Ur III

Ur III

Troisième dynastie d'Ur

La Troisième dynastie d’Ur (raccourci en Ur III) est, comme son nom l’indique, la troisième dynastie de la ville sumérienne d’Ur, selon la tradition historiographique mésopotamienne. Mais il s’agit surtout d’un grand empire fondé par les souverains de cette dynastie, qui domina toute la Mésopotamie durant ce que l’on appelle parfois la période néo-sumérienne, d’environ 2112 à 2004 av. J.-C. (chronologie moyenne).

Ruines de la cité d'Ur, avec la ziggurat en arrière-plan.

Sommaire

Histoire politique

Principaux sites de la Mésopotamie sous la Troisième dynastie d'Ur.

Au milieu du XXIIe siècle, l'Empire d'Akkad est détruit par les barbares Gutis, qui dominent à partir de ce moment le pays de Sumer et d'Akkad. Mais les Sumériens ne se laissèrent pas dominer longtemps. Vers 2120, le roi d'Uruk, Utu-hegal, défait Tiriqan le roi des Gutis. Il peut alors exercer sa souveraineté sur le sud mésopotamien. Mais son règne fut de courte durée. En 2113, il est détrôné par des notables de la cour, à la tête desquels se trouve Ur-Nammu, gouverneur d'Ur, et qui est peut-être son frère.

Ur-Nammu (2112-2095)

Dès son intronisation, Ur-Nammu affirme sa domination sur le territoire dirigé auparavant par Utu-hegal, centré sur Uruk et Ur[1]. Il prend le titre de « roi de Sumer et d'Akkad ». Ur-Nammu montre son intention de réunir sous sa coupe toutes les puissantes cités autrefois rivales du sud de la Mésopotamie, et se présente en continuateur du royaume d'Akkad. Son règne est surtout connu par l'introduction du code de lois qu'on lui attribue, par ses noms d’années, des hymnes dont la rédaction est sans doute postérieure à sa mort, et aussi le « Cadastre d’Ur-Nammu », qui fait une liste des territoires qu’il domine. Elle nous renseigne sur la conquête de la basse Mésopotamie, des expéditions en direction du plateau iranien, ainsi qu'une œuvre pacifique importante : restauration de grandes cités, nombreux hommages rendus aux dieux, développement agricole par l’irrigation, réaménagements de routes. Il meurt en 2095, semble-t-il au cours d'une expédition militaire.

Shulgi (2094-2047)

C'est alors son fils Shulgi qui lui succède[2]. Des réformes, qui sont la base de l'Empire d'Ur pendant de longues années, sont attestées comme étant en place sous son règne (dans l’administration, l’armée, les systèmes d’écritures, de mesures), mais on ne sait pas s’il en est l’origine ou s’il poursuit une œuvre initiée par son père. Il se trouva en tout cas à la tête d'un État bien organisé, servi par des fonctionnaires efficaces et dévoués. Devenu un roi puissant et incontesté, il se fit diviniser autour de la vingtième année de son règne, reprenant la tradition initiée par Naram-Sîn d'Akkad.

Autour de 2070, Shulgi rentra dans une politique extérieure expansionniste, et dirigea son armée vers le nord de la Mésopotamie et l'Élam. Ces guerres furent sans doute motivées par un besoin de sécuriser les frontières du riche royaume d'Ur, qui attirait bien des convoitises chez des peuples potentiellement menaçants. Au nord, les pays de Karkhar, Simurrum, Urbilum et Harshi (situés en bordure du Zagros, dans la région des deux Zab), peuplés de Lullubi et de Hourrites, sont soumis au bout de onze campagnes. Pour protéger son pays, le souverain d'Ur fit bâtir un mur, qui va de la Diyala à l'Euphrate. Les royaumes élamites d'Anshan, de Marhashi et de Simashki furent soumis par la méthode douce, par des alliances matrimoniales (Shulgi donnant ses filles en mariage pour rallier certains rois à sa cause), ou forte, par des campagnes militaires. Shulgi s'empara de la grande cité de Suse et l'intégra à son Empire.

Shulgi mourut en 2047, après 48 ans d'un règne bien accompli. Les causes de sa mort son aussi peu claires que celles de son père, et il est possible que ses dernières années furent tourmentées. Quoi qu'il en soit, son fils Amar-Sîn lui succède finalement, et fait ériger un splendide tombeau à son père, digne de son statut divin.

Amar-Sîn, Shu-Sîn et Ibbi-Sîn

Amar-Sîn (2046-2038), le fils de Shulgi, lui succède. Il s'empara d'Assur, et poursuivit l'œuvre militaire de son père au nord et à l'est, pour mater des soulèvements. Ses victoires lui permirent d'assurer le calme dans ces régions. Tout comme son père, Amar-Sîn se fit déifier. Il mourut en 2038, apparemment d'une infection due à une ampoule plantaire.

Shu-Sîn (2037-2029) doit dès son intronisation faire face à des révoltes contestant son autorité au nord et attaquer l'Élam. Mais le danger principal ne vint pas de ces région affaiblies par de longues années de guerre, mais plutôt de l'ouest, d'où arrivaient ceux que les Sumériens appelaient MAR.TU, les Amorrites. Pour faire face à leurs intrusion, Shu-Sîn fit bâtir un grand mur défensif. Désormais, le puissant royaume d'Ur était sur la défensive face aux hordes nomades.

C'est Ibbi-Sîn (2028-2004), qui monte sur le trône à la mort du roi précédent dont on ne sait pas s’il est son fils ou son frère, fait les frais de la montée en puissance des adversaires d'Ur, et voit la fin du royaume.

Le royaume

L'organisation de l'Empire d'Ur III est bien connue grâce à la très abondante documentation cunéiforme de cette période, provenant avant tout de trois sites, les anciennes villes de Girsu (Tello), Umma (Tell Jokhar)[3] et Puzrish-Dagan (Drehem)[4], mais aussi de Nippur[5] et Ur[6]. Plus de 90 000 tablettes de cette période ont été exhumées, environ la moitié ayant été publiées. Il s’agit pour l’immense majorité de tablettes administratives provenant de grands organismes (des temples surtout). Mais le fait qu’elles ne proviennent que de quelques régions de basse Mésopotamie limite la possibilité d’avoir une vue d’ensemble de l’organisation du royaume.

Le roi

Tablette du Chant d'Ur-Nammu, hymne faisant les louanges de ce roi.

Le personnage le plus haut placé est le roi (LUGAL) d'Ur. Il est l'élu de Enlil, roi des Dieux et patron de l'Empire, ce qui lui assure une supériorité sur tous ses sujets. Depuis Shulgi, le roi se fait diviniser, comme l'avait fait auparavant Naram-Sin d'Akkad. Il dispose donc d'un prestige encore plus grand, mais son autorité n'est cependant pas sans limites. À sa mort, il est toutefois vénéré comme un Dieu. Shulgi s'est même fait construire un mausolée prestigieux, et s'est vu dédié des lieux de cultes.

L'administration du royaume

Après le roi, le second personnage de l'administration centrale est le SUKKALMAH (le grand chancelier). Il dirige les SUKKAL (messagers), qui sont des inspecteurs ayant pour devoir de contrôler les administrations locales. Le roi dispose ainsi d'un réseau de contrôleurs fidèles qui lui permettent de savoir tout ce qu'il advient dans son pays. Grâce à un système de relais situés chacun à une journée de marche d'un autre relai, ces fonctionnaires peuvent se déplacer aisément et quadriller tout le territoire. Le SUKKALMAH est aussi chargé du gouvernement des marches, qui sont les provinces les plus instables politiquement. L'Empire d'Ur était ainsi un État fortement centralisé et bureaucratique.

L'Empire était divisé en une trentaine de provinces, ayant chacune un gouverneur à leur tête, chargé de diriger l'administration civile et de rendre la justiceENSÍ (ancien titre issu de la période des Dynasties archaïques) ainsi qu'un gouverneur militaire, le ŠAGIN (sumérien)/šakkanakkum (akkadien)[7]. Les provinces extérieures abritaient des colonies militaires destinées à y maintenir la domination d'Ur et à défendre les frontières. Les gouverneurs civils sont souvent issus de la province qu'ils dirigent, et il est courant que ce titre soit transmis par hérédité au sein de mêmes familles[8]. Ils reprennent au niveau local certaines fonctions des rois d’avant la domination d’Ur III, aussi bien dans l’administration, l’économie, que la religion. Il pouvait arriver aussi que certains personnages réussissent à cumuler plusieurs fonctions d'ENSÍ. Les gouverneurs militaires des régions périphériques étaient eux des hommes nouvellement implantés dans ces territoires, et pouvaient être issus d'ethnies autres que les Sumériens ou les Akkadiens. Les souverains ont parfois essayé de se les attacher par une politique d'alliances matrimoniales. Le hazannum (traduit couramment par « maire ») représente quant à lui le pouvoir central au niveau local.

Pour diriger l'État, le roi dispose d'abord de ses propres terres. Mais celles-ci sont insuffisantes pour permettre à l'État de subsister. Il perçoit donc des impôts (en fait des redevances sur les produits agricoles ou manufacturés), payés principalement par les temples, mais aussi par les particuliers, ainsi que des tributs livrés par les pays vaincus.

Il existe aussi un système de prélèvement spécifique à l'Empire d'Ur, appelé BALA (« cycle » ou « rotation »), documenté par les archives exhumées à Drehem, l’antique Puzrish-Dagan[9]. Chacune des provinces du KALAM (le « Pays », c'est-à-dire le cœur du royaume) est chargée de payer à tour de rôle un tribut dont le montant est négocié par avance avec des représentants du pouvoir central, en fonction des capacités de la région. Il s'agissait le plus souvent d'animaux, mais aussi de productions dont la province dispose abondamment (céréales, bois). Il semble que ces prélèvements pouvaient ensuite être stockés dans des centres de redistribution, dont au moins Puzrish-Dagan, près de Nippur, qui aurait été spécialisé dans l'élevage si on en juge par la documentation qui provient de ce site. Mais il se peut que le tribut soit dirigé directement vers une autre province ayant des besoins spécifiques, ou tout simplement être conservé et utilisé dans la province même. Ce système original mais qui reste assez flou est en fait limité dans le temps, puisqu'il n'a été en place que sous le règne de Shulgi et au début de celui d'Ibbi-Sîn.

Les provinces limitrophes (celles qui n'appartiennent pas au « Pays », situées essentiellement dans le Zagros, jusqu'à Suse au sud et Assur au nord, devaient s'acquitter du GUN.MADA (« impôt sur la région »), un tribut annuel payé par les colonies militaires qui y sont implantées[10].

Société

La société de l'Empire d'Ur est divisée comme toute société de l’histoire mésopotamienne entre libres et non libres. Les archives administratives ainsi que le Code d'Ur-Nammu fournissent des renseignements sur ces catégories. Néanmoins, on discute encore de la nature des relations sociales et il reste difficile d’en dresser un tableau d’ensemble sûr.

Les libres sont constitués du haut de l'échelle sociale, c'est-à-dire les membres de l'administration de l'État, une minorité qui vit dans l'aisance, et surtout d'une majorité de gens vivant dans des conditions moins enviables, les classes laborieuses. Ceux que l’on connaît par les textes travaillent pour les palais et les temples, et sont groupés en unités de production. Ils ont soit un métier dans lequel ils sont spécialisés, soit ils peuvent être employés à des tâches différentes selon les besoins (moissons, récoltes, constructions, etc.). Il existait aussi une classe particulière, les EREN (« troupe »), dont la première fonction était d'être des soldats, mais qui pouvaient être mobilisés pour des travaux divers si besoin est.

Les esclaves (ÌR) étaient principalement des prisonniers de guerre, mais aussi quelquefois des personnes ayant perdu leur liberté du fait de problèmes économiques (dettes, ventes d'enfants par les parents), ou encore par des décisions juridiques. Les esclaves étaient intégrés dans les troupes d'EREN, ou dans les unités de production des palais et des temples. L'esclavage domestique est limité aux familles les plus riches. Les libres des classes laborieuses n'avaient pas une meilleure situation que les non-libres, qui devaient avoir des conditions de vie et de travail similaires, et qui disposaient de nombreux droits, notamment celui de propriété, et de se marier. La différence vient du fait que l'esclave appartient à son maître, dont l'attitude définira le degré de liberté de celui-ci. L'esclave pouvait être affranchi.

Économie

Bilan annuel d'une exploitation agricole de l'État d'Ur III, c. 2040.

L'économie est dirigée par les grands organismes, le temple et le palais. L'administration des temples est à la charge du ŠABRA (« préfet »), qui est à la tête d'une administration parallèle à celle des ministres du culte. Les souverains d'Ur ont imposé leur autorité sur les temples, qui servent l'État selon ses besoins, par l’intermédiaire des gouverneurs provinciaux. Le secteur privé est inconnu, faute de sources ; son rôle devait être secondaire à côté de celui des grands organismes.

L’administration des grands organismes fonctionne avant tout autour d’une masse de dépendants travaillant à plein temps directement pour le compte de l’institution, et payés en rations d’entretien, en grain, huile et laine[11]. D’autres travailleurs payés aussi en rations peuvent être engagés pour une durée temporaire. Les personnes chargées de surveiller les travailleurs leurs fixent des objectifs l’avance qu’ils doivent remplir. Une administration tatillonne surveille l’exécution de ces tâches, et les mouvements des produits finis et non finis. Il semble que bien souvent elle demande à ses dépendants de produire plus qu’ils ne peuvent[12]. Malgré tout, la gestion des grands organismes reste basée avant tout sur la cellule familiale, et ce à tous les niveaux de l’économie (par exemple avec la famille d'Ur-Meme dans la gestion du temple d’Inanna à Nippur[13], ou chez les forestiers d’Umma[14], etc.), où on travaille en famille, et on se succède de père en fils.

Agriculture

Les structures agraires sont bien connues pour les grands temples de Lagash et d’Umma qui ont livré de nombreuses tablettes admnistratives[15]. Des terres sont donnés en fermage à des exploitants (le GANA.URU.LA, « champ affermé »). L'administration du temple dispose de la « propriété du seigneur » (GANA.NI.EN.NA), exploitée en régie directe par des ENGAR, qui dirigent une équipe de laboureurs payés en rations d’entretien avec leurs bêtes de labours, et destinée à nourrir le personnel du temple et à servir pour le culte quotidien du dieu, ainsi que des offrandes redistribuées entre les prêtres. Une autre partie du domaine est constituée par les « champs de subsistance » (GANA.ŠUKURA), concédés à des membres de l'administration du temple en guise de rétribution. Le roi concède de son côté des terres de son domaine aux dignitaires de son royaume, en échange de leurs services.

Grâce à l’utilisation de l’irrigation, les terres de basse Mésopotamie permettent d’atteindre des rendements céréaliers moyens estimés entre 10/1 et 15/1, mais qui pouvaient dépasser les 20/1 sur les meilleures terres[16]. Cela permettait aux trois familles vivant en moyenne sur une terre de produire de quoi faire vivre au moins sept familles. En temps normal, la production est donc largement suffisante pour subvenir à toute la population, et à nourrir de nombreux non-agriculteurs, et permettre aux notables de disposer de terres pour leur propre compte, éventuellement pour s’enrichir.

Tablette portant le plan d'un terrain en provenance Umma.

La période d'Ur III a livré une abondante documentation cadastrale, consistant en des descriptions de champs, parfois même accompagnées de plans. Ils servaient aux administrateurs des temples à évaluer les capacités de leur domaine. Tous ces documents n'étaient cependant pas des relevés de champs réels, certains ayant une valeur didactique, visant à montrer aux arpenteurs comment bien évaluer la capacité d'un champ. L'étude de ces documents a amené Mario Liverani à proposer une reconstitution des paysages agraires de la basse Mésopotamie fin du IIIe millénaire[17]. Il remarque une opposition nord/sud entre le pays d'Akkad et le pays de Sumer : le premier présenterait un paysage de champs de taille réduite, avec de nombreux villages et hameaux ; le second serait constitué de champs répartis le long des canaux, qu'ils jouxtent sur leur petit côté, s'étendant en longueur perpendiculairement au réseau d'irrigation, et l'habitat est constitué surtout de villes et gros bourgs.

L’élevage était une activité très importante, qui a laissé beaucoup de documentation écrite[18]. Les archives de Puzrish-Dagan relatives au BALA montrent que les bêtes sorties des élevages des grands organismes pouvaient transiter à travers tout le royaume. Les entrées et sorties des bêtes des troupeaux étaient comptabilisées scrupuleusement, ainsi que les éventuels accidents pouvant entraîner la mort des animaux. Des personnes étaient chargées de l’engraissement des jeunes bêtes, et des pasteurs s’occupaient des troupeaux.

L'artisanat

L'artisanat est surtout le fait des grands organismes, et c'est en tout cas par leurs archives qu'il nous est connu pour cette période (essentiellement celles des temples d'Umma et de Girsu). Les simples artisans, qu'ils soient métallurgistes, charpentiers, tanneurs, etc. travaillent en petites équipes, surveillées par des contremaîtres[19]. Toutefois, les situations varient, et certains travaillent dans de meilleures conditions que d'autres.

L'« industrie » textile présente les cas les plus remarquables par leur échelle (mais dont la place dans l'économie ne doit pas être surévaluée)[20]. Certaines unités de production étaient très importantes : un centre de tissage de la province de Lagash employaient plus de 5 000 ouvrières dans 26 ateliers, où elles étaient soumises à une administration tatillonne qui surveillait le travail effectué, comptabilisait les entrées et sorties de produits, se chargeait des rémunérations en rations d'entretien.

Le commerce

Poids tel que ceux que l'on utilisait pour faciliter l'évaluation des marchandises, XXIIe siècle

Le commerce est dirigé par les palais et les temples. Ils emploient des marchands (DAMGAR), qui avaient un rôle d'intermédiaire. La possibilité que les marchands de l'époque aient exercé des activités à leur propre compte reste encore sujet à débat, en l'absence de sources mentionnant de façon claire des opérations commerciales ou financières privées[21].

L'organisme commanditaire finance l'expédition, avec des produits devant être vendus (textiles et alimentaires), et même, fait nouveau, avec du métal (l'argent), qui commence à cette époque à prendre de l'importance. Mais l'étalon des échanges reste surtout le grain d'orge, l'emploi de l'argent étant surtout limité aux grands organismes, du fait que sa circulation était soumise au contrôle de l'État.

Ur est une ville qui s'est grandement enrichie par le commerce international, grâce notamment au commerce maritime en direction du Golfe, facilité par la proximité de la mer aux hautes époques[22]. Ceci explique la présence de deux ports de commerce dans la cité.

La « renaissance sumérienne »

La période néo-sumérienne (qui inclut, en plus de la Troisième dynastie d'Ur, la Seconde dynastie de Lagash, représentée avant tout par le règne de Gudea) a été caractérisée comme une période de « renaissance sumérienne ». Cette expression peut apparaitre comme étant impropre[23], notamment parce qu'il manque un déclin sumérien précédant une renaissance, la période de l'Empire d'Akkad marquant simplement un retrait politique de l'élément sumérien. Il n'empêche que l'époque néo-sumérienne connaît une floraison culturelle importante, tant du point de vue artistique que littéraire.

Religion

Le panthéon d'Ur III est celui de la Mésopotamie du sud de la fin du IIIe millénaire. À la tête vient Enlil, le roi des dieux, pourvoyeur de la royauté depuis sa cité, Nippur, qui a un caractère sacré. Viennent ensuite Enki, Anu, Utu, Ninlil, Inanna, et le dieu-lune Nanna, divinité tutélaire d'Ur. Certaines divinités d’origine hourrite sont « importées » en pays sumérien où elles reçoivent un culte[24].

Les rois d'Ur se divinisent à partir de Shulgi, en suivant en cela la tradition instaurée par Naram-Sin d'Akkad, qui leur a probablement servi de référence. Des hymnes sont écrits en leur honneur, on leur élève des temples, comme celui de Shu-Sîn à Eshnunna, et des fêtes religieuses se déroulent en leur honneur.

La littérature et les constructions religieuses de cette période sont très abondantes, toutes patronnées par les rois qui jouaient le rôle d’intermédiaires privilégiés entre le monde humain et le monde divin. Plusieurs de leurs filles et sœurs deviennent grandes prêtresses d'importants sanctuaires de Sumer (Ur, Sippar). Ils participaient avec leur famille aux principales fêtes religieuses (EZEN) des grandes cités du royaume, alors qu’au niveau provincial les gouverneurs se chargeaient de cette tâche[25]. La plus fameuse des cérémonies religieuses à laquelle prend part le roi est celle du « Mariage sacré », qui voit le souverain se rendre à Uruk pour jouer le rôle d’époux de la déesse Inanna, Dumuzi[26].

Littérature

La période d'Ur III voit la mise par écrit de nombreux textes littéraires écrits en sumérien, qui reste la langue littéraire dominante, même s'il est en déclin en tant que langue vernaculaire. C'est de cette période que date la mise par écrit de nombreux mythes sumérien sous la forme qui nous sont parvenus, même si des versions antérieures ont probablement existé. Cependant, les versions que l'on connaît datent surtout du XVIIIe siècle, bien après la chute du royaume d'Ur III, et proviennent en majorité du site de Nippur.

On peut citer plusieurs mythes constituant les piliers de la littérature mythologique de cette période : le Déluge sumérien, la descente d'Inanna aux Enfers, le cycle des rois de la Première dynastie d'Uruk, Enmerkar, Lugalbanda et Gilgamesh, dont une version de la célèbre épopée a peut-être déjà été mise par écrit à cette période. Ce roi est en tout cas un modèle pour les rois d'Ur, qui se rattachent à ses parents Ninsun et Lugalbanda.

La littérature religieuse est également florissante : hymnes, prières, et textes religieux, notamment autour du rituel du Mariage sacré. De nombreux hymnes sont consacrés au roi Shulgi, qui a été divinisé et a constitué un modèle pour la postérité[27]. Mais tous les rois d'Ur III ont fait l'objet de rédaction d'hymnes[28].

On dispose également de nombreuses inscriptions et textes royaux, avant tout des inscriptions de fondations, mais aussi d'autres textes plus développés comme le Code d'Ur-Nammu [29], le plus ancien code de loi mésopotamien connu, qui fournit de précieux détails historiques. Du point de vue de l'historiographie, une version de la Liste royale sumérienne existe déjà à cette période[30].

Art

Empreinte de sceau-cylindre représentant une scène d'hommage à une divinité, règne d'Ur-Nammu.

La période de la Troisième dynastie d'Ur est assez peu marquante sur le plan artistique. Peu d'œuvre de premier plan nous sont parvenues de cette époque. L'art reste fortement inspiré par la tradition sumérienne ancienne.

On connaît quelques stèles représentant les souverains d'Ur III. Ur-Nammu est supposé figurer sur deux stèles, une retrouvée à Ur présentant un souverain auquel il est souvent identifié en train de rendre hommage à Nanna, commémorant la construction du temple dédié à cette divinité[31], et une autre, retrouvée à Suse (où elle a été amenée en butin) le représentant là aussi dans un contexte cultuel.

On dispose aussi de statues datées de la période néo-sumérienne, sans doute de la Troisième dynastie d'Ur. Une statue en diorite, elle aussi retrouvée à Suse et originaire d'Eshnunna, représente un roi babru assis sur un trône. Le style des statues de cette époque est très proche de celui de celles retrouvées à Girsu datant du règne de Gudea, qui précède ou est contemporain du début de la domination des rois d'Ur.

La glyptique de l'époque d'Ur III porte de nombreuses représentations des souverains, souvent dans des contextes cultuels. Les thèmes gravés sur les sceaux-cylindres, très répétitifs, sont généralement religieux, avec des humains rendant hommage à des divinités.

Architecture

Ruines de la ziggurat d'Ur

Les rois d'Ur III ont été de grands bâtisseurs. Leur capitale d'origine a été au centre de leurs attentions, mais ils n'en oublièrent pas pour autant les autres grandes villes de Sumer, que ce soit Nippur (qui fut souvent leur lieu de résidence), Uruk, Eridu, etc. Les constructions restent dans le cadre de la tradition mésopotamienne : murailles, palais, temples. La nouveauté est l'apparition des premières grandes ziggurats connues, construites par Ur-Nammu et Shulgi dans les principales villes religieuses de basse Mésopotamie, à savoir Ur, Uruk, Nippur, Eridu et peut-être Larsa[32]. Ces monuments, dont la mise au point a dû nécessiter des moyens techniques et humains supérieurs à ceux employés pour les constructions des périodes précédentes, traduisent bien les nouvelles possibilités dont disposent les rois d'Ur III, notamment grâce à leur appareil administratif.

C'est Ur qui bénéficia le plus des attentions des rois de cette dynastie. Le monument le plus impressionnant bâti à cette époque est la ziggurat É.TEMEN.NI.GUR (« Maison au fondement imposant »), qui a une base de 62,50 x 43 mètres[33]. Le complexe sacré de la cité était nommé É.KIŠ.NU.GAL (« Maison de la grande lumière »), dédié au Dieu-Lune Nanna est en fait rebâti dans son ensemble. Les autres bâtiments construits dans le quartier central d'Ur sont le Giparum, résidence de la grande prêtresse de Nanna et temple de la déesse Ningal, le GA.NUN.MAH (« Maison du très-haut prince »), peut-être un entrepôt, et l'É.HUR.SAG (« Maison-montagne »), peut-être au palais royal. Plus au sud se trouvaient les mausolées de Shulgi et Amar-Sîn.

On doit à Shulgi plusieurs constructions remarquables. D'abord une ville, Puzrish-Dagan, peut-être destinée à être sa capitale, en tout cas connue pour sa très abondante documentation, concernant surtout des entrées et des sorties de bétail. Elle n'a jamais fait l'objet de fouilles régulières. Ensuite une grande muraille, située entre l'Euphrate et la basse Diyala, nommée BÀD.IGI.HUR.SAG.GÁ, « muraille qui fait face à la montagne ». Elle était destinée à juguler les incursions des nomades MAR.TU en basse Mésopotamie. Son fils Shu-Sîn renforça cette construction.

Chute du royaume

Tablette portant le texte de la Lamentation sur la destruction d'Ur, Musée du Louvre.

Ibbi-Sîn monte sur le trône en 2028 av. J.-C., et entreprend les premières années de son règne des expéditions contre Simmurum au nord, et contre Suse et Anshan à l'est en Élam. Mais ce ne sont que des victoires inutiles contre des adversaires qui ne sont pas les plus dangereux. En effet, les Amorrites pénètrent de plus en plus profondément vers le cœur du pays de Sumer, et affaiblissent le pouvoir d'Ur. Ibbi-Sîn perd rapidement sa souveraineté sur plusieurs territoires : Eshnunna au nord, puis Suse et Der à l'est, ainsi que Umma et Lagash, dans le pays de Sumer même. Le royaume connaît alors la disette et l'inflation, causées par la perte de ces riches terres, la perturbation du commerce et les ravages causés par les Amorrites. En 2017 av. J.-C., une incursion de ceux-ci cause la famine à Ur. Ibbi-Sîn envoie alors Ishbi-Erra, un de ses fidèles, à la recherche de grain à Isin. Profitant de la présence de nomade qui limite les possibilités d'intervention armée du roi d'Ur, ce dernier fait sécession. Il restaure l'ordre dans ses territoires, et s'empare de Nippur, la cité sainte, et devient ainsi le souverain légitime du pays, choisi par Enlil le roi des Dieux.

Ibbi-Sîn est alors considérablement affaibli, mais il conserve son autorité sur certains territoires autour de sa capitale. Mais Ishbi-Erra, s'il ne peut s'emparer d'Ur, est toutefois à la tête d'un royaume plus prospère qu'il peut mieux défendre. Il réussit ainsi à se repousser des incursions amorrites. En 2007 av. J.-C., le roi Kindattu de Simashki dirige une armée composée d'Élamites et de soldats des pays de Subartu (le nord de la Mésopotamie) vers le pays de Sumer, qu'ils ravagent. Mais ils sont repoussés par Ishbi-Erra. En 2004 av. J.-C., une nouvelle armée revient dans la région. Elle s'attaque cette fois-ci au plus faible, c'est-à-dire Ibbi-Sîn. Ur finit par tomber, et son roi est emmené captif vers l'Élam où il finit ses jours. C'en est fini de la Troisième dynastie d'Ur.

Le royaume d'Ur III a posé les bases des grands royaumes qui lui succèdent. Tandis que les Sumériens ont disparu en tant que peuple, une nouvelle ère s'ouvre dans l'histoire mésopotamienne, la période paléo-babylonienne ou amorrite. Les premiers rois amorrites (surtout Isin et Larsa) assument l'héritage d'Ur III : leur titulature impériale reprend celle des rois d'Ur, ils continuent un temps à se faire diviniser, et patronnent un art et une littérature dans la continuité de celle de la période néo-sumérienne. Sous les rois d'Isin sont rédigés des textes de « lamentations » commémorant la chute du royaume d'Ur et de ses grandes villes (Ur, Uruk, Nippur et Eridu)[34], qui ont en fait pour but de légitimer la domination des nouveaux maîtres du sud mésopotamien. Des hymnes et récits relatifs aux rois d'Ur III, surtout Ur-Nammu et Shulgi, sont encore rédigés ou recopiés, perpétuant le souvenir de leurs brillants règnes.

Notes

  1. B. Lafont, « Ur-Nammu », dans F. Joannès (dir.), Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne, 2001, p. 885-887
  2. F. Joannès et B. Lafont, « Šulgi », dans F. Joannès (dir.), op. cit., p. 822-824
  3. (en) R. McC. Adams, « An Interdisciplinary Overview of a Mesopotamian City and its Hinterlands », dans Cuneiform Digital Library Journal 2008:1
  4. M. Sigrist, Drehem, Bethesda, 1992
  5. (en) R. Zettler, The Ur III Temple of Inanna at Nippur, The Operation and Organization of Urban Religious Institutions in Mesopotamia in the Late Third Millennium B.C., Berlin, 1992
  6. (en) M. Widell, The Administrative and Economic Ur III Texts from the City of Ur, Copenhague, 2004
  7. (en) A. Goetze. « Šakkanakkus of the Ur III Empire », dans JCS 17, 1963, p. 1-31
  8. Dans le cas d’Umma, (en) J. Dahl, The ruling family of Ur III Umma: A Prosopographical Analysis of an Elite Family in Southern Iraq 4000 Years Ago, Leyde, 2007 [1]
  9. (en) W. W. Hallo, « A Sumerian Amphictyony », dans JCS 14, 1960, p. 88-114 ; (en) P. Steinkeller. « The Administrative and Economic Organization of the Ur III State: The Core and the Periphery », dans McGuire Gibson et R. D. Biggs (dir.), The Organization of Power: Aspects of Bureaucracy in the ancient Near East, Chicago, 1987, p. 19-41 ; M. Sigrist, Drehem, Bethesda, 1992 ; (en) T. Sharlach, Provincial Taxation and the Ur III State, Leyde, 2004
  10. (en), P. Steinkeller, op. cit.
  11. Sur le système des rations, voir l’étude (en) I. Gelb, « The Ancient Mesopotamian Ration System », dans JNES 24, 1965, p. 230-243
  12. (en) R. Englund, « Hard work - Where will it get you? Labor management in Ur III Mesopotamia », dans JNES 50/4, 1991, p. 255-280
  13. (en) R. Zettler, The Ur III Temple of Inanna at Nippur, The Operation and Organization of Urban Religious Institutions in Mesopotamia in the Late Third Millennium B.C., Berlin, 1992
  14. (en) P. Steinkeller. « The Foresters of Umma: Toward a Definition of Ur III Labor », dans AOS 68, 1987, p. 73-115
  15. La bibliographie sur l’agriculture au temps de la dynastie d’Ur III est particulièrement fournie. Les textes issus des domaines des temples de Lagash ont été étudiés par (en) K. Maekawa, « The Agricultural Texts of Ur III Lagash of the British Museum », I dans ASJ 3, 1981, p. 37-61, II dans ASJ 4, 1982, p. 85-127, III dans ASJ 8, 1986, p. 85-120, etc. Voir aussi (en) K. Maekawa, « Collective Labor System in Girsu-Lagash: The Pre-Sargonic and Ur III Periods », dans AOS 68, 1987, p. 49-71, (en) id. « The "Temples" and "Temple Personnel" of Ur III Girsu-Lagash », dans K. Watanabe (dir.), Priest and Officials in the Ancient Near East, Heidelberg, 1999, p. 61-101. Sur Umma : (en) G. van Driel, « The Size of Institutional Umma », dans AfO 46-47, 1999-2000, p. 80-91 et (en) J. Dahl, « Land Allotments During the Third Dynasty of Ur, Some Observations », dans AOF 29/2, 2002, p. 330-338
  16. (en) G. van Driel, op. cit. ; (it) M. Liverani, « Il rendimiento dei cereali durante la III dinastia di Ur : Contributo ad un approccio realistico », dans Origini 15, 1990-1991, p. 359-368
  17. (en) M. Liverani, « The Shape of Neo-Sumerian Fields », dans Bulletin of Sumerian Agriculture 5, 1990, p. 147-186 ; (en) id., « Reconstructing the Rural Landscape of the Ancient Near East », dans JESHO 39, 1996, p. 1-49
  18. (en) M. Stepien, Animal Husbandry in the Ancient Neat East: A Prosopographic Study of Third-Millenium Umma, Bethesda, 1996
  19. (de) H. Neumann, Handwerk in Mesopotamien, Untersuchungen zu seiner Organisation in der Zeit der III. Dynastie von Ur, Berlin, 1987; (en) H. Waetzoldt, « Compensation of Craft Workers and Officials in the Ur III Period », dans AOS 68 , 1987, p. 117-141. H. Limet, Le Travail du métal au pays de Sumer au temps de la IIIe dynastie d'Ur, Paris, 1960. Pour des études sur des métiers artisanaux secondaires dans la documentation disponible, voir par exemple M. Sigrist, « Le travail des cuirs et des peaux à Umma sous la dynastie d’Ur III », dans JCS 33, 1981, p. 141-190 et (en), P. Steinkeller, « The Organization of Crafts in the Third Millenium Babylonia: the Case of Potters », dans AOF 23, 1996, p. 232-253
  20. (de) H. Waetzoldt, Untersuchungen zur neusumerischen Textilindustrie, Rome, 1972 ; (en) K. Maekawa, « Female Weavers and Their Children in Lagash, Pre-sargonic and Ur III », dans ASJ 2, 1980, p. 81-125
  21. De l’abondante bibliographie sur ce point, on peut relever, entre autres : (en) D. C. Snell, Ledgers and prices: Early Mesopotamian merchant accounts, New Haven, 1982 ; (en) M. van de Mieroop, « Turam-ili: An Ur III merchant », dans JCS 38, 1986, p. 1-80 ; (en) S. J. Garfinkel, « SI.A-a and his family: The archive of a 21st century (BC) entrepreneur », dans ZA 93, 2003, p. 161-198; (en) G. van Driel, Elusive Silver: In Search of a Role for a Market in an Agrarian Environment, Leyde, 2002
  22. (en) A. L. Oppenheim, « The Seafaring Merchants of Ur », dans JAOS 74/1, 1954, p. 6-17
  23. (de) A. Becker, « Neusumerische Renaissance ? », dans Baghdader Mitteilungen 16, 1985, p. 229-316
  24. (en) T. Sharlach, « Foreign Influences on the Religion of the Ur III Court », dans SCCNH 12, 2002, p. 91-114
  25. Sur les fêtes religieuses de la période d’Ur III, (de) W. Sallaberger, Der kultische Kalender der Ur III-Zeit, Berlin-New York, 1993
  26. S. N. Kramer, Le Mariage sacré, Paris, 1983
  27. (en) J. Klein, Three Šulgi Hymns, Sumerian Royal Hymns Glorifying King Šulgi of Ur, Ramat-Gan, 1981
  28. (en) Traductions sur le site de l'ETCSL
  29. (de) C. Wilcke, « Der Kodex Urnamma (CU): Versuch einer Rekonstruktion », dans T. Abusch (dir.), Riches Hidden in Secret Places, Ancient Near Eastern Studies in Memory of Thorkild Jacobsen, Winona Lake, 2002, p. ; (en) M. T. Roth. Law Collections from Mesopotamia and Asia Minor, Atlanta, 1995
  30. (en) P. Steinkeller, « An Ur III manuscript of the sumerian king list », dans W. Sallaberger, K. Volk et A. Zgoll (dir.), Literatur, Politik und Recht in Mesopotamien, Festschrift für Claus Wilcke, Wiesbaden, 2003
  31. (en) J. Voris Canby, The “Ur-Nammu” Stela, Philadelphie, 2001
  32. M. Sauvage, « La construction des ziggurats sous la troisième dynastie d'Ur », dans Iraq 60, 1998, p. 45-63
  33. (en) L. Woolley, The Ziggurat and Its Surroundings, Ur Excavations V, Londres et Philadelphie, 1939
  34. (en) Traductions sur le site de l'ETCSL

Liens internes

Bibliographie générale

  • (en) D. Frayne, The Royal inscriptions of Mesopotamia, Early periods, vol. 3/2, Ur III period (2112-2004 BC), Toronto, 1993 ;
  • (de) W. Sallaberger et A. Westhenholz, Mesopotamien, Akkade-Zeit und Ur III-Zeit, OBO 160/3, 1999 ;
  • F. Joannès (dir.), Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne, Paris, 2001 (ISBN 2221092074).
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