Ursus maritimus

Ursus maritimus

Ours blanc

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Ours blanc
 Ursus maritimus
Ursus maritimus
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Mammalia
Ordre Carnivora
Famille Ursidae
Sous-famille Ursinae
Genre Ursus
Nom binominal
Ursus maritimus
Phipps, 1774
Répartition géographique
ZL-Ursus-maritimus.png
Statut de conservation IUCN :

VU A3c : Vulnérable
Schéma montrant le risque d'extinction sur le classement de l'IUCN.

Statut CITES : Cites II.svg Annexe II ,
Révision du 04/02/77
Synonymes
  • Ursus eogroenlandicus
  • Ursus groenlandicus
  • Ursus jenaensis
  • Ursus labradorensis
  • Ursus marinus
  • Ursus polaris
  • Ursus spitzbergensis
  • Ursus ungavensis
  • Thalarctos maritimus
 L'ours blanc est un très bon nageur (Aquarium du Québec)

L'ours blanc est un très bon nageur
(Aquarium du Québec)

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L'ours blanc ou ours polaire (Ursus maritimus) est un grand mammifère originaire des régions arctiques. C'est d'ailleurs le plus grand des carnivores terrestres[1] et il figure au sommet de sa pyramide alimentaire.

Parfaitement adapté à son habitat, il possède une épaisse couche de graisse ainsi qu'une fourrure qui l'isolent du froid, la couleur blanche de son pelage lui assure un camouflage idéal sur la banquise et sa peau noire lui permet de mieux conserver sa chaleur corporelle. Pourvu d'une courte queue et de petites oreilles[2], l'ours possède une tête relativement petite et fuselée ainsi qu'un corps allongé : il s'est adapté à la natation.

L'ours blanc est un mammifère marin semi-aquatique[3], dont la survie dépend essentiellement de la banquise et de la productivité marine. Il chasse aussi bien sur terre que dans l'eau.

Sommaire

Aspect physique

L'ours blanc possède la morphologie d'un ours typique : un corps imposant, une fourrure abondante, une grande tête rectangulaire, de petites oreilles arrondies, une courte queue et des pattes puissantes et épaisses. Ses yeux, son museau, ses lèvres et ses coussinets sont noirs. Sa principale particularité est d'être le seul ours à manteau blanc.

Par rapport à l'ours brun, l'ours polaire a un corps plus long, tout comme son cou et son crâne, mais des oreilles plus petites[4]. Le profil de l'ours blanc est également différent, avec un museau plus proéminent[4].

Taille et poids

L'ours blanc est – avec l'ours kodiak – le plus grand carnivore terrestre vivant[4]. Les mâles adultes pèsent généralement entre 400 et 600 kg mais peuvent parfois atteindre les 800 kg pour une taille de 2 à 3 mètres de long[5]. L'ours polaire présente un dimorphisme sexuel important : généralement deux fois plus petites que les mâles, les femelles pèsent de 200 à 350 kg et mesurent de 1,8 à 2 mètres[5]. À la naissance, les oursons ne pèsent que 600 à 700 grammes[6]. Le record de poids pour un ours blanc est actuellement de 1 102 kg[7].

L'ours blanc a des prises de poids assez spectaculaires. Par exemple, au Canada, un ours blanc femelle a pris plus de 400 kilos en neuf mois. En novembre, elle pesait 92 kg, mais au mois d'août, elle a été pesée à 505 kg. Ceci s'explique par la graisse des phoques qui sont mangés au printemps[7].

Des données récentes suggèrent que le poids des ours polaires décline. Ces données peuvent être prises comme une indication des pressions qui pèsent sur eux. Une étude de 2004 de la National Geographic Society a montré que le poids des ours blancs, en moyenne, était 50 % inférieur à leur poids dans les années 1970[8]. Pour exemple, en 2007, les femelles de la baie d'Hudson avaient un poids moyen de seulement 230 kg, contre 300 kg dans les années 1980[9].

Leur poids ne les empêche pas d'être très véloces sur la terre ferme. Ils peuvent sans problème être plus rapides qu'un homme à la course.

Peau et fourrure

L'ours blanc est immédiatement reconnaissable à sa fourrure blanche qui lui permet de se camoufler dans le paysage arctique. En réalité, les poils ne sont pas pigmentés en blanc : ils sont non pigmentés, donc incolores, translucides et creux, c'est la réflexion de la lumière visible sur la surface interne de ces poils creux qui les fait apparaître blancs[10]. À la différence d'autres mammifères arctiques (tels que le renard arctique), il ne change jamais ce pelage pour une couleur plus foncée en été. Sous son pelage blanc, l'ours polaire a une peau complètement noire ce qui lui permet d'absorber l'énergie lumineuse de façon optimale[11].

Une caractéristique intéressante de sa fourrure est qu'elle absorbe les rayons violets et ultraviolets, c'est pourquoi elle a souvent des reflets jaunâtres. Certains zoologistes ont émis l'hypothèse que les poils transparents de l'ours polaire seraient des sortes de fibres optiques captant et conduisant la lumière vers la peau noire de l'ours pour l'aider à rester au chaud, mais cela est contredit par des études plus récentes[12],[13]. En fait, les poils ne laissent passer que 1/1000e de la lumière reçue, ce qui serait dû aux protéines de kératine composant les poils et qui ont la propriété d'absorber les ultraviolets[13].

L'ours blanc renouvelle sa fourrure de mai à août[14]. La fourrure est habituellement de 5 à 15 centimètres sur la majeure partie du corps[15]. Cependant, sur les pattes antérieures, les mâles ont des poils plus longs qui grandissent en longueur jusqu'à l'âge de 14 ans. On suppose que cela est une forme d'attrait pour les femelles, à la manière de la crinière du lion[16].

L'ours blanc est extrêmement bien isolé ; au point qu'il souffre de la chaleur dès 10 °C.

Évolution

Spéciation

Les ratons-laveurs et les ours ont divergé il y a environ 30 Ma. L'ours à lunettes s'est séparé des autres ours il y a environ 13 Ma. Les 6 espèces distinctes d'ours sont apparues il y a environ 6 millions d'années. Les témoignages fossiles et l'analyse de leur ADN ont permis de montrer que l'ours blanc et l'ours brun ont divergé il y a environ 200 000 ans.[réf. souhaitée]

Les ours blancs ont cependant la possibilité de produire une descendance fertile en s'accouplant avec des ours bruns[17], suggérant qu'ils ont un ancêtre commun proche[18]. Ce qui, selon les définitions classiques d'une espèce (la capacité à avoir une descendance normalement fertile[19]), devrait faire classer les ours blancs et les ours bruns au sein de la même espèce.

Dans un article largement cité de 1996, une comparaison de l’ADN de différents ours bruns des îles Admiralty, Baranof, et Chichagof de l’Alaska montre d'ailleurs que ces groupes d'ours partagent un ancêtre commun plus récent avec les ours blancs qu’avec les autres populations d’ours bruns du monde[20]. Du point de vue de l'ascendance, définir l'ensemble des ours bruns comme un groupe génétique (un taxon monophylétique) séparé des ours blancs ne semble donc pas pertinent.

Autre indice de proximité entre ours blancs et ours bruns, on peut noter que les ours blancs possèdent encore la substance HIT (« Hibernation Induction Trigger », qui aide à l'hibernation) dans leur sang, mais sans l’utiliser comme le fait l’ours brun. Ils peuvent cependant et occasionnellement entrer en état de somnolence (pour les femelles en gestation en particulier), même si la température de leur corps ne diminue pas pendant cette période comme cela pourrait être le cas pour des mammifères hibernants caractéristiques[21].

Bien que la définition traditionnelle de l'ours blanc comme espèce séparée de l'ours brun apparaisse comme contestable selon les critères taxinomiques traditionnels, aucune des deux espèces ne peut survivre dans la niche écologique de l’autre. C’est pourquoi, en plus d'une morphologie, d'un comportement social, d'une alimentation et de caractères phénotypiques assez différents, les deux espèces restent aujourd'hui classées comme différentes.
Ce serait l'indication d'une spéciation en cours, assez avancée.

Sous-espèces et sous-populations

Ours blanc sur un banc de glace de Wager Bay (Parc national d'Ukkusiksalik, Nunavut, Canada)

On croit généralement qu'il n'existe pas de sous-espèces chez l'ours blanc[22]. En réalité, puisque les croisements entre ours bruns et ours polaires donnent des hybrides fertiles[23], l'ours blanc est quelquefois considéré comme un sous-représentant de l'ours brun. On considère donc qu'il n'existe pas de sous-espèces de l'ours blanc, mais des sous-populations.

Le nombre de sous-populations dépend beaucoup de l'organisme chargé du dénombrement. L'IUCN/SSC PBSG (Polar Bear Specialist Group), un important corps international de recherche et de gestion sur l'ours blanc, reconnait actuellement une vingtaine de sous-populations dans le monde[24]' [25].
Parmi les plus connues on peut noter :

De ces sous-populations, on en compte 13 au Canada, comptant environ 15 000 individus au total[26].

Toutefois, certaines sources distinguent deux sous-espèces : Ursus maritimus maritimus[27] et Ursus maritimus marinus[28].

Les populations d’ours blancs ont augmenté, en passant d’une en 2001 à cinq en 2006. Mais il existe seulement 19 populations d’ours blancs dans le monde, ainsi ce déclin représente plus d’un quart des populations de l’espèce.

Le déclin des populations d’ours blancs indique que l’Arctique entier est soumis à un immense stress dû au changement climatique. Le réchauffement de l’Arctique (Il serait deux fois plus important que le reste du monde. La banquise devrait selon toute vraisemblance, disparaitre (du moins en été) avant la fin du 21e siècle !) met de fait, les ours blancs face à de sérieux problèmes...[réf. souhaitée] Ils dépendent avant tout de la banquise pour vivre, chasser et se reproduire[29]' [30].

Selon un rapport nouvellement publié par le groupe spécialiste des ours blancs de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), les deux sous-populations les mieux étudiées d’ours blancs dans le monde, la population de l’ouest de la Baie d'Hudson au Canada et la population du sud de la Mer de Beaufort (USA/Canada), ont connu un déclin respectivement de 22 % et 17 % pendant les deux dernières décennies. Les trois autres populations en déclin sont celles de la Baie de Baffin et du Bassin de Kane – partagé entre le Groenland et le Canada – et de la Baie de Norvège au Canada.

La population des ours polaires est estimée dans les années 2000 entre 16 000 et 35 000 individus dont 60 % vivraient au Canada et 25 % en Alaska[31] (États-Unis).

Répartition géographique et habitat

Ours blanc avec ses petits.

L'ours polaire est une espèce vivant au niveau du pôle nord, au bord de l'océan Arctique, dont l'habitat se limite quasiment à la banquise. Le point le plus méridional de leur habitat se situe dans la baie James au Canada. Bien que les effectifs décroissent au nord de 88° de latitude, on peut en rencontrer dans tout l'Arctique.

Les populations les plus nombreuses se trouvent :

L'étendue de leur territoire est limitée par la disponibilité de bancs de glace flottant sur la mer. Ils les utilisent comme plate-forme de chasse au phoque, leur nourriture principale. Elles leur sont tout aussi utiles, en dehors de cela, comme plate-forme de repos. La destruction de leur habitat sur la banquise arctique menace la survie même de l'espèce. L'ours blanc pourrait hélas s'éteindre avant la fin du XXIe siècle... Des signes avant-coureurs ont été observés aux extrémités sud-ouest de son territoire.

Mode de vie

Comportement

Les ours blancs sont des animaux solitaires.

Les ours blancs sont d'excellents nageurs grâce à leur couche de graisse. Ils peuvent être vus en pleine mer à des centaines de mètres de toute terre. Ils nagent en utilisant leurs pattes avant pour se propulser et leurs pattes arrières comme gouvernail.

L'ours blanc est si bien isolé qu'il lui arrive de souffrir de la chaleur. Ainsi, il se prélasse parfois sur la glace pour se refroidir ; sur terre, il peut creuser à la recherche de la couche de permafrost plus froide sous le sol.

Régime alimentaire

Dans la famille des ours, l'ours blanc est le membre au régime le plus carnivore, puisqu'il se nourrit principalement de phoques.

En tant que prédateur carnivore, consommateur de poissons, l'ours blanc ingère de grandes quantités de vitamine A, qui sont stockées dans son foie : dans le passé des explorateurs de l'Arctique ont souvent été empoisonnés en mangeant le foie d'un ours blanc, en raison d'une surdose de vitamine A.

Reproduction

Ourse avec ses oursons.

Les ours blancs femelles ont des petits (rarement plus de 2) tous les 3 ans.[réf. souhaitée] Ils viennent au monde pendant que la mère hiverne dans sa tanière. Ils ne la réveillent pas : ils se contentent de se nourrir du riche lait maternel en tétant pendant plusieurs semaines. La mère ne les emmène hors de la tanière que lorsqu’ils sont âgés de 3 à 4 mois ; c’est à ce moment seulement qu’ils découvrent le monde qui les entoure. Les jeunes restent longtemps auprès de leur maman. C’est elle qui fait toute leur éducation : chasse, choix d’une tanière, etc. Ils ne se séparent définitivement d'elle qu’à l’âge de 3 ans.

Lors de cette période, les petits prennent beaucoup de poids grâce au lait produit par la femelle : il contient 50 % de matières grasses[7].

Hybridation

Grolar au Rothschild Museum, Tring

L'ours polaire peut s'hybrider avec le grizzli. Le résultat de cette hybridation est en anglais appelée grolar ou pizzly (ours polaire se disant polar bear en anglais).

Menaces

Carte de l’US Geological Survey estimant la répartition de l’Ours polaire et la qualité de son habitat pour les quatre premières décades du XXIe siècle. En rouge, les zones où l’habitat se dégrade et en bleu les zones où l’habitat s’améliore.

L'ours blanc fait partie de la liste rouge des espèces menacées de l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Auparavant classé dans la catégorie « risque faible, dépendant des efforts de conservation » selon la liste rouge établie en 1996, l'ours blanc est désormais classé dans la catégorie « vulnérable »[32]. On estime que l'espèce pourrait disparaitre d'ici un siècle à cause d'une réduction de la superficie et de la qualité de son habitat[réf. souhaitée]. L'United States Geological Survey (USGS) a publié[Quand ?] une étude[Laquelle ?] sur les ours polaires : si la fonte de la banquise dans l'océan Arctique se poursuit, leur population mondiale, estimée à 22 000 individus, diminuera des deux tiers d'ici à 2050[réf. nécessaire].

En juin 2008, à la suite d'une proposition de classement du Fish and Wildlife Service effectuée en janvier 2007, les États-Unis ont inscrit l'ours polaire d'Alaska sur la liste nationale des espèces protégées[33].

L'habitat des ours blancs est naturellement limité par l'étendue de la banquise et des plaques de glace dérivantes dont ils se servent comme plate-forme pour la chasse au phoque.

La survie de l'ours polaire est donc menacée par le réchauffement climatique qui restreint leur habitat en faisant fondre la banquise. Les premiers signes d'un déclin ont déjà été observés dans les zones les plus méridionales de leur habitat, comme la baie d'Hudson. Aucune solution alternative telle que l'introduction de l'ours polaire en Antarctique n'est actuellement sérieusement envisagée.

Les découvertes d’ours blancs noyés, de cannibalisme, le nombre en augmentation d’ours « à problèmes » – des ours cherchant de la nourriture près des communautés arctiques – est rapporté de plusieurs régions à la portée des ours. Ces observations sont cohérentes avec les changements prédits causés par le réchauffement du climat[29].

De plus, les matières toxiques répandues dans la mer sont consommées par le phytoplancton puis le zooplancton qui sont à leur tour consommés par les poissons, qui sont eux-mêmes mangés par les phoques, ces derniers étant la proie des ours. C’est ainsi que les ours emmagasinent les poisons qui se sont accumulés dans l’organisme des animaux qui constituent la chaine alimentaire des ours blancs. Par exemple, 200 à 300 tonnes de mercure transitent vers les pôles via les courants marins et les vents. Les populations locales ainsi que l'ours polaire ont des concentrations de ce métal, toxique pour le système nerveux et pouvant causer des anomalies congénitales, plus élevées que la moyenne[34].

On peut citer également l'exploitation du pétrole et du gaz comme menaces pour les populations.

Chasse à l'ours blanc

Chasseur d'ours inuit.

La chasse à l'ours blanc est pratiquée par les Inuits et les chasseurs de trophées.

Les États-Unis ont passé le Marine Mammal Protection Act en 1972 parce que la population de beaucoup d'espèces marines avait décru drastiquement. Ce texte de lois interdit de tuer, de blesser ou même de harceler toutes les espèces marines mammifères, y compris les ours blancs. Elle interdit aussi l'importation de « trophées » d'ours blanc aux États-Unis[35].

L'année suivante, 1973, vit la création de l’International Agreement on the Conservation of Polar Bears (aussi connu sous le nom de l'« Accord d'Oslo »)[36], signé par les 5 nations dont les territoires arctiques sont habités par cette espèce : les États-Unis, le Canada, la Norvège et le Danemark (via le Groenland) et la Russie (à l'époque encore l'URSS). Ainsi donc fut restreinte la chasse aux trophées et bannie la chasse à bord des engins volants et des brise-glace. Depuis cette année, la Norvège a complètement interdit la chasse à l'ours polaire. Les États-Unis, le Groenland, la Russie et le Canada la permettent au sein de leurs peuples autochtones, partant sur le principe que c'est inhérent à leur culture[37]. Le Canada et le Groenland permettent la chasse aux trophées.

Le Canada, qui abrite davantage d'ours polaires que les autres pays, permet une chasse aux trophées restreinte. Les chasseurs paient un lourd tarif aux organisateurs de chasse pour chasser des ours polaires. En 2005, le gouvernement du Nunavut augmenta le quota à 518 ours[38], malgré des protestations de plusieurs groupes scientifiques ; environ 50 furent vendus à des chasseurs de trophées[39], le nombre restant donné à des Inuits. Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest maintient son propre quota de 72 à 103 ours polaires au sein de la communauté Inuvialuit ; certains sont donnés à des chasseurs de trophées.

Jusqu'en 2005, le Groenland n'imposait pas de limite sur la chasse aux ours polaires par la population autochtone. Cette année-là, elle imposa une limite de 150 ours pour 2006 et autorisa la chasse aux trophées pour la première fois[40].

En 1994 les États-Unis modifièrent le Marine Mammal Protection Act, permettant l'importation de trophées d'ours blancs chassés par des chasseurs de trophées et préparant le terrain pour une éventuelle augmentation de la chasse. Depuis cette année, plus de 800 trophées d'ours blancs ont été importés aux États-Unis[41]. En mai 2007 une législation fut présentée au Congrès[42] pour annuler la décision de 1994 et interdire l'importation des trophées[43].

Beaucoup d'associations de protection des animaux et de l'environnement en général, craignent que le réchauffement climatique n'ait un impact négatif énorme quant à la survie des populations d'ours blancs. Il en sera de même dans le cas de la continuation de la chasse aux trophées...[44].

État de la protection

Ours Blanc, Zoo de La Flèche.

Les cinq pays se partageant la population mondiale d'ours polaires, soit le Canada, les États-Unis (via l'Alaska), le Danemark (via le Groenland), la Norvège et la Russie ont signé en 1973 l'Accord international sur la conservation des ours blancs (polaires) et leur habitat. Cet accord indique que ces pays doivent « agir comme il convient » pour protéger l'ours blanc et son habitat[45]. La protection de l'ours polaire fait l'objet d'une classification particulière sur certains territoires :

  • États-Unis : Le 27 décembre 2006, en réponse à un ultimatum venant à échéance un an après ordre de la Cour, suite à une poursuite engagée par Greenpeace et deux autres groupes écologistes, le Département de l'Intérieur du gouvernement américain a proposé de « chercher activement des commentaires et de l'information scientifique » afin de déterminer si l'ours polaire devait être inscrit sur la liste des espèces menacées. Si une telle décision était prise, le gouvernement américain aurait obligation de protéger l'espèce et son habitat, la banquise. Selon le parlementaire démocrate Ed Markey et le porte-parole de Greenpeace Kert Davies, cela pourrait résulter en une nouvelle politique américaine sur les changements climatiques affectant la banquise[46]. Pour des raisons économiques liées aux contraintes que cela entraînerait sur l'exploitation pétrolière dans son état, la gouverneure de l'Alaska, Sarah Palin, a écrit une lettre de protestation au gouvernement fédéral pour protester contre l'inscription éventuelle de l'ours blanc parmi les espèces protégées[47].
  • Canada : En novembre 2002, l'ours polaire a été classé dans la catégorie des « Espèces préoccupantes », c'est-à-dire parmi les espèces sensibles aux effets de la dégradation de leur habitat par l'homme ou les phénomènes naturels, mais sans être menacé de disparition, par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada[46], [48]. Des inuits seraient en défaveur d'une protection plus importante de l'ours blanc qui entraînerait l'interdiction de sa chasse, activité traditionnelle de leur peuple et importante économiquement pour eux[49].
    • Québec : L'espèce est classée « susceptible d'être désignée menacée ou vulnérable »[46].

Exagération de la menace ?

Ours Blanc.

Le docteur Mitchell Taylor et d'autres spécialistes de la faune arctique estiment que la situation est loin d'être dramatique.[réf. souhaitée]

Sur les 13 populations d'ours polaires au Canada, 11 sont stables ou en croissance. Bien que la population actuelle d'ours polaires ait décliné de 25 000 à 22 000, il y a encore un demi-siècle cette population était de seulement de 8 000 à 10 000 ours polaires et une grande part de la croissance de cette population est attribuée aux restrictions dans la chasse aux ours polaires.

En ce qui concerne la perte de poids constatée sur les ours, il semble que ces populations en croissance soient en compétition pour la même nourriture, laquelle nourriture risque d'être augmentée par le réchauffement :

  • La réduction du manteau de glace crée un meilleur habitat pour les phoques, qui sont la principale nourriture des ours.
  • Moins de glace signifie plus d'ensoleillement de la mer, donc plus de phytoplancton, ce qui augmente les sources d'autres nourritures.
  • À terre, les myrtilles, dont les ours raffolent, seraient plus abondantes[50].

Cette interprétation est cependant contestée par d'autres spécialistes, qui invoquent qu'il y a là une question de perspectives comportant une part de déni (comme celui de certains spécialistes concernant la baisse du stock de morues des Grands Bancs de Terre-Neuve dans les années 1980) et de facteurs sociopolitiques et économiques liés à l'exploitation des ressources du grand-nord[26]. Louis Fortier, professeur à l'Université Laval et membre de la chaire de recherche sur la réponse des écosystèmes marins au réchauffement climatique, considère que la situation des ours blancs va tout d'abord s'améliorer pour ensuite se détériorer. Il explique ce phénomène par le fait que la fonte des glaces arctiques, dans un premier temps, permet à davantage de lumière d'atteindre l'océan, et donc à davantage de phytoplancton puis de zooplancton de prospérer, jusqu'à l'ours situé au sommet de cette pyramide alimentaire. Cependant, la disparition de la banquise, terrain de chasse de l'ours, entrainera à plus long terme son déclin. En effet, selon Fortier, l'ours, carnivore fortement spécialisé, n'est pas en mesure de concurrencer à terre ses compétiteurs originaires du sud, plus généralistes[26]. La directrice générale du Service canadien de la faune, Michelle Brenning, ajoute que selon les chiffres du gouvernement du Canada, parmi les 13 sous-populations canadiennes, 2 sont en augmentation, 5 sont en maintien du nombre d'individus, 5 sont en déclin et une population n'a pas fait l'objet de recensement, créant une situation hétérogène de sous-populations en sous-populations[26].

Ours blanc et imaginaire humain

Knut, quelques mois après sa naissance.

Mythologie

Articles détaillés : Mythologie inuit et Nanuq.

Nanuq est le terme inuit pour l'ours blanc, mais aussi le nom d'un dieu de la mythologie inuit. Cet ours blanc particulièrement imposant est considéré comme le chef des ours polaires. Il peut décider si les chasseurs se sont comportés conformément aux règles rituelles afin de déterminer si une chasse à l'ours blanc est réussie.

Ce mythe est bien connu y compris dans d'autres peuples arctiques avec de légères variantes.

L'ours blanc vu par les arts

L'Ours Blanc de François Pompon.
Ursus maritimus. L'ours polaire / dessiné par Maréchal,gravé par Miger. [cote : d11267].

L'une des plus célèbres représentations artistiques de l'ours blanc est sans conteste la sculpture en taille réelle effectuée par François Pompon en 1922, où l'artiste, dans un style devenu sa marque de fabrique, représente un ours légèrement stylisé et aux pattes disproportionnées, ce qui lui donne une saisissante impression de vie. Si l'original en marbre est aujourd'hui présenté au musée d'Orsay à Paris, une copie le remplace au jardin Darcy de Dijon, où il fut longtemps présenté. C'est d'ailleurs aujourd'hui l'un des symboles les plus connus de la ville, après la chouette de Notre-Dame.

Utilisation de son image

Article connexe : Knut (ours polaire).

L'ours blanc est le symbole de plusieurs zoo, tel que celui de Saint-Félicien au Québec ou de Berlin avec Knut ou de régions comme le Groenland.

La pièce de monnaie canadienne de 2 dollars comporte l'image d'un ours blanc. Un ours blanc a été choisi comme mascotte pour les Jeux Olympiques d'hiver de 1988 à Calgary et pour l'université Bowdoin.

Plaque d’immatriculation.

Les habitants des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut au Canada ont une plaques d'immatriculation en forme d'ours blanc.

L'ourson blanc Knut a, depuis sa naissance au Zoo de Berlin, attiré beaucoup l'attention si bien que « Knut » a été déposé comme marque par le Zoo et est même côté en bourse[51]. Différentes utilisations de l'image de l'ourson ont été faite, de la friandise[52] au disque pour enfant[53], avec un succès commercial indéniable.

En 1993, Coca-Cola est également connu pour avoir utilisé l'image de l'ours blanc pour une de ses campagnes de publicité[54]. Les ours étaient montrés avec des manchots, bien que ces animaux vivent naturellement dans des régions opposées.

Annexes

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Sources

Notes et références

  1. Il partage la première place avec l'ours kodiak.
  2. Ces extrémités d'une taille réduite lui permettent également de réduire les pertes de chaleur.
  3. Lire à ce sujet cet article
  4. a , b  et c I. Stirling, Fiches d'information sur les mammifères : L’ours blanc, Hinterland Who's Who, 2002, (page consultée le 28 janvier 2008).
  5. a  et b Hadoram Shirihai, Brett Jarrett, Guide des mammifères marins du monde, pp. 353-355, éd. Delachaux et Niestlé, 2007. (ISBN 978-2-603-01511-7)
  6. (en) U.S. Fish and Wildlife Service
  7. a , b  et c WWF junior Belgique : article sur les ours
  8. T. Appenzeller and D. R. Dimick, « The Heat is On », National Geographic 206 (2004): 2-75. cited in Tim Flannery, The Weather Makers, Toronto, 2005 : HarperCollins, 101-103. (ISBN 0-00-200751-7).
  9. (de) Eisbären müssen fasten, NZZ Online.
  10. Steven S. Zumdahl, Jean-Marie Gagnon, Maurice Rouleau, Chimie générale [lire en ligne], p. 189, éd. De Boeck Université, 1999, 512 p. (ISBN 2804131238)
  11. (en) Annie Hemstock, The Polar Bear [lire en ligne], Capstone Press, 1999, 48 p. (ISBN 073680031X)
  12. (en) Daniel W. Koon, Is Polar Bear Hair Fiber Optic?, Applied Optics LP, vol. 37, Issue 15, pp.3198-3200, 1998.
  13. a  et b (en) Ned Rozell, Debunking the Myth of Polar Bear Hair, Geophysical Institute, University of Alaska Fairbanks, 28 mai 1998, (page consultée le 28 janvier 2008).
  14. Kolenosky G. B. 1987. Polar bear. Pp. 475–485 in Wild furbearer management and conservation in North America (M. Novak, J. A. Baker, M. E. Obbard, and B. Malloch, eds.). Ontario Fur Trappers Association, North Bay, Ontario, Canada.
  15. (en) S. M. Uspenskii, The Polar Bear, Nauka, Moscow, 1977 
  16. (en) Andrew E. Derocher, Magnus Andersen et Øystein Wiig, « Sexual dimorphism of polar bears », dans Journal of Mammalogy, vol. 86, no 5, octobre 2005, p. 895–901 .
  17. Report of wild hybrid bear
  18. Gunderson, A. 2002. "Ursus maritimus" (On-line), Animal Diversity Web. Accessed July 28, 2006
  19. « une espèce est une communauté reproductive de populations (isolée au plan reproductif d'autres communautés) » - Ernst Mayr, 1989, cité dans l'article « A propos de la notion d'espèce », de Louis Allano et Alex Clamens, Bulletin de l'APBG (Association des Professeurs de Biologie et de Géologie) n°3, 1996, Pages 471-472.
  20. Lisette P. Waits, Sandra L. Talbot, R.H. Ward and G. F. Shields (April 1998). Mitochondrial DNA Phylogeography of the North American Brown Bear and Implications for Conservation 408-417. Conservation Biology. Retrieved on August 1, 2006.
  21. Stirling 1988, Polar Bears...& also... Bruce et al.,1990 in Pharmacol. Biochem. Behav., 35: 705-711.
  22. BBC - Science & Nature - Wildfacts - Polar bear
  23. (AWD, 2009)
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  25. [1] Polar Bears International
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  51. (en) Berlin Zoo Stock Leaps as Polar Bear Fever Grows
  52. (en) Haribo expands Knut gummy bear production
  53. (en) Girl releases baby bear song
  54. Saga Coca-Cola

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