Vallée de la Charente entre Angoulême et Cognac

Vallée de la Charente entre Angoulême et Cognac
Vallée de la Charente
entre Angoulême et Cognac
Image illustrative de l'article Vallée de la Charente entre Angoulême et Cognac
La Charente à Angeac-Charente
Emplacement Charente et Charente-Maritime (France)
Ville proche Jarnac
Coordonnées 46° 00′ 34″ N 0° 21′ 52″ W / 46.009567, -0.36458346° 00′ 34″ N 0° 21′ 52″ W / 46.009567, -0.364583
Superficie 5373 ha
Création 2002
Remarque Réseau Natura 2000

Le site Natura 2000 vallée de la Charente entre Angoulême et Cognac et ses principaux affluents est situé pour 99 % en Charente et pour 1 % en Charente-Maritime le long du fleuve Charente et de ses affluents la Boëme, l'Échelle et la Soloire.

Sommaire

Localisation

Le site Natura 2000 de la vallée de la Charente entre Angoulême et Cognac et ses principaux affluents recouvre 5 373 ha. Il se compose de tout le linéaire et d'une partie du lit majeur de la Charente depuis Angoulême jusqu'à Cognac, de ses affluents l'Échelle, la Boëme et la Soloire et des marais de Gensac-la-Pallue.

En tout 53 communes ont une partie de leur territoire sur ce site, 52 de Charente : Angeac-Charente, Angoulême, Bassac, Bouëx, Bourg-Charente, Boutiers-Saint-Trojan, Bréville, Chadurie, Champmillon, Charmant, Châteaubernard, Châteauneuf-sur-Charente, Cognac, La Couronne, Dignac, Dirac, Fléac, Fouquebrune, Garat, Gensac-la-Pallue, Gondeville, Gond-Pontouvre, Grassac, Graves-Saint-Amant, L'Isle-d'Espagnac, Jarnac, Julienne, Linars, Magnac-sur-Touvre, Mainxe, Mosnac, Mouthiers-sur-Boëme, Nercillac, Nersac, Réparsac, Roullet-Saint-Estèphe, Ruelle-sur-Touvre, Saint-Brice, Saint-Même-les-Carrières, Saint-Michel, Sainte-Sévère, Saint-Simeux, Saint-Simon, Saint-Yrieix-sur-Charente, Sers, Sireuil, Touvre, Triac-Lautrait, Trois-Palis, Vibrac, Voulgézac, Vouzan et 1 de Charente-Maritime, Sonnac.

La Charente borde d'amont en aval Angoulême, L'Isle-d'Espagnac, Gond-Pontouvre, Saint-Yrieix-sur-Charente, Fléac, Saint-Michel, Linars, Nersac, Trois-Palis, Sireuil, Roullet-Saint-Estèphe, Champmillon, Mosnac, Châteauneuf-sur-Charente, Graves-Saint-Amant, Saint-Simeux, Vibrac, Saint-Simon, Angeac-Charente, Bassac, Triac-Lautrait, Gondeville, Saint-Même-les-Carrières, Mainxe, Jarnac, Bourg-Charente, Julienne, Saint-Brice, Boutiers-Saint-Trojan, Gensac-la-Pallue, Châteaubernard et Cognac.

La Boëme est un affluent rive gauche qui baigne Charmant, Chadurie, Mouthiers-sur-Boëme, Voulgézac, La Couronne et Nersac où elle rejoint la Charente, en aval d'Angoulême.

L'Échelle, affluent ou branche mère de la Touvre, traverse Dignac, Grassac, Dirac, Sers, Vouzan, Bouëx, Garat, Fouquebrune, Touvre, Magnac-sur-Touvre et Ruelle-sur-Touvre[1].

La Soloire arrose Sonnac, Bréville, Sainte-Sévère, Réparsac, Nercillac et Saint-Brice où elle conflue avec la Charente en rive droite, en amont de Cognac.

Géographie et Hydrographie

Au sud d'Angoulême, le plateau découpé de vallées parallèles date du Crétacé supérieur. À partir de Jarnac, le fleuve situe la limite géologique entre une rive droite en zone jurassique et une rive gauche en zone crétacée avec cuestas (plateaux à double pente asymétrique). Le fleuve et ses affluents en rive droite, dont la Soloire, ont dégagé de larges vallées alluvionnaires[2].

La Boëme et l'Échelle (affluent ou branche mère de la Touvre) sont les affluents rive gauche compris dans ce site. Leur pente est notable, leurs parcours en rapport avec le karst de La Rochefoucauld marqué par les engouffrements et la seconde résurgence de France, les sources de la Touvre.

Inondation en amont de Cognac

La Charente a une pente très faible entre Angoulême (altitude 27 mètres) et Cognac (altitude 5 mètres), ce qui explique les nombreux méandres, les bras et les îles qui la caractérisent.

La Charente est un fleuve à débit pluvial océanique. Le débit mesuré à Vindelle, au nord d'Angoulême, va de 1m3/s en étiage (ramené maintenant à 3m3/s par des lâchers des retenues des lacs du Mas-Chaban et de Lavaud) à 595 m3/s en maximum instantané le 1er décembre 1982[3].

Les crues sont saisonnières et des crues de grande ampleur sont fréquentes provoquant des inondations car le lit mineur du fleuve est étroit, peu profond et vite saturé. Comme le lit majeur est plat et imperméable, l'eau s'étend sur toute la vallée. Les inondations mettent longtemps à régresser, du fait de la pente très faible.

Le fleuve ayant été la voie de transport de l'antiquité jusqu'au XIXe siècle, les villes se sont toutes créées le long de son cours formant des zones urbanisées qui représentent avec les routes et les zones industrielles 39 % de la surface du site Natura 2000.

L'eau, fleuve et eaux stagnantes, représente 2 % du site et pour le reste le lit majeur est occupé par un paysage ouvert de vallée inondable avec seulement 15 % de forêts (4 % de peupleraies et 11 % d'aulnaies-frênaies).

Les prairies semi-naturelles humides couvrent 6 % du site et les autres terres arables 36 %.

Enfin les marais et tourbières couvrent 1 % et les pelouses sèches 1 %.

Historique du site

Le site Natura 2000 de la Vallée de la Charente entre Angoulême et Cognac et ses principaux affluents fait partie de la liste nationale française des sites soumis à la formation du réseau Natura 2000 et a été proposé comme site communautaire sous le numéro FR5402009 en avril 2002[4]. Le site a été confirmé zone spéciale de conservation le 21 août 2006[5]

La composition du comité de pilotage ou « Copil » chargé de veiller à la bonne application et au bon déroulement de la gestion du site et composé des représentants des collectivités, notamment les maires des communes concernées, et des associations de riverains, sylviculteurs, pêcheurs, protecteurs de la nature, entre autres, a été signée le 7 février 2005. Sa première réunion s'est tenue le 16 mars 2005 à La Couronne.

L'opérateur est l'atelier BIOTOPE et le gestionnaire a d'abord été chargé de la rédaction du document d'objectifs (couramment appelé DOCOB)[6].

Intérêt du site

La Charente à Cognac

Bien que 40 % du site soit bâti, il conserve un grand intérêt environnemental lié aux lieux inondables, vallées et îles.

La vallée inondable du fleuve sert de couloir d'échange pour les populations de Vison d'Europe installées sur les vallées de ses affluents. La Loutre et la Cistude sont présents au bord du fleuve et de ses affluents ainsi que dans les marais.

Le marais de Gensac-la-Pallue est la plus vaste roselière turficole (qui pousse sur la tourbe) de la région, elle héberge de très nombreux amphibiens.

Les pelouses xéro-thermophiles de Soubérac abritent des populations importantes de Pâquerette pappuleuse et de Sabline des chaumes.

Le Bois des Fosses présente en rebord des chênes verts et sur les éboulis calcaires des érables avec une station de Cardamine à sept folioles.

Habitats d'intérêt communautaire

Le site Natura 2000 de la Vallée de la Charente entre Angoulême et Cognac abrite sept habitats naturels d'intérêt communautaire tels qu'ils sont définis dans la directive habitat, annexe I, tous d'importance C (moins de 2 % des surfaces existantes en France).

La frênaie alluviale à Aulne glutineux (Alnus glutinosa) et Frêne commun (Fraxinus excelsior) couvre 8 % du site.

L'eau constitue deux sites : le fleuve, pour 1 % de la surface, cours d'eau des étages planitiaires, c'est-à-dire où les plantes poussent à l'ombre des arbres, et également pour 1 %, la surface des eaux stagnantes très riches en algues et en plantes, dénommées lacs eutrophes naturels.

Les mégaphorbiaies hygrophiles d'ourlets planitiaires couvrent 3 % du site.

Les pelouses calcicoles forment un ensemble de pelouses sèches, site d'orchidées remarquables, des pelouses rupicoles (qui poussent sur les rochers) calcaires, des parcours substeppiques de graminées et d'annuelles et des prairies à Molinia sur sols calcaires, tourbeux ou argilo-limoneux qui couvrent chacun 1 % du site, soit au total 4 %.

Des tourbières basses alcalines recouvrent aussi 1 %, et les marais calcaires à Cladium mariscus et espèces de Carex, également 1 %.

Des forêts sur pentes, éboulis et ravins représentent 1 % du site.

Enfin 1 % du site comporte des grottes non exploitées par le tourisme.

L'ensemble de ces habitats d'intérêt communautaire couvre 20 % de la surface, soit 537 ha.

Espèces d'intérêt communautaire

Le site Natura 2000 de la Vallée de la Charente entre Angoulême et Cognac abrite huit espèces d'intérêt communautaire tels qu'elles sont définies dans la directive habitat, annexe II.

Mammifères

Le Vison d'Europe (Mustela lutreola) et la Loutre (Lutra lutra) sont des occupants permanents des rives du fleuve. Ce site est d'importance B pour le Vison d'Europe (présence de 2 % à 15 % de l'effectif connu en France) et C pour la Loutre (moins de 2 % de l'effectif connu en France).

Les chauves-souris sont présentes dans toute la vallée qui leur sert de zone de chasse et aussi de zone d'hivernage pour le Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum) et le Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros). Ce site, avec moins de 2 % de l'effectif connu en France, est d'importance C pour les deux espèces[4].

Pour les autres chauves-souris recensés pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus), oreillard roux (Plecotus auritus), murin à moustaches (Myotis mystacinus)et murin de Natterer (Myotis nattereri) ce site présente une importance moindre[7].

Oiseaux

Sont considérés d'intérêt communautaire quatre rapaces diurnes, le martin-pêcheur d'Europe et un engoulevent[7].

Le milan noir (Milvus migrans), la bondrée apivore (Pernis apivorus), le busard cendré (Circus pygargus) et le busard des roseaux (Circus aeruginosus) sont des rapaces diurnes migrateurs.

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L'engoulevent d'Europe (Caprimulgus europaeus) est un chasseur nocturne de papillons, et le martin-pêcheur, un pêcheur de poissons et autres animaux aquatiques.

Invertébrés

Deux espèces d'intérêt communautaire sont présentes, l'Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale) et la Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii), toutes deux pour leur période de reproduction. Pour elles, le site est classé d'importance C (présence de moins de 2 % de l'effectif connu en France).

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Poissons

La Lamproie de Planer (Lampetra planeri) est une espèce d'intérêt communautaire présente sur cette partie du fleuve, site d'importance C (présence de moins de 2 % de l'effectif connu en France)[4].

Reptiles

Cistude d'Europe

Une tortue, la Cistude d'Europe (Emys orbicularis) est présente en étape lors de sa migration. Le site est classé pour elle d'importance C (présence de moins de 2 % de l'effectif connu en France). Le Lézard vert (Lacerta bilineata) et un serpent, la Couleuvre verte et jaune (Hierophis viridiflavus) sont eux aussi d'importance communautaire[7].

Amphibiens

La rainette méridionale (Hyla meridionalis), le crapaud accoucheur (Alytes obstetricans), la grenouille agile (Rana dalmatina) et le triton marbré (Triturus marmoratus),sont les quatre amphibiens d'importance C présents sur le site[7].

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Flore

Une plante toxique, l'aconit napel et une plante herbacée des sous-bois frais à sol calcaire, la parisette à quatre feuilles sont protégées en Poitou-Charentes.

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Espèces remarquables bien que n'étant pas d'intérêt communautaire

Oiseaux

Sont présentes trois espèces de moineaux dont le moineau friquet (Passer montanus) et le rare moineau soulcie (Petronia petronia).

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Les observations des naturalistes de Charente-Nature nous indiquent la présence fréquente du grand Cormoran (phalacrocorax carbo) qui hiverne, tout comme le canard chipeau (Anas strepera), le grèbe huppé (podiceps cristatus) et les plus rares aigrette garzette (Egretta garzetta) et tarin des aulnes (Carduelis spinus).

Sont souvent observés l'hiver d'importants groupes de pluviers dorés (Pluvalis apricaria).

En migration, sont très souvent observés des grandes aigrettes (Ardea alba), des cigognes blanches (ciconia ciconia), des oies cendrées (Anser anser) et des sarcelles d'hiver (Anas crecca).

Des observations plus rares sont celles d'un héron pourpré (Ardea purpurea) et de mésanges noires (Periparus ater) à Cognac, d'un autour des palombes (Accipater gentillis) à Bourg-Charente, d'un busard des roseaux (Circus aeroginosus) dans le marais de Gensac-la-Pallue.

En mars commencent les premières observations de coucou gris (cuculus canorus), huppe fasciée (Upupa epops), d'hirondelle de rivage (Riparia riparia), d'hirondelle rustique (Hirundo rustica) et d'hirondelle de fenêtre (Delichon urbica).

L'été 2004, le héron garde-bœufs (Bubulcus ibis) et la cisticole des joncs (Cisticola juncidis) ont été identifiés[8].

Amphibiens

Les amphibiens sont nombreux et très divers : grenouilles (rainettes), crapauds, salamandre et tritons.

Poissons

En plus d'une vingtaine d'espèces d'eaux calmes, surtout des carpes, vairons, goujons, gardons, brèmes, ablettes, brochets et sandres, on trouve des poissons migrateurs.

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Pour les salmonidés, les truites de mer passent par la Charente pour atteindre des frayères en amont sur l'Antenne ou la Tardoire.

Alose feinte et Grande alose sont présentes en migration, la grande alose a des frayères à Cognac et l'alose feinte (alosa fallax) a des frayères de Cognac à Fleurac.

L'anguille (Anguilla anguilla) est présente mais en régression[9].

Actions en cours

Le DOCOB (document d'objectifs) est en cours de rédaction.

Le processus d'élaboration n'en est qu'à son début.

Les seules actions spécifiques possibles sont les contrats Natura 2000 dans l'attente de la rédaction du DOCOB puis des chartes Natura 2000 qui lui sont constitutives.

Notes et références

Voir aussi

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