Tshwane

Tshwane
Municipalité de Tshwane
Blason de Municipalité de Tshwane
Héraldique

Tshwane.jpg
Administration
Pays Drapeau d'Afrique du Sud Afrique du Sud
Municipalité Tshwane
Maire Kgosientso Ramokgopa (2010)
Géographie
Coordonnées 25° 40′ 00″ Sud
       28° 10′ 00″ Est
/ -25.666667, 28.166667
Altitude 1 523 m
Superficie 636 800 ha = 6 368 km2
Démographie
Population 2 500 000 hab. (2010)
Densité 392,6 hab./km2
Localisation
Map of Gauteng with Tshwane highlighted (2011).svg
City locator 14.svg
Municipalité de Tshwane


Tshwane (prononcez Tésouâné) - Apies en afrikaans soit petit singe en langue tswana- est le nom de l’agglomération qui englobe la ville de Pretoria en Afrique du Sud.

Cette conurbation de 2 millions d’habitants située dans la province de Gauteng comprend treize anciennes municipalités dont certaines sont situées à plus de 80 km de la ville-centre de Pretoria, jusque dans la province voisine.

Seules deux de ces treize anciennes municipalités sont des villes majoritairement blanches (Pretoria et Centurion).

Les blancs représentent 23% du total des habitants de la municipalité et près de 90 % des contribuables. Les noirs représentent 73% des habitants les métis et les indiens représentent d´autre 4%.

Sommaire

Géographie

Tshwane est une municipalité de la province du Gauteng. Cette conurbation métropolitaine comprend Pretoria, la capitale du pays.

Fondée en 2000 à partir de treize anciennes structures administratives ou municipales, la municipalité de Tshwane s’étend à l'origine sur plus de 60 km d’est en ouest et près de 80 km du nord au sud pour une superficie de 3200 km2. En 2011, sa superficie s'est aggrandie à 6368 km2 suite à l'incorporation à sa structure du district municipal de Metsweding.

Historique du nom de Tshwane

Plusieurs versions existent sur l’origine du mot Tshwane [1]

  • Pour la plus ancienne version, Tshwane signifie « petit singe » en Tswana et était le nom par lequel les tribus indigènes désignaient la petite rivière locale. À leur installation, les Boers reprirent ce nom, traduit littéralement en afrikaans par « Apies », pour désigner cette même rivière près de laquelle ils édifièrent la ville de Pretoria en 1855.
  • En 2000, pour baptiser la nouvelle conurbation métropolitaine englobant Pretoria, les autorités municipales dominées par l’ANC avaient choisi Tswhane au prétexte que c’était le nom historique antérieur à Pretoria, utilisé par les africains pour désigner la capitale sud-africaine. Selon cette version, Tshwane aurait été le nom du fils d’un chef tribal nommé Mushi, établi dans la région plus de 100 ans avant l’arrivée des Boers. La tribu du Chef Mushi aurait été elle-même originaire du zoulouland et se serait établie aux bords de la rivière qu’il fit appeler Tshwane en l’honneur de son fils. Cependant, aucun document historique ou contemporain n’avait attesté cette version historique de Tshwane d’autant plus que jusqu’en 2000, le seul autre nom utilisé par les africains pour désigner Pretoria était "ePitoli", traduction de Pretoria en zoulou.
  • En 2003, le maire de Tshwane demande le changement du nom de la ville même de Pretoria afin qu’elle prenne le seul nom de Tshwane, qui serait l’authentique nom africain de Pretoria, et qui signifierait maintenant « nous sommes semblables ».

Pour les partisans du changement de nom, s’ils conviennent que ce sont bien les Boers qui ont fondé la ville de Pretoria en 1855, celle-ci aurait cependant dû porter le nom de Tshwane en raison du nom antérieur du site sur lequel a été bâtie la ville. Le choix de Tshwane au lieu de "ePitoli", en langue zoulou (davantage utilisé par les africains pour désigner Pretoria), s’explique par le fait que la ville est située dans une région à majorité de langue tswana. Mais la remise en cause de l’existence ou de la cohérence du choix de Tshwane par les chefs ndébélés locaux de langue tswana a sérieusement remis en cause toute cette argumentation. S’il venait à être prouvé que Mushi et Tshwane étaient sortis de l’obscurité ou de l’imagination des dirigeants municipaux pour des raisons politiciennes voire racistes, ce serait alors une atteinte aux droits et à la protection des minorités exprimés dans la constitution de 1996.

Constituants de Tshwane

carte de la municipalité de Tshwane (2000-2011)

Lors de sa fondation en 2000, la municipalité de Tshwane se divise en 76 circonscriptions municipales réparties sur 5 régions administratives. La création de Tshwane résulte de l'amalgamation de plusieurs structures administratives concentrées au sein du conseil métropolitain du Grand Pretoria et de ses subdivisions métropolitaines sud et nord. On y trouve :

  • la ville et municipalité de Pretoria : capitale de l’Afrique du Sud, fondée en 1855
  • la ville et municipalité de Centurion : banlieue blanche, ancienne ville de Lyttleton rebaptisée Verwoerdburg (1967-1995)
  • le township de Ga-Rankuwa : Banlieue noire fondée en 1961 dans le cadre de la politique d’apartheid
  • le township de Temba : fondé en 1940
  • le township de Mabopane : fondé en 1969
  • la région rurale du Winterveld
  • la localité de Pienaarsrivier : le plus petit des anciennes structures municipales antérieures à 1994.
  • la région de Crocodile River
  • la localité rurale de Wallmannsthal
  • la localité rurale d'Hammanskraal
  • le township d’Akasia
  • le township de Soshanguve
  • le township de Mamelodi
  • le township d’Atteridgeville
  • le township de Soshanguve (situé dans l’ancien Bophuthatswana)

En mai 2011, la municipalité de Tshwane a incorporé le district municipal voisin de Metsweding comprenant les municipalités locales de Kungwini (Bronkhorstspruit, Ekangala et Bronberg) et de Nokeng tsa Taemane (Rayton, Cullinan, Refilwe, Roodeplaat). Avec 105 circonscriptions municipales répartis en 7 régions, la nouvelle Tshwane devient la plus importante municipalité urbaine du pays et la troisième plus grande métropole urbaine au monde après celles de New York City et de Tokyo/Yokohama.

Population urbaine 2001 des constituants de Tshwane

Lors du recensement du 09/10/2001 les populations des différentes zones urbaines de la municipalité de Tshwane étaient les suivantes :

zone urbaine population urbaine 2001
Pretoria 000 497 629
Soshanguve 00 276 739
Mamelodi 00 208 992
Centurion 00 128 790
Mabopane 00 85 205
Ga-Rankuwa 00 63 107
Atteridgeville 00 43 107
Saulsville 00 40 185
Temba 00 30 272
Akasia 00 25 034
Nellmapius 00 23 973
Hammanskraal 00 8 414
Total TSHWANE 00 1 431 546

source : outil Superweb :interactive stats SA.

Enseignement

La bataille de Pretoria

Après des tentatives avortées en 2003 [2] et 2004, c’est en 2005 que la municipalité du prêtre catholique Smangaliso Mkhatshwa annonce le changement de nom de la ville de Pretoria en Tshwane pour des raisons politiques et symboliser la renaissance africaine.

Il doit alors faire face à de très fortes résistances de la plupart des partis d’opposition, de la quasi totalité des habitants blancs de Pretoria et les réserves de plusieurs membres nationaux de l’ANC.

Cette initiative s’inscrit dans une politique plus générale des autorités locales dirigées par l’ANC pour africaniser les noms des lieux afin d’effacer les traces du prétendu colonialisme des Européens installés depuis des siècles en Afrique du Sud. Dans les faits, la toponymie afrikaner est principalement visée, notamment dans la province du Limpopo où l’imposition des changements de noms des villes et rivières a fait disparaitre la quasi-totalité de la toponymie afrikaner.

Une décision unilatérale et complexe

vue sur le centre-ville de Pretoria

Au début du mois de février 2005, les instances régionales de l’ANC prennent d’abord position en faveur du maintien du nom de Pretoria, capitale d’Afrique du Sud, au sein de la grande municipalité de Tshwane[1]. Pour se justifier, ils invoquent la réalité historique, la réconciliation nationale ou encore rappellent un accord passé en 1994 avec le Parti national de ne jamais débaptiser Pretoria, la ville symbole du nationalisme afrikaner.

Cependant, afin de ne pas vexer une base militante plus radicale ou de contredire le gouvernement de la municipalité de Tshwane, elles adoptent une position plus complexe consistant à demander la limitation de la dénomination de Pretoria au seul quartier du centre historique (Central Business District), excluant ainsi les 3/4 de la ville dont tous les quartiers résidentiels (Arcadia, Brooklyn, Hartfield…) et les Union Buildings qui feraient ainsi partie de la municipalité stricto sensu de Tshwane[2].

Alors que le maire ANC de Tshwane, Smangaliso Mkhatshwa, n’hésite pas à assimiler ses décisions à la volonté de la majorité, son porte parole, William Baloyi, ajoute que le nom de la ville sera changé de gré ou de force et refuse que le droit des minorités s’érige en rempart contre la décision de la majorité.

D’ailleurs, Mkhatshwa revendique son intolérance pour le colonialisme et les Afrikaners qui y sont assimilés. Il refuse dès lors de communiquer aux partis d’oppositions du conseil municipal les conclusions des commissions sur le changement toponymique. Pour Mkhatshwa et Baloyi, le changement de nom n’est pas discutable et doit être imposé à tous par la majorité municipale.

Mais pour de nombreux Sud-africains blancs, cet épisode démontrerait la carence de qualité et de culture démocratique des élus locaux de l’ANC déjà dénoncé par l’opposition dans la province de Limpopo et symboliserait la mise en place d’une nouvelle domination raciale dont il serait cette fois les victimes.

Une tentative de conciliation est alors recherchée avec la demande d’un recours au référendum pour consulter les habitants de la ville mais Smangaliso Mkhatshwa refuse, d’autant plus que les élus de la ville sont majoritairement issus de l’opposition de l’Alliance démocratique[3] ou du Front de la liberté et que les sondages démontrent qu’une large majorité des Pretoriens sont hostiles à la dénaturation toponymique de leur cité.

Tshwane, métropole capitale

Le 7 mars 2005, les élus de la majorité ANC de la municipalité, appuyé par l’extrême gauche du PAC, font avaliser sans surprise le choix de Tshwane comme nom officiel de la ville et capitale d’Afrique du Sud[4],[5]. Il en ressortirait alors que :

  • la conurbation métropolitaine de Tshwane deviendrait une ville.
  • l’unité urbaine et géographique qui s’appelait jusque là Pretoria cesserait d’exister.
  • le nom de Pretoria serait conservé pour désigner un quartier de Tshwane, en l’occurrence le centre-ville actuel connu jusqu’à présent sous le nom de « Capital Central » et située entre DF Malan Drive à l’ouest, Nelson Mandela Drive à l’est, Pretoria station au sud et Boom Straat au nord.
  • les anciens quartiers de la ville de Pretoria comme Arcadia, Sunnyside ou Brooklyn seraient des quartiers de Tshwane au même titre que le quartier de Pretoria et de Centurion, cette dernière conservant cependant son unité urbaine et géographique.
  • Tshwane serait alors la seule conurbation d’Afrique du Sud à prendre le statut de ville à part entière et deviendrait en titre la capitale sud-africaine en dépit de son morcellement territorial et géographique.

Le maire confirme qu’il ne consultera les habitants de Pretoria ni par pétition ni par le recours à un référendum.

Réaction de l’opposition

Cette décision de démanteler et rebaptiser l’entité géographique et urbaine de Pretoria est contestée par la totalité des autres groupes politiques notamment pour son coût prohibitif estimé à 256 millions de dollars (194 millions d’euros) payés par les contribuables à 90% blancs et pour son caractère historique mensonger.

Elle a d’ores et déjà débouché sur un antagonisme politique, racial et ethnique sans précédent dans la ville. L’autisme et le mépris de l’ANC locale sont ainsi dénoncés par les partis d’opposition, des radicaux du Front de la liberté jusqu’aux modérés noirs du Parti chrétien démocrate sud-africain.

Ainsi, la décision votée par le conseil de la municipalité est rejetée par 99 % des membres de la chambre du commerce du Gauteng et de Pretoria.

Dès le 8 mars 2005, des groupes de pression afrikaners montent au créneau pour organiser un boycottage des impôts locaux qui pourraient pénaliser les finances de la ville alors que les partis politiques « blancs » promettent d’aller devant les tribunaux pour faire annuler cette décision. Le plus important de ces groupes de pression est le Comité d'action civil de Pretoria (Pretoria Civil Action Committee - PCAC) regroupant la Chambre de commerce du Gauteng, un syndicat afrikaner et la Fédération culturelle afrikaans (Federasie van Afrikaanse Kultuurvereniginge - FAK). Ce groupe était déjà parvenu en 2003 à suspendre le changement de nom.

En avril, Tony Leon, le leader de l’Alliance démocratique, se lance dans la bataille et annonce procédures judiciaires, marches, pétitions (qui recueille en quelques jours 32 000 signatures de résidents) et autres nombreuses actions visant à dénoncer et empêcher la décision « idéologique et totalitaire » prise par les élus de l’ANC de démanteler Pretoria et changer le nom de la capitale.

De son côté, le Parti chrétien démocrate sud-africain invoque un autre argument juridique du fait que la municipalité a voté pour faire enregistrer Tshwane comme ville mais n’a jamais fait procéder au vote pour débaptiser Pretoria [3].

Pour beaucoup d’Afrikaners, la suppression du nom de Pretoria des cartes géographiques est un affront à leur identité. Ils considèrent que le maire a franchi une ligne rouge et que de l’issue de la bataille de Pretoria dépendra en fait leur place dans l’Afrique du Sud post-apartheid. La bataille de Pretoria s’est transformée en bataille pour la défense et la reconnaissance de la culture afrikaner en Afrique du Sud.

Déroulement ultérieur

Dès le 8 mars 2005, les journaux des pays africains et de la télévision publique sud-africaine se mirent à parler, à tort, de « Tshwane (ex-Pretoria) » pour désigner la capitale de l’Afrique du Sud. À tort car juridiquement, le vote du conseil municipal n’a pas de valeur légale et autorise juste l’exécutif de la mairie à demander le changement de dénomination au Conseil des noms géographiques sud-africain (SAGNC). Tout changement toponymique doit effectivement être d’abord avalisé par le SAGNC qui demande normalement qu’une large consultation préalable du public soit organisée avant que ne soit déposée toute demande pour changer le nom d’un lieu. Or, cette consultation n’a pas été effectuée. Mais c’est sans compter sur l’inféodation du SAGNC et de son président à l’aile la plus radicale et pan-africaine de l’ANC qui annonce d’emblée que la municipalité de Tshwane a correctement effectué les démarches et n’était pas tenu de consulter la population pour changer le nom de la ville, cette démarche ayant été fait en 2000 lors de la formation de la municipalité.

Le 9 mars 2005, le gouvernement sud-africain confirme qu’il ne reconnaît que Pretoria comme capitale nationale et non Tshwane.

La municipalité reconnaît en avril 2005 avoir sous-estimé les coûts de ce changement toponymique, établi à l’origine par ses soins à 150 000 rands et estimé depuis à 1,5 million de rands. Cette évaluation reste encore très en deçà des estimations de la chambre de commerce plus proche de 1,5 milliard de rands sud-africains (194 millions d’euros) supportés principalement par les contribuables blancs et le secteur d’affaire.

Le 5 mai 2005, le Comité d’action civil de Pretoria fait annuler par une autorité administrative toute la campagne publicitaire de la municipalité axée sur le slogan « City of Tshwane, Africa's leading capital city ». La décision d’annulation pour publicité mensongère est confirmée en appel en novembre 2005 par la Advertising Standards Authority (ASA) mais en décembre 2005, la municipalité de Tshwane déclare ne pas reconnaître la compétence de l’Advertising Standards Authority[6].

Le 7 mai 2005, la controverse atteint son paroxysme quand les chefs Ndébélés, de la tribu du chef Mushi, démentent l’existence même d’un fils Tshwane[7]. Les rois ndébélés Makhosoke II et Mayisha III, liés à la région de Pretoria, déclarent lors de leur intervention que les seuls noms possibles pour la ville seraient alors Musi ou KwaMyamana. Musi fut le dernier roi ndébélé à vivre dans la région de Pretoria et y est enterré. L’affaire commence à prendre l’allure d’une véritable débâcle pour la municipalité même si très vite, ces rois ndébélés sont contraints au silence.

Le 20 mai 2005, l’ancien président Frederik de Klerk entre à son tour dans le débat et dénonce l’activisme révisionniste et la trahison de ses promesses par l’ANC concernant le respect des minorités. Pour lui, il y a un abus de majorité qui n’a de cesse de mépriser les minorités raciales et les lois censées les protéger[8].

Le 21 mai 2005, la manifestation organisée par le PCA et soutenue par la DA et le FF+ pour sauvegarder le nom et l’intégrité territoriale de Pretoria remporte un franc succès et la pétition de 32 000 signatures est transmise à Pallo Jordan, ministre des arts et de la culture chargé en l’occurrence, après avis du SAGNC de promulguer les changements de noms au Journal Officiel[9].

Le 26 mai 2005, c’est cependant sans surprise que Tommy Ntsewa, le président ANC du Conseil des noms géographiques sud-africain annonce, qu’à l’unanimité, le conseil fait la recommandation que Pretoria soit démantelé et la ville rebaptisée Tshwane[10],[11],[12].

La victoire (provisoire ?) de Pretoria

Le 12 mai 2006, Pallo Jordan, ministre de la culture chargé de ratifier les changements de nom, confirma lors d’une interview à la radio que le nom de Pretoria continuait toujours à désigner la capitale sud-africaine. Il invoqua notamment la notoriété internationale de Pretoria et le coût du changement toponymique pour expliquer que près d’un an après la recommandation du Conseil géographique, aucune décision définitive n’avait été prise. Cependant, cette dernière déclaration et ce long attentisme sont interprétés par l’opposition et une partie de la presse comme l’annonce du maintien du nom de Pretoria pour désigner la capitale.

Néanmoins, en août 2007, la municipalité de Tshwane annonce que la signalisation routière serait changer et que le nom de Pretoria serait remplacé par celui de Tshwsane. Le front de la liberté et l’association Agriforum défèrent la décision devant la haute cour de Pretoria. Par un référé, celle-ci prit la décision d'interdire à la municipalité de procéder au changement de signalisation au motif qu’aucune ville ne portait le nom de Tshwane en Afrique du Sud.

En demandant aux élus de l’opposition municipale qui avait déposé plainte devant la juridiction de Pretoria de démissionner du conseil municipal, Gwen Ramokgopa provoqua l’indignation générale des partis d’oppositions. Gwen Ramokgopa avait notamment rappelé que le Voortrekker Monument, Die Stem, la statue de Paul Kruger ainsi que d’autres symboles afrikaners avaient été maintenus dans l’Afrique du Sud post-apartheid. La réaction fut plus scandalisée quand Blanco Mabaso, secrétaire de l’ANC pour Tshwane, menaça en termes voilés certains membres de l’opposition municipale s’attirant la comparaison avec Robert Mugabe, le président-dictateur du Zimbabwe. Pour Fred Nel, le chef de l’Alliance démocratique au conseil municipal, en attaquant la liberté d’expression des résidents et des élus de Pretoria, Mabaso s’attaquait à la démocratie et au droit des administrés de questionner et de remettre en cause les autorités pour leurs décisions [4].

En novembre 2007, lors du 152e anniversaire de Pretoria, un concert géant est encore l'occasion pour les musiciens de langue Afrikaans les plus populaires comme Bok van Blerk, Steve Hofmeyr et Beeskraal et pour les habitants de la ville de manisfester leur soutien au patronyme de Pretoria.

Élections municipales de 2006

Lors des élections municipales du 1er mars 2006 transformé par les partis d’opposition en référendum sur le nom de Pretoria, les habitants de la ville donnent une très large majorité à l’Alliance démocratique (58,90 % des suffrages) et au Front de la liberté (8,84%) contre seulement 25,06% à l’ANC [5].

Ces résultats agglomérés au sein de la municipalité de Tshwane ramènent le score de la DA à 30,69 % des suffrages, soit 47 sièges (-1) et celui du Front de la liberté à 4,5 % des voix et 7 sièges (+6) [6]. L’ANC, avec 56,27 % des voix et 87 sièges reste le parti dominant de la municipalité mais ce résultat est une contre-performance alors que le score national de l’ANC est en hausse de 6 points par rapport aux élections précédentes de 2000. Si l’ANC perd bien 8 sièges par rapport à l’assemblée précédente, le parti peut relativiser en observant que ces sièges sont ceux du défunt Nouveau Parti national qui l’avait rallié en 2004. Mais il apparait que certaines circonscriptions majoritairement noires votèrent pour l’opposition et que les rares blancs de l’ANC avaient choisi l’abstention. Affront personnel pour le maire Smangaliso Mkhatshwa, la circonscription où il réside fut largement emportée par la DA.

Le Parti chrétien démocrate africain (lui aussi favorable au maintien du nom de Pretoria) obtient 3 sièges avec 2,01 % des voix alors que le Congrès Pan Africain récupère deux sièges (1,19 % des voix). Les démocrates indépendants sauvent un seul siège tout comme le parti démocrate chrétien uni, l’alliance chrétienne africaine, l’Inkatha Freedom Party, l’organisation du peuple d’Azanie et la convention nationale démocrate.

Le 14 mars 2006, payant sa contre-performance relative, Smangaliso Mkhatshwa est remplacé comme candidat ANC au poste de maire de la ville par Gwen Ramokgopa, le ministre de la santé du Gauteng.

En novembre 2010, suite à son entrée au gouvernement, Gwen Ramokgopa est remplacée par son neveu Kgosientso Ramokgopa à la direction de la municipalité .

Slogans

  • "Tshwane, We are the same" - devise de la municipalité de Tshwane pour populariser la nouvelle signification du nouveau nom utilisé pour désigner la capitale sud-africaine (Tshwane, nous sommes semblables)
  • "Tshwane, city of apes" - Devise utilisé par les détracteurs du nouveau nom en référence à sa traduction littérale traditionnelle (Tshwane, ville des singes) - [7]

Toponymie des rues

Floraison des jacarandas dans les rues de Pretoria

Le 7 mars 2005, la municipalité de Tswhane annonçait également que 17 noms de rues de la ville de Pretoria seraient rebaptisés. En 2007, le nombre de rues visées par la procédure est portée à 51 dont Church street[13], Zambezi, Pretorius[14], Schoeman, Van der Walt[15], Andries, DF Malan[16], Prinsloo, General Louis Botha[17], Skinner, Jacob Mare, Walker-Charles, Queen Wilhemina[18], Mears-Beatrix-Voortrekkers, Hendrik Verwoerd[19], Hans Strijdom[20], Mitchell, Esselen, Vermeulen, Schubart, Potgieter[21], Paul Kruger[22], Proes, Michael Brink et Duncan.

Si un consensus est établi pour retirer les noms des anciens théoriciens de l’apartheid (Malan, Verwoerd…), les partis d’opposition, Alliance démocratique, Christian Democratic Party, African Christian Democratic Party et Freedom Front Plus, s’en prennent cependant à la focalisation et à la systématisation des choix de l’ANC pour effacer les noms des anciens leaders afrikaners (Pretorius, Kruger…) ou les références historiques (Church street, Zambezi, Voortrekker…) et de ne jamais tenir compte des avis émis réellement par la population concernée.

Depuis octobre 2008, suite à la virulente opposition des résidents des quartiers afrikaners et la relative apathie des résidents des townships, le processus est au point mort.

Desserte

L’aéroport international le plus proche de la municipalité de Tshwane est le même que celui de Johannesburg. Autrefois plus connu sous le nom de Jan Smuts Airport puis de Johannesburg International Airport, il s’appelle depuis le 27 octobre 2006 « Aéroport international OR Tambo ». C’est généralement la porte d’entrée principale des étrangers en Afrique du Sud.

Notes

  1. Article de Sapa sur IOL du 14 février 2005 intitulé "Pretoria a suburb, not a city"
  2. Article de IOL du 8 mars 2005 intitulé "Death knell for Pretoria has sounded"
  3. Discours du 7 mars 2005 du rapporteur de l'alliance démocratique au conseil municipal de Tshwane
  4. Article de la BBC de mars 2005 intitulé "South Africans to rename capital"
  5. Article de IOL du 7 mars 2005 intitulé "It's D-day for Pretoria"
  6. Article de IOL du 22 novembre 2005 intitulé "No problem with Tshwane signage council"
  7. Article du Mail and Guardian de mai 2005 intitulé "Who the hell was Tshwane anyway?"
  8. Article du People's Daily Online du 21 mai 2005
  9. Article du Mail and Guardian du 21 mai 2005 intitulé "Pretoria stays Pretoria"
  10. Article du Mail and Guardian du 12 avril 2005 intitulé "Tshwane correctly registered"
  11. Article du 26 mai 2005 intitulé "Pretoria name changed approved"
  12. Article du Mail and Guardian du 26 mai 2005 intitulé "It's Tshwane, says SA names council"
  13. la rue de l’église fut la première rue de Pretoria. C’est l’axe central de la ville
  14. Pretorius se rapporte autant à Andries Pretorius, un des chefs voortrekkers les plus charismatiques qu’à son fils Marthinus qui fonda la ville.
  15. Andries Petrus van der Walt était un ingénieur qui a construit le premier aqueduc de la ville
  16. Daniel François Malan était un ancien premier ministre, l’un des fondateurs de l’apartheid
  17. Louis Botha était un général Boer, premier premier ministre sud-africain
  18. La reine Wilhemina des Pays-Bas avait apporté son soutien aux Boers durant la Seconde Guerre des Boers
  19. Hendrik Verwoerd est considéré comme l’architecte de l’apartheid
  20. JG Strijdom est un ancien premier ministre
  21. Hendrik Potgieter était un chef voortekker
  22. Paul Kruger est l’ancien président du Transvaal

Lien externe

Sur la bataille toponymique


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Tshwane de Wikipédia en français (auteurs)

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