Vains

Vains

48° 40′ 57″ N 1° 24′ 39″ W / 48.6825, -1.41083333333

Vains
Administration
Pays France
Région Basse-Normandie
Département Manche
Arrondissement Avranches
Canton Avranches
Code commune 50612
Code postal 50300
Maire
Mandat en cours
René Morel
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du canton d'Avranches
Démographie
Population 755 hab. (2007)
Densité 88 hab./km²
Géographie
Coordonnées 48° 40′ 57″ Nord
       1° 24′ 39″ Ouest
/ 48.6825, -1.41083333333
Altitudes mini. 5 m — maxi. 39 m
Superficie 8,58 km2

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Voir la carte administrative

Vains est une commune française, située dans le département de la Manche et la région Basse-Normandie.

Ses habitants se nomment les Vainquais, par attraction du mot vaincre.

Sommaire

Géographie

Vains se trouve au nord de l'estuaire de la Sée et de la Sélune, en baie du Mont-Saint-Michel, le long de 8 kilomètres de rivage. Cette commune est bordée par les communes de Marcey-les-Grèves, sur 2 kilomètres à l'est, Bacilly sur 5 kilomètres au nord et Genêts sur 1 kilomètre à l'ouest. Genêts est le point de départ de pèlerinages au mont Saint-Michel à travers les grèves.

Outre 858 hectares de surface terrestre, environ 140 hectares de pré salé, où paissent les moutons de même nom, élevés pour leur viande au goût salé, appartiennent au domaine public maritime.

On distingue trois parties littorales : l’anse de Gisors, avec un mondrain, digue artificielle de sable protégée par un muret, séparant le pré salé de la terre ferme, en partie constituée d'anciens marais, la pointe rocheuse du Grouin du Sud, autrement appelée Pointe de la Chaire par les habitants de Saint-Léonard, l'anse du Grand Port ou de Saint-Léonard. Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale coulait une rivière, au milieu de l'anse de Gisors.

Le sous-sol est constitué de schiste ayant plus de 600 millions d'années. Un endroit où saillent des pointes de schiste, s'appelle le Rochelin.

Sur ce substrat s'est déposé, dans les vallées de Beaumanoir et du ruisseau des Landes, un dépôt de sables éoliens, il y a environ 25 000 ans. Dans les parties inférieures, la marée a déposé au fil des millénaires limons et tangues très fertiles, depuis la transgression flandrienne[1].

Vains est traversé par la route départementale 911 reliant Avranches à Granville par la côte.

Cette commune comprend deux bourgs distants de 3 kilomètres. Le chef-lieu, où se trouvent mairie, église et écoles, est nommé par les habitants le Bourg de Vains.

L'autre bourg est autour d'un prieuré est nommé Saint-Léonard. Ce prieuré longtemps en ruines a fait l'objet d'une longue entreprise de restauration et de valorisation du patrimoine.

Le bourg de Vains s'est développé par la construction de lotissements au Raulin, au Guéteny, à la Bucaille et, un peu plus loin, la Haguille et les Tisonnières.

On estime à une vingtaine les emplois salariés sur la commune. Les trois restaurants sont les seuls commerces. On compte une dizaine d’exploitations agricoles. Quelques artisans travaillent dans le bâtiment. En 1995 il y avait environ 170 salariés à l'extérieur et 24 chômeurs.

Histoire

Le nom de la paroisse est Saint-Pierre-de-Vains.

Ancienne prononciation conformément aux formes anciennes : < vin >

Formes anciennes : Veim (1061 Fauroux); Vehim (1121, Del. notes); Vein (1121-33, Musset) De Veino (1165 Robert de Torigny)[2]. Diverses hypothèses ont été avancées sur l'origine du nom, sans grand fondement. Il est plausible d'y voir un terme celtique plutôt que gallo-roman, car si les archétypes gallo-romans sont généralement identifiables, le celtique ancien reste par contre assez mal connu[3],[4]. En l'état des connaissances, l'origine du toponyme est donc incertaine[5],[6].

Une partie importante du territoire de Vains fut, en 1087, une seigneurie donnée, par Guillaume le Conquérant, à l'abbaye Saint-Étienne de Caen, qui y fonda le prieuré de Saint-Léonard, autour duquel une agglomération se constitua.

De ce prieuré dépendait un fief vassal dit de Vains, appartenant à l'origine à une famille de ce nom, puis aux familles Thieuville, Mauny, Goyon de Matignon, Espinay, Mathan et la Beslière. Un autre petit fief, Canon, avait son manoir à Saint-Léonard. Il dépendait du fief du Grippon. L'évêque d'Avranches, le doyen du chapitre de la cathédrale et un chanoine y possédaient aussi des biens, de même que le prieuré de Tombelaine. Le curé était nommé par le doyen du chapitre avant la Révolution. Autour de l'église un bourg se constitua également.

En normand, ces fiefs se nommaient vavasseur, qui a donné son patronyme à des familles de Marcey-les-Grèves.

Deux activités importantes faisaient vivre une bonne partie de la population dans les siècles passés : la fabrication du sel et la pêche à pied.

La fabrication du sel remonterait au VIIIe siècle. Ce sel ignifère se faisait par lessivage-filtrage à partir de sablon salé récolté sur les grèves. Les sauniers faisaient bouillir la saumure ainsi obtenue dans des bacs en plomb que l'on faisait chauffer au feu de bois afin d'obtenir la cristallisation du sel.

Avant la Révolution, il existait 111 salines familiales et artisanales sur le littoral de Vains sur un total de 225 exploitées dans la baie du mont Saint-Michel. Chaque saline employait environ trois personnes et produisait 15 tonnes de sel par an, rapport que l'on pouvait comparer à l'exploitation d'une ferme de 20 hectares.

En 1639, Saint-Léonard a été le point de départ d'une révolte populaire en raison d'un projet d'augmentation de l'impôt sur la production de sel envisagé par Richelieu sous le règne de Louis XIII. En effet, en Basse-Normandie, l'impôt jusque là ne représentait que le quart de la production, d'où le nom de sel de quart bouillon. Richelieu envisageait d'y appliquer le régime de grande gabelle qui sévissait dans le reste de la Normandie (la révolte des va-nu-pieds)

Les salines ont disparu au milieu du XIXe siècle.

À propos de ces salines, de la vie des sauniers et de leur sédition de 1639[7].

La pêche à pied quant à elle, consiste à tendre des filets ou casiers sur les grèves ou les rivières les manœuvrer. On pêchait autrefois des saumons, grâce à des barrages de filets tenus dans la rivière. Les mulets étaient pris avec un trémail posé sur des piquets ou en manœuvrant une senne. Pour les anguilles on utilisait des sortes de casiers appelés bourroches. Pour les crevettes grises, on pouvait pousser une bichette ou tendre sur des piquets une tesure, sorte de filet en forme d'entonnoir avec une ouverture rectangulaire.

En 1900, on dénombrait encore une cinquantaine de pêcheurs, les femmes ramassaient les coques. En raison du déclin des salines, au XIXe siècle, une partie importante de la population fut obligée, de chercher un emploi ailleurs. Certains entrèrent dans les douanes, d'autres s'embarquèrent pour la grande pêche à la morue sur les bateaux granvillais. Certains s'installèrent à Saint-Pierre-et-Miquelon et Terre-Neuve (famille Hamel - cf le roman de Pierre Loti, Pêcheur d'Islande).

La baie devenue moins poissonneuse entraîna la diminution du nombre de pêcheurs. Actuellement une bonne partie des habitants travaille à Avranches. La pêche, essentiellement distraction de nos jours, se pratique aujourd'hui à marée basse, au moyen de carrelets.

Quelques retraités extérieurs se sont installés sur le littoral ou dans le bourg de Saint-Léonard. En 1990 un petit musée associatif présentait la fabrication du sel et la pêche à pied. Il a été remplacé en 2001 par la Maison de la Baie gérée et administrée par le conseil général de la Manche.

Des traversées de la baie vers le mont Saint-Michel sont proposées au départ de la commune.

Réputée pour la pureté de son air et la magnificence du site, Saint-Léonard accueillit dès 1840 en villégiature des Parisiens, soucieux de profiter d'un climat d'une qualité exceptionnelle.

Entre les deux guerres mondiales, la commune vit s'installer une petite communauté immigrante originaire de Pologne. Cette période marqua la fin des départs massifs des pêcheurs de la baie du mont Saint-Michel vers Terre-Neuve et Saint-Pierre-et-Miquelon. Occupée pendant la Seconde Guerre mondiale, Vains abrita une délégation locale de la Kommandantur, et un camp militaire au Grouin du Sud, dont la présence ne parvint cependant pas à entraver le courage de ses habitants qui hébergèrent des réfugiés. Elle fut libérée le 31 juillet 1944 lors de la percée d'Avranches.

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
An VIII   Barenton    
1813   Regnouf    
1822   Jean Dupont    
1831   Ambroise Lemétayer    
1852   Jean Toussaint    
1861   Guérin    
1865   Le Lorieux    
1875   Lancesseur    
1879   Alexandre Hamel     Agriculteur
1884   Lebiguais    
1886   Peyronnet    
1886   Lempérière    
1887   Jean Marie Piton    
1919   Pierre Barbé    
1935   Poulain    
1936   Dubois    
1941   Poulain    
1945   Dubois   Agriculteur
1947   Lefranc   Agriculteur
1983 2001 Gérard Manneheut   Agriculteur
2001 en cours René Morel   Cadre de banque
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Éducation

Démographie

Années 1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
Population 1 644 1 514 1 549 1 637 1 266 1 179 1 254 1 204 1 111
Années 1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
Population 1 067 1 011 923 885 854 807 786 714 709
Années 1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
Population 676 669 606 509 539 573 578 577 558
Années 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2007 - -
Population 503 457 461 518 623 666 755 - -
Notes, sources, ... Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes.
Source : Insee[8] EHESS[9]

Économie

  • Ressources naturelles et économie locale : artisanat rural, élevage bovin et ovin, cultures céréalières, tourisme.

Lieux et monuments

Sites

Le Grouin du Sud est un ensemble de pointes rocheuses qui abrite une faune et une flore très riches. La principale et la plus fréquentée est appelée pointe de la Chaire par les habitants du village. Les autres sont celles de Bigard, Le Corps de garde, le Sceu.

On peut y admirer un magnifique panorama sur le fond de la baie du mont Saint-Michel, à comparer avec celui du Jardin des plantes d'Avranches.

L’accès au domaine public maritime est libre, tout en demeurant vigilant envers les dangers que recèle la baie (risques d'enlisement et d'encerclement par la mer, sables mouvants). Il est fortement conseillé de faire appel à un guide.

Architecture civile
  • Manoir[10] XVIIe et XIXe siècles, inscrit aux Monuments historiques[11] : logis, chapelle, bâtiment du corps de garde.
  • Vestiges de retranchements probablement antiques et remaniés aux Xe et XIe siècles, au camp des Linettes.
  • Granges dîmières du XVIIe siècle. L'une à l'entrée du bourg de Saint-Léonard, l'autre près de l'église au bourg de Vains. Celle-ci a été restaurée par la commune afin de servir de salle polyvalente et de cantine.
  • Anciennes maisons du bourg de Saint-Léonard.
Architecture sacrée

Église de Vains refaite en partie aux XVIIIe et XIXe siècles. À l'intérieur enfeu de Catherine d'Estouteville décédée en 1521.

Ancien prieuré de Saint-Léonard classé MH[12] : les travaux commencèrent au début du XIIe siècle mais il fut considérablement remanié par des travaux privés quand il fut transformé en ferme à la Révolution et restauré à la fin du XXe siècle. Il ne reste que la chapelle et la grange récemment convertie en habitation. Il possède un clocher roman carré au toit en bâtière, avec une corniche à modillons. Le prieuré est délimité par une enceinte et un enclos qu'elle délimite. Le monument est privé.

  • Chapelle Notre-Dame-du-Vert-Bois, ancienne chapelle du manoir de Vains.
  • Statue, érigée en 1865, de Notre-Dame-de-la-Salette, au milieu d'un bosquet à proximité du manoir.
  • Statue, érigée en 1931, de saint Léodewald appelé ici Léonard, à la Chaussée
  • Croix de chemin au lieu dit les Trois Croix.
Musées

L'écomusée de la baie du mont Saint-Michel est un centre d'interprétation de la baie : exposition permanente sur la vie animale et végétale dans la baie et les activités traditionnelles. Ouvert en 2001 dans un ancien grand corps de ferme restauré. Une saline a été reconstituée.

Tourisme

Passage du GR 223 le long du littoral. Boucles de petite randonnée.

Festivités

  • Fête patronale : premier dimanche de juillet (fête de la Baie)

Personnalités liées à la commune

Voir aussi

Notes et références

Altitudes, superficie : répertoire géographique des communes[13].
Diverses parties de la section Histoire 

Sources : Gilbert Lemetayer Fiefs aînesses et dîmes à Vains dans le n°376 de la Revue de l'Avranchin parue en sept 1998. Louis Manneheut Mémoire de Vainquais MLC éditions, Dunkerque 2006. Bulletins Municipaux.

Notes 
  1. Carte géologique de la baie du Mont-Saint-Michel à 1/50 000, avec livret explicatif de 184 pages. Auteur principal : Alain L'Homer ; éd. BRGM 1999
  2. François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, p. 228. éditions Picard 1986.
  3. L'explication de P. Chesnel par le latin Vadum ou , formes latines de « gué » est douteuse pour deux raisons essentielles : la nature des formes anciennes et la géographie linguistique. En effet, les formes les mieux attestées sont Veim, Vehim. D'autre part le latin vadum, « germanisé » en wadum (comme guêpe, goupil, gui, etc..) a donné les mots « gué » en français et en normand méridional (une forme française en /v/ directement issue du latin vadum n'existe pas) et en normand septentrional (vey, vez, ancien normand wez, le /v/ du normand étant issu de /w/, dont la prononciation n'a changé qu'à partir du XIIe siècle). Or, Vains est au sud de l'isoglosse du « g / v », on devrait donc avoir « guey » ou « gué » comme en français. Cf. la Baie des Veys au nord. En outre, en bas latin le /m/ final des termes neutres en -um s'est amuï très tôt, par conséquent on ne voit pas très bien d'où peut provenir le < m > devenu < n > de Vains. De plus, le terme wadum n'est pas attesté avant 1100 et pourrait être un emprunt direct au vieux bas-francique. Il semble qu'en gallo-roman septentrional, on ait utilisé uniquement le mot roy, ray issu du gaulois rito-, comme le prouvent de nombreux toponymes. Cette explication de P. Chesnel est donc comme beaucoup d'explications une simple conjecture sans fondement linguistique (les fondements topographiques sont généralement à prendre avec réserve, le toponyme est avant tout un élément de la langue).
  4. A propos des étymologies de P. Chesnel, voir l'introduction d'Yves Nédélec aux Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche de François de Beaurepaire, éditions Picard 1986.
  5. René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, éditions Charles Corlet et Presses Universitaires de Caen 1996.
  6. François de Beaurepaire, Ouvrage cité.
  7. Voir Baie du Mont-Saint-Michel, les anciennes salines, par Alain L'Homer et Charles Piquois ; 175 pages, éd. Siloë, 2002.
  8. Insee : historique des populations par commune depuis le recensement de 1962
  9. http://cassini.ehess.fr/cassini/fr/html/fiche.php?select_resultat=38577
  10. Voir photo et présentation
  11. Manoir à Vains, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
  12. Ancien prieuré de Saint-Léonard, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
  13. Site de l'IGN.

Liens externes



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