Stanislaw Tomkiewicz

Stanislaw Tomkiewicz né en 1925 à Varsovie et décédé le 5 janvier 2003 à Paris est un psychiatre et un psychothérapeute d'enfants et d'adolescents.

Biographie

Stanislaw Tomkiewicz naît dans une famille juive aisée de Varsovie^[1]. Il survit au ghetto de Varsovie et est déporté au camp de Bergen-Belsen. À sa libération en 1945, il choisit de venir en France pour devenir médecin. Progressivement il guérit d'une grave tuberculose contractée dans le camp, puis il passe son baccalauréat et entame des études brillantes de médecine. Il s'engage au Parti communiste français, est nommé interne, puis chef de clinique à Hôpital de la Salpêtrière à Paris. Confronté aux positions antisémites et anticommunistes de certains psychiatres universitaires, il se rapproche alors de pédiatres œuvrant auprès d'enfants en difficulté. À partir de 1965, il développe des activités de recherche intenses et devient directeur de l'unité INSERM 69 à Montrouge, ainsi qu'enseignant à l'Université Paris VIII. En 1972, il quitte le PCF en raison dit-il de son propre engagement humaniste et de son opposition à toute forme de violence individuelle ou institutionnelle. Ses engagements sont nombreux : auprès du FLN algérien, contre toute forme de violence institutionnelle, pour la séparation de la neuropsychiatrie en deux disciplines autonomes, contre la psychiatrie asilaire, pour l'établissement d'une Convention des droits de l’enfant.

En 1991, Stanislaw TOMKIEWICZ publie avec PASCAL VIVET "Aimer mal, châtier bien" livre de référence dans l'explication des causes de la violence institutionnelle.

Ce n'est qu'en 1999 que Tomkiewicz revient sur sa jeunesse, sur l'expérience du ghetto et des camps, dans le premier volume de son autobiographie L'adolescence volée. Il consacre le deuxième volume de son autobiographie C'est la lutte finale etc. à son engagement politique. Il poursuivit ses activités de soin et de psychothérapie jusqu'à la fin de décembre 2002.

D'un charisme tout à fait extraordinaire, Stanislaw TOMKIEWICZ, que ses élèves, collègues et amis appelaient "TOM" a exercé une profonde influence sur la psychiatrie infanto-juvénile moderne. Parmi eux, citons Gérard ZRIBI, psychologue, directeur d'établissement pour adultes handicapés et directeur d'association spécialisée et Jean-Tristan RICHARD, psychanalyste, psychologue libéral et institutionnel auprès d'adultes délinquants et d'enfants handicapés, tous deux praticiens reconnus et auteurs de nombreux articles et ouvrages de référence.

Œuvre

Citations

• « Si quelqu'un avait eu l'idée de me demander pourquoi je travaille avec les adolescents, j'aurais pu répondre : « C'est parce que je les aime ». Il n'était pas question d'avouer aux autres ou à moi même une vérité que j'ai mis des années à oser regarder en face : je travaille avec les adolescents parce qu'on m'a volé mon adolescence... L'expression peut paraître abusive. On a toujours une adolescence, bien sûr ; disons que la mienne, entre les murs rouges du ghetto de Varsovie et les barbelés de Bergen-Belsen, n'a pas été tout à fait normale » (L'adolescence volée, 1999).

Voir aussi

Articles connexes

Documentation externe

Bibliographie :

• Stanislaw Tomkiewicz, L'adolescence volée, Calmann-Lévy, 1999, 253 p. (ISBN 2012790135) 
• Stanislaw Tomkiewicz, C'est la lutte finale etc., Éditions de La Martinière, 2003, 299 p. (ISBN 2846750556) 
• Stanislaw Tomkiewicz, Histoires de bêtes racontées à ma bien-aimée, Le Pli, 2001, 160 p. (ISBN 2951595751) 
• Stanislaw Tomkiewicz, Histoires à rêver debout, Le Pli, 2003, 176 p. (ISBN 2951595778) 

Liens externes :

• (fr) Site de l'association Les amis de Tom (Bibliographie, témoignanges, articles et interviews en ligne
• (fr) Publications
• (fr) Page d'hommages sur le site de la revue Le Carnet-Psy
• (fr) Portraits photo de Stanislaw Tomkiewicz lors d'une interview en 2001
• (fr) Portait sur la couverture de son ouvrage L'adolescence volée

Notes et références

1. ↑ Pour une notice biographique voir : Michel Dugnat, « Hommage à Stanislaw Tomkiewicz », Le Carnet-Psy, 2003