Wilhelm Hausenstein

Wilhelm Hausenstein

Wilhelm Hausenstein est un écrivain allemand né le 17 juin 1882 à Hornberg, dans la Forêt-Noire, et décédé le 3 juin 1957 à Munich.

Wilhelm Hausenstein est un homme politique, un journaliste et homme de lettres connu dans le monde entier, qui est le premier ambassadeur allemand nommé à Paris après la Seconde Guerre mondiale. Ce critique d'art et historien est l’un des rares Allemands qui a su vraiment dire non au nazisme, à l'antisémitisme, et l’un des bâtisseurs de l’amitié franco-allemande, après avoir été un médiateur culturel et politique entre l’Allemagne et la France, comme l’écrit Laurence Blanc, dans sa biographie de Wilhelm Hausenstein.

Sommaire

Sa famille

Wilhelm Hausenstein est né dans le grand duché de Bade, à quelques dizaines de kilomètres de l’Alsace.

Wilhelm Hausenstein est né à Hornberg, face à la ville de Strasbourg, au nord de la Forêt-Noire. Sa famille du côté de sa mère, Clara Baumann, était en partie protestante et certains de ses membres durent se réfugier en Alsace. En particulier des Mast, ancêtres du général Charles Mast. L'attachement de Wilhelm Hausenstein à la France est donc la conséquence d’une tradition ancrée dans ses origines, une tradition familiale. L’Alsace a été une terre de refuge pour beaucoup de protestants et le Rhin un trait d’union entre les peuples vivant sur ses rives. Son père, Wilhelm Hausenstein, qui va mourir très jeune, est un haut fonctionnaire aux finances du duché et de la Maison de Bade.

Wilhelm Hausenstein fait des études au lycée de Karlsruhe, puis à l’université d'Heidelberg, à Tübingen et Munich. Il réussit en 1905 à obtenir des diplômes avec mention en philologie, philosophie, théologie, et surtout en histoire.

Wilhelm Hausenstein se marie en 1919 avec Margot Lipper, qui est une interprète belge, de confession juive. Ils ont une fille ensemble Renée Marie Hausenstein. Hausenstein découvre très jeune la France, qui est pour lui, comme pour beaucoup d’Allemands un lieu de séjour privilégié. Hausenstein tout en faisant du tourisme étudie nos institutions politiques et s’intéresse à nos combats pour la liberté.

Homme de lettres

Franz Marc : Die großen blauen Pferde (1911)

La même année que le Premier Salon d'automne organisé à Berlin en 1913, le critique d'art Wilhelm Hausenstein, s'inspirant de Karl Marx, défend l'Expressionnisme comme art social par excellence pour l'avenir. Mais il est allé en France à la rencontre de ses trésors artistiques et l’art français le passionne.

Après la guerre cet historien d’art affirme que : L'Expressionnisme est mort. Un jugement peut-être prématuré ? L’ancien révolutionnaire fait soudain partie de l’establishment artistique de la République de Weimar, lui faut-il se démarquer de certains de ses amis d’hier ?

Néanmoins en mars 1921, la monographie de Wilhelm Hausenstein, Kairuan oder eine Geschichte vom Maler Klee und von der Kunst dieses Zeitalters, marque l’édition du livre le plus important consacré jusqu'à cette date à l'artiste Paul Klee.

Homme politique

Absalom, œuvre de son ami Albert Weisgerber.

Wilhelm Hausenstein, en 1907, adhère au Parti social-démocrate d'Allemagne, ce qui est fâcheux pour sa carrière dans l'enseignement supérieur. Il devient donc écrivain. Il est préoccupé du devenir de la paix en Europe et voit en la France, une nation modèle.

Douze ans plus tard, en 1919, il quitte le Parti social-démocrate d'Allemagne et travaille au Frankfurter Zeitung et aux Münchner Neueste Nachrichten.

En 1926, il participe activement à la rédaction d’une encyclopédie soviétique sur l’art. Cet écrivain-critique a pourtant des engagements contrastés et il n’est qu’un jeune journaliste partisan du progrès politique et social. Toutefois cela suffit à la police munichoise pour obtenir en 1933 son licenciement immédiat du comité de rédaction des Münchner Neueste Nachrichten. Ses amis, artistes modernes, sont victimes du régime. Il leur faut soit émigrer, soit être déportés.

Le Siegestor en 1945.

De 1934 jusqu'à 1943, Hausenstein est responsable de tout ce qui est critique littéraire et de la page femmes du Frankfurter Zeitung. Néanmoins, dès 1936, le ministère du Reich à l'Éducation du peuple et à la Propagande lui interdit de publier des livres parce qu'il refuse de ne pas mentionner les noms des artistes juifs au niveau de l’histoire de l'art et parlent des œuvres classées comme art dégénéré par les nazis.

En 1943, il est chassé du Frankfurter Zeitung et ne peut plus travailler comme journaliste. Il écrit alors ses mémoires, Lux Perpetua et prépare d'autres livres. Wilhelm Hausenstein vit dans la crainte de l’arrestation de sa femme Margot, qui est juive.

Le 6 octobre 1945, six mois après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Süddeutsche Zeitung est le premier journal autorisé par l'Armée américaine alors en poste en Bavière. Les Américains lui proposent la rédaction en chef du Süddeutsche Zeitung, mais Wilhelm Hausenstein refuse prétextant des problèmes de santé et d’autres projets d’ordre littéraire.

Wilhelm Hausenstein fait écrire une inscription sur l´arrière du Siegestor, un monument munichois qui dit :« Dem Sieg geweiht, vom Krieg zerstört, zum Frieden mahnend » (dédié à la victoire, détruit par la guerre et rappel de paix). Le Siegestor (littéralement porte de la victoire) est un arc de triomphe qui se trouve à Munich. Après avoir été largement endommagé pendant la Seconde Guerre mondiale, il ne sera que partiellement reconstruit et restauré.

Diplomate allemand

Wilhelm Hausenstein aime la France, ses peintres, ses sculpteurs et ses écrivains. Ce militant européen et pacifiste va, après y avoir mûrement réfléchi, accepter d’être ambassadeur pour le gouvernement Adenauer, à Paris, avec la mission de réorganiser et améliorer les rapports franco-allemands. Il va devoir surmonter de bien grandes difficultés. Wilhelm Hausenstein est le premier consul général d’Allemagne à Paris d’après-guerre, de 1950 à mai 1951. Puis il est nommé Attaché aux affaires jusqu'au 7 juillet 1953.

La Bavière elle-même ne pouvait plus envoyer de diplomates, mais ce ne fut pas par hasard si le bavarois et munichois Wilhelm Hausenstein (1882-1957), né à Hornberg en Forêt-Noire, est envoyé à Paris de 1950 à 1955 en tant que consul général et premier ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne. Il fait ainsi partie de ceux qui aident à préparer le terrain pour la réconciliation entre la France et l’Allemagne[1]. Il joue effectivement le rôle de précurseur dans les relations franco-allemandes d’après-guerre, à l'écart de la politique "réaliste".

Mais, Konrad Adenauer, lui-même, en choisissant Wilhelm Hausenstein veut montrer que l'Allemagne a réintégré le camp de la civilisation et qu'elle partage les valeurs du monde occidental. L'ambassadeur va se heurter en 1950 à un accueil des plus réservés et un refus de s'ouvrir à la culture allemande. Il va savoir faire preuve de patience et de tact[2].

Quand il quitte ses fonctions, Wilhelm Hausenstein est membre de plusieurs institutions et fait fonction à partir de 1950 de président de l’Académie des Beaux-Arts de Munich, mais ses rapports avec le gouvernement allemand sont mauvais. Il succombe le 3 juin 1957 à un infarctus du myocarde à Munich et est enterré dans le cimetière du district de Bogenhausen à Munich.

Après sa mort

Wilhelm Hausenstein a pendant sa longue existence beaucoup d'amis célèbres entre autres Paul Klee, Annette Kolb, Alfred Kubin, Rainer Maria Rilke, Karl Valentin, Albert Weisgerber et Theodor Heuss. Il rencontre Weisgerber et Heuss à Paris. Après la mort de Weisgerber au front, Hausenstein rédige en 1918 sa biographie.

À l’occasion du 50e anniversaire de sa disparition, la Maison Heinrich Heine, qui est elle-même le fruit de l’engagement de Wilhelm Hausenstein dans le processus de la réconciliation des deux pays, organise un colloque-débat, suivi d’une soirée de conférences, en hommage à ce diplomate et homme de lettres. C'est grâce à lui qu'a été posée la première pierre de cet édifice en 1954. Il a ouvert aussi des consulats allemands en province[2].

Son œuvre

Wilhelm Hausenstein va écrire pendant toute sa vie environ 80 livres sur la culture, l'art, les voyages, l’histoire, mais aussi ses mémoires. Quelques-uns d'eux paraissaient sous les pseudonymes de Johann Armbruster[3] et Kannitverstan. Il traduit aussi des poèmes de Charles Baudelaire.

  • 1910: Der Bauern-Bruegel, monographie de ce peintre et son premier livre
  • 1914: Malerei, Plastik, Zeichnung. Die bildende Kunst der Gegenwart
  • 1918: Albert Weisgerber, ein Gedenkbuch, Herausgegeben von der Münchener Neuen Sezesssion
  • 1919: Der Isenheimer Altar des Matthias Grünewald
  • 1923: Giotto
  • 1928: Kunstgeschichte
  • 1932: Europäische Hauptstädte
  • 1949: Was bedeutet die moderne Kunst
  • 1948: Zwiegespräch über Don Quijote
  • 1961: Pariser Erinnerungen
  • Wilhelm Hausenstein: Lux Perpetua; Frankfurt/Main, 1972, son autobiographie;
  • Walter Migge: Wilhelm Hausenstein. Wege eines Europäers. Katalog einer Ausstellung; Marbach am Neckar, 1967;
  • Dieter Sulzer: Der Nachlass Wilhelm Hausenstein. Ein Bericht; Marbach am Neckar, 1982, (ISBN 3-9288-8243-0);
  • Peter Matthias Reuss: Die Mission Hausenstein (1950–1955); Sinzheim, 1995; (ISBN 3-9307-4720-0);
  • Laurence Blanc: Wilhelm Hausenstein (1882-1957). Un médiateur culturel et politique entre l'Allemagne et la France (Annales Littéraires de l'Université de Franche-Comté, 642); Paris, 1997;
  • Johannes Werner: Wilhelm Hausenstein, Ein Lebenslauf; München, 2005; (ISBN 3-89129-177-9);

Notes et références de l'article

  1. Robert Minder, Wilhelm Hausenstein, dans Neue Deutsche Biographie, vol.8, Berlin, 1969, p.113-115.
  2. a et b Wandel und Integrationdeutsch-französische Annäherungen der fünfziger Jahre ... de Hélène Miard-Delacroix, Rainer Hudemann, p.246.
  3. Armbruster est le patronyme de certains de ses ancêtres maternels

Articles connexes

Liens et documents externes


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