Valeur (economie)

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Valeur (économie)

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Plusieurs conceptions de la valeur ont été proposées dans le champ de l'économie.

Une position exposée notamment par Thomas d'Aquin, les Scolastiques espagnols, les classiques français dont Turgot et Say, et enfin les marginalistes, considère la valeur comme l'expression du désir qu'un agent économique éprouve pour un bien ou un service. C'est alors une appréciation subjective non mesurable, liée aux préférences de la personne, compte tenu de sa situation actuelle. Cette conception est celle de la grande majorité des économistes contemporains.

D'autres auteurs, notamment les physiocrates, les classiques anglais dont Smith et Ricardo, et les marxistes, pensent au contraire que les biens ont une valeur qui peut être déterminée de façon objective. Les marxistes définissent ainsi la valeur d'un bien comme l'expression d'un certain type de rapport social de production déterminé par l'état des forces productives[1]. Ils réservent le terme valeur d'usage pour dénoter l'utilité subjective d'un bien.

On confond souvent la valeur avec le prix. Le prix d'un bien ou d'un service est un taux d'échange entre ce bien et la monnaie, qui est établi sur le marché par l'offre et la demande ou fixé par une autorité. C'est un chiffre directement constatable de façon objective. Quand il est établi par le marché, il résulte de la confrontation des valeurs que les différents agents accordent au bien en question, et peut donc être utilisé comme expression de la valeur que l'ensemble des agents accordent à ce bien, ce qui explique la fréquente confusion des deux notions.

Sommaire

Valeur objective et valeur subjective

L'histoire de la pensée économique oppose deux catégories de théories sur la valeur permettant ensuite la formation des prix.

Conception objective

La valorisation d'un bien peut se baser sur un facteur objectif, matérialisé par un critère mesurable en théorie.

La vision de François Quesnay de la valeur provenant de la nature repose sur l’idée que seule la production agricole est créatrice de richesses et que toute autre activité artisanale ou commerciale n’est que l’addition de travail et de matières premières issues directement ou indirectement des produits de la terre. Ainsi, l'agrégation des produits naturels constituant le capital nécessaire à une production ajoutés aux produits naturels nécessaire à la reproduction de la force de travail constitue une estimation.

Ensuite, la théorie ricardienne de la valeur travail constituant l'essence de la pensée économique classique anglaise (Adam Smith, David Ricardo, Karl Marx, etc.), décrit la valeur d’un bien comme la somme de toutes les formes de travail, direct et indirect, qui ont contribué à sa fabrication. L'utilisation de machines dans la production ne change en rien cette analyse objective de la valeur puisqu'une machine ne produit pas de valeur mais transmet simplement la sienne au bien qu’elle produit : la valeur dégagée par une machine est égale à l'usure de celle ci, car une machine n’est que du travail accumulé (Marx).

Ricardo introduit une innovation à la théorie de la valeur : la loi des rendements décroissants.

Pour Karl Marx la valeur est une propriété émergente du fétichisme de la marchandise, c'est-à-dire du fait que les hommes s'en remettent à la circulation des choses dans le cadre concurrentiel de l'équivalence généralisée pour établir des liens productifs entre eux. Elle n'aurait donc de sens que dans le cadre d'une économie de marché. Il analyse la valeur comme l'expression d'un rapport social de production qui se décompose en trois aspects : sa forme (l'échangeabilité qui induit la coordination des producteurs de marchandises sans organisation préalable), sa substance (le travail abstrait qui représente le travail socialement nécessaire pour produire la marchandise) et sa grandeur (la quantité de travail abstrait déterminé par l'état des forces productives)[1].

Ces économistes reconnaissent l'existence d'une valeur d'usage, mais pour eux, elle n'explique cependant pas la formation des prix.

Conception subjective

L'autre aspect théorique est celui d'une conception subjective de la valeur. Contemporain d'Adam Smith qui énonce le paradoxe de l'eau et du diamant, Étienne Bonnot de Condillac considère, en évoquant l'exemple du verre d'eau dans le désert que l'utilité (aussi appelé « valeur d'usage ») est le fondement unique de la valeur. Cette conception, qui est celle de Démocrite et des Scolastiques, est adoptée par les classiques français (Turgot, Say). Voir à la même époque les travaux du mathématicien Daniel Bernoulli.

Allant à contre-courant de la théorie de la valeur fondée sur le travail de David Ricardo, William Jevons développe lors d’un congrès en 1862 la notion de « degré final d’utilité » (utilité marginale). Pour reprendre l'exemple du verre d'eau, un homme assoiffé dans le désert est prêt à payer une « fortune » pour UN verre d'eau, un peu moins pour le deuxième quand il s'est déjà abreuvé, encore moins pour le troisième, etc., et ce indépendamment de sa valeur de production.

William Jevons introduit donc une subjectivité dans la détermination de la valeur. La théorie néoclassique adopte cette conception de la valeur comme liée a l'utilité dégagée par la dernière unité échangée et à la satisfaction des autres besoins. La formation des prix ne dépend alors plus que de cette utilité marginale.

Cette conception subjective de la valeur est l'un des fondements de l'école autrichienne d'économie, qui considère que l'étude de la formation de la valeur dans ce sens précis relève de la psychologie et non de l'économie. " Le domaine de notre science est l’action humaine, pas les événements psychologiques qui résultent en une action" ou encore "L'économie commence là où la psychologie s'arrête" (Ludwig von Mises).

Notes et références

Annexes

Liens internes

Bibliographie

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