Aymar Joseph de Roquefeuil et du Bousquet

Aymar Joseph de Roquefeuil et du Bousquet
Aymar Joseph, comte de Roquefeuil et du Bousquet Comte de Roquefeuil
Aymar-Joseph, Comte de Roquefeuil et du Bousquet
Aymar-Joseph, Comte de Roquefeuil et du Bousquet

Naissance 19 mars 1714
à Brest
Décès 1er juillet 1782 (à 68 ans)
à Bourbonne-les-Bains
Origine Royaume de France Royaume de France
Allégeance Royaume de France Royaume de France
Arme Pavillon de la marine royale française Marine royale française
Grade Lieutenant général des armées navales
Vice-amiral du Levant
Années de service 1727 - 1782
Conflits Guerre de succession d'Autriche
Commandement Commandant de la Marine, du port, de la ville et du château de Brest et de l'île d'Ouessant
Distinctions Grand'croix de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis
Autres fonctions Directeur de l'Académie royale de marine
Famille Maison de Roquefeuil-Blanquefort

Aymar-Joseph de Roquefeuil et du Bousquet, comte de Roquefeuil, né le 19 mars 1714 à Brest et mort le 1er juillet 1782, à Bourbonne-les-Bains, est un officier de marine français du XVIIIe siècle. Il sert dans la marine royale pendant les règnes de Louis XV et Louis XVI et termine sa carrière militaire avec le grade de vice-amiral du Levant

Sommaire

Biographie

Origines et famille

Le comte de Roquefeuil est issu de la Maison de Roquefeuil-Blanquefort, une ancienne famille noble du Languedoc. Il est le fils aîné de Jacques Aymar de Roquefeuil et du Bousquet et de Jeanne-Louise du Main, dame d'Angeret.

Son père, Jacques-Aymar, comte de Roquefeuil, né, le 14 novembre 1665, au château du Bousquet (Aveyron), entre dans la marine royale à l'âge de dix-sept ans. Il parvient au grade de Lieutenant général des armées navales en 1741 et commande dans la Manche, en 1744, une escadre de dix-neuf vaisseaux, partis de Brest, en vue de favoriser la descente du prince Charles en Angleterre, lorsqu'il meurt à bort de son vaisseau Le Superbe, le 8 mars, à l'âge de 79 ans, sans qu'il puisse voir se réaliser la promesse qui lui avait été faite du bâton de maréchal après la campagne.

Carrière dans la marine royale

Avant d'entrer dans la marine, Aymar Joseph de Roquefeuil sert dans l'armée de terre, où il devient capitaine de dragons. Entré dans la Royale, Aymar Joseph devient garde-marine à Brest à 13 ans (1727). Enseigne (1731), il navigue de la Baltique à Saint-Domingue et sera nommé lieutenant de vaisseau en 1741. Il est fait capitaine de vaisseau et chevalier de l'ordre de Saint-Louis le 1er janvier 1746, à moins de 32 ans, pour ses services remarqués pendant 19 ans.

Il commandera L'Aquilon pendant quinze mois aux Antilles en 1750 et 1751. Ayant sous ses ordres La Friponne, la frégate du comte du Chaffault. Le but de sa mission était de visiter, en compagnie d'une frégate anglaise de 36 canons, toutes les îles neutres, et d'y proclamer leur neutralité. À son retour en France, il est félicité à plusieurs reprises par le ministre Rouillé pour la prudence qu'il avait montrée dans cette délicate mission.

Cela lui permit de participer activement avec le vicomte de Morogues, commandant la place de Brest, à la fondation dans ce port, dès 1752, d'une académie de Marine dont il fut un des premiers membres (avec René-Aymar, son frère cadet), mais qui fut décimée par les pertes de la guerre entre 1756 et 1763.

Entre 1754 et 1758, Roquefeuil remplit les fonctions de second chef d'escadre, dans les Antilles, sous le commandement de La Galissonnière, de Périer puis de Bompart. En 1754, 1756 et 1758, il commande successivement les vaisseaux L'Actif, Le Prothée et L'Hector.

Promu au grade de chef d'escadre des armées navales, le 1er janvier 1761, à moins de 47 ans, il reçut le commandement de la Marine et du port de Brest auquel le Roi unira, le 25 mars 1762, celui de la ville et du château de Brest et de l'île d'Ouessant qu'avait déjà eu son père.

Dans un mémoire de présentation, le ministre écrit au Roi qui approuve de sa main:

« Il sert depuis près de 40 ans dans la Marine, il a fait 16 campagnes, a eu 4 commandements à la mer et a depuis 5 ans le commandement du Port de Brest à la satisfaction de S.M. »

Il est alors nommé Lieutenant général des armées navales, le 3 août 1766, à 52 ans, conservant ses commandements à Brest, ce qui lui permettra d'y promouvoir avec le ministre, le Duc de Praslin, la nouvelle « Académie royale de marine », sous le patronage immédiat du Roi, en avril 1769. Il en fut le premier directeur.

En 1777, il est nommé inspecteur de l'infanterie et du corps royal de la marine. Il conservera cette charge, qui lui est conférée en compensation du retrait du double commandement des forces de terre et de mer qu'il avait à Brest, jusqu'à sa nomination à la vice-amirauté.

Promu vice-amiral de la Flotte du Levant le 6 avril 1781, grand'croix de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis, il décède le 1er juillet 1782, à Bourbonne-les-Bains, à l'âge de 68 ans.

Postérité

Modernisateur opiniâtre, organisateur hors pair, marin très expérimenté, il marque profondément de son empreinte, pendant les vingt années de son commandement de la Marine à Brest (1761-1781) puis pendant les deux années de sa vice-amirauté, la Marine du Ponant ainsi que le port et la ville de Brest. Sous son commandement, les budgets sont obtenus du Roi et de ses ministres et de nombreux navires puissants et bien équipés sont conçus, lancés et amarinés. Ils constitueront la remarquable « Flotte de Louis XVI », probablement la plus cohérente que la France ait jamais possédé.

Méconnu du public, il est pourtant considéré par les historiens de la Marine comme l'un des principaux organisateurs, et réalisateurs, de la politique navale de Louis XV et de Louis XVI, qui permit à la France et aux insurgés américains de vaincre la Grande-Bretagne, au cours de la guerre d'Indépendance américaine.

Descendance

Il épouse Gabrielle de Kerguz. De cette union naît une fille :

  • Jeanne-Jacquette de Roquefeuil, elle épouse en 1765 Jacques-Claude du Cleuz, marquis du Gage, comte de Guengat, lieutenant colonel de la capitainerie des gardes côtes de Lannion.

Travaux

En 1752, Aymar Joseph de Roquefeuil joint ses efforts à ceux du vicomte de Morogues, pour convaincre le Secrétaire d'État à la Marine Rouillé de créer l'Académie de la marine. Lorsqu'en 1765, cette société, dont les séances avaient été suspendues et les membres décimés par la Guerre de Sept Ans, se trouve réduite a ne produire que de rares travaux, Roquefeuil en obtient la reconstitution sous le nom d'Académie royale, et placée le patronage immédiat du roi. Il participa à ses travaux par de nombreux mémoires dont voici les principaux[1] :

  • Mémoires ou dissertations sur les mots ABORDAGE ACCIDENTEL et AFFOURCHER
  • Mémoires sur la façon de border les vaisseaux pour en retarder la pourriture
  • Mémoires sur la cause du tourment des canons, 7 pages in-folio
  • Idée sur la contre-quille (aujourd'hui fausse-quille) des vaisseaux, 5 pages
  • Mémoire ou Lettre écrite de Versailles, le 3 février 1769, à M. Clairain-Deslauriers, ingénieur-constructeur en chef à Rochefort, au sujet de l'élévation de la première batterie d'un vaisseau de 64 canons, 8 pages in-folio.
  • Observation sur la construction actuelle des vaisseaux et sur une nouvelle méthode de conduire leurs fonds, 13 pages in-folio.
  • Observations sur le mémoire de M. Clairain, intitulé : « Réponse à un mémoire qui a pour titre: Observations, etc., » 55 pages, in-folio.
  • Examen de la force de l'homme pour tirer ou pousser horizontalement, et notamment pour le cabestan, 9 pages in-folio
  • Lettre à M. de Lironcourt sur son plan de corvette de dix-huit canons de 6, 5 pages in-folio.
  • Mémoire sur les effets de la décomposition du vent pour la manœuvre des vaisseaux, 7 pages in-folio (inséré dans le premier et unique tome des Mémoires imprimés de l'Académie royale de la marine).
  • Mémoire sur une espèce de nœud fort ingénieux, connu sous le nom de NŒUD GOUBERT, 7 pages in-folio.

Certaines des opinions de Roquefeuil étaient contestables. Toutefois, il donne une impulsion fructueuse aux travaux de l'Académie, en l'engageant dans une voie que plusieurs de ses adversaires parcoururent plus sûrement que lui. On doit donc reconnaître et ses efforts et les résultats qu'ils procurèrent.

Notes et références

  1. Prosper Levot, p. 769 et suiv.

Sources et bibliographie

Liens externes

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Charles-Alexandre Morel, comte d'Aubigny
Vice-Amiral de France du Levant
1781-1782
Henri-François de La Rochefoucauld