Thys (Crisnée)

Thys (Crisnée)
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Thys (en wallon Tisse) est une section de la commune belge de Crisnée située en Région wallonne dans la province de Liège.

C'était une commune à part entière avant la fusion des communes de 1977.

Thys forme un remarquable ensemble architectural classé par les monuments et sites de la Région wallonne. La ferme-château, l'église, l'ancien presbytère et des fermes des XVIIIe et XIXe siècles forment un superbe quadrilatère.

l'église St-Pierre et la ferme-château.

Sommaire

Présentation

Fusion des communes

Au reçu du dossier émanant du Gouvernement provincial, les édiles se réunirent le 6 septembre 1963 pour prendre position.

Le Conseil "émet un avis favorable sur le principe de la fusion des communes de la région, Oreye et environs par 4 voix contre une ". Il demande "que le centre de la commune et la grand-route soit rattaché au groupe de Crisnée, tandis que le hameau du Broucq soit fusionné comme Otrange avec le groupe d'Oreye ".

Ces contre-propositions sont justifiées essentiellement par des raisons de proximité : distance à parcourir par les citoyens à partir de la maison communale de Thys, proximité et même inter-pénétration de certaines portions du village avec les maisons de Crisnée, notamment à la grand-route. Sans préjudice du caractère agricole, comme Thys, des communes de Crisnée, Fize, Odeur et Kemexhe, et des similitudes psychologiques des habitants. Crisnée, centre géographique du groupe est proposé comme centre de la future entité qui porterait son nom.. A son avis, il faut rattacher le Broucq et le hameau de Nomerenge à Oreye, toujours en tenant compte des distances à parcourir par les administrés, même si cette décision ampute Thys une fois de plus de quelques hectares et lui soustrait des dizaines de concitoyens.

États des lieux

Thys est composé d'un centre (210 habitants) et de plusieurs hameaux aux marches du village : le Broucq et son appendice Nomerenge (90 habitants), la grand-route avec ses deux quartiers, l'un près d'Oreye, l'autre accolé à Crisnée (105 habitants). En tout, ils étaient 412 Thysois au 31.12.1961, et 416 un an plus tard, pour un nombre total d'électeurs de 304.

Superficie actuelle de Thys : 488 hectares, dont quelques-uns à céder qui agrandiront Oreye. L'entretien de la voirie, dorénavant de la compétence de Crisnée, compte une large superficie: en revêtement dur 23.458 m2, en chemins d'empierrement ordinaire 4.510 m2 et en voies non améliorées 35.512 m2. La route de l'État (grand-route) fait 33.190 m2.

Les distances approximatives à parcourir à partir de la maison communale sise au centre du village démontrent le bien-fondé des propositions des élus de Thys: jusqu'à la mairie de Crisnée (1,5 km), à la grand-route (1 km), au centre du Broucq (1,8 km).

Les communications

Entre notre maison communale et les différents quartiers: les rues sont asphaltées. Entre notre maison communale et la future mairie de Crisnée, les chemins sont bétonnés. Toutes ces routes sont en bon état.

Comme moyen de transport public, le village de Thys ne dispose que de la ligne d'autobus Liège-Oreye, laquelle ne dessert que la grand-route. Montant des frais d'administration selon le budget de 1963 : 143.034F. Partie des revenus absorbée par les dépenses fixes et obligatoires : 939.880F, ou 98,2%.

Revenus et dettes

Revenus totaux ordinaires (budget de 1963) : 956.684 F. Le montant des dettes, par les emprunts contractés et pas encore remboursés: 10.600F depuis 1913 pour 66 ans, 26.000F pour 10 ans depuis 1959, 1.939.000F pour 20 ans depuis 1954, 123.000E pour 20 ans depuis 1954, 238.000F pour 20 ans depuis 1959, 193.000F pour 20 ans depuis 1960, 903.000F pour 20 ans depuis 1960.

Les taxes communales en 1964

Taxe annuelle directe sur les serveuses : 4.000F par an, par serveuse, à payer par le tenancier. Taxes sur les chiens l OC) F pour la médaille des chiens.

Taxes sur les vélos: 40 F + 23 F pour la plaque dont forme et teinte varient chaque année. Taxe sur les véhicules automobiles : 10% de la taxe de circulation due à l'État.

Centimes additionnels au précompte immobilier: 970 c au principal de la contrib. foncière. Taxe sur l'enlèvement des immondices : 36 F par ménage sis à moins de 100m du camion. Taxe additionnelle à l'impôt des personnes physiques : 2% sur la partie due à l'État.

Personnel communal: Secrétaire communal à titre définitif, en fonction depuis le 2.10.1934, à raison de 20 heures/semaine. Il cumule cette charge avec le secrétariat de la C.A.P. à raison de 2h30/ semaine. Pension: il est affilié à la Société Mutuelle des Administrations Publiques (SMAP). Cantonnier fossoyeur à titre temporaire depuis 1957, essentiellement cultivateur et o/agricole Messager occasionnel à titre temporaire depuis 1957, essentiellement ouvrier tourneur. Femme d'ouvrage, née en 1926, essentiellement cabaretière. Prestations : 203h/an. Médecin, inspecteur des écoles / nommé depuis 1930 (Dr Marcel Garin). N. B Dans l'élaboration de cet étai des lieux et services, pas une ligne ne signale l'existence de l'école communale, de l'enseignante et du nombre d'élèves.

Services de distribution: La distribution d'eau est assurée par la S.N.C.D, du groupe d'Oreye qui dessert les communes de Thys, Crisnée, Odeur, Kemexhe et Fize-le-Marsal. Pour la distribution d'électricité, la commune de Thys, tout comme ses voisines, est affiliée à l'A.L.E, (Association Liégeoise d'Électricité). Pour la lutte contre l'incendie, le village est servi par le groupe de Waremme, plus proche et moins onéreux que le groupe de Liège. En outre, la commune s'est affiliée à l' A.I.A.0 (Association Intercommunale pour l'amélioration des Cours d'eau) qui a rectifié et normalisé le Geer. Thys veille aussi chaque année à l'écoulement convenable des eaux de ruissellement par un curage du roua.

Composition du Conseil Communal: Bourgmestre: Sylvain Prosmans (1947) - Échevins: Octave Happart (1947), Joseph Vandenryd (1958) - Conseillers : Fernand Médart (53), Achille Panis (58), Camille Keppenne (58), L. Desart (58)

Le nom du village

Étymologie

Plusieurs spécialistes donnent leur avis.

PETRI propose le néerlandais til "pont-levis", sans justifier l'-s de wallon tis'. Jean HAUST suggère une explication analogue pour Tille qui serait issu de Tisle, mais cette forme n'est pas attestée. Edgard RENARD, étudiant le tilleul en toponymie, n'aboutit pas dans l'explication de Thys et se borne à réunir la documentation. CARNOY propose le latin vulgaire tilius (latin classique tilia) ou son locatif pluriel tiliis qui veut dire "aux tilleuls". C'est aussi l'avis de Jules HERBILLON. Mais où étaient plantés ces tilleuls?

Formes romanes

On rencontre : Tis (1155), Tyz (1224), Thys (1242), Tys (1260), Tis (1261),...

Ailleurs, on peut lire :

(1262) : juxta villam que locatur Tis sive Tille.

(1314) : Tis in Hasbania. (1392) : in Tylle vel Thys.

(1460) : ung bonier en la hauteur de This a decha delle Geere, entre This et Fieff (Fize). (1544) : Thys empres Crissengnee. (1546) : Thys en Hesbaing. (1593) : This sur Geere mais l'orthographe n'est pas fixée pour autant car on peut encore rencontrer:

(1755) : A tiche, (1806) : Thyse.

Sans que rien n'autorise l'hypothèse qu'au XIe siècle le village ait été germanique, on doit remarquer que toutes les formes de graphies du XIIe siècle qui figurent dans le nom des membres du lignage local sont flamandes; cette particularité doit s'expliquer par l'appartenance de cette famille à la noblesse du comté de Looz.

Formes flamandes

(1124) : Wigerus de Til. (1173) : Wigerus de Thil (1178) : Wigerus de Till (1382) : bruynken de Tille (1498) : Maria de Till (1536) : Tilz Il existe d'autres graphies, mais elles se rapportent à d'autres localités qu'on identifie par erreur à notre Thys. Exemples : Tystre, Thisse, Tiste, Tiel en Gueldre, Tyele pour Tielt en Flandre,..

Latinisation sur la forme flamande

(1257) : Libertus de Tilla (tenancier à Oreye de l'abbaye de Saint-Trond).

D'autres Thys: Herbillon: "Dans l'ignorance de la forme orale du toponyme, nous ne savons si on peut rapprocher de notre Thys deux agglomérations du Département des Ardennes, canton de Mézières : This et Neuville-les-This."

Topographie

Du registre paroissial au registre communal ®e.

Décision prise par le Directoire: "Le présent registre aux naissances, mariages et décès de la commune de fze-lemarsale a été clos et fermé aujourd'hui par nous président de l'administration du canton de Kennexhe et a été remis à l'officier de l'état civil voua être continué conformément à la loi du 20 septembre 1792 rendue exécutoire dans les neuf La loi du neuf vendémiaire* de l'an quatrième suivant l'arrêté du Directoire Exécutif en date du 29 prairial dernier. Fait à la maison commune le 17 fructidor quatrième année de la République française une et indivisible. "

Depuis cette date dudit calendrier républicain, les actes officiels des naissances, mariages et décès furent enregistrés et transcrits dans les registres communaux de l'état civil de Fize-le-Marsal et de même dans les autres communes dit canton de Kemexhe. et Lesdits actes des cinq villages de l'actuelle entité de Crisuée seront rédigés selon une formule beaucoup plus détaillée et qui variera plusieurs fois au cours des temps, et des témoins seront requis. À partir du 1" janvier 1965, tous les actes de l'entité sont enregistres à Crisinée.

Pour information La Convention décréta que le. 22 septembre 1792, équinoxe d'automne à Paris, ouvrait l'ère de la République française (une et indivisible). Le 18 octobre 1793, elle chargea David, Chénier, Fabvre d'Églantine et Romme de présenter une nouvelle nomenclature pour ce calendrier révolutionnaire. Celle-ci sera adoptée le 3 brumaire de l'an I7 (24.10.1793) et promulguée par décret du 4 frimaire de l'an 11(24. 111793). Le calendrier républicain demeura en vigueur officiellement jusqu'au 1.1.1806, mais en Belgique certains officiers de l'état civil l'avaient déjà abandonné avant cette date.


Situation

Thys est situé à 17 km au nord-ouest de Liège, chef-lieu d'arrondissement judiciaire, à 12,5 km de Waremme , chef-lieu d'arrondissement administratif, sur la nationale N3 de Liège à Bruxelles.

Le village est borné à l'ouest par une ancienne grand-route de Liège à Saint-Trond, dite li vî vôye di Lîdje via Hognoul, Kemexhe, Fize-le-Marsal et Oreye. Il est traversé par une autre ancienne route de Liège à Saint-Trond, dite voie royale, venant de Villers, Odeur et de Crisnée, via la rue Mahré et le Pierreux, gagnait Otrange, puis Heurne (dépendance de Vechmael) et SaintTrond et Looz (Borgloon).

Une rivière, le Geer (w. li Djêr), formait la limite Nord de Thys avant la fusion des communes Le territoire confine aux anciens villages d'Otrange (Otrîndje), Oreye (Orêye), de Fize-le-Marsal (Fîze-li-Mârsale), Crisnée (Cruch'gnêye) et au village flamand de Lowaige (L'wèdje) fusionné à la ville de Tongres.

Le territoire de Thys, d'une superficie initiale de 505ha 16a 98ca, a été ramené à 488ha 61a par la cession en 1874 à Fize-le-Marsal (Arrêté royal du 21 avril) du hameau de Thys-sur-Fize, une bande de territoire de l6ha 55a avec quelques maisons qui s'étendait de la borne du Pîron vers la Marsalle, au nord de la vî vôye di Lîdje, devenue vôye dèl Fôdje, puis rebaptisée rue Lykops), et à moins encore depuis la cession du Brouk à l'entité d'Oreye au temps de la fusion des communes au le` janvier 1965.

Le territoire de Thys ne présente aujourd'hui aucune forme générale particulière. Le Geer qui formait autrefois sa limite nord est à l'altitude 100. Du côté de Fize-leMarsal, son point culminant, est à 130 m, tandis que son plateau où se livra la bataille d'Oreye est à 121 m. Ses frontières naturelles, le Geer et le cours du Rouâ Sint-Pîre, ne lui appartiennent plus. Le coteau s'inclinant vers le Midi est creusé en son centre par une dépression se rattachant au Rouâ dès Mârîres (Ruisseau des marnières) dont le nom officiel est le Kemexhe à Crisnée, passant à travers notre village au pied de l'église et du château. Mince filet d'eau régulièrement grossi par les pluies et après le pied du Pièreu par des sources, il arrose les prairies humides du Brouk bordant le Geer pour s'y jeter entre le moulin d'Otrange et Nomerange.

En amont du Brouk, la vallée présente un escarpement; le talus en est constitué par des marnières (dizeû lès mârlîs) et des carrières (às p'titès pîres) d'une pierre rougeâtre de la nature de la pierre à aiguiser.

C'est au ruisseau sans doute que l'agglomération principale doit sa formation. Elle s'est développée autour du château construit à un coude du ruisseau qui jadis a dû servir de fossé à la maison-forte, et le long de l'antique route (voie royale) de Crisnée à Otrange .

Trois agglomérations distinctes s'étaient développées aux abords du Geer: Nabîndje connue seulement par la toponymie, le Brouk cédé depuis à Oreye et Nomerange, hameau abandonné depuis 1956. Une quatrième à l'extrême sud du territoire, c'était Thys-sur-Fize annexé à Fize le 21 avril 1874. Une cinquième, plus récente s'est formée à la pavêye au carrefour de la route de Fize et de Thys. (La maison dite â Mâmètou rappelle le temps où cette chaussée construite au premier quart du XVIIIe siècle n'avait encore que des habitations isolées. La sixième, à l'aboutissement de la rue Albert sur la grand-route est plus récente encore.

Sources et bois

Quelques sources (sûrdants) d'eau très froide (rue J. Jacobs par exemple.) jaillissent près du Geer. Certaines sont captées pour la distribution de l'eau alimentaire, au Botibiè.

Plusieurs bois entourent Thys. Le bois Nabîndje du château d'Otrange s'étend entre le Geer et la vôye dè Mwèrts, et le Botibièt, bosquet de frènes et de noisetiers, croît sur un talus entre Nomerange et le Brouk. On peut encore citer li Bwè Djidjon près du Botibièt, et li noû bwè de chênes dont il reste peu ou prou au bord du pré Baron. Un bosquet de 8 verges a été défriché avant la guerre au sud de la route de Lens.


Lieudits (lieux-dits)

Certains étaient déjà utilisés au XIVe siècle pour les plus anciens dont on a retrouvé une trace écrite, mais sans doute existaient-ils déjà depuis longtemps.

En 1342, dans Val-Benoît, 26, 73 v°, on peut lire: "a riwaille de sains pier par my le voie delle Wege" (au ruisseau de Saint-Pierre sur le chemin de Lowaige). Avec le temps et l'instruction du scribe, l'orthographe variera mais le nom du lieudit est resté jusqu'à nos jours. C'est ainsi que les gens de ces époques plus ou moins lointaines, presque tous voués au travaux des champs, localisaient le champ où ils seraient occupés toute la journée pour le seigneur ou le gros censier.

Les lieudits portent un nom d'origine inconnue et parfois poétique, par exemple li tchont'note ou chantenotte ; ils tiennent leur nom de leur emplacement dans le village ou par rapport à un village voisin, tel podrî les hdyes ; ils rappellent le nom d'un ancien propriétaire, comme li bwè Djidjon ; si ce n'est l'une ou l'autre particularité remarquable, soit li vôye dè mwèrts (la voie des morts)...

De ces sortes de lieudits, encore utilisés ou devenus le secret de quelques initiés car la carte communale n'en fait même plus mention, on pourrait dresser une longue liste, fruit des recherches de feu Jules Herbillon pour sa Toponymie de Thys. Extraits :

â botibiè: (a Botebier, 1316; au buscage appelé Bottembier, 1714), bosquet de frênes, noisetiers, etc, sur un talus, près du confluent du r'wâ et du Geer, avant Nomerenge.

â ewèrnou bougnî : (sour le cornut champs, 1342; en Cornuchamp, 1770), au nord de la bifurcation de la hôte vôye et du sentier de Nomerenge vers Crisnée.

al hèpe : (une piece joindant ai heppe, 1487; en l.d. le xheppe, 1562), une terre en forme de hache, au deuxième thier d'Oreye.

al grosse pîre : (communément appelé d gros thier ou grosse pierre, 1688), lieudit commun avec Crispée sur le territoire duquel se trouve la borne.

po l's-âtehes : par les arches (petit pont de bois), on passait au bout d'un sentier par dessus le Geer, du Broûk de Thys pour aller au moulin d'Otrange.

li pré Baron : prairie le long du Geer, en face du moulin d'Otrange, sans doute du nom d'un des barons seigneurs de Thys au XVIIIe siècle.

li pont da Valêye : du nom d'un conseiller communal, ou dit encore li pont d'Lôm'rîndje, pont communal sur le Geer, à Nomerenge.

li bwè Djidjon: petit bosquet tout près du Botibiè, du prénom d'un ancien propriétaire habitant d'Otrange (traduit du wallon : Gilles-Jean).

li pont da Peti : pont sur le Geer, croulé après la guerre, aux confins de Lowaige, du nom du propriétaire Pety de Thozée.

li pré Mârtègn' : (le preit Martin, 1556), près des marnières, entre le r'wâ et le talus, près du lieu-dit "al fontin.ne".

li vôye Mah'ré : (alle Maxhereit:, 1325; la voye condist Macheré qui vat de This à Viller le Vesque, 1595), (en. flamand: op machree wech tusschen Til ende Gerstecoven, 1681), route encaissée tronçon de l'ancien chemin de Liège. Il existait un Everard Maxhereit d'Ile.

è Brêbont : (un bonier de terre en Brébant, 1546), L'endroit n'est pas à la frontière du Brabant, mais à celle de la Principauté de Liège et du Comté de Looz. Aux confins de Thys, d'Oreye et de Lens; le lieu-dit est commun aux trois villages.

al halète: (à la Haillette, au chemin qui tent de Thys vers Brouck, 1673; au lieu dit à la halles, 1740), à cet endroit, derrière les haies de Thys débouchait autrefois un sentier auquel on accédait par un échalier (w. halète "échelette"). Le nom a été conservé pour cette rue. dizeû lès mârlîrs : (sor les marlieres de This, 1324; sur le marlyre entre Thys et Cristegees, 1310), les mêmes anciennes marnières qu'à Crisnée.

â hovê :(sour le houveaux, 1375; en Id. sur le hovayx, 1730), crête entre l'Arbre Saint-Pierre et le Broûk, et la route qui y mène.

â teût : au toit, crête analogue, dominant le Geer au sud de Nomerenge.

â tièr dès macrales : (sorcières), talus et hauteur aux confins de Lowaige, entre le Flikkenberg et Nomerenge. On ne signale à cet endroit aucune exécution de sorcière... Lieu écarté où elles auraient tenu leur réunions.

â mâ-mètou : construction jadis isolée et datant du XVIIIe siècle; ancien cabaret "Au Repos des Voyageurs", sur la pavêye, et toute la dépendance de l'ancien arrêt du tram vicinal.

âs sâs : (en lieu qu'on disoit ancienement aux Saulx et passe le rouwa venant de This allant après Otrange parmi...XVIIIe) Rangée de saules le long du r'wa, au débouché du bas pré.

â pièreûs : (sur le pireur, 1549; au pireux desseur les marlirs, 1739), terres sur la hauteur derrière l'école. Courte montée sur le chemin qui va du Brouck à Thys devant l'école.

âs ptitès pîres : terres pierreuses sur la hauteur dizeû lès marlirs.

al fontin, ne : (entre Tys et Wotrenges en lieu c'on dis! Sur le mon del fontaine, 1330; sour le mon de Fontainne, XVe), fontaine sur le cours inférieur du r'wâ, en amont du Broûk.

âs bômes : (desseur les hommes, 1478, ... et les boesmes, 1707), pièces de terre entre le village et la grand-route, lieu-dit commun avec Crisnée.

â pont dé Rosti.: (al pont de Rosti sour le rua, 1699; endroit nommé le pont de Rosty, 1739), pont sur le r'wâ, au Broûk, en face de la ferme.

D'après le nom de l'ancien fermier è Sârt : (en Sart, 1702), lieu-dit commun avec Crisnée.

al tchont'note : (al champinot, 1570; sur la champenotte, 1664), terres au nord-est sur les anciennes marnières. Un chemin carrossable y conduit au départ de la rue Wauters à la limite de Thys et Crisnée, qui se prolonge vers le Sart.

Il sera question plus loin de :

courtegarde, près de l'ancien presbytère, corps de garde de la milice locale XVIIe s.

le hongre : le cortilh (1260), Hongrois, Lambiers le Hongre échevin en 1361.

stwèrdeû : corti dé stwèrdeû, le jardin du stourdeur (pressoir), seul toléré... au sud de la cure.

taverne : le cabaret banal, celui du seigneur

Le nom des rues est resté longtemps en vigueur sous les noms de destination: lès vôyes di Lin, di L'wèdje, d'Otrindje, di Crusgnéye, di Lidje... qui devaient offrir une largeur. déterminée (en pieds):

Li vôye dèl gâre dit bien ce qu'elle dit.

Li vôye dès Mwèrts, dans le Brouck de Thys vers Lens (où étaient sans doute inhumés les habitants du hameau) : "alle voie condist des mors qui tent de Nommerenge à Thys"(1576).

Seigneurie de Thys

Thys faisait partie de l'ancien Pays de Liège; il était avec Lens-sur-Geer les deux communes que comptait le comté de Looz sur la rive droite du Geer. La seigneurie, avec haute justice, relevait de la cour féodale de Looz. Thys devait fournir des hommes de corvée au comte de Looz dans son château de Curange.

La seigneurie avait une cour féodale dont relevaient quelques menus fiefs locaux et comprenait trois parties : Thys, Nomerenge et Awilour. Nomerenge est sur le Geer, aux confins de Lowaige et d'Otrange. Ce hameau ne compte plus aujourd'hui aucune habitation, mais au XVIIe siècle il aurait compté encore une vingtaine de maisons. Nomerenge faisait partie de la paroisse primitive de Fize, tandis que Thys, situé entre Nomerenge et Fize dépendait de l'église-mère de Kemexhe.

Awilour est l'ancien nom du hameau du Broûk de Thys, près du Geer, en face d'Otrange. La copie d'une charte de 1242 l'appelle "Awilhour pour", "Wilhupons super Gecoram" en 1239. La communauté des manants du Broûk était encore distincte de celle de Thys au XVIIIe siècle. Awilour était dit aussi "le grand Brouck ". (La cour de Brouck, siégeant à Otrange, était un fief de l'abbaye de StavelotMalmedy ; cette cour censale tirait son nom de notre hameau sur le territoire d'Otrange).

Le "petit Brouck" ou "Brouck de Nabenge", endroit aujourd'hui inhabité, était sur le Geer en face du château d'Otrange ; une maison en "Petit brouck" est citée en 1594. Au début du XIIIe siècle, la seigneurie appartenait au puissant lignage de Lowaige. Le 30 juin 1242, Arnould, comte de Looz, fait savoir que Watrekin de Lowaige, chevalier, a vendu à Renier de Thys, chevalier, le fief consistant en la "haute justice de Thys, de Nomerenge et d'Awilhour pont et des appendices, et il détaille les limites de la seigneurie. Celle-ci dut passer au fils de Renier, François de Thys, cité de 1312 à 1319, mort avant 1325. Elle échut au fils de François, Rigaud de Thys qui avait épousé Catherine d'Otrange , veuve d'Eustache du château de Hamal (Russon), chevalier.

Leur fils, Louis de Thys, écuyer, seigneur "du Thys et du Wotrenge" qui épousa Jutte de Rommershoven, mourut le 21 janvier 1365 et fut inhumé dans l'église de Thys. Leur fils, Robert, dit Brunekin de Thys, hérita de la seigneurie le 10 mars suivant; il avait combattu à Basweiler sous la bannière de Linter. Il mourut sans postérité en 1403.

Ses frères, Louis II et Rigaud (ou Richard) de Thys lui succéderont.

Du premier naquit Louis 1 d'Edelbampt, dit de Thys qui épousa Élisabeth d'Amstenraedt, laquelle en 1450 institua Walther de Merhem comme son mambour pour le fief de Thys.

Leur fils Louis Il d'Edelbampt ne fut pas seigneur de Thys. Sa sœur, Juette (Judith) épousa Henri d'Aerschot de Schoonhoven dont la fille Élisabeth d'Aerschot de Schoonhoven devint dame de Schoonhoven et dame de Thys. Quand elle épousa en 1484 Herman d'Eynatten, celui-ci devint mambour d'Élisabeth, puis seigneur le 20 novembre 1485.

Leur fils cadet, Louis I d'Eynatten hérita le 26 mai 1531, épousa Ysabeau, fille de Henry Jamart, maire delle Croix à Vierme. Il mourut le 15 juin 1569 et fut inhumé à Thys, comme sa femme décédée le 28 novembre 1587.

Leur fils, Louis II d'Eynatten, seigneur de Thys, Nomerenge et d'Awilour, épousa Mechtilde de Junecis. Il mourut le 28 décembre 1598 et fut enterré à Thys avec sa femme † le 15 janvier 1622. Leur fils, Louis III d'Eynatten, gentilhomme de l'État noble du pays de Liège et comté de Looz depuis le 3 pars 1598, épousa Jeanne de Thy, fille de Charles de Thy et d'Anne de Huy. Il mourut en 1628, avant le 12 octobre.

Leur fils, Arnould (Art) d'Eynatten, né le 24 mai 1594, épousa en 1630 Ode-Françoise de Falloise. Il hérita de la seigneurie de Thys à la Salle de Curange le 12 octobre 1628 et fut installé à Thys le 18 dito. Décédé avant le 2 septembre dito, il fut enterré à Thys avec sa femme qui décéda le 30.11.1675.

Leur fils, Ferdinand-Louis d'Eynatten, né le 25 lars 1636, obtint la seigneurie par testament maternel du 5 octobre 1669. Il fut grand bailli de Hesbaye et bourgmestre de Liège en 1688. Il épousa Anne-Justine-Gertrude , comtesse de Bronckhorst de Gronsfelt et mourut sans hoirs le 8 juin 1696, Sa veuve (t 12.1.1709) quitta le château de Thys peu après la mort de son mari. Son frère Charles d'Eynatten hérita en 1683. Prêtre, chanoine à Liège et à Tongres, bien que d'une famille de 14 enfants, restait le dernier du nom et demanda à Rome l'autorisation de se marier, ce qui lui fut refusé.. Par testament du 10 mai 1709, il demanda sa sépulture à Thys et institua pour héritier universel Barthold de Wanzoulle. Celui-ci, décédé le 18 mai 1709, lègue ses biens à son neveu. Ainsi, Barthold de Wanzoulle, baron de Wanzoulle, seigneur de Nedercann, Otrange, Beaufraipont,etc, bourgmestre de Liège hérite de la seigneurie en 1709. Et la cède l'année suivante à son frère Lambert, avec défense de la vendre, engager ou aliéner.

Lambert de Wanzoulle épousa le 11 novembre 1710 Joséphine-Eugénie, baronne de Warnant et lui apporta en subside de mariage les seigneuries d'Otrange et de Thys. Capitaine de dragons, "joly homme et cœur de lion", il tomba devant Belgrade le 10 aout 1717 au siège de Thémiswart, dans un vieux corps du général Schonborn. Mort sans héritier, sa veuve céda ses biens à ses beaux-frères, abbés d'Amay et de Ciney, et grand prévôt de Saint-Lambert et grand diplomate de la Principauté. Il mourut le 28 mars 1748..

Lui succéda, Ferdinand-Conrard de Wanzoulle, baron de Haxhe et de Hamal qui hérita le 4 mai 1748 et tint la seigneurie jusqu'en février 1755,à l'époque il conclut une transaction avec le chevalier Gérard-Edmond de Libert de Flémalle, parent des Wanzoulle. De Libert lègue, au nom de son fils, à la salle de Curange, les seigneuries de Thys et d'Otrange, le 2 décembre 1755.

Barthold-Louis-Lambert-Joseph de Libert fut reçu comme seigneur et admis au serment à Thys le 17 décembre 1766. L'année suivante, il emprunte au comte de Hinnisdael et Creynhem 6.000 florins et lui donne comme garantie une rente de 180 florins assise sur ses seigneuries de Thys, Otrange et Beaufraipont. Il épousa Catherine Rutten, fille de Gérard-Edmond. Il fit relief de la seigneurie, à la Salle de Curange, le 4 avril 1794. Ainsi se terminait la seigneurie de Thys, avec l'Ancien Régime...

Limites de la Seigneurie

Plusieurs comptes rendus mentionnent ces limites en 1242 et en 1587, et des procès-verbaux de bornage en 1590 et 1746 nous sont parvenus, pièces produites lors du procès qui opposa les échevins de Tongres (car Lowaige faisait partie de la franchise de Tongres) et les seigneurs de Thys à ce propos. L'affaire fut portée devant l'official de Liège qui procéda en personne à un bornage le 6 juillet 1746.

Le texte de l'accord de bornage de 1242 n'était sans doute pas suffisamment explicite car il dut être précisé par l'accord de 1587, dans les termes suivants : "La hauteur et seigneurie de Thys commence droit en mitan le Geer entre le Waige (Lowaige) et Nomerenge, droit entre les preits (prés) et communes, à un rwetea (ruisseau) qui descent des champs en la Geer à Si Pierre rweteau, et de St Pierre rwa va laditte haulteur tout le fond de Sleit (è Slète) en amont tout a loing del cm que honiers de terre de seigneur de Thys et de là s'en vat droit en amont entre les deux saisons vers Crissengné jusques â gros thier ou rennaulx qui staff â plus près delle corne d'une pièce de terre contenante trois boniers ou environ partenante (appartenant) au seigneur de Crissengné corne costre du St-Lambert en Liege, et de là descend la ditte haulteur tout à Loing des dits trois boniers de costé vers Geer ou Thys jusques à mitan delle dite voie et real chemin (ancienne voie royale) qui vat de Thys à Crissengné, et de là vat tout le mitan delle dite voie envers Crissengné jusques à l'encontre delle corne de cortil et maison de Loys Happart, cherpentier dudit Crissengné, qui est présentement partenant à Piron Hennekenne, gendre audit Loys Happart et de là descent la dicte haulteur tout â long des haves de Crissengné et cortil dudit Piron et de I'enclo dudit Loys Happart en descendant tout parmy les marliers (marnières) jusques à verd fusait aux deux saulx (talus vert aux deux saules) en lieu qu'on dit â bouhet Weron et de là revat laditte haulteur tout droit à ligne parmy la campagne jusques aile marchalle de Fieze et d'icelle marchalle vat la ditte haulteur tout le mitan de la voie en amont vers Thiry chestea (Tîritchèstê, aux environs du Pîron à Fize, localisation indécise) et de là, en retournant butte la ditte voie, par devant la maison qui fut Lagace dudit Fieze; et de là vat la ditte haulteur tout aval le mitant de la ditte voie et grand chemin qui vat de Fieze à Orey et de Liege à S. Tond jusques aile croiselée voie qui vat de Thys à Lens et delle dicte croiselée vat la ditte haulteur tout droit aval parmy la campagne et tout à loing de preit aile motte de seigneur de Thys et de costé vers Orey jusques â mitan de la Geer entre Orey et Wotrenge droit aile corne de preit et iardin dudit seigneur dudit Wotrenge, et de preit delle motte dudit seigneur de Thys joindant la ditte Geer de costé vers la chauve (chaucie) aux werixhas et comunes d'Orey en lieu qu'on dist Oudon mollin ; de là descend la ditte haulteur tout le mitan de la Geer avan jusques entre le Weige et Nomerenge où que St.Pier rowa se vient rendre en la dicte Geer entre les preits et des dictes communes où la ditte haulteur et seigneurie dudit Thys commence.

Certains procès-verbaux de bornage mentionnent le "secret" dont la cour de justice des échevins munissait les bornes plantées par elle. Exemple en 1589: "... et par dessoubz iceluy dit borne, environ pied et demy (de profondeur) y mis et apposé notre secreit, d 'ung cawea (caillou), â costé vers N. -D de Tongre, avec que sept témoins ». Ou encore en 1754: "ledit borne était enseigné en forme d'huit pierres ou cailloux apposés en dessous". G EL

La grosse borne

"Le 20 octobre 1909 (dans "La Meuse"), je plaidais la cause d'un brave marronnier et d'une grosse borne de pierre plantés comme compère à compagnon à un carrefour tout à l'extrémité ouest du village de Fize-le-Marsal. L'Administration avait formé le projet "d'améliorer" le carrefour, de retailler les propriétés voisines et finalement de faire sauter ces gêneurs d'arbre et de borne qui venaient, incongrûment, se planter au milieu du carrefour. Notre campagne porta ses fruits. On respecta l'arbre et sa fidèle compagne. Un des riverains, Auguste Mercier, qui est devenu bourgmestre depuis, prit fait et cause pour eux ; il y eut appel à la Députation permanente, puis de la procédure qui dura cinq ans. Ensuite s'ensuivit la démission des édiles. Bref, arbre et borne sont restés inviolés. Oui, mais voilà que la question revient sur le tapis. On est occupé à refaire le macadam de la rue principale - l'ancienne "voie royale" - qui traverse tout le village et se dirige vers Oreye. On place des bordures de pierre de taille bien savamment alignées. Oui, mais voilà ce sacré arbre, cette satanée borne sont encore en plein dans le chemin. - Po fé d'è bê ovrèdje, on d'vreût taper djus tot çoulà ! disait un des ouvriers... Qu'en écrivait le curé Smets? "Bien après l'arrivée des Romains, les Gaulois locaux conservèrent la religion de leurs ancêtres, honorant leurs dieux par des cultes à ciel ouvert, par exemple dans des cercles d'arbres voués. De là probablement cette coutume qu'avaient les éleveurs de planter des arbres, des saules le plus souvent, au nombre de six, autour des mares dans leurs prés. De là aussi, cette habitude indéracinable des premiers chrétiens de vouer certains arbres, des marronniers, par exemple, en y appendant une Or, notre maïeur crie à nouveau au secours, car il y a dans le Conseil des conseillers... comme ceux de 1909 ! qui... Mais tudieu, ni l'arbre ni la borne, qui ne vont pas l'un sans l'autre, ne gênent. On passe aisément à droite ou à gauche si on poursuit vers Oreye ou si on vient par la rue transversale. Ce sont des monuments historiques. Cette ancienne borne territoriale - bloc de pierre colossal d'un mètre de haut, carré par ses quatre faces dégrossies et profondément fiché en terre sur un lit de cailloux blancs - avait été placée là, avec seize autres, au XV1e siècle, pour délimiter la commune de Thys qui appartenait au comté de Looz, et dont le territoire, jusqu'en 1874, s'avançait jusque là. Détail intéressant, ces bornes furent plantées sur un lit comptant autant de cailloux blancs que l'indique leur numéro. Or, notre Pîron de Fize porte le N°32... Le marronnier est un arbre limite, un document officiel, intangible et inamovible. Leur maintien s'impose de toute façon. Ajoutons qu' une bordure de pierre de taille en cercle les protégerait utilement des roues des rares véhicules qui passent par là." (Chr.J.C.: La Meuse, octobre 1919)

Le culte proprement dit se rendait sur une grosse pierre (d'où son nom local : le Pîron) qui était soit un dolmen, soit un menhir. La grosse pierre fizoise du Piron est un reste de ceux-là, un parmi les rares de la région (un autre à Hognoul, peut-être?). Notre Piron au numéro 32, on le récupéra pour délimiter la Seigneurie de Thys du Comté de Looz." (Antoine SMETS, curé de Fize-le-Marsal).)

Histoire de la grand-route

On l'appelle encore "li pavêye" en souvenir du temps où son revêtement était constitué de pavés. Hormis les deux antiques chaussées romaines, c'était, depuis 1717, la seule grande voie de la région : elle était la Nationale 3, la N3, bordée d'arbres, "large", droite, qui allait au bout du monde, vers Bruxelles, et plus loin, jusqu'à la mer à Ostende. Avant la guerre, largement bicentenaire, elle en remuait des souvenirs. Elle avait vu Charlier-Jambe-de-bois et son canon partant vers la capitale à libérer en septembre 1830. Elle avait frémi au passage des chars-à-bancs et diligences du sieur Vanvinckenroye qui avait obtenu l'autorisation de Sa Majesté Guillaume de Hollande pour organiser des transports en commun, et des autobus Debiolle. Puis vint une période plus agitée, plus bruyante.

On l'amputa sur sa droite pour établir la voie vicinale : roulements du tram, coups de sifflet et halètements de sa locomotive verte; puis sur sa gauche d'une piste cyclable en cendrée. Entre les deux conflits, elle assista en 1936 à la victoire de l'électricité sur le tram à vapeur, tandis que les galiots hippomobiles et les messageries tractées cédaient la place aux voitures et camions. La même année, elle vit pédaler les tandems des premiers congés payés, et rouler les luxueuses Mercedes décapotables allemandes. En mai 1940, ce fut l'interminable pagaille des évacués que bombardaient les Stukas de la Luftwaffe, et bientôt les véhicules propulsés au gaz.

Après la dernière guerre, la grand-route se dépouilla de ses ormes monumentaux rongés par la maladie. En 1950-51, elle obtint un revêtement de béton et échangea son tram électrique contre des autobus de la TEC dès le 21 décembre 1959. Depuis la mise en service en 1972 de l'autoroute E40, la grand-route a perdu beaucoup de sa superbe. Elle, qui, dans le temps, avait supplanté le real chemin qui menait de Liège à Looz en passant par derrière les villages de Villers, Odeur, Crisnée, Thys par la rue Mahré, le pont du Brouk sur le Geer et Vechmael jusqu'à Looz-le-Ville, elle dut subir à son tour la concurrence de l'autoroute E40.

Sa tranquillité, relative, n'aura été que passagère. Le parc automobile, en forte croissance, surtout sous la forme de camions à remorques, lui a rendu quelque animation. Mais, sa largeur sera, pour raison de sécurité, réduite à deux bandes. Le plan d'égouttage réalisé l'a bordée de deux pistes cyclables et, le macadam a renouvelé son revêtement. Du coup, on a aménagé ses carrefours devenus trop dangereux pour les usagers.

Beaucoup de Thysois, hormis les navetteurs et autres voyageurs, n'ont pas vu grand chose de cette évolution; la grand-route passe trop loin du village, ils ne s'en sont jamais fort préoccupés : Crisnée et Otrange vis le Brouk, Tongres à la rigueur via Lowaige étaient plus accessibles et les immenses campagnes désertes et froides n'encourageaient pas les longs déplacements. En ce sens, la grand-route était plutôt une frontière qu'un lien entre les villages circonvoisins. Telle qu'elle est aujourd'hui, la N3 et le bus du TEC, ont beaucoup fait pour changer la vie et la mentalité des Thysois.

Pour mieux comprendre l'importance de cet axe routier au début du XIXe siècle, il faut se remettre dans le contexte de l'époque, à savoir que :

en 1715, il n'existe que 61 km de routes pavées en Belgique;

en 1739, Liège ouvre une route vers Bois-le-Duc, dans le Limbourg hollandais; en 1754, on établit une chaussée pavée de 35 km entre Namur et Louvain;

en 1767, une chaussée est construite entre Verviers et Spa;

en 1783, Liège est reliée à herve pour compléter la chaussée Louvain- Aix la Chapelle en 1789, il n'existera que 1000 km de routes pavées en Belgique.

Population

Origine des patronymes

Au temps des Romains, les nobles portaient trois noms ; les plébéiens se contentaient de deux : le prénom et le cognomen qui deviendra notre nom de famille. Après l'invasion des Barbares s'établit chez nous peu à peu une prédominance de noms germaniques, usage qui se généralisera au XIe siècle. Autre transformation au Xe siècle (à la fin du règne de Charlemagne) où les anciens noms disparaissent. On en revient alors au (pré)nom de baptême auquel on sera bientôt obligé d'adjoindre un (sur)nom. Toutefois cette façon d'appeler les gens ne se généralise qu'au XIIIe siècle, et il faudra attendre longtemps encore (vers 1450?) pour que les noms se fixent — sauf pour l'orthographe! — et qu'ils deviennent héréditaires.

Comment un tel nom a-t-il été jadis attribué à telle personne ? Ces (sur-) noms, devenus les noms de famille actuels, proviennent de quatre sources : l'origine, ou bien le métier, ou le baptême, ou encore le sobriquet. Pour ce qui concerne Thys, il peut être possible de trouver dans l'histoire (ancienne et actuelle) du village la provenance de certains noms de famille...

Les noms d'origine: ils dépendent de la situation de la maison, du lieu de provenance. On range dans cette catégorie : Buchwald, Cerfontaine, Dechêne, Defalle, Delchambre, Degreef, Deltour, Demaret, Derwa(e)(1), Dessart, Devaux, Duvivier, Filot, Thys, Van de Casteele, Vansantbergen, Vreeswijck, Welkenhuizen,...

Les noms de baptême: certains prénoms aux 13e et 14e siècles ont récolté un tel succès qu'ils ont fini par s'imposer comme vrais noms de famille : Baldewijns, Beauduin, Étienne, Fabris, Franck, François, Henry, Hermans, Jacobs, Jacques, Joachim, Louis, Médart, Natalis, Thomas, Vincent, Walthéry, Willem,...

Les noms de métiers: ils datent le plus souvent du Moyen Âge et ont persisté même quand ledit métier avait tout à fait disparu. On peut classer dans cette catégorie : Bouillot, Boulanger, Bure, Debêche, De Couvreur, Smolders, Vandersmissen, Vigneaux,...

Les sobriquets: ils sont attachés aux caractéristiques physiques ou morales des individus, leurs qualités, défauts, habitudes de vie. Nous reconnaissons à Thys : Degros, Dieu, Duchêne, Lahaye, Leblanc, Leboutte, Lecomte, Ledouble, Leduc, Lemaire, Lhomme, Lenain, Malpas, Pâques, Patriarche, Renard, ...

Avatars de certains noms: La graphie de certains patronymes ne s'est pas fixée d'un coup. Elle a dépendu longtemps de la diction des citoyens, des capacités orthographiques du curé et de l'officier de l'état civil... C'est ainsi qu'au fil du temps on rencontre :

Tassar, Tassard, Carsar, Stassar puis Stassart ; Matto, Matho, Mattot et Matthot ; Ponselet et Poncelet ; Pira et Pirard ; Doms et Doom ; Biot et Biotte ; Denys et Denis; Hapar, Happar puis Happart ; Claiken, Claikens, Klaiken puis Kleykens ; Prosman, Proesman, Prosmans ; D'El Vaux et Delvaux; Heene, Hene puis Heine; Coxhure, Coxchure puis Coheur ; Kersten ou Kerstenne ; Rossaint, Tossainct puis Toussaint; Lowet, Lowette et Louette ; de Mur, de Mure, Demur puis Demeur...

D'où proviennent ces noms

Beaucoup de noms de famille sont cités à Thys depuis des siècles dont quelques-uns ont persisté jusqu'aujourd'hui. Parmi cette liste, on peut retenir :

au XVe siècle: Gilet, Lowette, Hannosset,...

au XVIe siècle : Dodeur, Mathot, Englebert, Collon, Poncelet, Happart,...

au XVIIe siècle : Pirard, Masset, Bertrand, Denys, Mélotte, Boveroux, de Nomerenge, Hene, Renwart, Claiken, Hendrik, le Burton, Goffin,...

au XVIIIe siècle : Parent, Proesmans, Braibant, Cloes, Tassin, Gilot, Kerstenne, Tombal, Toussaint, Florkin, Depas, Melon, Halleux, Macors, Milot, Lahaye, Warnir,...

De 1823 à nos jours, quelque 265 patronymes d"étrangers" passés devant Monsieur le maire de Thys ont figuré (et/ou figurent encore aujourd'hui) dans les registres communaux des mariages, forgeant le fonds humain de Thys. Certains n'apparaissent que pour la durée fugitive d'une noce, d'autres se sont incrustés chez nous. Un nom, quelquefois, s'exile durant des décennies puis, tel l'enfant, prodigue, rentre au village pour prendre femme.

Des patronymes qu'on croirait Thysois d'origine nous parviennent en réalité des horizons les plus divers, d'autres, tout neufs et de consonance inhabituelle à nos oreilles, se trouvent bien chez nous et font souche sous notre toit...

Patronymes importés enordre chronolique des mariages depuis 1823 :

des villages ± circonvoisins

d'Oreye : Warnant, Pinte, Jacolet, Laurent, Rongy, Torette, Leburton, Botty, Ory, Dedry, Pâques, Rousselle, Vansiempsen, Moies, Lemestré, Vervoir, Tihon, Desart, Claes, Vliermael, Lahaye, Digneffe, Vandersmissen, Falise, Hellings, Langenaeken,... de Crisnée : Leduc, Gilet, Denomerenge, Hannosset, Depaifve, Antoine, Defalle, Bolland, Bage, Schoenaers, Marneffe, Tombeur, Lahaye, Raymackers, Croes, Tombal, Royen, Tihon,.. d'Otrange : Rutten, Dirick, Warnier, Prosmans, Heyne, Happart, Merciny, Kersten, Mouha, Vandersmissen, Digneffe, Cox, Mertens, Vandevenne,... de Fize-le-Marsal : Brège, Bodson, Collon, Bronckart, Bonnechère, Alexandre, Saveryns, Vandevenne, Dechamps,... de Villers-l'Évêque : Couard, Majean, Eskens, Poncelet, Gustin, Ledouble, Charlier, Orban, Neven, .. . d'Odeur: Cappelle, Hanson, Dupain, Hamels, Guéry, Ramackers, Vanderschelden, Petitjean, de Kemexhe : Hanson, Jamoulle, Leduc, Delvaux, Melon, Pirson, Humblet,... de Russon : Jamotte, Debeau, Cloesen,... de Herstappe : Defraisne, Duchamps, Depaifve, Melon, Hendrick, Rolland, Renard, Leburton, Ernes, Roelandts,... de Lowaige : Baillien, Ernes, Bronckart, Mouha,... de Vechmael : Jacobs, Lavigne, Pinot, Schouteden, Vanbrabant, Peters, Cloes, Hannosset, Clenjans, Vanwijgenhoven, Piette, Cloesen,... de Horpmael: Munster, Moermans, Vrancken, Vandermeer, Claikens, Henru, Dedry,... de Bergilers : Godelaine, Keppenne, Champagne, Médart,... de Grandville : Hannosset, Guiset, Florkin, Herckens, Materne, Ory, Filippini, Mouha,... de Lens-sur-Geer : Dejoie, Dodeur, Balaes, Tibo,...

d'ailleurs en Wallonie d'ailleurs en Flandres :

de Momalle : Lenoir, Brankart, Lykops,... de Heks:Lowet, Albert, Orye, Doucy, Dedry de Hodeige : Demaret, Broen,... de Lamine : Lamarche, Vandenrydt, Hardiquest de Remicourt : Renard,... d'Othée : Springuel,... de Xhendremael : Buvin, Collard, Lombart,... de Fexhe-le-Haut-Clocher : Pirotte, Royer,... de Villers.St.Siméon : Carrée,... de Lens-St.Servais : Cartuyvels, Bajot,... de Fléron : Péribaire,... de Glain : Detige, Rigo,... de Voroux-Liers : Vanherck,... de Donceel : Bertrand,.. d' Ougrée : Doyen, Warnotte... de Bettincourt : Parent,... des Awirs : Leplat,... de Loncin: Preud'homme, Sacré,... de Lantin : Martin,... de Fooz : Binet,... de Wandre : Ledoux,... de Jemeppe : Demine,... de Hognoul : Hestermans,... de Fraipont: Champagne,... de Marneffe : Haway,... de Celles : Dawir,... de Wardin : Henkinet,... d' Ans : Fréson,... de Julémont : Henrar,... de Juprelle : Colinet,... de Grivegnée : Duchesne,... de Tilleur : Janssen,... de Flémalle : Schoubben,... de Bertrix : Bourgeois,... de Grâce : Wéra, Malpas,... de Saint-Nicolas : Tilquin,... de Dalhem : Cerfontaine,... de Limont Wathour,... de Lantin: Gillis,... d' Anvaing : Salmon,... de Cerexhe-Heuseux : Volders,... de Veulen : Winsels, Smolders,... de Jesseren: Moens, Dieu,... de Vreren : Martin,... de Roclenge : Ramakers,... de Koninksem : Guiset,... de Berlingen : Coenen, Zweerts,... de Grootloon : Vanhaeren, Verbeelen,... de Ploegsteert : Verolleman,... d' Overpelt : Noukens,... de Hoesselt : Tihon de Loksbergen : Brughmans, ... de Mettecoven : Vanherck, Romsée,... de Opheers : Gorreux, Lemmens,... de Gelinden: Velkeneers,... de Tirlemont (Tienen) : Delacroix de Sint-Truiden : Thijs,... de Herselt : Van Meuwen,... de Zepperen: Stévaux,... de Hulste : Delaere,... de Bommershoven: Weerts, Bienkens,... de Gutschoven: Moers, Nossin,... de Widoye : Meuwis,... de Bilsen: Wijnants,... de Gingelom : Princen,... de Groot Gelmen : Vanvinckenroye,... de Heers : Papy, Bellis, Robijns,... de Tongres : Vanhove, Neiss,... d'Anvers (Antwerpen) : Verbeek,... de Gemmenich : Derousseaux,... de Welkenraedt : Janssen,... de Heure-le-Romain: Coheur,... de Heure-le-Tixhe : Braham,... de Seraing : Sacré, Fréson, Desmet, Tihon,... d'Awans : Fourrier, Vrancken, Warnier, Grommen,... de Liège : Masset, Happart, Colson, Duchateau, Forthomme, Khaled,...

d'outre-frontières : Düsseldorf(D) : Winkelhausen Maestricht (Nl) : Wolfs, Meuffels Jedlova (Tch) : Suchy Sequals (I) : Garbi, Barjals (F) : Boscaro Campo, Fulghieri

Mœurs communautaires

Nos ancêtres étaient procéduriers mais, heureusement, bien des différends se réglaient à l'occasion des plaids sur la place publique, par les échevins assis sur des xhammes à l'ombre de l'arbre de justice. Les présumés coupables, arrêtés par le sergent ou le capitaine de justice, étaient amenés pour s'expliquer et entendre l'énoncé de leurs peines. Ce jugement local était d'ailleurs soumis en rencharge (une sorte de cour d'appel) aux échevins de la cour de haute justice de Liège, lesquels confirmaient ou infirmaient les décisions de la première instance. Les plus monstrueux étaient bannis de la communauté. D'autres s'en tiraient avec l'obligation d'accomplir un pèlerinage, parfois lointain : Rocamadour, Rome et même Jérusalem.

Thys, comme les autres villages des environs, a connu quelques forfaits dont la tradition et les écrits ont conservé le souvenir. En voici quelques-uns avec le nom des victimes et coupables, retrouvés dans les archives des CJ (Cour de justice).

En 1547, Gedoule, surséans de Fies, est occis.

La même année, c'est Louis Beneux qui est également occis.

En 1615, Toussaint Swarts, est tué d'un coup de dague dans une querelle et le coupable doit payer 150 florins brabant, un mouton gras, 2 setiers de seigle (2 stîs spelte) à distribuer aux pauvres le jour de l'office.

Vers 1625, une affaire concernant l'emploi d'un philtre amoureux est instruite à charge de Paulus, fils de Piron Poncelet, « capitaine des cinques villages ».

En 1630, Renson Renkiné est occis. Dont coût à son meurtrier: 300 florins brabant.

En 1645, Lowy Rigaul Hanossez (qui en mourra), Jean d'Eynatten, frère du seigneur de Thys et Arnold d'Eynatten sont blessés par le fils d'un échevin.

En 1657, le sergent de justice Collard Happart est tué dans une querelle.

En 1661, Jean Louwys Poisse, blessé d'un coup de pot à tirer la bière, meurt de sa blessure. Le coupable est condamné à un « voyage » à Notre-Dame de Moumalle.

En 1669, Christophe Happart est tué par Arnold Hendrick fils.

En 1679, Gilles delle Commune est blessé.

En 1709, Guillaume Renwart est brûlé vif pour avoir proféré des malédictions. À cette époque, on brûlait beaucoup de prétendues sorcières.

En 1710, le 12 octobre, Arnold Pressia (Prescha) est tué à Fize-le-Marsal.

En 1727, Louis Hendrick est tué à Midelheers.

En 1736, Jean-François, fils d'Ancea le berger, est tué d'un coup de pistolet par un échevin.

Les gens en leur habitation

STATISTIQUES COMPARATIVES Nombre d'habitants de Thys, rue par rue

rues du village Nombre Masc. Fém. Nombre de maisons rue Julien-Jacobs 16 6 10 6 rue Arbre-St-Pierre 15 7 8 6 rue Mahré 8 5 3 3 rue Halette 1 1 - 1 rue Martin-Wynants 8 3 5 3 rue Louis-Renard 22 9 13 7 rue Joseph-Wauters 90 45 45 34 rue L&J-Albert 28 15 13 11 Grand-route 108 44 64 46 rue Louis-Happart 116 55 61 46

Totaux : 10 rues 412 190 222 163 Soit une moyenne de 2,5 habitants par maison habitée. On compte 111 jeunes de 0 à 20 ans, soit près de 27 %.

Au 31.12.1947, par comparaison avec les 404 habitants de Thys, on en dénombrait:

à Bergilers: 701 à Crisnée: 525 à Momalle : 1.273 à Grandville: 543 à Fize-le-M : 547 à Lamine: 523 à Oreye : 945 à Odeur : 303 à Hodeige: 833 à Oleye : 971 à Kemexhe : 521 à Remicourt: 1.170 à Lens/Geer: 368 à Freloux: 69 à Fexhe-H-CI 887

Évolution de la population de l'entité "Crisnée" après la fusion des communes : Fin 1965 : 2.115 habitants Fin 1990 : 2.200 habitants Fin 1993 : 2.298 habitants Fin 1994 : 2.324 habitants Fin 1995 : 2.358 habitants Fin 1996 : 2.399 habitants Fin 1997 : 2.411 habitants Fin 1998 : 2.505 habitants Fin 2001 : 2.630 habitants Fin 2007  : 2.906 habitants soit une augmentation d'un quart.

La plunart des maisons de la commune ont moins de trente ans d'âge.

Le nombre de permis de bâtir (ou rénover, ou agrandir) le prouve à suffisance. Il passe de 29 en 1992 et 30 en 1993 à 40 en 1994, 21 en 1995, 35 en 1996, et 35 en 1997. En 2001, on compte 34 permis délivré par Crisnée, 3 pour Thys, et cette année 15 dont 2 à Thys. La plus ancienne maison, en ruine, de Thys est l'ex- bâtiment Braham, rue L.-Happart. Plusieurs habitations ont été démolies après la dernière guerre. Par exemple la maison de la famille Renotte (r. J.-Wauters) à laquelle on accédait par un escalier de plusieurs marches.


Population

Avant le XVIIe siècle, l'estimation du nombre des habitants, basée sur les quote-parts fixées pour les taxations, ne peut-être qu' approximative. En 1330, à la paix de Flône, Thys (avec Normerenges) fut taxé à 40 livres, et à 34 livres 8 sous à la crenée de 1470. Selon Daris, cela correspondrait à une livre par feu... De 1649 à 1670, le Registre paroissial des baptêmes mentionne 139 naissances...

En 1683, d'après le recensement du curé qui perçoit une redevance de deux pains par ménage, il en existe 42 à Thys, dont 9 en Brouck et 3 à Nomerenge.

En 1712, le village compte 34 familles, soit 90 communiants ; en 1725, il y en a 100.

À partir du XIXe siècle, les renseignements deviennent précis. Ainsi, on relève à Thys:

En 1801 : 287 habitants; En 1806 : 334 habitants; En 1811 : 295 habitants; En 1840 : 310 hab. 78 habitat : 42 Thys, 20 Brouk, 6 Chaussée, 2 Nomer., 8 sur Fize; En 1890 : 417 habitants dans 95 maisons; En 1905 : 451 habitants, premier nombre record de l'histoire de Thys; Fin 1916: 403 habitants; En 1920 : 407 habitants; En 1930 : 436 habitants; En 1935 : 460 habitants : record absolu; En 1945 : 396 habitants; En 1956 : 419 habitants; En 1963 : 412 habitants (217 au village, 105 sur la Grand-route et 90 dans le Brouk); Fin 2001: 417 habitants (malgré la perte de la population du Brouk)

Blasons populaires À Otrange, on dit : "A Tis', c'èst tot tchinis" (À Thys, ce n'est que racaille) ! Spot bien connu à Thys, où on l'explique par une chanson locale d'avant-guerre composée par un groupe de jeunes gens qui y attribuaient ce blason à un autre groupe rival.

Certains parlent aussi ironiquement "dès neûrs tchèts d'Tis" (les noirs chats de Thys). C'est un blason d'origine politico-sportive. Lors des élections communales de 1926, la première élection à Thys depuis 32 ans, un des chefs de parti, Marcel Defalle (lequel sera d'ailleurs nommé bourgmestre) était surnommé "li neûr tchèt" en raison de son teint basané et à cause de sa moustache noire. Lorsqu'il devint président du club de football, ce surnom passa aux joueurs du club qui adoptèrent un chat noir comme emblème sur l'écusson de leur drapeau et de leur vareuse. Cette circonstance contribua à faire connaître le blason populaire dans les villages voisins où le F.C.Thys était dit : "Les tchèts d'Tis "...

Statistiques

Population belge au 1er janv. 2002: 10.309.725 hab. (5.267.437 femmes, 5.042.288 hommes) Wallonie 3.358.560, Flandre 5.972.781, R.Bruxelles 978.384 (±R.german. 70.000). Belges : ± 9.405.000. Étrangers : ± 875.000 (±8,5%)

Superficie : 30.528 hm2, soit 1/329e de l'Europe. Densité : 333 habitants par km2.

Taux de natalité : 11,39 %o. Taux de mortalité : 10,21 %. Demandeurs d'emploir : 479.000. Proportion de propriétaires : 74%, de locataires : 23%. Maisons : 80%, appartements : 20%. Selon l'ONU, la Terre aura 6 milliards d'habitants en 2003 et 10 milliards avant 2050... Liège 4e ville avec 185.131 hab. après Anvers 448.709, Gand 226.220, Charleroi 200.578. Combien d'Européens vivent chez nous ? Dans la région liégeoise, Crisnée est en tête avec seulement 0,025% de sa population, alors que Remicourt et Oreye en comptent 2% et Fexhele-haut-Clocher plus de 4%.(Statistiques, v. sur Internet : http://statbel.fgov be)

Du registre paroissial au registre communal ®e. Décision prise par le Directoire "Le présent registre aux naissances, mariages et décès de la commune de fze-lemarsale a été clos et fermé aujourd'hui par nous président de l'administration du canton de .Kennexhe et a été remis à l'officier de l'état civil voua être continué conformément à la loi du 20 septembre 1792 rendue exécutoire clans les neuf La loi du neuf vendémiaire* de l'an quatrième suivant l'arrêté du Directoire Exécutif en date du 29 prairial dernier. Fait à la maison commune le 17 fructidor quatrième année de la République française une et indivisible. "

Depuis cette date dudit calendrier républicain, les actes officiels des naissances, mariages et décès furent enregistrés et transcrits dans les registres communaux de l'état civil de Fize-le-Marsal et de même dans les autres communes dit canton de Kemexhe. et Lesdits actes des cinq villages de l'actuelle entité de Crisuée seront rédigés selon une formule beaucoup plus détaillée et qui variera plusieurs fois au cours des temps, et des témoins seront requis. À partir du 1" janvier 1965, tous les actes de l'entité sont enregistres à Crisinée.

Pour information: La Convention décréta que le. 22 septembre 1792, équinoxe d'automne à Paris, ouvrait l'ère de la République française (une et indivisible). Le 18 octobre 1793, elle chargea David, Chénier, Fabvre d'Églantine et Romme de présenter une nouvelle nomenclature pour ce calendrier révolutionnaire. Celle-ci sera adoptée le 3 brumaire de l'an I7 (24.10.1793) et promulguée par décret du 4 frimaire de l'an 11(24. 111793). Le calendrier républicain demeura en vigueur officiellement jusqu'au 1.1.1806, mais en Belgique certains officiers de l'état civil l'avaient déjà abandonné avant cette date.

Paul de Borman, fouillant à Tohogne (Durbuy) a découvert la pierre tombale de Jean de Vilhain, sur laquelle on peut voir les armoiries de Jacques, le seigneur de Crisgnée qui se lisent ainsi : "à cinq fusées de gueules, accolées en fasce, au franc quartier d'or au sautoir de gueules".

Histoire de Thys

L'histoire du village est celle de la vie quotidienne de ses habitants au long des siècles; elle se fond dans l'histoire générale de l'humanité tout comme elle est liée avec les destinées, heurs et vicissitudes, au cours du temps, de l'Occident et, plus près, de la région hesbignonne. À la question: "Depuis quand Thys existe-t-il?", il est impossible de donner une réponse, même approximative. Car si on peut attribuer une date à un fait du passé, c'est que le village y préexistait avant cette date et que "ses surcéants, même s'ils n'ont laissé aucune trace de leur existence, vivaient en ce lieu lequel, peut-être et de surcroît, portait peut-être un autre nom".

Pour en savoir long sur l'histoire de notre région, il faut lire l'ouvrage "2000 ans de vie en Hesbaye" du chercheur kemexhois Eugène DETHIER. Ce livre publié en 1976 recèle une mine précieuse de renseignements pour quiconque s'intéresse au village et aux coutumes de ses habitants de l'époque romaine jusqu'à ce jour.

L'évangélisation

Selon Jean d'Outremeuse, les localités de Waremme, Pousset, Bleret, Oleye, Fooz, Bierset, Kemexhe, Siins, Fexhe-le-Haut-Clocher, Glons, Othée, Roclenge, Bassenge, Boirs,... auraient été fondées en l'an 124 par saint Materne, premier évêque de Tongres. Serait-il invraisemblable que ce grand missionnaire ne soit aussi passé par ici qui n'était pas fort peuplé mais qui devait déjà exister sur son chemin ?

Ainsi, pendant des siècles d'occupation, les Thysois en contact avec les soldats romains vont profiter de cette proximité et de leur fréquentation pour apprendre une autre civilisation, d'autres habitudes, et une autre langue, notre futur wallon, puis le français.

Conséquence du déclin des occupants, les Vandales débordent en 406 les défenses romaines du Nord (affaiblies puisque plusieurs légions ont été rappelées à Rome menacée par les Wisigoths), déferlent sur nos campagnes et saccagent tout sur leur passage. Ils iront loin et s'établiront finalement en Espagne où ils fonderont la "Vandalousie", c'est-à-dire l'actuelle Andalousie.

Les Francs

Parallèlement aux Huns, les Francs vont conquérir le pays plus pacifiquement et pendant plus longtemps. Au sud de la ligne Tournai-Tongres, ils adoptent la langue et les usages des Gallo-Romains. C'est de cette époque que daterait l'actuelle frontière linguistique. Des contacts fréquents et amicaux avec eux, "le wallon s'enrichit de nombreux mots et expressions que nous utilisons encore . hiner, hèrer, stitchî, spritchî, al copète, piète sès hozètes, piat'kéz ,..." Nous leur devons aussi notre nom de "Wallons", mot dérivé de "Walen" par lequel ils désignaient les Gaulois. Des mariages ont dû sceller cette cohabitation après que l'union se fit contre le péril commun qui les menaçait.

Les Normands

Les incursions des Normands en Belgique s'étalent de 856 à 941. À partir de 881, ils s'attaquent aux contrées hesbignonnes et à leurs riches campagnes. Venant de Norvège, Suède, Danemark, ils remontent la Meuse en été dans leurs drakkars et sévissent dans les villes et villages, parfois loin de leur site d`amarrage. C'est surtout vers 884 que Maestricht, Tongres, Visé, Herstal et environs sont ravagés, pillés. Le Prince-Evêque Francon, allié à Arnould de Carinthie battit les Vikings à Louvain en 891. Une fois de plus, Thys n'aurait pas échappé à une autre destruction. C'est peut-être de ce temps-là que notre village fut rebâti sur son site actuel.

La féodalité

Après moults péripéties, guerres, traités, alliances et héritages, nos villages - dont Thys - se retrouvent aux environs de l'an 1000 faisant partie de la Principauté de Liège, comté de Looz, administrée par un Prince-Evêque (à l'époque, NOTGER), lui-même vassal de l'empereur d'Allemagne.

La "Paix de Fexhe"

Pour le village d'Odeur et ses voisins, c'est l'époque des avoués, des seigneurs. Par la "Paix de Fexhe", en 1316, les Métiers sont arrivés à partager le pouvoir avec le Clergé et la Noblesse. Dorénavant, les villages ont pu nommer un maïeur. Officiellement, le châtelain devrait aider les plus déshérités par une sorte de Bureau des Pauvres, quand il y pense. Les gens du village (ils sont moins de 200) vivent dans les maisons en torchis de deux pièces avec toit de chaume, les vitres n'existent pas. On s'éclaire, le moins souvent possible, à la chandelle, un coffre en guise d'armoire, un tréteau pour table, des escabeaux sont sièges, une botte de paille fait matelas. Pas de poêle, parfois une cheminée à feu ouvert. On s'habille de bure, on se chausse de sandales en écorce et les mieux lotis de sabots. On se soigne de tisanes et remèdes improvisés. Le salaire des serfs, travailleurs de la terre, est maigre, qui utilisent la charrue avec soc en fer, la herse en bois et le rouleau de même. Le dimanche est le seul jour de repos et la pratique religieuse obligatoire. L'instruction n'existe pas; à part les gens d'Eglise, les villageois sont illettrés pour la plupart. Mais le seigneur d'Odeur a sa brasserie.., et des clients sans doute qui, lorsqu'ils ont abusé de la cervoise, en viennent aux mains, ou plutôt à coups de "warko" ou "mèspl", rixes qui entraînent quelquefois mort d'homme...! Après la Paix de Fexhe, c'en est terminé de la Justice expéditive et des jugements de Dieu chez le seigneur. (ED)

Awans et Waroux

On sait le prétexte de cette guerre atroce qui dura quarante ans et causa 30.000 victimes. la jeune Adèle, riche orpheline d'Awans promise à un ami du seigneur de ce lieu, est enlevée par Hanechon, cousin du seigneur de Waroux. Bien que l'avoué d'Awans s'oppose au mariage, le sire de Waroux fait célébrer les noces. Dès le lendemain, le seigneur d'Awans, offensé, envoie Jean Brons de Fooz pour demander réparation de cette injure. Refus de Warouxet les Awans se mettent aussitôt à ravager les terres de Waroux, à brûler ses moulins et ses brasseries. Chaque parti recrute des alliés, les seigneurs voisins prenant fait et cause pour l'un ou l'autre parti selon leurs sympathies ou leurs intérêts, si bien que les escarmouches dégénèrent en vraies batailles. Jusqu'en 1335. Comme les autres villageois des environs, les Odeurois ont été embrigadés et subir les contrecoups.(HER) (ED)

Les Bourguignons

En 1409, Jean-sans-Peur, duc de Bourgogne, appelé au secours du PrinceEvêque chassé par les Métiers de Liège, écrase ces derniers à Othée, et la Principauté devient une sorte de Protectorat bourguignon. Les Liégeois remettent ça en 1467 contre le duc Charles-le-Téméraire et sont encore battus, cette fois à Brusthem. Le Duc revient à Liège l'année suivante avec son prisonnier le roi de France qui avait comploté en secret avec les Liégeois. C'est alors qu'a lieu l'épisode dit des "600 Franchimontois" (qui étaient moins de 600 et plutôt Hesbignons!) avec l'issue qu'on connaît. Louis Xl dut assister au sac de la ville.

Après Liège, c'est la Hesbaye et les Hesbignons qui en pâtirent, qui furent pillés et ravagés sans pitié. Le Duc qui campait à Lowaige alla ensuite camper à Momalle dans le but de protéger le Prince-Evêque qui s'était réfugié au château de Fooz. Au passage, les troupes du Téméraire rasèrent le château de Crisnée et quelques autres. (ED)

Cas de sorcellerie

Au XVIe siècle, des affaires de sorcellerie troublent tout l'Occident, et Odeur comme les villages voisins. En 1581, Marie Bertrand, ayant avoué que depuis vingt ans elle a dansé XIII fois en cortil de la chalcie stessantte entre Odeur et Chrissengnée, sera exécutée aux confins de Crisnée et de Kemexhe, au lieu dit « Batch' dès Macrales ». Elle avait reconnu sous la torture avoir dansé avec Barbe Larsée, fille de la sage-femme d'Odeur, exécutée pour vaudoise quatre ou cinq ans auparavant; de même, elle dénonçait feu Clémence Tempier de Crisnée, Maroie, fille de ladite Clémence et la jeune Cécile. Témoin privilégié, le vesty de Crisnée, Jean Denis - curé de 1561 à 1579) - prétendait être devenu impotent des jambes par attouchement de la sorcière Clémence. De son côté, le vice-curé Gilles Piron - 581 à 1586) - devenu invalide des bras et des jambes par l'haleine de la sorcière, témoigné avoir été guéri à l'intervention d'icelle ! (C.J) En 1611, deux autres sorcières sont condamnées à mort. Le 5 juillet, c'est Martine, veuve de Gielet Pasque qui dénonce Gelette d'Odeur, la veuve de Godfrin de Herstappe, Govienne, la fille de feu François Havea, Isabea dite Sabikenne, la femme de Bertrand le berger, Marguerite de Fize aussi. Le 16 aoust, Agnès Gouverne (ou Govienne) est à son tour condamnée après avoir dénoncé Alide, la sœur de Martine, veuve de feu Libert Pasque, et exécutée pour sorcellerie (d'après Jules Herbillon, Toponymie de Kemexhe). La Libre Belgique du 20 février 1949, en page 4, rapporta les apparitions d'un fantôme à l'Abreuvoir aux Sorcières à Crisnée. Une ronde de gendarmes mit rapidement un terme aux déambulations nocturnes de ce plaisantin anachronique. Ce fameux Batch dès Macrales en forme d'auge a disparu lors de l'aménagement de la Chaussée-verte. Simple enfouissement par un ignorant pilote de bulldozer, ou détournement subreptice de ce monument non classé ? Depuis lors, il ne se manifeste plus là ni faits inexplicables, ni apparitions troublantes. On a beaucoup construit dans le quartier. (HER) (CHR.LM)

La Révolution

"1789 a suscité en Belgique, principalement en Brabant et dans la Principauté de Liège, un mouvement de révolte contre l'ordre établi par les puissants et un désir de changement." Les heurs et malheurs résultant de la Révolution et les manifestations révolutionnaires des Liégeois, citadins et campagnards. Alors que Napoleone Buonaparte venait de piller et razzier l'Égypte, le Directoire, mis en appétit, envoya, par la plume de Carnot, ses instructions à Jourdan, le vainqueur de Fleurus : "En Belgique prenez tout, il faut vider le pays !" (ED)

Le territoire belge sera divisé en 9 départements coïncidant à peu près avec les limites de nos 9 "anciennes" provinces et que Odeur fera désormais partie du Département de l'Ourthe, divisé en 36 cantons notre canton de Hollogne-aux-Pierres comptant 17 communes. "Le fonctionnement de la justice est réorganisé. Une police représentée dans nos campagnes par la gendarmerie à cheval "lès Poyous bonèts" est chargée de faire respecter l'ordre et la sécurité de tous les habitants. Dans l'Administration, le nouveau calendrier républicain est de rigueur pour les actes officiels. Les gens détestant ces complications ne prétendront jamais vivre leur mois en quatre décades et appeler leurs jours primidi, octidi ou décadi... préférant conserver leur honnête année de douze mois et leur semaine de sept jours avec le repos du dimanche." (ED)

Poids et mesures. .Officiellement, on va devoir utiliser le nouveau système métrique et cette mesure-là est excellente, mieux, indispensable. En principe, c'en est fini de mesurer le tissu en aune, l'aune variant selon la longueur de l'avant-bras de l'acheteur; d'estimer les longueurs en pieds (de Saint-Lambert, ou en pas, de peser en livres qui s'allongent ou rétrécissent suivant le lieu où l'on mesure et pèse. En capacités pour les liquides, la cruche vaut 141/4 pots, la tonne 90 pots et l'aime 120 pots. Pour mesurer les céréales, on connaît le muid, le setier (voir la page "Memento du censier"). Le centiare, l'are et l'hectare devraient remplacer la verge. Mais partout, presque partout, la réforme sera sabotée par des réactionnaires, ou se heurtera à une résistance plutôt passive, mais, cent cinquante ans après, jusqu'avant la dernière guerre, les anciennes mesures étaient encore vivaces avec setiers, verges, bonniers. (ED)

L'habillement. Tous les hommes portent le sarrau bleu, plat et sans plis, qui descend jusqu'aux genoux une veste de laine grise, des bas de laine, une culotte de toile ou de coton, mais le pantalon n'est plus exceptionnel. Le chapeau rond est à la mode. On porte un mouchoir blanc ou de couleur comme cravate. Les souliers forts et les sabots sont la chaussure habituelle pour les travaux dans les écuries et autres travaux agricole; mais pour les dimanches, on porte des souliers, plus ou moins fins, selon l'état de fortune... "Les femmes sont assez grandes et fortes, mais elles ne se font pas remarquer par de beaux traits et des formes régulières. Elles ont comme les hommes un visage peu rempli, avec des os saillants, les yeux enfoncés et presque pas de gorge: l'usage de porter des fardeaux sur la tête ou sur le dos les fortifie".

L'agriculture. Les cultures sont l'épeautre, le froment, l'avoine, l'orge, le seigle. L'avoine, le trèfle et la luzerne sont la nourriture principale des chevaux.Sont aussi cultivés . la pomme de terre, le chanvre, le colza et les fèverolles. L'assolement triennal ou quadriennal a remplacé le système de mise en jachère. Vesces, fumier et marne sont les engrais. Peu de changements dans les instruments agricoles. En remplacement progressif de l'antique araire apparaît la charrue à tourne-oreille et avant-train sur roues qui permet de labourer dans les deux sens. Les semailles se font à la main au moyen d'un linceul en toile suspendu autour du cou et qu'on torsade autour du bras gauche ; tout l'art, difficile, du semeur consiste à remplir la main droite et à laisser filer les grains suivant un éparpillement convenable tout en avançant d'un pas régulier. On échenille, échardonne, arrache le rené.

Le costume des femmes consiste ordinairement en une capote et une jupe d'étoffe de laine désignée ici sous le nom de moutonne. Elles ont une cornette de toile de coton et leurs cheveux, retroussés par derrière, forment un chignon très saillant. En tout temps, leur tête est enveloppée par un mouchoir de couleur plié diagonalement et noué sous le menton. Elles portent des bas de laine et, outre les sabots qui sont leur chaussure ordinaire et pour tous les travaux de la campagne, elles ont presque toutes, pour les jours de fêtes et les voyages, des souliers avec de grandes boucles d'argent qui leur couvre tout l'avant pied " (J.Naveau, d'ap. Thomassin)

La moisson commence à se faire à la faucille et au crochet de préférence à la grande faux. Les gerbes sont liées avec la paille tressée du seigle et dressées en dizeaux. Les gerbes sont rentrées par chariots ou charrettes aux roues cerclées de fer. Le battage s'effectue au fléau par groupe de deux hommes frappant en cadence et on sépare les grains des balles au moyen du van, panier en osier muni d'anses latérales, et du vent, métier très fatigant et peu salubre à cause de la poussière et des courants d'air. Un peu partout, on voit apparaître les moulins à vent, à Othée, Fexhe, celui de Momalle (en 1850). À la maison, depuis la fin du XVIW siècle, la ménagère dispose maintenant de savon et bientôt elle aura sa "planche à lessiver" à rayures utilisée jusqu'en 1930. (ED)

Les Hollandais

L'Empire s'était écroulé en 1814. Puis il y eut Waterloo en 1815, un autre Régime arrivait. "Les libérateurs, Prussiens et Russes, sont reçus dans l'indifférence populaire. "Aucun enthousiasme ne saluait la marche en avant des Alliés" est bien obligé décrire notre historien Henri Pirenne qui ajoute sans pudeur quelques lignes plus loin : "La populace s'amuse de la bonhomie et de l'étrangeté des Cosaques"... dont cependant les exactions et violences ne faisaient qu'aviver dans le peuple le regret d'un passé proche. Voilà qu'on retournait à l'Ancien Régime, sous un Roi qu'on ne connaissait pas et qui parlait "le flamand"; et les hobereaux de campagne, les curés et les "gros" recommençaient de plus belle à imposer leur loi aux petites gens. L'agriculture piétine à nouveau dans des méthodes primitives, la culture de la betterave sucrière semble profiter uniquement aux porcs et aux bestiaux : aucune sucrerie dans la région sans doute à cause de la faible teneur en sucre des betteraves et les réticences des cultivateurs à se risquer dans l'aventure. Une innovation: la conscription par tirage au sort, déjà pratiquée sous Louis XIV. Uun gros progrès: la mise en chantier de l'Université de Liège (1817) grâce à quoi certains villages auront bientôt leur vrai médecin et leur vrai pharmacien. (E.D)

L'Indépendance de 1830

En septembre 1830, des Odeurois se sont précipités jusqu'à la grand-route au passage de Charlier-Jambe-de-Bois avec son canon en route avec sa troupe vers l'insurrection de Bruxelles? Le 4 octobre, une fois les Hollandais chassés, l'indépendance est proclamée sans apporter guère d'améliorations dans la vie quotidienne des Odeurois. "..comme disait mon arrière-grand-mère maternelle (1826-1926) quand elle parlait de son enfance lointaine, "Ça n'alève ni mi dispôye li dépendance!" Cela n'était pas un jeu de mots; le terme était trop nouveau et trop savant pour eux. Une crise agricole terrible sévit dans le pays. La famine épargne la Hesbaye. Les premières lignes de chemins de fer sont créées, dont la Ans-Bruxelles en 1838 qu n'intéresse guère notre village avec ses arrêts à Momalle et Fexhe (nulle allusion dans les registres communaux). On invente le timbre-poste en 1849, mais Odeur n'en usera guère. Et 1860 voit la suppression officielle des "barrières" ou octrois: sorte de contributions indirectes sur les denrées alimentaires, boissons et vivres, fourrages, matériaux de construction, combustibles et produits divers, que des préposés de l'État perçoivent à l'entrée de chaque commune, entrave singulière au commerce dont la suppression engendrera la reprise économique sous le règne de Léopold II (1865-1909) ". À Odeur, il n'existe aucune barrière d'octroi. (E.D)


Administration

Le lignage de Thys

de Thys est le nom d'un important lignage qui fut une des rares familles nobles de Hesbaye; elle portait "d'hermines à une fasce d'azur". (À noter que parmi les seigneurs de l'entourage immédiat du comte de Looz, les nobles étaient plus nombreux qu'à Liège). La généalogie donnée par de Hemricourt commence à Renier de Thys, chevalier, qui acquit la seigneurie en 1242. Parmi les ancêtres de celui-ci doivent figurer: Wigerus de Til, cité déjà en 1124, Oliverus de Thys, homme libre cité en 1155, Wigerus de Tilh, homme libre, cité en 1173 (Wiger, homme noble de Tile).

Maïeurs sous l'Ancien Régime et au temps de la Belgique dépendante

1325 Johan, dit le damesial. Ses échevins sont : Piron dit le Rat, Henry dit le Mambor, Rennekin de Riwal, Ansial de Novilhe, Weri dit Patras, Humbiert dit Maingnar. 1340 Hannet Patras. Ses échevins sont : Anseauz de Tys, Lambiers li Hongres, Renirs li Kos, Gilos li Ruodes, Colay Bon homme, Piron dit Pietre, Johan Hodege.

1462 Loys Lhoist, majeur en nom Johan Hannosset, souverain majeur. Échevins : Johan Swert, Henry de Fimael, Poncelet le marischal, Gilkin Pollard, Woete de Bievelois 1463 Righelle de Thys, sumayeur en feaulteit pour Jehan Hennozet, soverain mayeur 1471 Johan Hennozet, originaire de Thys.

1475 Johan Hanosset de Thys. Ses échevins sont: Lowy de Wotrenge, Gielet fil Henry le mariscaul d'Orey, Collin le marchant, Carmossin, manant à Lens sur Gaire, Wilmot Dorey, Arnult fil Robiert Lhoiste de Crissengnée. Jusqu'en 1500.

1504 Righelle de Thys, maire substitueit tant corne ad ce en feaulté pour Gilet Dorey, 1520 Jehan Dorey / 1532 : Bauldwin Weers / 1537 : Henry Pollardre

1537 Gilet delle Rualle d'Otée, mis en featé touchant le mairye de Thys

1537 Henry Pollardre. À une charte du 21 juin 1546 reste appendu le sceau de Stiennon Poncelet qui était échevin.

1548 Jean Dodeur

1555 Gérard Dodeur, originaire de Grandville, donateur d'une des fenêtres de l'église. 1562 Guillaume Hannosset (fils de l'échevin)

1580 Henri Rigault Hannosset. Sa veuve Élisabeth est citée en 1593.

1590 Gielet d'Orey (en 1600, Guilhaume Hannosset, un bourgeois de Liège est maïeur substitué ; en 1640, c'est Christiane de France qui est maïeur substitué. 1643 Melon Melotte, de Villers-l'Évêque

1692 Érasme Jamolet, de Liège

1733 Hubert Goffin, mort le 12 janvier 1744.

1744 Nicolas Moors, d'Otrange, reçu le 8 février 1744.

1780 Jean-Dieudonné Barbière, reçu le 15 janvier 1780, démissionné en 1792... 1781 1822 Louette Louis (1790-1826) est bourgmestre de 1822 à 1826

1826 Coheur F. débute fin décembre 1826 et fonctionna jusqu'en 1829; il fut le dernier bourgmestre avant l'indépendance de 1830.

1830 Happart G, premier bourgmestre de Thys sous le régime de la Belgique indépendante, dirigea la commune de fin 1830 jusqu'à son décès le 29.03.1831. Il avait épousé Vrindts Anne.

1831 Happart Pierre le remplace de 1931 à 1936. Né en 1790 et époux de Happart Marie Élisabeth.

1837 Hannosset André est maïeur de Thys de 1837 à 1858. Il le redeviendra de 1861 à 1879 après un intérim de 2 ans (1859-1860) assuré par G. Coheur.

1880 Prosmans Victor fonctionne comme premier magistrat de 1880 à 1890. Il était né à Otrange le 7 août 1835 et décéda....

1891 Walthère Happart, son successeur, est bourgmestre de 1891 à 1912. Époux de Philomène Happart.

1912 Jules Happart vient après de 1912 à 1921.

1921 Defalle Walthère, épx de Louise Delvigne, pendant la longue période de 1921 à 1957 - démissionna de ses fonctions en séance du CC le 7 mars 1957. Il décéda le 19 février 1967 à Champion (près de Namur) à l'âge de 90 ans et fut inhumé à Lens-sur-Geer.

1957 Le dernier bourgmestre de la commune de Thys fut Sylvain Prosmans de 1957 jusqu'au 31 décembre 1964 (il n'a pas signé le compte rendu rédigé par Léopold Happart de la dernière séance du Conseil communal de Thys tenue le 18 décembre 1964) à quelques jours de la fusion des communes laquelle devint effective le 1er janvier 1965. Sylvain Prosmans mourut à Thys le 22 novembre 1971, âgé de 64 ans.

De 1325 à fin 1964, on compta donc 36 hommes qui veillèrent aux destinées du village.

À partir de la fusion des communes de Crisnée, Fize-le-Marsal, Kemexhe, Thys, Odeur, au ler janvier 1965, la nouvelle entité Crisnée aura à sa tête les bourgmestres suivants:

DANIELS Henri (Kem.) 01.01.1965 - 31 août 1974 (démission)

STASSART Jean (Fine) 15.09.1974 - 28 octobre 1991 (décès)

VANMAL Joseph (Kem,) 06.03.1992 — 5 juillet 2000 (décès)

GOFFIN Philippe (Kem.) 01.01.2001—

Vers le suffrage universel

En Belgique le vote est obligatoire. Pour en arriver là, la lutte a duré un siècle et demi.

En 1831, le droit de vote est réservé aux censitaires ou personnes qui paient un certain impôt ils sont alors au nombre de 46.000 pour une population de 4.089.553 Belges, soit 1%. En 1848, le taux du cens est abaissé et les votants vont être moins rares; ils seront 79.189 pour 4.359.090 habitants, soit 1,8 %.

En 1893, le suffrage "universel" est tempéré par le vote dit plural (certains votants ont deux, voire trois voix). Il y aura, admis aux scrutins, 137.772 votants pour 6.662.272 habitants, soit 2,06 %.

Après la Grande Guerre, en 1919, on applique le suffrage universel et le droit de vote à 21 ans, si bien que les votants seront alors 2.102.710 sur 7.577.027 habitants, soit 27,8 %.

La révision des listes électorales: après la dernière guerre, en 1949, année où les femmes deviennent électrices et éligibles, les appelé(e)s aux urnes sont 5.635.452 pour 8.625.084 habitants, soit 65% de la population. "En application de la loi du 27 mars 1948 attribuant le droit de vote aux femmes pour les Chambres législatives, il sera procédé à la révision des listes électorales". À Kemexhe, par exemple, on inscrira: 392 électeurs nationaux, dont 196 hommes et 196 femmes, 388 électeurs communaux, dont 190 hommes et 198 femmes

Ces nombres d'inscrits dorénavant identiques pour les Chambres (plus tard pour l'Europe) comme pour la commune, iront en diminuant régulièrement, de pair avec la population de la commune: le 31.01.1949: 392 électeurs dont 196 hommes et 196 femmes; le 20.07.1957: 355 électeurs dont 170 hommes et 185 femmes; le 20.09.1963: 327 électeurs dont 157 hommes et 170 femmes

Le chiffre de la population allant en augmentant, le nombre d'électeurs variera de même: en 1993 : 483 électeurs dont 238 hommes et 245 femmes pour rediminuer ensuite le 09.10.1994: 450 électeurs dont 222 hommes et 228 femmes

Aux élections d'octobre 2000, pour les cinq villages de la commune de Crisnée, on a enregistré 1.929 votants: 922 hommes et 1.007 femmes, soit plus de 80% de la population totale.

HB

Paroisse Saint-Pierre

Elle fit d'abord partie de l'ancien Concile de Tongres dans l'Archidiaconné de Hesbaye. Elle fut ensuite rattachée au Concile de Villers-l'Évêque. À la suppression de celui-ci, elle fit partie du doyenné de Tongres. Elle fut rattachée en 1700 au doyenné de Villersl'Évêque, puis au doyenné de Horion-Hozémont en 1802, et enfin à l'actuel doyenné de Villers-l'Évêque en 1903. Au XIIIe siècle, vers 1255, la cure était desservie par le curé de Fize ou son délégué. En 1504, l'église paroissiale de Thys était une filiale de celle de Kemexhe et la cure était à la collation du curé de Kemexhe à qui elle payait annuellement une maille d'or le jour de la Saint-Étienne.

En 1632, quelques manants de Thys, qui étaient de la paroisse de Lens, furent rattachés à la paroisse de Thys qui comprenait le village de Thys et ses dépendances : Brouck, Nomerenge et Mametou ; le hameau de Thys-sur-Fize était réuni et incorporé à la succursale de Fize.

En 1778, le curé de Thys rappelle qu'avec la permission de l'archidiacre il aurait pu rattacher Nomerenge, paroisse de Fize à sa propre paroisse. Mais le curé de Fize ayant refusé d'assister les pauvres de toutes les maisons qui pourraient se bâtir à Nomerenge, le curé de Thys a fait révoquer la permission de 1774 pour ne pas surcharger les revenus des pauvres de Thys, rappelant que de son temps - 1694 à 1750 - le curé Mottar avait vu une vingtaine de maisons à Nomerenge... (Depuis 1834 au moins, Nomerenge dont la dernière habitation a été abandonnée vers 1956 était administré par le curé d'Otrange).

Lors de la réorganisation diocésaine de 1802, Thys fut annexé à Crisnée dont il devint chapelle auxiliaire. Par décret du 16 janvier 1807, l'évêque Zaepfel sépara au spirituel Thys de la paroisse de Crisnée et y nomma comme vicaire indépendant l'ancien curé Lohier qui avait continué à résider. Un arrêté royal du 11 juillet 1842 accorda un traitement de desservant en remplacement du traitement de chapelain ou vicaire résidant à Thys . Le 27 décembre 1842, l'évêque Van Bommel fixa la circonscription de la paroisse dont le curé Lambert-Melchior Servais prit possession le surlendemain.

Dédicace: L'église de Thys est consacrée à saint Pierre (anciennement à saints Pierre et Paul). La dédicace se célèbre le 1,r dimanche d'octobre (le lundi suivant la dédicace était célébrée jadis une messe solennelle de Requiem où assistait un nombreux clergé des environs). La grande fête a lieu à cette date; la petite fête se célèbre le dimanche après le 29 juin, fête des saints Pierre et Paul, elle était solennisée par une procession.

Revenus: 'Les revenus de la cure étaient de 36 muids, consistant en 4 ou 5 bonniers et en fondations (1558) ; chaque ménage devait au curé deux pains par an, à Pâques et à Noël (1680).

Dîme: La dîme de Thys appartenait moitié au chapitre de Ste-Croix, moitié au chantre de St-Jean Évangéliste; toutefois le curé de Kemexhe percevait le tiers de cette dernière moitié, soit le sixième au total (1725). Le marguillier de Thys avait aussi quelques dîmes. La dîme sur 163 bonniers 17 verges se montait à 102 muids en 1293 mais ne rapportait plus que 78 muids en 1379, 75 muids à Henry Rigaul en 1550, et en 1653, 70 muids à Gertrude, veuve de Paulus Poncelet, et à Mathy Happait (dont 6 muids à payer au chapitre de Tongres).

Église de Thys

Par Arrêté royal du 15 octobre 1937, l'église St-Pierre à Thys a été classée monument historique dans ses parties principales : la tour, la nef centrale, la basse nef droite et le chœur avec la tribune des orgues.

C'est un remarquable édifice de style ogival tertiaire décadent. Contigüe à la cour du château, les seigneurs y avaient accès, jadis, par deux portes, une dans la nef et l'autre dans le chœur. Le 17 mai 1828, lors de la vente du château et de la ferme à l'avocat Jean-Lambert-Joseph de Ponthière, la porte donnant dans le chœur fut murée; celle donnant dans la nef fut maintenue et elle existe encore aujourd'hui.

L'église a été profondément remaniée dans son plan et dans ses formes architecturales. La plus ancienne construction encore debout est incontestablement la partie inférieure de la tour carrée en pierres de silex d'appareil irrégulier par laquelle on pénètre actuellement.. Autrefois, cette tour n'était suivie que d'une seule nef, de même largeur qu'elle, construite vers le milieu du XIVe siècle, et le tout formait l'ensemble de la chapelle castrale de Thys. Au XVe siècle, une nef basse fut ajoutée à droite de la nef du XIVe siècle. Elle était percée d'une porte en plein cintre, actuellement bouchée et qui sert de fond au monument aux morts de la grande guerre 14-18.

En 1595-97, la partie supérieure de la tour a été refaite en briques et surmontée d'une toiture en pyramide tronquée portant un clocheton sur base carrée. Au-dessus d'un haut soubassement en pierres de silex, assez régulièrement appareillées, le mur en briques et bandeaux en pierres de sable présente cinq baies ogivales trapues à deux meneaux avec, dans l'ogive, des nervures de deux combinaisons différentes. Une sacristie de construction récente termine l'ensemble de prolongement du mur de la nef du XVe siècle.

La nef centrale comporte trois travées séparées par des colonnes en pierre (petit granit)bleue monocylindriques, au fut trapu, surmonté d'un chapiteau en corbeille cylindrique à sa base et en octogonale à la partie supérieure, avec ornementation sculptée très simple (feuilles d'eau). Les colonnes de droite datent du XVe siècle et séparent la nef centrale de la nef créée à cette époque. Les colonnes de gauche ont été élevées en 1923-1924, quand l'architecte Habran, abattant le mur plein qui séparait l'église de l'ancienne propriété des seigneurs de Thys, créa une nef de gauche. C'est également vers cette époque que la porte d'entrée actuelle a été percée lorsqu'on remania pour la dernière fois le plan de l'église.

Jusqu'alors, il y avait eu un plafond plat sur les deux nefs existantes mais, le chœur à fond semi-hexagonal, éclairé par trois fenêtres, était voûté en arcs croisés sur pierre retombant, dans la partie carrée, sur les chapiteaux des colonnes, et dans la partie semi-hexagonale, sur des culs de lampe. À gauche, le carré du chœur s'élargit entre deux colonnes pour former une chapelle (ancienne tribune de la famille d'Eynatten) qui occupa la seigneurie de Thys pendant 224 ans, du 20 novembre 1485 au 10 mai 1709) où sont actuellement les orgues. En 1923-1.924, le plafond plat des nefs a été supprimé et remplacé par des voûtes semblables à celles du chœur. Toutefois, les chapiteaux des colonnes ne pouvant recevoir les retombées des arcs soutenant ces voûtes, on a dû reposer celles-ci sur des culs de lampe.

Petit historique des travaux

Le 14 avril 1561, pour payer les frais de réparation de l'église, la communauté met en location « les werixhas qu'on dist Abenge ». Noter qu'en 1562 l'église possédait une « clock d'heur»; on payait un muid pour la « menier ». En 1564, on alloue des florins et des aidants pour « les journey des masson pour faier la chappelle de Nostre-Damme et reparrier l'englysze. » On donne « 13 florins aux jerpenthier pour fier le campz sur la chappelle N-D.

En 1582, « pour faier les croix en l'égliesse à la bénédiction d'icelle, on « paeyt 6 florins; à suffragan pour bénir l'égliesse et une partie de la cemitier, ii noeble à la roese, font 70 florins; item à son cappellain 12 fl. 12 aidants. ; item à son camberlain, 10 florins 10 aidants. En 1583, pour le pilleir et le bassin de fans (fonts baptismaux), des florins; item pour aller quérir ledit fans, 8 fl. ; item az massons pour rehausir les fenestre dè cheur et la vosurre de la chappelle N.-D., 20 florins.

En 1585, item à Thilman Pisset pour les trois voierrir que sont à chœur, deseur le grand alteez, iiixx florins liegoes ». En 1587, item à Piron le schrinyr de Liege pour la traelle (treille, banc de communion) devant le cheurre iielii fl. Lieg. En 1592, item pour ung bassin d'arren pour mettre sur le St Fon, 50 florins. En 1596, la tour, qui a conté 2402 florins, a été construite par Pirson chausteur, de Hozémont, et Baulduyn Franco, maçon.

En 1597, à Collar, le buschullon (bucheron) pour avoir soeyr les bois pour faier la belle croix, 15 fl. Et 15 patars brabant ; item à Gérard le charpentier de Liege pour avoir « faiect la belle froix et restrusser les clocghe et les remontere en hault sur la thour, paeyt 55 fl. de brab. ; item à clocman de Liege pour iii peyllet (crapaudine) de métaux, paeyt 11 fl. de brab. » En 1610, « item pour la croix pessant cent cincquant et neuffe libre, à iii 1/2 pat. La libre, font xxxvi f1. xvii pat. ; item pour la pompe (Plomb ?) et le coque, xi fl. xvii pat.. Total des déboursements pour la tour : 560 fl xiv 1/2 pat. Et 1 gigot. »

Renversée par le vent, le 6 novembre 1795, la croix de la tour ne fut replacée qu'en juin 1804. D'autres réparations importantes furent nécessaires en 1856 et en 1923. Une pierre de sable, encastrée dans le mur extérieur de l'église, du côté du cimetière, porte l'inscription: « REPARE/MAI/1856 :1923 »

Le 23 décembre 1944, une explosion de robot (VI, à deux cent mètres de l'église) endommagea gravement les toitures, les voûtes et les fenêtres; le projet de réparation a été rapporté le 28 septembre 1948 au Comité provincial de la Commission des Monuments et des sites, et les travaux ont été exécutés en 1953.

Le 5 juillet 1952, la foudre est tombée sur l'église de Thys dont on finissait la réparation de la toiture. Une partie de la tour fut endommagée. Les fenêtres de la nef de droite étaient garnies de petits pans de vitraux du XVIe siècle qui ont été détruits par ce même robot.

Ceux qui ont échappé à la destruction portent les inscriptions suivantes :

1) Dinnich Happart adonné ce quartier: 1562.

2) Gérard Dodeur de Grenville, mayeur de Thysle mat donné l'an 1561.

3) un quartier intact : dans le haut, entouré d'un paysage, saint Jean-Baptiste tenant et montrant l'Agneau divin; dans le bas, « Johan Benoit at/ donné ceste quarty/ lan 1563.

Les curés de la paroisse

Les curés de la paroisse St-Pierre

03 ARNUS, vestit de Thys de 1321 à 1328. C'est le premier curé connu. Ensuite, Vacance de la cure de 1329 à 1351.

04 Jean NOËL (ou Johan Noiel, ou Noyé), vesti à Thys de 1352 à 1382. Ensuite, longue vacance de la cure de 1383 à 1434.

05 Messire Othon de Wotringen, vesti à Thys de 1435 à 1477. Il était né à Otrange et avait son anniversaire le 20 juillet.

06 Jean BOTTIER, est vesti à Thys de 1487 à 1481, et en même temps vesti à Roloux. Le 19 juin 1481, il céda les cures de Thys et de Roloux à Jean COPIS contre une prébende à la Collégiale St-Pierre à Liège. De 1481 à 1507, il fut chanoine-chantre à la Collégiale St-Pierre.

07 Jean COPIS, vesti à Thys de 1481 à 1530, et vesti à Roloux.

08 RIGAL, vesti à Thys, de 1530 à 1544, et en même temps, chapelain à la Collégiale St-Martin à Liège. Fils de Righelle le Jeune, fermier à Thys. De 1545 à 1551, vacance de la cure.

09 LIBERT, vesti à Thys, en 1552. De 1553 à 1562, vacance de la cure.

10 Jean FRECHON, curé à Thys du 2 octobre 1562 à 1586. Note : Guihelmus Molitoris fut vice-curé à Thys de 1564 à 1569.

11 Jean PETIT, vesti à Thys de 1587 à 1590. Appelé le capitaine d'Otrange, surnom dû probablement à son appartenance à la milice intercommunale groupant Thys, Otrange, Oreye, Lens-sur-Geer et Grandville. Il décéda à Thys le 4 juin 1590.

12 Jean d'AINEFF, curé à Thys de 1591 à 1594. Né à Aineffe et décédé à Thys le ter mars 1594. En 1594 et 1595, vacance de la cure.

13 François RENWAR, curé à Thys de 1596 à 1648. Y décédé 29 janvier 1648. Jean POLLEUNUS fut chapelain à Thys de 1638 à 1653.

14 Paul CAMAN, curé à Thys de 1648 à 1653 et y décédé le 21 décembre 1653.

15 Guillaume (de) LA HAYE (LAHAYE),curé à Thys de 1654 à 1662 et y décédé le 2 octobre 1662. Nicolas RICTERICHT, chapelain à Thys le 2 mai 1656 et y décédé en 1661. AIGE était desservant à Thys à la date du 25 juillet 1662.

16 Jean BAILLE, curé-maitre à Thys de 1662 et 63.Jean de CHALLE, desservant de 1662 à 64.

17 Baudouin BLAVIER, curé à Thys de 1664 à 1679.Né à Lamine, il décéda à Thys le 22 aout 1693.

18 Jacques BOTTIN, curé à Thys de 1679 à 1693 et y décédé le 22 aout 1693.

19 Léonard MOTTART, curé à Thys de 1693 à 1750 et y décéda le 19 octobre 1750. Un pastorat de 57 années, le plus long de l'histoire paroissiale du village.

20 Jean-Gaspard GRAMME, curé à Thys de 1750 à 1790. neveu du curé Léonard Mottait. Décédé le 30 mai 1790. Vacance de la cure de juin 1790 à 1792 à cause des événements de la Révolution.

21 Pierre Joseph LOHIER, curé à Thys de 1792 à 1802. Il fut chapelain à Thys et y résida de 1802 à 1807 : lors de la réorganisation diocésaine, la paroisse St-Pierre de Thys fut annexée à la paroisse St-Maurice de Crisnée pour en être séparée le 16 janvier 1807. Décéda à Thys le 13.11.27.

23 Lambert-Melchior SERVAIS, curé à Thys de 1827 à 1860. il n'en prit possession que le 29 décembre 1842 car la circonscription de la paroisse St-Pierre ne fut fixée que le 27 décembre 1842. Décédé et inhumé à Thys le 17 février 1860.

24 Joseph BEAURIEUX, curé à Thys, de 1860 à 1886.

25 Victor PIETTE, curé à Thys de 1886 à 1900. décéda le 12 janvier 1942. Ses recherches historiques écrites dans les archives de Thys sont précieuses pour l'histoire du village.

27 Edmond CLOSSET, curé à Thys de 1909 à 1921. Décédé à Villers-l'Évêque le 26 avril 1941.

28 Robert TOMBEUR, curé à Thys de 1921 à 1936. Né à Odeur le 26 février 1867, il y est décédé, retraité, le 12 mars 1949.

29 Pascal BOUKET, curé à Thys de 1936 à 1958. Son décès le 24 septembre 1971. Il était reconnu comme prédicateur convaincu et convaincant.

30 Roland MARÉCHAL, curé à Thys du 30 septembre 1958 à 1973. Il desservait aussi à Otrange en attendant l'installation d'un curé. Décédé à Huy le 23 mai 1973 et inhumé à Spa.

31 Antoine SMETS, desservant à Thys du 24 mai au 30 juin 1973 est en même temps curé à Fize-le-Marsal. Curé à Fize-le-Marsal de 1959 à 1981. Décédé à Liège le 2 octobre 1981.

32 André MATERNE, curé à Thys et en même temps administrateur à Crisnée du 1 er juillet 1973 à 1977 et il choisit comme résidence le presbytère de Thys.

33 Théodore CEYSSENS, dernier curé résidant à Thys et en même temps administrateur à Crisnée du 1er juillet 1977 à 1984.

33 Joseph OTTE, curé à Thys et à Crisnée de 1984 à 1988. Nommé en 1981 curé à Fize-le-Marsal et en même temps administrateur à Odeur. De 1985 à 1988, il est administrateur à Kemexhe. Il est décédé à Fize-le-Marsal le 24 juillet 1988.

34 François GILISSEN, administrateur à Thys, Crisnée, Odeur et Kemexhe, en même temps que curé à Fize-le-Marsal depuis 1988. Il s'est suicidé dans son presbytère de Fize le mardi 24 septembre 2002. Il a été inhumé à Fize le 28 septembre 2002.

35. Jacques LAMBOTTE sera curé dans les cinq paroisses de Crisnée de 2002 à 2006.

36. Heinz SCHNEIDER cumule, depuis 2006, les dix paroisses de crisnée et d'Oreye.

Ruralités

Valeur des mesures au Pays de Liège (Dans XVI)

Le muid (205,800 kg ou 245litres) vaut 8 setiers.

Le setier ( 25,200 kg ou 30litres) vaut 4 quartes.

Le quarte ( 5,880 kg ou 7litres) vaut 4 pognoux.

Le pognoux ( 1,675 kg ou 1,921) vaut 4 mesurettes.

La mesurette ( 0,42 kg ou 0,48 1).

Les élevages particuliers

À Thys, de mémoire d'homme, chaque maison élevait son coq et des poules. Pour les oeufs d'abord, les poulets de rajeunissement, des pondeuses (baguées de couleur différente d'une année à l'autre), et le bouillon des jours de fête. Les canards et les oies se firent de plus en plus rares, par déficit de flots. Pendant la guerre de 14-18, le curé encouragea beaucoup ses paroissiens à l'élevage d'une chèvre, pour le lait qui profiterait aux enfants. Ce petit élevage de rapport a pratiquement disparu au bénéfice des animaux de compagnie, surtout les chiens, les oiseaux aussi.

Les comptes

Dans le temps, l'habitude n'était pas de payer comptant les travaux qu'on faisait effectuer soit par des ouvriers qualifiés, soit par des journaliers. Au bout d'un certain temps, on "comptait" avec le créancier. Par exemple pour les travaux de culture effectués pour quelqu'un. Il en allait de même des "factures" présentées par les artisans : maréchal-ferrant, bourrelier, menuisier, etc.

Exploitants en 2002

1. Keppenne Jean-Pol, Arbre-Saint-Pierre, 2 - M 019/ 67.70.67, 34,18 hectares

2. Kleykens Jean, Arbre-Saint-Pierre, 7 - M 019/ 67.63.24, 8,82 hectares

3. Lahaye Jules, Grand-route, 128 - M 019/ 67.73.09, 3,90 hectares

4. Suchy Freddy, rue Louis-Renard, 5 - M 019/ 67.71.32, 116,50 hectares

5. Happart Cyrille, rue Mahré, 3 - M 019/ 67.83.22, 43,02 hectares

6. Jacques Yves, rue Joseph-Wauters, 13 - C 019/ 67.71.33, 22,13 hectares

7. Collard & enfants, rue Joseph-Wauters, 18 - V 019/ 67.73.51, 15,90 hectares

Le remembrement

Il a assuré l'aménagement foncier de la commune en permettant de procéder à une nouvelle redistribution des terres de chaque propriétaire en tenant compte des principes de base suivants : regroupement, désenclavement, rapprochement et équivalence; il a établi un canevas rationnel du territoire pour assurer, à partir des chemins, la desserte des nouvelles parcelles recréées.

Si ce remembrement a représenté un fameux gain de temps pour tous, en revanche, il a déclenché ou accéléré la disparition des petites et moyennes exploitations lesquelles constituaient avant la guerre la caractéristique des campagnes hesbignonnes : on pouvait comparer leur damier à un costume d'Arlequin. Cela convenait pour la poésie et le Carnaval, mais cet anachronisme empêchait l'utilisation du matériel agricole moderne.

Le remembrement fut aussi un coup mortel porté à l'utilisation du cheval de trait. De la race des "brabançons", il en existait en Belgique 292.424 en 1846, plus 9.785 ânes et mulets: c'était leur glorieuse époque. Cent ans plus tard, en 1950, on en comptait toujours 200.000 au moins. Puis ce fut la rapide dégringolade due à l'apparition du tracteur à la campagne, à la rentrée des camions dans les villes. En 1985, les chevaux de trait sont encore 15.000, mais le plus souvent ils sont au service des livreurs en ville et de la sylviculture. Aujourd'hui, ils sont moins de 5.000 qui font la joie des touristes au village pour leurs randonnées vertes.

À Thys en 1953, on comptait encore plus de 40 chevaux (étalons, juments, hongres et poulains). Aujourd'hui, il n'en reste plus un seul.

Bibliographie

RC Archives de la Commune de Thys (reg. pop., état civil, atlas des rues, ...)

Infos-Crisnée Bulletin communal semestriel (1996-97-98-99)

RP Archives : registres paroissiaux de Thys

ANE Archives nationales de l'Etat, à Cointe.

CJ Archives Cour locale de Justice, 2,32 Cvt1549; 6,4-1591

CSC Archives Collégiale Sainte-Croix, cartul.V11, Fo 40

BAL Balau Chronique liégeoise

CHI Bibliothèque des Chiroux,salle Charpentier, Liège

BOR Bormans: Cartulaire. St-Denis: BCRH 1872, p.78, n°1281

BOI Bouille :Histoire de la Ville et du Pays de Liège

BOU Bouvier : Miroir, Visages, Blés d'Or de la Hesbaye

BRA Brassinne: Analista leodiensia p.35

CAR Carnoy : Origines des noms de communes de Belgique (1948)

CLE Clerdent : Clergé du diocèse de Liège

DAR Daris : Notices historiques Histoire de la Principauté

DEL Delatte : Hesbaye liég. fin du XIIIe (Bull. du Vieux-Liège nov.51)

DER De Raadt : Les sobriquets des communes de Belgiq

RYC DE Ryckel : Les communes de la province de Liège

ED Eug Dethier : 2000 ans de vie en Hesbaye, "D'Atuatuca à l'E5"

DEB Isabelle Debroux,Sand. Monjoie, Ros. Royer : reportages dans "La Meuse"

Évêché: Église de Liège, mensuel diocésain

Éd.du Signe Liège, histoire d'une Église

FRA R. Fraipont : Princes-évêques de Liège, La vieille ferme

JH Jean Haust: Dictionnaire de wallon liégeois

Hemricourt : Miroir des Nobles de Hesbaye

HER J. Herbillon : Toponymie de la Hesbaye liégeoise ,vol.Vll.

Ista Fl-P.: Hannut-Waremme dans la tourmente 40-45 (3 vol.)

Lefebvre : Traditions de Wallonie

MAH Fr.Mahiels: Le Geer, rivière hesbignonne

NAV J. Naveau :Esquisse historique de la Hesbaye

PAQ J.Paquay: Paroisses de l'ancien Concile de Tongres

PAY Paye-Baur : Hesbaye, terre méconnue

PON Poncelet : Livre des fiefs sous Erard de Lamarck

Simenon : Visitationes archidiaconales (vol I)

TIH Louis Tihon : Histoire de Thys

VAN VanHoof : Copie de ses photos du village

Yans M. Bull. Comm .royale de Toponymie et Dialect. XLIII, 1969.

Bulletin : Commission royale d'art et d'archéologie, 1931- juillet et décembre.

Quotidiens: La Meuse MEU, La Libre Belgique LLB, Le Soir LS,


Lien externe

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