa, merveilleusement bien éduqué, prudent et en âge de régner car il n'a que 24 ou 25 ans ; Puisse Dieu empêcher un barbare d'une telle force de nous approcher » avant de poursuivre sur les « dons naturels remarquables » de Mustafa[60].

Portrait de Soliman vers la fin de son règne

Hürrem est généralement considérée comme ayant au minimum fait partie des intrigues concernant la nomination d'un successeur. Bien qu'elle soit la femme de Soliman, elle n'exerçait aucun rôle public officiel. Cela ne l'empêcha cependant pas de rassembler de nombreux politiciens. Comme l'Empire manquait de règles pour nommer un successeur, la succession impliquait habituellement la mort des princes concurrents afin d'éviter une guerre civile. Dans le but d'empêcher l'exécution de ses fils, Hürrem usa de son influence pour éliminer ceux qui soutenaient l'accession au trône de Mustafa[48].

Ainsi dans les luttes de pouvoir apparemment instiguées par Hürrem[57], Soliman fit assassiner son grand vizir Ibrahim et le remplaça par son beau-frère Rüstem Pasha. En 1552, lorsque la campagne contre les Séfévides fut lancée avec à sa tète Rüstem, les intrigues commencèrent contre Mustafa. Rüstem envoya l'un des hommes les plus respectés de Soliman pour rapporter que comme Soliman n'était pas à la tête de l'armée, les soldats pensaient que le temps était venu de mettre un plus jeune prince sur le trône ; dans le même temps il fit courir l'idée que Mustafa avait été réceptif à cette idée. Ulcéré par ce qu'il croyait être des plans de Mustafa pour s'emparer du trône, Soliman le convoqua dans sa tente d'Ereğli à son retour de Perse[61] pour qu'il "puisse se justifier des crimes dont il était accusé et qu'il n'avait rien à craindre s'il venait"[62].

Mustafa devait choisir, soit il apparaissait devant son père avec le risque d'être tué soit il refusait de venir et serait accusé de trahison. Finalement, il choisit de se rendre à l'invitation confiant dans le fait que le soutien de l'armée le protégerait. Busbecq, qui avance avoir reçu un rapport d'un témoin relate les derniers moments de Mustafa. Alors qu'il entrait dans la tente, les eunuques de Soliman attaquèrent Mustafa qui se défendit vaillamment. Soliman, séparé de la lutte par de simples rideaux assista à la scène. Mustafa fut étranglé avec une corde à arc[63].

Jihangir serait mort de chagrin quelques mois après le meurtre de son demi-frère[64]. Les deux frères survivants, Bayezid et Selim, reçurent des commandements dans deux régions différentes de l'empire. En quelques années, une guerre civile éclata entre les deux frères, chacun d'entre eux soutenu par ses troupes[65]. Avec l'aide de l'armée de son père, Sélim battit Bayezid à Konya en 1559 et ce dernier chercha refuge chez les Séfévides avec ses quatre fils. Le Sultan demanda au Shah Tahmasp Ier que Bayezid soit extradé ou exécuté. En échange d'une importante quantité d'or, le Shah autorisa un bourreau turc à étrangler Bayezid et ses quatre fils en 1561[64]. L'accession au trône de Selim cinq ans plus tard était maintenant dégagée. Le 5 ou le 6 septembre 1566[66], Soliman qui avait quitté Constantinople pour commander une expédition en Hongrie mourut avant la victoire ottomane à la bataille de Szigetvár[67].

Héritage

Sequin de Soliman le Magnifique.
Les conquêtes de Soliman furent suivies de nouvelles expansions territoriales jusqu'à l'apogée de l'Empire en 1683.
Cercueil de Soliman, dans son mausolée rattaché à la mosquée Süleymaniye.
Gravure de Soliman réalisée par Melchior Lorck à Constantinople le 15 février 1559
Statens Museum for Kunst de Copenhague

À la mort de Soliman, l'Empire ottoman était l'une des puissances les plus avancées au monde[68]. Soliman avait conquis les grandes villes musulmanes de La Mecque, Médine et Bagdad, de nombreuses provinces dans les Balkans (jusque dans la Croatie et l'Autriche actuelle) et la plus grande partie de l'Afrique du Nord. Son expansion en Europe avait donné aux Ottomans un rôle important dans la balance des forces européennes. En effet, la menace posée par les Ottomans était si prégnante sous le règne de Soliman que l'ambassadeur Busbecq avertit l'Europe : « Les Turcs ont pour eux un puissant empire, des ressources inégalées, l'expérience des armes et surtout l'habitude de la victoire... Pouvons-nous douter de l'issue à venir ?... Lorsque les Turcs se seront entendus avec la Perse, ils voleront jusqu'à nos gorges portés par la puissance de tout l'Est ; je ne puis dire ô combien nous ne sommes pas préparés »[69].

Même trente ans après sa mort, le « sultan Soliman » fut évoqué par l'auteur anglais William Shakespeare en tant que prodige militaire dans Le Marchand de Venise (Acte 2, Scène 1).

L'héritage de Soliman ne se limite pas simplement au domaine militaire. Le voyageur français Jean de Thévenot rapporte un siècle plus tard « la puissance agricole du pays, le bien-être des paysans, l'abondance de la nourriture et la survie de l'organisation du gouvernement de Soliman »[70]. Les réformes de l'administration et du système judiciaire qui lui valurent le surnom de « Législateur » assurèrent la survie de l'empire bien après sa mort, une réussite qui « prit de nombreuses générations d'héritiers décadents à défaire »[71].

À travers son mécénat, Soliman présida également à l'âge d'or de l'Empire ottoman, représentant son apogée architecturale, culturelle, littéraire, théologique, artistique et philosophique[4][72]. Aujourd'hui l'horizon du Bosphore et de nombreuses villes de la Turquie moderne et des anciennes provinces ottomanes arbore toujours les travaux architecturaux de Sinan. Parmi ceux-ci, la mosquée Süleymaniye est la dernière demeure de Soliman et de Roxelane : ils y sont enterrés dans deux mausolées séparés attachés à la mosquée.

Culture populaire

  • La série Hürrem Sultan avec Ali Sürmeli dans le rôle de Soliman le Magnifique diffusée en 2003 sur Star TV.
  • La série Muhteşem Yüzyıl avec Halit Ergenç dans le rôle de Soliman le Magnifique diffusée en 2011 sur Show TV.
  • Dans le jeu vidéo Assassin's Creed: Revelations, Soliman apparaît comme étant un allié de l'assassin Ezio Auditore.

Références

  1. André Clot, Soliman le Magnifique, p.25. La date du 27 avril 1494 ou 1495 est également évoquée.
  2. Merriman.
  3. Mansel, 61.
  4. a et b Atıl, 24.
  5. Clot, 25.
  6. (en) Noel Barber, The Sultans, New York, Simon & Schuster, 1973 (ISBN 0786106824), p. 36 
  7. Clot, 28.
  8. Kinross, 175.
  9. Lamb, 14.
  10. Barber, 23.
  11. Imber, 49.
  12. Clot, 39.
  13. Kinross, 176.
  14. Kinross, 187.
  15. Severy, 580
  16. Embree, Suleiman The Magnificent.
  17. (en) Stephen Turnbull, The Ottoman Empire 1326 - 1699, New York, Osprey Publishing, 2003, p. 50 
  18. Imber, 50.
  19. Labib, 444.
  20. Imber, 52.
  21. Imber, 53.
  22. Imber, 54.
  23. a et b Imber, 51.
  24. a et b Sicker, 206.
  25. Clot, 93.
  26. 1548-49
  27. a, b et c Kinross, 236.
  28. 1553-55
  29. a, b et c The history of Aden, 1839-72 by Zaka Hanna Kour p.2
  30. An economic and social history of the Ottoman Empire by Halil İnalcik p. 326 [1]
  31. History of the Ottoman Empire and modern Turkey by Ezel Kural Shaw p.107 [2]
  32. Cambridge illustrated atlas, warfare: Renaissance to revolution, 1492-1792 by Jeremy Black p.17 [3]
  33. Clot, 87.
  34. Kinross, 227.
  35. Kinross, 53.
  36. The History of Malta
  37. Kinross, 205.
  38. Imber, 244.
  39. Greenblatt, 20.
  40. Greenblatt, 21.
  41. Kinross, 210.
  42. Mansel, 124.
  43. a et b Kinross, 211.
  44. Atıl, The Golden Age of Ottoman Art, 24-33.
  45. Mansel, 70.
  46. a et b Halman, Suleyman the Magnificent Poet
  47. Muhibbî (Kanunî Sultan Süleyman)(tr) En turc, le chronogramme est شهزادهلر گزيدهسی سلطان محمدم (Şehzadeler güzidesi Sultan Muhammed’üm), dans lequel les chiffres arabes donnent 955, l'équivalent dans le calendrier musulman de l'année 1543.
  48. a et b Mansel, 84.
  49. Atıl, 26.
  50. Ahmed, 43.
  51. Mansel, 86.
  52. Imber, 90.
  53. A 400 Year Old Love Poem
  54. Agostino ne rencontra jamais le Sultan mais avait probablement vu et dessiné la tiare à Venise
  55. The Metropolitan Museum of Art. 1968. "Turquerie" The Metropolitan Museum of Art Bulletin, New Series 26 (5): 229.
  56. Garnier, p.52
  57. a et b Mansel, 87.
  58. Clot, 49.
  59. a, b et c Kinross, 230.
  60. Clot, 155.
  61. (en) Tahsin Ünal, , Anıt, 1961, p. 9-22 
  62. Clot, 157.
  63. Kinross, 239.
  64. a et b Mansel, 89.
  65. Kinross, 240.
  66. Yapp, Suleiman I
  67. Imber, 60.
  68. Clot, 298.
  69. Lewis, 10.
  70. Ahmed, 147.
  71. Lamb, 325.
  72. Russell, The Age of Sultan Suleyman.


Bibliographie

Ouvrages papier
  • (en) Syed Z Ahmed, The Zenith of an Empire : The Glory of the Suleiman the Magnificent and the Law Giver, A.E.R. Publications, 2001 (ISBN 978-0971587304) 
  • (en) Esin Atıl, The Age of Sultan Süleyman the Magnificent, Washington, National Gallery of Art, 1987 (ISBN 978-0894680984) 
  • Esin Atıl, « The Golden Age of Ottoman Art », dans Saudi Aramco World, Houston (Texas), Aramco Services Co, vol. 38, no 4, juillet-août 1987, p. 24-33 (ISSN 1530-5821) [texte intégral (page consultée le 2007-04-18)] 
  • (en) Noel Barber, Lords of the Golden Horn : From Suleiman the Magnificent to Kamal Ataturk, Londres, Pan Books, 1976 (ISBN 978-0330247351) 
  • (en) André Clot, Suleiman the Magnificent : The Man, His Life, His Epoch, Londres, Saqi Books, 1992 (ISBN 978-0863561269) 
  • Garnier, Edith L'Alliance impie, éditions du Felin, 2008, Paris ISBN 9782866456788 Interview
  • (en) Miriam Greenblatt, Süleyman the Magnificent and the Ottoman Empire, New York, Benchmark Books, 2003 (ISBN 978-0761414896) 
  • (en) Colin Imber, The Ottoman Empire, 1300-1650 : The Structure of Power, New York, Palgrave Macmillan, 2002 (ISBN 978-0333613863) 
  • (en) Patrick Kinross, The Ottoman centuries: The Rise and Fall of the Turkish Empire, New York, Morrow, 1979 (ISBN 978-0688080938) 
  • Subhi Labib, « The Era of Suleyman the Magnificent: Crisis of Orientation », dans International journal of Middle East studies, London, Cambridge University Press, vol. 10, no 4, novembre 1979, p. 435-451 (ISSN 0020-7438) 
  • (en) Harold Lamb, Suleiman, the Magnificent, Sultan of the East, Garden City, N.Y., Doubleday, 1951 (ISBN 1406772712) (OCLC 397000) 
  • (en) Michael Levey, The World of Ottoman Art, Thames & Hudson, 1975 (ISBN 0500270651) 
  • (en) Bernard Lewis, What Went Wrong?: Western Impact and Middle Eastern Response, Londres, Phoenix, 2002 (ISBN 978-0753816752) 
  • (en) Phillip Mansel, Constantinople : City of the World's Desire, 1453-1924, New York, St. Martin's Griffin, 1998 (ISBN 978-0312187088) 
  • (en) Roger Bigelow Merriman, Suleiman the Magnificent, 1520-1566, Cambridge (Massachusetts), Harvard University Press, 1944 (ISBN 1406772720) (OCLC 784228) 
  • Merle Severy, « The World of Süleyman the Magnificent », dans National geographic, Washington, D.C., National Geographic Society, vol. 172, no 5, novembre 1987, p. 552-601 (ISSN 0027-9358) 
  • (en) Martin Sicker, The Islamic World In Ascendancy : From the Arab Conquests to the Siege of Vienna, Westport (Connecticut), Praeger, 2000 (ISBN 978-0275968922) 
  • « Suleiman The Lawgiver », dans Saudi Aramco World, Houston (Texas), Aramco Services Co, vol. 15, no 2, mars-avril 1964, p. 8-10 (ISSN 1530-5821) [texte intégral (page consultée le 2007-04-18)] 
Sources en ligne

Autres lectures

  • Alum Bati, "Harem Secrets", Trafford, 2008, ISBN=1425157505
  • (en) Anthony Bridge, Suleiman the Magnificent, Scourge of Heaven, New York, F. Watts, 1983 (ISBN 0880291699) (OCLC 9853956) 
  • (en) Fairfax Davis Downey, The Grand Turke, Suleyman the Magnificent, sultan of the Ottomans, New York, Minton, Balch & Company (OCLC 25776191) 
  • The Ottomans: Suleyman. Consulté le 2007-09-02
  • (en) Albert Howe Lybyer, The government of the Ottoman empire in the time of Suleiman the Magnificent, Cambridge, Massachusetts, Harvard University Press, 1913 (ISBN 0404146813) (OCLC 1562148) 
  • Thérèse Bittar, Soliman : l'empire magnifique, Découvertes Gallimard, Paris, 1994, 176 p. (ISBN 978-2-07-053201-8)
  • André Clot, Soliman le Magnifique, Fayard, Paris, 1983, 469 p. (ISBN 978-2-213-01260-5)
  • Fairfax Downey, Soliman le Magnifique : Avec trois croquis (traduction française par S. M. Guillemin), Payot, Paris, 1930, 248 p.
  • Édith Garnier, L'Alliance impie : François Ier et Soliman le Magnifique contre Charles Quint, 1529-1547, Le Félin, Paris, 2008, 299 p. (ISBN 978-2-86645-678-8)
  • Robert Mantran, Istanbul au siècle de Soliman le Magnifique, Hachette Littératures, Paris, 2008, 350 p. (ISBN 978-2-01-279487-0)
  • Nicolas de Nicolay, Dans l'empire de Soliman le Magnifique (présenté et annoté par Marie-Christine Gomez-Géraud et Stéphane Yérasimos), Presses du CNRS, Paris, 1989, 309 p. (ISBN 2-87682-032-3)
  • János B. Szabó et Ferenc Tóth, « Mohács, 1526 : Soliman le Magnifique prend pied en Europe centrale », Economica, Paris, 2009, 170 p. (ISBN 978-2-7178-5740-5)
  • Gilles Veinstein (dir.), Soliman le Magnifique et son temps : actes du colloque de Paris, Galeries nationales du Grand Palais, 7-10 mars 1990, La Documentation française, Paris, 1992, 610 p. (ISBN 2-11-002540-9)

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