Tripoli de Syrie

Tripoli de Syrie

Tripoli (Liban)

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Tripoli
(ar) طربلس
Le port (El-Mina)
Le port (El-Mina)
Administration
Pays Liban Liban
Gouvernorat Nord
District Tripoli
Maire Ing. Rachid Jamali
Géographie
Latitude 34° 26′ Nord
       35° 50′ Est
/ 34.44, 35.83
Longitude
Démographie
Population 188 958 hab. (est. 2008)
Localisation
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Tripoli

Tripoli (Trablous طربلس en arabe) est, de par importance démographique et économique, la deuxième ville du Liban. Sa population est estimée à 190 000 habitants environ. Chef-lieu du gouvernorat du Liban-Nord et du district de Tripoli, la ville constitue également le noyau d'une Fédération de municipalités, crée en 1982 et nommée Tripoli al-Fayha'a (Tripoli l'odorante)[1], qui l'associe aux communes d'El-Mina et de Beddawi.

Tripoli se situe à 85 kilomètres au nord de Beyrouth.

La population de Tripoli est majoritairement de confession sunnite (environ 80%).


Sommaire

Histoire

Le nom de la cité proviendrait du grec Tripolis[2]. Elle aurait été nommée ainsi du fait de sa séparation en trois parties distinctes par les commerçants venant de Tyr, Sidon et Aradis.

A partir de 1070, Tripoli est sous la domination des Banû ’Ammâr, qui se sont rendus indépendants des califes fatimides d'Égypte. En 1102, lors de la première croisade, la ville fut assiégée par Raymond IV de Toulouse et défendue par le qâdî Fakhr al-Mulk. Le siège dura près de 10 ans, infligeant de lourds dégâts à la ville, qui tomba aux mains des croisés en 1109. Elle fut ensuite, durant le temps des croisades, la capitale du comté de Tripoli, l'un des principaux États francs du Levant. En 1289, les mamelouks, emmenés par le sultan Qala'ûn, conquirent la ville.

Articles connexes : Tripoli à la veille des croisades, siège de Tripoli (1102-9), comté de Tripoli et siège de Tripoli (1289).

Du temps des Mamelouks, Tripoli garde encore un cachet tout spécial constitué par les nombreux monuments religieux reconnus par les couleurs blanches et noires de leurs façades. La vieille ville renferme des mosquées hors du commun comme celle de Taynal, Moaalaq, Tahham, Bortasiyyeh, etc.

On retrouve dans le cœur de Tripoli, souk El Bazerkane, souk Al-Attarine, Bab el Ramal, des vieilles maisons ou des anciens palais marqués par le temps et les décennies de négligence, témoins du faste de la ville. Maisons méconnues, car cachées. Tripoli possédait plusieurs portes qui ont disparu mais qui ont donné leurs noms à des quartiers résidentiels de la ville. Ce sont Bab El Tabaneh (porte de la paille), Bab El Hadid (porte de fer, hadid) et Bab El Ramal (Porte du sable, raml). D'autres quartiers forment la ville de Tripoli, dont Al-Qobeh et Abou Samra situés sur les deux collines de la ville. Zahrieh, Tal, Azmi, Tariq el Mina, aussi bien que Aswaq, Swaiqa, Hadadine, etc.

Pendant les conflits, entre 1975 et 1990, des affrontements se sont déroulés à Tripoli comme dans toutes les grandes villes du Liban.


L'agglomération

Si la ville de Tripoli abrite quelques 190 000 habitants, la taille démographique de l'agglomération peut être estimée à quelques 250 000 à 300 000 résidents, selon les critères et limites retenus. En effet, la croissance urbaine a repoussé les limites de son agglomération qui intègre désormais sur son flanc méridional les municipalités de Ras Maska (cf. Schéma Directeur, 2001) Qalamoun (district de Tripoli) qui concentrent la majorité des infrastructures balnéaires de l'agglomération[3]. A l'est, sur le plateau, la jonction urbaine avec l'agglomération de Zghorta est progressivement réalisée le long des axes routiers. Les espaces agricoles liés à la culture de l'olivier, qui séparaient autrefois les centres urbains de Tripoli et de Zghorta distants de quelques 5 kilomètres, sont l'objet d'un mitage de plus en plus intense sous l'effet d'une pression immobilière exacerbée par des pratiques de rente et spéculatives[4]. Au nord, l'urbanisation est désormais continue avec les communes du district de Minié et le long de l'autostrade qui mène à la région du Akkar et à la frontière syro-libanaise. Seuls les terrains en friche de l'ancienne raffinerie de l'Iraq Petroleum Company et un vaste camp militaire rompent momentanément la continuité du tissu urbain.

Le port

Palma liban.jpg

L'agglomération possède un port commercial situé originellement sur la localité d'El-Mina mais dont l'extension contemporaine se répartie sur les municipalités d'El-Mina et de Tripoli. Le port constituait autrefois l'une des Échelles du Levant. Sa position à proximité de l'ensellement de Homs (passage autrefois surveillé par le Krak des Chevaliers) rendait facile les relations avec un vaste hinterland étendu du Nord au Sud d'Alep à Damas et se prolongeant vers l'est jusqu'en Irak. Plusieurs facteurs expliquent pour partie le déclin relatif du port. A partir du milieu du XIXe siècle, la forte croissance urbaine de Beyrouth et sa constitution progressive en centralité économique et politique relègue le port de Tripoli au second plan. Le choix, par l'administrateur français, de deux zones mandataires distinctes et dans son sillage la création de deux États indépendants (Liban et Syrie) pousse l'administration du nouvel État syrien à développer ses propres infrastructures portuaires (Lattaquié, Tartous, Baniyas) tandis que la frontière sectionne l'hinterland naturel du port de Tripoli et rend plus difficile son exploitation commerciale. La fermeture de la liaison ferrée vers Homs, puis celle du pipeline ainsi que les destructions des infrastructures portuaires et industrielles engendrées par la guerre civile et les crises régionales limiteront drastiquement les activités portuaires[5]. Depuis la fin du conflit civil et à la faveur des deux guerres du Golfe, le port recouvrera une partie de son intérêt national et régional. Depuis une vingtaine d'années les infrastructures ont progressivement été réhabilitées et améliorées à la suite de plusieurs plans de développement (extension des quais, curage des bassins, création d'une zone franche, etc.). D'autres projets sont en cours de réalisation (nouvelle digue, extension des capacités de stockage, etc.) ou encore sous étude (nouvelle interconnexion au réseau ferré).

Lieux et monuments

La citadelle de Saint-Gilles

La ville est connue pour abriter la forteresse Saint-Gilles. Cette forteresse fut la résidence des seigneurs du comté de Tripoli. Elle est aujourd'hui un lieu touristique.

Références

  1. En raison du parfum autrefois dégagé par les vergers d'agrumes en fleurs, plantations qui recouvraient l'ensemble de la plaine littorale et qui assurèrent, durant plusieurs siècles, une partie de la prospérité économique de la cité.
  2. Pour le linguiste libanais Anis Freyha cette interprétation communément admise ne serait pas raisonnable. Pour ce dernier le mot Tripoli ne peut être d'origine grecque puisque la fondation de la ville précèderait l'influence hellénique sur l'est du bassin méditerranéen. Freyha propose une lecture différente en rapprochant le Tripoli de "Tour-Bil" qui veut dire la montagne du dieu Bil. Cette hypothèse pouvant être reliée à l'existence de colline dénommée Turbul qui jouxte la cité. Cf. Freiha A., 1985, Dictionnaire des noms de ville et de villages au Liban en arabe), Librairie du Liban, Beyrouth.
  3. Dewailly B. et Ovazza J.-M., 2004, "Le tourisme au Liban : quand l’action ne fait plus système", in Berriane Mohamed (Ed.), Tourisme des nationaux, tourisme des étrangers : quelles articulations en Méditerranée ?,38 p. "article consultable au format pdf"
  4. Paul Rijsel, 2001, "La municipalité de Tripoli : entre pouvoirs locaux et services de l'État", in Cahiers du CERMOC, Beyrouth, n°24, pp. 295-318.
  5. Portail Al Mashriq. "Iraq Petroleum Company"

Liens externes

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