Théâtre de marionnette

Théâtre de marionnette

Marionnette

Théâtre de marionnettes, vers 1770

Le théâtre de marionnettes est une sorte de théâtre d'effigie. La représentation n’y est pas assurée par des comédiens en chair et en os, mais par des figurines, voire par de simples objets, manipulés en temps réel par des marionnettistes (ou manipulateurs).

Sommaire

Origine et histoire

Le mot français marionnette date du Moyen Âge et vient d’un des nombreux diminutifs du prénom Marie, à l’instar de Marion, Mariotte, ou Mariolle, signifiant petite Marie chérie. Ces diminutifs serviront ensuite à désigner la Vierge Marie et ses représentations plastiques (1306). À partir du XVIe siècle, le vocable désigne toute figurine de bois, sacrée ou profane, mais s’étend également aux poupées utilisées en sorcellerie.

On trouve pour la première fois l’acception scénique de marionnette en 1584 dans l’ouvrage les « Sérées » (Soirées) » Guillaume Bouchet (1513-1594)[1]. Dans beaucoup d’autres langues européennes, le terme s’apparente au mot poupée (« puppet » en anglais, « puppe » en allemand, « pupo » en italien…), le dérivé de marionnette, dans ces langues, désignant plus spécifiquement les marionnettes manipulées par le dessus.

Il est probable que le spectacle de marionnettes ait précédé les spectacles avec des acteurs vivants. Les marionnettes exercent un pouvoir de fascination depuis très longtemps, et dans les sociétés primitives, ces figurines étaient associés à un pouvoir magique. Le visage étant souvent figé, c’est le mouvement et l’orientation du regard qui donnent vie à la marionnette.

Marionnettes traditionnelles

Les données anthropologiques et historiques nous révèlent que l’aspect mystico-religieux ou magico-religieux de la marionnette est un phénomène commun à toutes les civilisations et que ce phénomène du sacré reste encore très vivace dans certaines régions du monde.

Ce sont les Romains qui auraient introduit les marionnettes en Gaule et en Germanie durant la décadence de l'empire.

Les marionnettes occupent une place prépondérante dans les sociétés du sud-est asiatique. On retrouve leur trace jusqu’à deux mille avant J.-C. En Inde, elles sont déjà présentes au XIe siècle avant notre ère.

En Amérique du Sud, des fouilles archéologiques récentes ont permis de mettre à jour un bas-relief réalisé durant la période d’invasion toltèque entre 400 et 900 après J.-C. : celui-ci montre la figurine d’un marionnettiste animant une marionnette à gaine de type Guignol.

Dans le monde primitif, elles sont des objets sacrés utilisés principalement à l’occasion de rites propitiatoires ou d’épisodes importants de la vie sociale : naissances, initiations, mariages, rites funéraires, semailles et récoltes.

En Birmanie, les Yokthe Thay possédaient la vertu de guérir, mais les formules recopiées scrupuleusement et vénérées de génération en génération sont malheureusement devenues incompréhensibles pour les manipulateurs contemporains.

En Afrique, les marionnettes participent à la cohésion sociale, mais elles sont aussi des intermédiaires privilégiés entre les ancêtres ou les dieux et les hommes aux prises avec les difficultés de la vie.

Considérées pendant plusieurs siècles comme une manifestation dégradante, les airaishi ou kugutsumawashi, au Japon, deviennent le fer de lance dans l’enseignement des vies de Bouddha, accédant ainsi à une place reconnue et valorisée dans la société nipponne, avec le bunraku.

Marionnette et religion

Selon les critères des religions, tantôt les marionnettes sont marginalisées, pourchassées, voire interdites, tantôt, à des fins de propagande, elles ne quittent plus les temples.

En Europe, et plus particulièrement en France et en Allemagne, ce sont les Romains qui auraient introduit les marionnettes durant la décadence de l'empire. A la fin du VIIe siècle, le Concile Quincex impose les représentations anthropomorphiques du Christ en lieu et place de ses représentations traditionnelles. "Saint Thomas pensant qu'il était légitime et louable d'employer tout ce que Dieu a mis de puissance dans quelques génies privilégiés, pour élever la faible intelligence du vulgaire à la connaissance, en quelque sorte intuitive et palpable, des vérités éternelles" -Ch. MAGNIN-. Par la suite apparaissent les premières marionnettes du monde chrétien, outre les multiples légendes évoquant l’existence de « sculptures mécaniques » présentes dans les lieux de culte. Un historien anglais du nom de Lambarde cite l’existence d’un crucifix au monastère de Boxley, dont la tête et les yeux étaient animés de mouvements à l’aide de ressorts. D’autres témoignages attestent de la présence de crucifix et de petites madones mues par des ressorts et des fils au Moyen Âge. L’emploi fréquent de figurines mobiles dans les églises de la chrétienté se développe avec les siècles, illustrant l’histoire sacrée, la vie des saints. Parallèlement les manifestations profanes se déploient.

En Afrique, les manifestations de la marionnette restent encore fortement liées aux rites et rituels.

Les investigations de l’anthropologue Armin W. Geertz sur le cérémonial des indiens Hopis, mettent en évidence des phénomènes d’identification de la marionnette à un nouveau-né. Le processus débute par la fabrication de la marionnette. Une fois achevée, le sculpteur et ses compagnons désignent une femme qui sera considérée comme la gardienne de la marionnette ou comme la mère rituelle. Pour lui donner « réellement » la vie, symboliquement elle simule l’accouchement, laissant le personnage créé glisser le long de ses cuisses. Ensuite, elle lui lave les cheveux et le nomme, comme à l’occasion de la naissance d’un véritable enfant Hopi. Dans ce rituel, la marionnette est considérée comme un être vivant à part entière, traitée et soignée comme un enfant. Cette conduite plutôt singulière souligne les liens étranges que les hommes établissent parfois avec les marionnettes.

Marionnette et « politique »

Les marionnettes sont extrêmement liées à la vie des sociétés construites par l’homme. Instruments souples et efficaces, elles créent une participation collective immédiate. Tantôt utilisées par le pouvoir, tantôt échappant à ses mains, elles se posent souvent en exutoire des malaises sociaux sur la place publique, campant des héros populaires nés indépendants et révoltés, attaquant sans vergogne les institutions et le pouvoir en place.

En Afrique, de timides utilisations didactiques sont tentées dans la politique de prévention contre le sida, mais qui priment néanmoins sur la création artistique. À noter, la présence dans la capitale du Mali d’un atelier institutionnel qui utilise des marionnettes comme moyen thérapeutique auprès des enfants présentant un handicap moteur ou mental.

Marionnette contemporaine

En Europe, à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, avec la remise en question des arts plastiques et l’intérêt que lui portent les peintres et les sculpteurs, la marionnette devient progressivement un nouveau langage plastique dans la quête des formes abstraites, entre les mains de Paul Klee, Calder, Fernand Léger, pour ne citer qu’eux.

Elles font leur apparition au Théâtre d’Art et d’Action, théâtre expérimental lié au Bauhaus, de 1919 à 1933, lieu de réflexion où se développe l’usage des marionnettes comme expression théâtrale à part entière. Sergeï Obraztsov, marionnettiste de l’école soviétique étudia dans les années vingt de nouvelles formes d’expression avec pour volonté de transposer et de styliser, dans le souci d’affirmer l’originalité de cet art. L’ensemble des recherches des ateliers théâtraux de l’époque moderne permettent de voir aboutir une définition plus spécialisée et plus précise de la signification de ce phénomène dans les sociétés dites contemporaines.

Des hommes de l’art donnent leur définition. Pour Alain Recoing, (Théâtre aux mains nues), «... la marionnette est un objet mobile d’interprétation dramatique, en opposition avec l’automate et différent de la poupée-jouet, mû par l’intention du manipulateur...». Quant à Roger-Daniel Bensky : « Une marionnette est, au sens propre, un objet mobile, non-dérivé, d’interprétation dramatique, mû soit visiblement, soit à l’aide de n’importe quel moyen inventé par son manipulateur. Son utilisation est l’occasion d’un jeu théâtral. » Définition très satisfaisante comparée à celle proposée par le dictionnaire, en tous points bien plus contemporaine mais aussi mûrie à partir des réflexions et des expériences des hommes de lettres, artistes plasticiens, spécialistes du théâtre donnant un éclairage fondamentalement nouveau sur les utilisations éventuelles des marionnettes dans la pédagogie et la thérapeutique.

De la marionnette à l’espace dramatique

Spectacle de marionnettes

Objet et illusion

Chacun sait qu’un objet ne peut s’animer par lui-même et lorsque cela se produit devant nos yeux, d’emblée nous avons conscience que l’on cherche à nous duper. Ainsi, lorsqu’on livre un tel «tour» aux regards de tiers, en première instance, l’illusion piège l’observateur, lui faisant croire que l’objet manipulé s’anime et décide lui-même de ses mouvements. En seconde instance, il saisit l’existence d’une astuce. Si on réitère cette expérience face au même public, en ayant préalablement révélé le « secret » de cette animation, l’illusion produite n’est pas anéantie. L’illusion persiste malgré le phénomène de conscience d’incrédulité, établissant ainsi une relation directe avec l’activité psychique indépendante. La liberté de mouvement étant proportionnelle à l’activité psychique.

Objet et marionnette

Initialement inerte, «sans vie», l’objet-marionnette ne peut être confondu avec toutes les manifestations en rapport avec la matière vivante. Les mouvements induits par son animateur et l’interprétation qu’en fait son auditoire, lui attribuent son identité de marionnette en tant que telle ; elle perd alors sa neutralité originelle d’objet.

Marionnette et communication

Cette nouvelle dimension s’inscrivit naturellement en plein dans la communication et par voie de conséquence dans l’échange dynamique, exclut toutes formes de passivité entre le manipulateur, la marionnette et le spectateur. À la fois signifiant et signifié, elle possède donc son expression sémiologique. On peut désormais parler de langage.

L’expression dramatique

A travers ses multiples et riches possibilités de représentations plastiques, elle accède à ses propres constantes esthétiques. De la même façon, il existe des constantes dans son expression dramatique qui la différencient du jeu théâtral de comédiens.

Le jeu de marionnette, phénomène théâtral

Le mode d’existence du jeu de marionnette possède à travers son expression plastique, la facture des sujets, son système spécifique de signes. Ces signes théâtraux se complètent, se renforcent et se précisent mutuellement apportant un langage exclusif au théâtre de marionnettes.

Théâtre de comédiens, théâtre de marionnettes

Les spectateurs

Les personnages sont représentés visuellement par des marionnettes, la parole provenant d’un acteur, visible ou non. Les mouvements de la marionnette engendrés par le dialogue indiquent le personnage donnant la réplique et suggère qui « parle ». Un pont s’établit entre la source vocale et le sujet animé. L’élément distinctif entre le théâtre de marionnettes et les autres expressions théâtrales réside dans la division entre le personnage parlant et la source physique de la parole. Parfois, il existe une segmentation supplémentaire, entre le personnage animé, le manipulateur, source physique de l’animation, et le récitant, source physique de la parole. Henryk Jurkowski apporte une nouvelle définition quant à l’expression théâtrale de la marionnette : « Le théâtre de marionnettes est donc un art théâtral avec ceci que le trait principal et fondamental qui le distingue du théâtre d’acteur vivant est que le sujet parlant et agissant bénéficie de sources d’énergie articulatoire et motrice qui lui sont extérieures et qui ne lui sont que prêtées.»


Conventions esthétiques

L’esprit humain adhère pleinement au monde de la convention théâtrale, admettant sans critique un nouveau système. Un contrat tacite s’établit spontanément entre scène et salle… « Le choix fait par le théâtre de marionnettes de tenter de représenter la réalité par la manipulation de personnages fabriqués le place d’emblée dans une position de décalage par rapport au réel »... Dr R. Schon.

La marionnette n’a de réalité que celle qu’on lui prête, contrairement au comédien qui possède et conserve en tant qu’être humain sa réalité même lorsqu’il incarne un rôle. Cette illusion de réalité produite par le jeu de marionnette implique une adhésion totale et complice du spectateur à ces nouvelles conventions esthétiques. ... « Le jeu de la marionnette se situe dans l’illusion, il exige une puissance créatrice, une faculté de transposition, de transfiguration »... A.C. Gervais. Dans sa réalité d’objet plastique, elle transfigure l’être humain, dans des dimensions et des proportions qui lui sont propres. Ainsi, l’expression du visage simplifiée sans nuance, une interprétation astreinte à l’essentiel permettent une outrance du comportement physique et psychologique du personnage qu’un comédien ne pourrait rendre sans détruire l’expression dramatique du rôle qu’il incarne. Cette obligation de transposition et de stylisation de la réalité humaine nous emmènent vers une forme signifiante. Son morphotype se définit comme une synthèse de «caractères». M. Temporal décrit trois caractères dramatiques principaux : les mous, les voraces et les durs. A leurs côtés, un caractère subsidiaire : les coriaces. Attribuant à chaque classe une morphologie primaire pour la tête : « Dur : sourcils contractés vers le centre, bouche haute, menton épais. Mou : sourcils ouverts au centre, bouche basse, peu de menton. Coriace : sourcils horizontaux reposant sur un long nez, pas de bouche. Vorace : sourcils contractés vers le centre, fermant le front, ouvrant les yeux.» Le choix des couleurs intervient lui aussi pour affirmer ou diversifier le caractère. Le rouge pour la violence, le vert pour la traîtrise, le bleu ou le rose pour la douceur. La synthèse des sentiments passe uniquement par l’interprétation et non par la plastique de l’objet. Si ce n’est pas le cas. La représentation d’un sentiment : peur, tristesse, colère ou joie, fait perdre une partie importante du mode d’expression spécifique des marionnettes. Renforçant et élargissant le champ d’illusion qu’il engendre, l’univers de la marionnette possède son propre système de symboles et de signes dans la représentation de la réalité... « Le paradoxe du marionnettiste est dans la tension qu’il doit s’imposer d’être réaliste avec une poupée qui, par sa conformation et son parti pris esthétique, transpose immédiatement ce réalisme en signes et symboles »...- A.C. Gervais -.

L’action dramatique dans le théâtre de marionnettes

Marionnette à fil

L’existence de constantes esthétiques propres au théâtre de marionnettes implique par conséquent un espace dramatique spécifique, espace où évoluent des personnages qui n’ont rien de réel, où tout est “faux”, mais où, malgré tout une expression de la réalité émerge. Comme nous l’avons vu précédemment, la marionnette-objet inerte n‘incarne rien. À l’occasion du jeu, elle donne l’illusion de la vie. La réalité est représentée à travers un système symbolique subissant des contraintes de lisibilité et de simplification. Ce système s’attache désormais aux caractères fondamentaux des sujets et de leurs actions, en accentuant leur intensité expressive. Ceci contraint bien entendu à une schématisation du sujet et de son action dramatique dans un monde réel restructuré. En imposant son irréalité, comme réelle, par la simplification de la forme et du mouvement, la marionnette transpose les actions humaines à leurs lignes essentielles. Chaque mouvement, chaque sentiment doivent être exprimés de façon dramatique à l’extrême pour être visualisés et entendus. Les gestes fins, les murmures n’ont pas leur place.

La marionnette et son public

Comme le font remarquer, et ce à plusieurs reprises, de nombreux auteurs, les théâtres de marionnettes exercent sur leur public un véritable effet psychique. Et ceci même s’il reste remarquablement difficile d’entrer dans une analyse des mécanismes psychiques permettant d’accéder à l’illusion. De façon empirique, l’existence du théâtre de marionnettes depuis des millénaires, en tant que véritable phénomène collectif, tient plus du jeu dramatique, source de mécanismes psychiques réels que de la création esthétique produite.

Ainsi, mise à part l’obligation faite au spectateur d’adhérer au système de conventions esthétiques spécifiques au jeu de marionnettes lui permettant “d’être dans le jeu”, les marionnettes animées produisent de véritables effets psychologiques sur leur auditoire. Ceux-ci étant de l’ordre de la suggestion, de la fascination, elles peuvent devenir de cette manière support de phénomènes projectifs et lieu d’identification.

En rapportant sa propre expérience de spectateur, A-C Gervais souligne les mécanismes de dédoublement de l’individu spectateur : « Je puis jouir du spectacle en m’oubliant en lui. » Il met ici le doigt sur le phénomène d’incarnation de l’illusion par la projection d’un schéma imaginaire sur un schéma esthétique. Le spectateur accède ainsi à sa propre activité créatrice. De son côté, le Docteur Schohn dit : « ...de temps à autre l’esprit reprend ses droits… le spectateur se regardant s’illusionner. » Cette attitude ambivalente du spectateur à l’égard de lui-même, la prise de conscience de la fragilité de l’illusion entraîne une volonté accrue dans la projection, et lui permet de jouer avec lui-même. Pr R.-D. Bensky : « Il participe à la création véritable d’un personnage, né d’une collaboration secrète entre sa personnalité propre et une matière sans esprit. »

Les différentes marionnettes

Marionnettes à gaines du XIXe siècle

Théâtre

Il existe différents types de techniques de marionnettes et la présence de marionnettes n'implique pas la présence d'un théâtre ou de structure type castelet:

  • Le théâtre d'ombre : Formes dont on voit l’ombre projetée sur un écran grâce à une source lumineuse. C'est probablement la forme la plus ancienne du théâtre de marionnettes. Les plus connues sont les ombres chinoises mais leur berceau est probablement en Inde. Elles sont aussi très présentes en Birmanie (Myanmar), Thaïlande, Laos, etc. En Indonésie, elles sont connues sous le nom de Wayang kulit (ombre de cuir) sur les îles de Java, Bali et Lombok. A la différence des ombres traditionnelles ou l'on observe uniquement l'ombre projetée, à Java et Bali on peut assister : soit côté ombre, soit côté marionnette. A Java, il existe aussi une forme intermédiaire ombre/marionnette plus rare : les Wayang Klitik, leur corps est en bois et les membres supérieurs en cuir. Mais, il y en a aussi en Turquie, en Grèce
  • Les marionnettes à gaine : type Guignol où le manipulateur insère sa main dans le corps creux de la marionnette et qui se joue en principe derrière un castelet. Toutefois on ne peut pas réduire cette technique au type guignol. En effet, en Chine les marionnettes à gaine sont très développées et sont techniquement très complexes, par exemple la bouche et les yeux peuvent être mobiles . Quant à la manipulation, elle relève d'une virtuosité, assimilable à une forme de jonglage, malheureusement très peu connue en Europe.
  • Les marionnettes à contrôle : à tiges ou baguettes type marionnettes de Bunraku. Manipulée par plusieurs manipulateurs à l’aide de contrôles fixés sur différentes parties du corps de la marionnette (bras, jambes et tête) et qui se joue à vue, ou en théâtre noir (les manipulateurs sont tout de noir vêtus et la marionnette est éclairée par un couloir de lumière : le public ne voit pas les manipulateurs et cela confère un aspect magique au déplacement des marionnettes).
  • Les marionnettes à fils : les figurines sont suspendues à des fils par plusieurs points d’attache (notamment au niveau des bras et des jambes, voir Ensecret). Le manipulateur peut ainsi leur donner vie par des mouvements en apparence très simples, mais qui nécessitent une véritable connaissance du métier. Ce type de marionnette est aussi appelé fantoche. Les plus complexes et les plus raffinées sont en Birmanie, en effet, ceci relève des intentions scéniques, leurs danses ne sont pas reproductibles par le corps humains ce qui implique des marionnettes dont la fabrication pousse le facteur a articuler jusqu'aux doigts des personnages.
  • Les marionnettes à tringle : Les marionnettes à tringles sont présentes un peu partout en Europe: Slovaquie, République tchèque, Italie, Sicile, Nord de la France (Lille, Roubaix, en Picardie et en Belgique. marionnettes liégeoises (voir Tchantchès), siciliennes et amiénoises (voir Lafleur).
  • Les marionnettes à tiges que l'on trouve plus particulièrement en Indonésie sous le nom de Wayang Golek et dont de nombreuses pièces furent importées en Europe dans les années soixante dix, elles sont aussi très présentes en Chine.
  • Les marionnettes à baguettes : Cette technique est une spécificité chinoise, cette technique est une évolution du théâtre d'ombre, en effet afin de renouveler le théâtre d'ombres chinoises, une nouvelle forme de marionnettes s'est développée initialement dans la région de Chaozhou,puis à Hong-Kong.
  • Les marottes : marionnette qui est fixée sur un bout de bois.
  • La marionnette portée : Le corps du marionnettiste se trouve a l’intérieur du corps de la marionnette fixée sur la tête ou au dos du marionnettiste.
  • Les marionnettes sur eau, de type flotteurs, manipulées par des baguettes et des fils, utilisées notamment dans le théâtre traditionnel vietnamien Mua rôi nuoc
  • Le théâtre d'objets : Objets de récupération industrielle qui sont détournés de leur fonction pour en faire des personnages. Les objets sont plus ou moins transformés ou assemblés.
  • Le théâtre de papier : soit formes plates ressemblant à de la BD inspiré des maquettes de décors, soit utilisant le papier maché dans la confection des marionnettes et de l'environnement scénique.
  • Les marionnettes électroniques : La version scénique des marionnettes animatroniques furent expérimentées en 1996 à partir d’une source de rétroprojection vidéo mise au point par Zaven Paré pour le théâtre Ubu à Montréal. C’est au Cotsen Center for Puppetry (CalArts) qu’il créé et dirige la première version digitale, suivie en 2002 par une version analogique.
  • Les marionnettes animatroniques : automates commandées par des cervo-moteurs et une télécommande surtout utilisée dans le cinéma et les effets spéciaux. Il existe aussi celle développées par Disney pour ses parcs à thèmes et appelées audio-animatronic, « contrôlée » par une bande sonore.

Télévision

Des programmes utilisant des marionnettes sont quotidiennement diffusés à la télévision dans de nombreux pays. Ce genre d’émission permet de représenter et de caricaturer des personnalités politiques ou du show-business. En France, les Guignols de l'info est programmé chaque soir de la semaine sur Canal+.

On peut également citer d’autres émissions aujourd’hui arrêtées, comme :

  • Téléchat, une émission pour enfants représentant une parodie du journal télévisé, animé notamment par un chat et une autruche
  • Les Minikeums, une émission pour la jeunesse diffusée du 31 mars 1993 au 1er avril 2002 sur France 3, chaque marionnette représentait une personnalité de l’époque dont le nom était légèrement modifié
  • Le Bébête show, une émission satirique de la politique française
  • Thunderbirds (connu sous le titre « Les Sentinelles de l’Air » en France) célèbre série de science-fiction britannique mettant en scène des marionnettes à fil très réalistes dans des décors miniatures soignés, à base de maquettes et d’effets pyrotechniques. La technique employée ici porte le nom de Supermarionation, et connaîtra de nombreuses autres incarnations. Dans les années 80, le Japon a aussi livré Bomber X, série de science-fiction qui utilise un procédé d'animation similaire.
  • Ploom la marionnette chenille.
  • Les badabocks: deux marionnettes d’émissions pédagogiques .
  • Malvira est une des stars de la télévision belge francophone.

Mais la plus célèbre des émissions télévisées avec des marionnettes ou Muppet reste Le Muppet Show.

Cinéma

Les manipulateurs

Manipulateur de marionnettes, animant celles-ci au son de sa cornemuse

Il y a différents partis pris en ce qui concerne les manipulateurs en fonction des spectacles et des types de marionnettes utilisés.

Pour les marionnettes à gaines en général les manipulateurs sont dissimulés derrière un castelet.

Pour les marionnettes de type bunraku, dans la tradition les manipulateurs sont à vue et en costumes traditionnels faisant partie d’une esthétique d’ensemble.

Dans les mises en scène contemporaines utilisant des marionnettes à contrôle, les manipulateurs peuvent très bien être tout en noir le visage caché par une cagoule, l’attention du public se portera alors sur la marionnette. Certains spectacles prennent le parti d’avoir des manipulateurs costumés jouant ainsi un rôle assumé de manipulateur, pouvant entrer en relation directe de jeu avec la marionnette. Il existe aussi ce qu’on appelle le théâtre noir, les marionnettes sont éclairées par un couloir de lumière et les manipulateurs (tout en noir et cagoulés) sont dissimulés dans l’ombre et le public ne les voit pas.

Bibliographie

  • Gaston Baty, Trois p’tits tours et puis s’en vont... Les théâtres forains de marionnettes à fils et leur répertoire (1800-1890). Lieutier, 1942
  • Gaston Baty, Guignol, Coll. Bibliothèque d’art dramatique, éd. Coutan Lambert Paris, 1934
  • Gaston Baty et R. Chavance, Histoire des marionnettes, coll. « Que sais-je ? », Presses universitaires de France, 1972
  • S. et R. Bideaux, Les RIB, Guignol en famille, Lille, Demailly, 1948
  • R. Bensky, Recherche sur les structures et la symbolique de la marionnette, Nizet, 1971
  • R. Bensky, Structures textuelles de la marionnette française, Nizet, 1969
  • A. Boekholt, Masques et marottes, coll. Vie active, éditions du Centurion, 1979
  • Mathieu Braunstein, Le Bûcher des marionnettes, éditions l’Œil d’or, Paris, 2006
  • J. Chesnais, Histoire générale des marionnettes, Bordas, 1947
  • G.-L. Courdin, Wayang Golek tradition vivante, Centre d’étude et de promotion de la marionnette asiatique, éditions CEPMA, 198?
  • Colette Duflot, Des marionnettes pour le dire : entre jeu et thérapie, coll. Hommes en perspectives, éd. du Journal des psychologues, 1992
  • Paul Fournel (sous la direction de), Les Marionnettes, (Préf. Antoine Vitez), Bordas, 1982.
  • J. Garrabe, Marionnettes et marottes, méthodes d’ergothérapie projective de groupe, ESF.
  • A. W. Geertz, The Silakwmanawyat Sacred Puppet Ceremonial among the Hopi Indians in Arizona : a preliminary investigation, in Antropos. Vol 77, n°1-2, 1982, pp. 166-190
  • André-Charles Gervais, Marionnettes et marionnettistes de France, Bordas, 1947
  • H. Jurkowski, Métamorphoses, la marionnette au XXe siècle, éd. Institut international de la marionnette, Charleville-Mézières, 2000.
  • Louis Lemercier de Neuville, Souvenirs d’un montreur de marionnettes, Bauche, 1911
  • Ch. Magnin, Histoire des marionnettes en Europe, depuis l’antiquité jusqu’à nos jours, réimp. de l’éd. de M. Lévy, Genève et P., 1981. Coll. Ressources
  • P.-L. Mignon, J’aime les marionnettes, éd. Rencontre
  • J.-M. Petit, Guignols et marionnettes. Leur histoire, Soc. d’éd. et de pub. 1, rue de l’Odéon, Paris, 1911
  • J. Pimpaneau, Des poupées à l’ombre. Le théâtre d’ombres et de poupées en Chine, Université Paris VII, Centre de publications Asie orientale. 1977
  • D. Plassard, L'Acteur en effigie, éd. L'Age d'homme, Lausanne, 1992.
  • D. Plassard, Les Mains de lumière, anthologie des écrits sur l'art de la marionnette, éd. Institut international de la marionnette, Charleville-Mézières, 1996.
  • Puck, revue de l’Institut international de la marionnette
  • Quand les marionnettes du monde se donnent la main... Commission du folklore de la saison liégeoise, 1958
  • Tancrède De Visans, Le Guignol lyonnais, Bibliothèque régionalisme, Bloud et cie A Paris, 1910
  • Théâtre Public, Le Théâtre de marionnettes, numéro spécial 34-35, p35-P82, Août sept. 1980
  • Werewere Liking, Marionnettes du Mali, Les Nouvelles Éditions Africaines, 1987

Références

  1. Guillaume Bouchet Sieur de Broncourt, Les Sérées, éd. C.-E. Roybet, reprint de l’édition Lemerre 1873-1882, Genève, Slatkine Reprints, 1969 : On trouvait aux badineries, batelleries et marionnettes : l’abary, Jehan de Vigness et Franc à Tripes toujours boiteux et le badin ès farces de France, bossu, faisant tous les contrefaits, quelques tours de champicerie sur le théâtre.

Voir aussi

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Voir « marionnette » sur le Wiktionnaire.

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