Tombak

Tombak
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Un tombak (en persan : تنبک-تمبک) - ou tonbak, donbak, dombak et zarb (ضرب) — est un instrument de percussion digitale originaire d'Iran (Perse). Il tire son nom des sons produits par les frappes majeures : tom (au centre de la peau, grave) et bak (au bord, et aiguë). Il appartient à la famille des tambours en gobelet répandus en Asie, Europe de l'Est et Afrique. Bien qu'il y ait des similarités entre tous les instruments à percussion de cette forme, les techniques utilisées pour jouer le tombak sont les plus élaborées.

Le zerbaghali ou zirbaghali afghan en est une réplique un peu plus petite, aux rythmes plus syncopés.

Le tumbaknâri en est une version cachemirie en terre cuite.

Le tombak est l'instrument majeur d'accompagnement de la musique iranienne (le daf, d'origine kurde, ou le doyre, d'origine âzérie, ont un rôle plus restreint).


Facture

Le tombak a plusieurs parties :

  • la peau (poust پوست )
  • le corps (tanéh تنه )
  • la lèvre (labéh لب )
  • la gorge ou le pied (nafir نفیر )
  • la petite ouverture (dahan-é koutchak دهان کوچک )
  • la grande ouverture (dahan-é bozorg دهان بزگ )

Le tombak est fait traditionnellement d'une seule pièce de bois de mûrier ou de noyer, même si l'on en trouve aussi en poirier (très rare), cerisier (très rare), frêne (aujourd'hui très utilisé) et même en aggloméré. Quel que soit le bois utilisé, on préfèrera celui ayant poussé dans un endroit sec (le mûrier d'Ispahan ou le noyer du Kermânshâh sont de bien meilleure qualité que leurs homologues du nord de l'Iran). Le corps peut comporter des sillons gravés, également utilisés dans la technique de jeu. Le pied est pratiquement cylindrique. La grande ouverture se trouve en haut et est couverte par la peau. La petite ouverture est la sortie du pied. Le corps est généralement égal en longueur au pied. La lèvre, au sommet du corps, est l'endroit sur lequel repose la peau. Elle est beaucoup plus fine que le reste du corps (environ 2mm contre 2 à 3 cm pour l'épaisseur du corps). La peau est collée à l'asphodèle et l'on ne peut règler sa tension à l'aide de cordages ou de clés contrairement à beaucoup d'autres percussions. Les peaux de chèvres ou de veaux sont les plus anciennement utilisées, mais aujourd'hui la peau de chameau l'est beaucoup plus fréquemment.

Il existe trois variétés de tombak différents uniquement par la taille :

  • le zarb-é zourkhâné (ضربِ زورخانه ) (le plus grand et certainement le plus ancien, souvent en terre cuite)
  • le grand tombak de concert
  • le petit tombak de soliste

Jeu

Tennue du tombak

On en joue assis par terre ou sur une chaise, l'instrument posé entre la cuisse gauche et l'aisselle, la face vers l'avant. On pose la main gauche sur le sommet de l'instrument où les doigts vont frapper le bord, et la main droite vient quant à elle, vient frapper alternativement le centre ou le bord de la peau.

Le rythme le plus commun associé au jeu du tombak est une mesure à 6 temps (6/4 ou 6/8). Le tombak ne sert pas seulement de métronome ; à certains moments, le joueur de tombak se contentera de garder la base rythmique (pâyéh پایه ), et à d'autres il suivra la mélodie ou jouera sur les placements des accents suivant son inspiration (mettant en valeur la mélodie même lorsqu'il s'en éloigne).

Depuis la révolution islamique de 1979, le tombak (comme tous les instruments joués dans la musique classique iranienne) a gagné une plus grande place, la musique traditionnelle ayant été mise en avant par le gouvernement en opposition à la musique occidentale, l'inverse ayant été fait par les rois pahlavis, désireux de donner une image moderne à l'Iran. Le tombak est un instrument de concert sérieux autant qu'un des instruments de fête favoris parmi les iraniens ; seule sa technique de jeu différe grandement.

Principaux interprètes :

Le tombak n'était pas considéré comme un instrument soliste jusqu'au travail pionnier de Hossein Tehrani (1912-1973) dans les années 1950. Il eut comme élèves Mohammad Esmaïli (1934), Jahangir Malek (1931- ?), Djamshid Chemirani (1942- ), Amir-Nasser Eftetah (1925-1977), enseignant réputé dont le disciple Bahman Rajabi, développera la technique moderne.

Nâsser Farhangfar (1947-1997) révolutionnera les principes de l'accompagnement, s'éloignant souvent beaucoup de la mélodie sans jamais la gêner ; il a beaucoup puisé dans les styles de jeu du zarb-é zourkhâné (surtout celui de Morshed Morâdi) qui accompagne le Varzesh-e Pahlavani ( ورزشِ پهلوانی ), gymnastique martiale traditionnelle pratiquée dans les Zurkhaneh (« maisons de force »), et des motrebs (musiciens populaires jouant sur les accents de manière particulière). Sa connaissance de la poésie et une voix claire et puissante en font un improvisateur et surtout un accompagnateur hors-pair, anticipant toujours les phrases du soliste. Très peu de joueurs assimileront son art. Les joueurs modernes ouvrent quantité de nouvelles perspectives au jeu du tombak, comme par exemple Madjid Khaladj, Morteza Aayân, Zia Mirabdolbaghi (qui fut élève de Djamchid Chémirani), Mohammad Akhavân, Dâriush Zargari, Navid Afghah, Farbod Yadollâhi, Pedrâm Khâvarzamini, Pejman Haddâdi, Madjid Essâbi et Morteza Ghassemi.

En France, un mouvement particulier s'est développé autour de l'enseignement de Djamshid Chemirani, avec notamment ses deux fils Keyvan Chemirani et Bijan Chemirani, mais aussi Jean-Pierre Drouet, Bruno Caillat, François Bedel, Pablo Cueco, Pierre Rigopoulos et bien d'autres, proposant de nombreuses implications du zarb dans des contextes musicaux non-iraniens (musique contemporaine, musique médiévale, jazz, fusion, etc.). Le zarb est enseigné en France dans deux Conservatoires Nationaux de Région (Nice et Rueil-Malmaison).

Voir aussi

Sources

  • Hossein Téhérâni, Méthode de zarb, Institut Mâhour.
  • DVD of Tombak / Madjid Khaladj - Coproduction : Le Salon de Musique & Ecole de Tombak | Langues : français, anglais, espagnol | Livret de 80 pages (français/anglais.)| EDV 937 CV.
  • CD Infinit Breath / Madjid Khaladj, NAFAS / Bâ Music Records.

Liens externes



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