Villages français détruits durant la Première Guerre mondiale

Villages français détruits durant la Première Guerre mondiale

La Première Guerre mondiale a laissé de lourdes séquelles, un certain nombre de villages français furent totalement détruits, notamment dans le nord et l'est du pays.

Sommaire

Aisne

Le site historique du Chemin des Dames (la route départementale D18CD établie sur une crête de Allemant (Ferme de Vauxrains) à Corbeny, et ses combats d'Avril 1917 notamment, a apporté son lot de villages définitivement détruits. Leurs terroirs classés en "zone rouge" non constructibles ont été réunis à celui d'une commune voisine. Pour l'Aisne, les villages disparus sont : Ailles, Beaulne-et-Chivy, Courtecon et Vauclerc-et-la-Vallée-Foulon. Par décret du 9 septembre 1923, les communes suivantes du canton de Craonne, arrondissement de Laonsont rattachées aux communes respectives :

  • Ailles : en dehors d'une cave perdue dans une pâture et d'un monument commémoratif, il ne reste plus rien de ce village de 138 habitants en 1909. Son terroir a été réuni en 1923 à celui de la commune de Chermizy (devenue Chermizy-Ailles).
  • Beaulne-et-Chivy : il n'existe actuellement qu'une ferme reconstruite et une chapelle commémorative. La commune comptait 164 habitants en 1909. Elle a été réunie à la commune voisine de Vendresse (devenue Vendresse-Beaulne) en 1923. A noter que Chivy n'a toujours été qu'un lieu dit (Rattaché à la commune de Beaulne-et-Chivy de 1801 à 1923) même si Chivy était un véritable village, muni d'une église. Il avait pris le pas sur le "chef-lieu" de la commune, Beaulne, et les anciens du pays parlaient d'ailleurs de "Chivy-Beaulne", et non de Beaulne-et-Chivy.
  • Courtecon : de ce village de 95 habitants en 1905, il ne reste aujourd'hui qu'une chapelle commémorative. Son terroir a été réuni en 1923 à celui de la commune voisine de Pancy (devenue Pancy-Courtecon).
  • Grandelain-et-Malval (Crandelain-et-Malval) rattachée à Pancy-et-Colligis, elle-même redécoupée et devenue pour la partie Pancy (cf. la fusion précédente) Pancy-Courtecon, et pour la partie Colligis, Colligis-Grandelain (orthographe de 1923 renommée Colligis-Crandelain).
  • Moussy-sur-Aisne rattachée à Verneuil-Courtonne (devenue Moussy-Verneuil).
  • Vauclerc-et-la-Vallée-Foulon : ce minuscule village de 62 habitants en 1909 s'était développé autour de l'ancienne abbaye cistercienne de Vauclair (Vallis Clara, en latin). Sa mairie était située dans la ferme d'Hurtebise, sur le Chemin des Dames. Il ne subsiste aujourd'hui que les ruines de l'abbaye, qui se visitent. Le terroir de l'ancienne commune de Vauclerc-et-la-Vallée-Foulon a été divisé en deux : une partie (Vauclerc redevenue Vauclair) a été rattachée en 1923 au village de Bouconville (devenu Bouconville-Vauclair), et l'autre (la Vallée-Foulon) à Oulches devenue Oulches-la-Vallée-Foulon), la même année.

D'autres villages ont été détruits, mais reconstruits à quelque distance, sans perdre leur existence administrative : Cerny-en-Laonnois, Craonne, Allemant.

  • Craonne : l'ancien village est devenu un arboretum. Le nouveau a été reconstruit à quelques centaines de mètres en contrebas. Le lieu-dit Chevreux, n'était pas à proprement parler d'un village, mais d'un simple hameau dépendant de Craonne. On n'y trouvait en 1900 qu'un café-marchand de bois et quelques fermes. Au début des années 1900, une gare du Chemin de Fer de la Banlieue de Reims (CBR) et une usine de conserves de l'Union maraîchère de Craonne y furent implantées. Rien n'en subsiste, pas même le nom, sinon sur les cartes de randonnées.
  • Cerny-en-Laonnois : le site de l'ancien village à flanc de coteau a été abandonné, le nouveau village a été construit sur la crête, à l'intersection du "Chemin des Dames" avec la départementale qui mène de Fismes à Laon.
  • Allemant : A l'instar de Cerny-en-Laonnois, le site du village, qui était lui aussi à flanc de la crête, non loin du Moulin de Laffaux et de son Monument des Crapouillots, a été abandonné suite à son entière destruction. Le village a été reconstruit dans la vallée mitoyenne.
  • A l'exception d'Hurtebise, les grandes fermes du Chemin des Dames (La Malmaison, La Royère, Malval, etc.) ont été reconstruites sur des sites légèrement différents.

Meuse

Panneau indiquant le village détruit de Fleury-devant-Douaumont

Le département de la Meuse fut particulièrement touché, surtout lors de la Bataille de Verdun en 1916 où neuf villages ont été complètement détruits par les combats. Pour des raisons de mémoire, mais aussi en raison de la présence trop importante de munitions non-explosées et de sols bouleversés et pollués, six d'entre eux n'ont jamais été reconstruits. Après la guerre, il a cependant été décidé de ne pas les rattacher à d'autres communes et d'ainsi conserver leur mémoire. Ils sont administrés par un conseil municipal de trois membres nommés par le préfet de la Meuse, avec un maire et deux adjoints. Ils ont toutes les prérogatives d'un maire à l'exception du vote pour les sénatoriales.

Reste du village détruit d'Ornes, dans l'actuelle forêt de Verdun
Emplacement de l'école de Fleury

Liste des villages détruits et non reconstruits :

  • Vaux-devant-Damloup dit Vaux rasé a été reconstruit, de même que des dizaines d'autres moindrement touchés.

Les communes non reconstruites sont qualifiées de communes « mortes pour la France ». Aujourd'hui, ces neuf communes sont toutes adhérentes à la Communauté de communes de Charny-sur-Meuse.

Marne

C'est un fait moins connu, mais quelques villages de la Marne ont aussi été anéantis lors de la Première Guerre mondiale. Ils n'ont pas été reconstruits. Ces communes ont été supprimées en 1950 lors de la création du camp militaire de Suippes et leurs territoires rattachés aux communes voisines, qui ont ajouté les noms des communes disparues aux leurs.

Liste des communes détruites et supprimées :

Plus à l'ouest, dans la direction de Reims, se trouvent deux autres villages détruits :

Meurthe-et-Moselle

Souvenir d'une rue de Remenauville

Près du saillant de Saint-Mihiel :

Et ailleurs...

Dans le reste de la zone rouge, comme dans les départements de l'Aisne, du Nord, du Pas-de-Calais ou de la Somme, des villes ont été détruites. À Bailleul, dans le Nord, il ne restait qu'une seule maison debout. Les communes de La Bassée et de Mazinghien étaient quasiment rasées. De nombreux villages près d'Arras, dans l'Artois, dans les Flandres et le bassin minier ont dû être entièrement reconstruits. Ils l'ont souvent été sur le même plan cadastral, pour des raisons de propriété foncière. Les maisons construites dans l'urgence, souvent avec du mauvais mortier pauvre en ciment, sont des logements difficiles à chauffer. Localement, des baraquements de bois peint ou bitumé théoriquement provisoires ont persisté jusque dans les années 1970 voire plus tardivement.

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