Zone de l'Union

Zone de l'Union

La Zone de l'Union (pôle de l'Union, ou ZAC du Pôle de l’Union) est un vaste ensemble foncier intra-urbain de 73 ha environ, située non loin de la frontière belge au nord-est de Lille, reconnu "projet d'avenir" par le concours "écoquartier" du ministère de l’Écologie en 2009[1]

Zone de l'Union, Maquette, provisoire, présentant au public le projet de la SEM
Mixité des fonctions ; Surface hors œuvre nette (SHON), par type d'usage
L'ancienne brasserie Terken
Autre vue de la brasserie Terken, en cours de réhabilitation Zone de l'Union (Juin 2011)
Secteur du projet d'écoquartier de l'Union rebaptisé "Le drapé", bordant le Canal de Roubaix, avec une écluse et un pont tournant. .. et l'ancienne usine Terken visible au fond à gauche (base de la future zone des "rives de l'Union"), en Septembre 2010
Vue de la périphérie de la Zone de l'Union, avec la Voie rapide urbaine (VRU) vers Lille, qui longue le canal bordé d'arbres
La grande toiture abrite Le Fresnoy, et à gauche, sur le secteur de la "Plaine Images" (Partie de la Zone de l'Union consacrée à l'image), on distingue les dernières réhabilitation du patrimoine industriel de l'ancienne usine Vanoutryve
"La plaine Images" (élément excentré de la Zone de l'Union) avec ici l'ancienne chaufferie industrielle de l'usine Vanoutryve, en cours de réhabilitation, après désamiantage sécurisé. La grue fixée sur le toit sera conservée
La Zone de l'Union vue de Roubaix (friche en partie spontanément renaturée, après traitement par l'EPF (Établissement public foncier
La rue de Tourcoing dans la Zone de l'Union au nord de Roubaix
Construction du CETI (Centre européen des textiles innovants), Septembre 2010
Le CETI, 9 mois après la photo ci-dessus
« Îlot Stephenson » (54 maisons initialement destinées à la démolition, et finalement conservée[2]), avec première réhabilitation (isolation thermique et sonore côté jardin, (visible en orangé sur la photo)
Peignage Motte, l'une des grandes entreprises de filature de Roubaix
La Tour Mercure autour de la quelle s'étendra le pôle tertiaire
Les berges du Canal de Roubaix, et leurs ripisylves, bien que localement très artificielles sont un des axes de la trame verte et bleue locale, qui jouent - dans une certaine mesure - un rôle de corridor biologique connectant la zone de l'Union à son contexte écopaysager
Les haies en partie subspontanées qui limitent la zone du drapé et les berges du canal
Piézomètre, permettant de surveiller la hauteur et la qualité de la nappe phréatique

Plus précisément, le site s'étend sur le territoire de 9 quartiers et trois villes (Roubaix, Tourcoing, et Wattrelos) Deux de ces villes comptent parmi les communes les plus peuplées du Nord-Pas-de-Calais. C'est un ancien ensemble industriel dense et autrefois habité par les ouvriers qui y travaillaient. Il est devenu friche industrielle et urbaine dans les années 1990-2000, suite à la triple crise du charbon, de la métallurgie et du textile.

Ce site fait actuellement l'objet d'un projet ambitieux de « ville renouvelée » et durable, issu de l'Agenda 21 de LMCU, sous maitrise d'ouvrage Lille Métropole Communauté Urbaine[1], confié à un aménageur (Groupement SEM Ville Renouvellée dirigiée par Jean Badaroux) et la SAEM (Société anonyme d'économie mixte) Euralille), combinant les pôles d'excellences métropolitains et régionaux (CETI et Plaine Images) tout en s'appuyant sur des outils fiscaux de type Zone franche urbaine et Zone de revitalisation, avec une volonté de mixités sociales et fonctionnelles).
Ce projet a été préparé par l'agence d'urbanisme Reichen et Robert, incluant un projet qui a évolué vers l'écoquartier avec une forte dimension sociale (3 000 habitants ; 3000 emplois[3]) et mélangeant logements entreprises et projet de grand parc urbain intégré dans la trame verte et bleue locale, avec une importante dynamique associative.

En termes de superficie, parfois classée dans les « mégasite »[4], cette zone est l'un des plus grands chantiers intra-urbains de France, et le plus grand en tant que réhabilitation d’une friche industrielle (près de 80 ha, incluant l'ancienne brasserie Terken, Logicil, la Tossée), réhabilité en se voulant zones d’activité de haute qualité environnementale et écoquartier, en associant les habitants et représentants de futurs habitants du quartiers au projet, ce qui est rendu difficile par le fait que la plupart des habitants ont disparu du quartier dans les années 1980-2000.

Sommaire

Gouvernance du projet

Sur ce site dont l'histoire est emblématique du « développement non durable » et des inégalités environnementales[5], mais que certains habitants n'ont jamais voulu quitter, dans une démarche participative, un collectif d'habitants, la communauté urbaine et les communes ont souhaité mettre en place un programme de renouvellement urbain, qui au fur et à mesure de son évolution a cherché à inclure les principes et critères du développement durable.
Avec le soutien de l'état et de nombreux partenaires, dans le cadre de l'Agenda 21 de Tourcoing[6], et dans le cadre de l'Agenda 21 et de la charte éco-quartiers de Lille Métropole Communauté urbaine[7] adoptée en 2007[8], la zone de l'Union pourrait ainsi devenir le plus grand éco-quartier de France où se côtoieront (selon l'état actuel du programme) de l'habitat, des entreprises et un réseau d'espaces verts.

Une triple assistance à maîtrise d'ouvrage (AMO) a été retenue avec ;

  1. Le roupement Arc.ame- TWI- Airele- Aleho), qui doit aider l'aménageur à intégrer la thématique du développement durable[9],[1].
  2. le Groupement Burgeap-Montesquieu Avocats chargé de travailler sur les questions de pollution des sols et de la nappe;[1]
  3. une agence de communication (Agence Sous tous les angles) pour la gestion de l'information.

Le Syndicat mixte Espace Naturel Lille Métropole (ENLM), gestionnaire des espaces verts de la communauté urbaine (LMCU), et en particulier du Parc de la Deûle a installé une de ses antennes en bordure du site. Il pourrait être le futur gestionnaire des espaces verts ou d'intérêt écologique.

En mai 2005, plusieurs acteurs associatifs locaux notamment créés par des habitants et anciens salariés (dont du peignage de la Tossée), avec le soutien de l’Université populaire et citoyenne (UPC) de Roubaix créent le « collectif de l’Union ». C'est un espace et dispositif de médiation et de dialogue avec les pouvoirs publics. Il vise à interpeller les décideurs sur la meilleure prise en compte la reconversion économique et environnementale dans le projet de l'Union, dans une approche d'économie solidaire[10].

Le collectif étudie ce qui se fait ailleurs (benchmarking) et organise notamment des journées d’études à « Emscher Park » (site reconverti, pour partie comparable, de la Ruhr en Allemagne). En 2009-2010, sur la base des concertations locales et d'exemples de « bonnes pratiques » observés ailleurs, il propose la création de 9 ha de maraîchage (agriculture biologique|bio), sur le principe des AMAP), 600 logements groupés écologiques, un réseau cohérent d'espaces dédiés à la biodiversité, des espaces d'éducation populaire pour permettre une participation éclairée, active et durable des habitants au projet. Le collectif fait aussi des propositions sur les transports et la place de la voiture. Il crée notamment la Cense de la Tossée qui portera le projet de maraîchage, une association HEP (Habitats écologiques partagés) intégrant des approche coopérative et collaboratives innovantes, etc[11].

Le projet, par son caractère innovant, intéresse aussi des universitaires, des réseaux d’échanges sur l’innovation citoyenne (comme RECit)[12],[13], des chercheurs, dont certains de Sciences Po et du CERAPS / IEP de Lille 2, du GRACC-CERIES Lille 3 et de l'École nationale supérieure d'architecture et de paysage de Lille (basée à Villeneuve d'Ascq) ou de l'UPC (l'Université populaire et citoyenne) de Roubaix[14]. Chaque année, des étudiants travaillent sur le site à comprendre ou accompagner les processus de gouvernance et d'urbanisme en cours.

Le 5 décembre 2009, les Premières assises de l'Union se sont tenues à Tourcoing, évoquant les projets d’habitats coopératifs (sur la zone de l’Union et aux alentours). La Maison de l’Architecture et de la Ville (MAV), à Lille le 12 mai 2011 a lancé une exposition consacrée aux programmes neufs de l'Union[15]. Un « référentiel dynamique » Développement durable, établi en 2010, est l'un des cadres proposés à la gouvernance du projet[16], ainsi qu'un plan directeur produit par la SEM et l'équipe Reichen et Robert[17].

Outre un Comité consultatif, lors des secondes « Assises de l’Union », en 2001, un « club des partenaires » a été créé, associant les acteurs volontaires et impliqués[18].

Pour choisir des noms de rues, places, jardins, etc, la commission intercommunale a souhaité la participation des habitants. L'écrivain Franck Pavloff a été choisi pour animer la réflexion à ce sujet, avec l'architecte Patrick Bouchain via le « laboratoire de noms »[19].

La géographie du site

Le cadastre matérialise cette zone comme étant située à l'Est du boulevard Gambetta – république, à l'ouest du boulevard des Couteaux, au nord du boulevard d’Armentières, la rue Jacquard et la rue Rollin et au sud des rues de Magenta, de la Fonderie, des Omnibus[20].

Comme en témoignent certains noms de voies (rue Jacquard, rue de la Fonderie), la zone de l'union est très fortement marquée par l'histoire industrielle de la région (filatures, charbon, métallurgie en particulier) et par ses séquelles socioéconomiques et environnementales.

Elle est aussi marquée par 3 infrastructures majeures :

  • le boulevard urbain de l’Union ; section 7 de la VRU (voie rapide urbaine) sur un axe Sud-Est/Nord-Ouest[20]
  • le canal de Roubaix (orienté Sud-Ouest/Nord-Est) qui le limite ou traverse une partie de la zone[20] ;
    Ce canal a fait l'objet à partir de 2007 d'une remise en navigation (programme Blue Links), opérationnelle en 2009[20].
  • la voie ferrée qui longe le site, surtout perceptible par le bruit des trains[20]
  • que réunissent les rues de Tourcoing et de Roubaix[20].

La géographie du projet

Le futur écoquartier devrait être composé de 11 secteurs

Nom du secteur Contenu du programme Surface et Occupation
Mercure Autour de la tour existante "Mercure", ce secteur, directement accessible par le métro (Station Mercure), sera réservé à l'activité tertiaire Il doit accueillir en 2014 le siège de LMH
La plaine Images
(anciennement « Vanoutryve »)
Secteur dédié aux filières d'excellences traitant de l'image 4,5 ha, en partie occupé dès 2010/2011 (incubateur, hôtel d'entreprise...)
Secteur central CETI et filière d'excellence pour les textiles techniques et innovants (45 000 ha de foncier réservé) 3,5ha. Le CETI doit ouvrir fin 2011, avec locaux pour la recherche, et incubateur d'entreprises
Îlot Stephenson Zone d'habitat, avec maisons anciennes de brique, des années 1920-1930, en bord de rue avec jardins à l'arrière Réhabilitation avec l'aide d'un architecte et de l'association d'architectes Construire, ouvert à des "habitants-constructeurs" et visant à produire une Habitation à loyer modéré.
Les quais de l'Union
(anciennement « Triangles »)
Dominante tertiaire, avec 5 immeubles neufs prévus (8 étages max) pouvant accueillir plusieurs centaines d'emplois Ouverture échelonnée entre 2012 et 2020
La Tossée Lieu multi-usages (équipements, commerces, habitat), nommé d'après l'ancienne usine -
Le drapé
(initialement dit « La plaque »[1])
Partie proche du Canal de Roubaix, avec parc, élément de la trame verte et bassins paysagés recueillant les eaux de ruissellement -
Le parc Espace vert prolongeant le Drapé -
Les rives de l'Union Secteur de l'ancienne brasserie Terken, sur la rive-Est du canal 45 000 m2 de logements, et siège mondial de Kipsta, filiale d'Oxylane (ex-Decathlon) (2014)
Les rives de l'Union-Sud
(Anciennement « Cul-de-four »)[1]
Secteur à dominante résidentielle et économique, à petits immeubles -
Saint-Joseph Secteur situé entre le Canal et Roubaix-centre 20 000 m2 d'activités et de logements sont prévus là

Composition par type d'activité (tel qu'envisagé en 2009)

Type d'activité m² de Surface hors œuvre nette (SHON)
Logements 131 109 m² (soit 1542 logements)
Équipements publics 75 75 0m²
Commerces et services 10 000 m²
Bureaux/activités 286 476 m²

Typologie (statut) de l'Habitat (telle que prévue en 2009)

Type statutaire d'habitat en % du total
Logement social locatif 30 %
Logement intermédiaire 30 %
Logement en accession libre 40 %

Paysage

Après plus d'un siècle de période industrielle dure inscrite dans un paysage fermé et très minéral de brique rouge, béton, cheminées et toitures industrielles, d'un environnement bruyant et parfois enfumé, l'apparition de la friche s'est traduite par un certain retour de la nature (vastes espaces de graminées, lignes de buissons, bosquets et début de mégaphorbiaie sur les parties plus humides… )

Des plantes reliques des anciens jardins ouvriers ou de la végétation décorative autrefois entretenue dans quelques sites industriels persistent, plus ou moins noyées dans une flore spontanée typique des friches de cette région. Des talus issus des remblais/déblais qui ont accompagné les démolitions et des installations empêchant le franchissement des véhicules marquent aussi les points haut. La friche est traversée par des restes de routes, dont une voie pavée et elle est bordée par des alignements de maisons de briques rouges occupées par d'anciens habitants qui ont décidé de rester sur place.

Quelques bâtiments plus imposants demeurent comme la brasserie Terken, la Tour mercure ou l'usine Leroux.

Histoire du site

L'histoire ancienne en est mal connue, faute de traces archéologiques anciennes exploitables. Son histoire récente est riche.

Construite en pleine révolution industrielle sur une zone qui était encore pour partie agricole au début du XIXe siècle, la zone de l'Union est un des anciens centres industriels majeurs de la métropole lilloise, elle même autrefois pôle textile majeur en France.

Il a abrité une zone dense d'habitat ouvrier, un ancien parc à charbon et de nombreux bâtiments industriels utilisés pour la transformation de produits chimiques (Districhimie dernièrement, qui a laissé un site pollué et qui a pollué la nappe sous-jacente selon la DRIRE[21] notamment par des hydrocarbures aromatiques et organo-halogénés volatils (Solvants halogénés)[21], sur deux zones de 880 et 1 820 m2, avec la mention : « Site traité avec restrictions d'usages, travaux réalisés, restrictions d'usages ou servitudes imposées (ou en cours) datée du 9 février 2000 et faisant suite au diagnostic initial »[21]), un dépôt de produits pétroliers, une unité de fabrication de fenêtres en PVC, des ateliers de tôlerie et métallurgiques, des usines textiles, activités liées au canal et à ses écluses et à la voie ferrée qui traversent ou longent le site (voie ferrée encore en activité, avec un projet de valoriser ses abords comme corridor biologique dans le cadre de la trame verte locale).

Dans les années 1970, la Communauté Urbaine de Lille, comme la Chambre de commerce et d'industrie estiment que la zone est stratégique en raison d'un potentiel de développement lié à a situation intercommunale (Roubaix, Tourcoing, Wattrelos) et à sa proximité avec la frontière belge. Ils envisagent d'y construire une vaste zone commerciale, mais les moyens financiers manquent.

A la même époque (années 1970), la CUDL envisage de combler le canal de Roubaix qui n'est plus utilisé pour y construire une autoroute.
Une contre-expertise de l' atelier populaire d’urbanisme produit un projet alternatif qui aboutit à réhabiliter le Quartier de l'Alma.
En 1971, la CCI installe un début de centre tertiaire, le Centre Mercure (inauguré 7 ans plus tard, en 1978).
En 1992, la zone est inscrite comme l'un des 7 « grands projets métropolitains » dans le contrat d'agglomération[22]. En 1993, des études de la CCI suggèrent de donner au site une triple vocation (culturelle, sportive et économique). La même année, le Cabinet d'architecte Dancoine produit une étude sur la restructuration urbaine du site. Les travaux du collectif « canal » conduisent les collectivités à envisager de rouvrir le canal de Roubaix.

Le 16 octobre 1998, une convention signée entre la CUDL et l'EPF (établissement public foncier) permet à ce dernier d'intervenir sur le site (de 1998 à 2008 pour l'acquisition foncière des 80 hectares du projet et pour de premiers traitements ou investigation en termes de risque et pollution).
En 1999, la CUDL se dote d'une compétence Aménagement de zones d'activité et le site est inscrit dans le programme « Ville renouvelée » de LMCU.

En l'an 2000, les acquisitions du foncier commencent avec l'achat par l'EPF de l'ancienne gare de marchandise et du site industriel de Districhimie[22]. En décembre, la concertation est entamée[22]. Une partie du site prend l'aspect d'un No mans land[5].

En 2001 et 2002, des études de diagnostic et de programmation sont lancées[22].

En 2004, la dernière activité industrielle (Peignage de la Tossée) cesse, laissant d'importantes séquelles paysagères et en termes de pollution des sols, certaines de ces séquelles remontant aux destructions de la Première Guerre mondiale (Séquelles de guerre). Une Association des anciens salariés de la Tossée se crée et décide d'accompagner la reconversion sociale et la solidarité financière. La même année, une équipe d'urbaniste (Reichen et Robert & Associés) est sélectionnée pour pré-définir un programme ; permettant en juin le lancement d'une seconde étape de concertation. En juillet 2004, la brasserie Terken fait l'objet d'une liquidation judiciaire. Les anciens de Terken tentent de monter une brasserie coopérative.

En 2005, les études confiées en 2004 à une équipe pilotée par l'urbaniste et maître d'œuvre Pierre Bernard définissent 3 « lots industriels » (« Terken  », « La Tossée », « Vanoutryve ») et en juillet un pôle de compétitivité (Up-Tex) est agréé[22].

Au printemps 2006, les études pré-opérationnelles sont terminées, permettant le lancement de la 3e phase de concertation (en mars), suivie (en avril) de la création officielle en avril 2006 d'une ZAC sur le site, par LMCU, suite à une troisième étape de concertation préalable et avant mise en concurrence pour désignation d'un aménageur ayant concession d’aménagement. Cette même année 2006, une troisième phase de démolition est lancée, qui se poursuivra jusqu'en 2007[22].

Au printemps (mars) 2007, une SEM dite « SEM Ville renouvelée » est créée, qui travaillera avec la SEM Euralille[22]. Elle met en place une animation, un site internet et pourra accompagner des ateliers de coproduction, forum d'échange, club des partenaires, fonds de participation des habitants, extranet, etc.

En 2008, la friche industrielle Vanoutryve, située de l'autre côté du canal fait l'objet de travaux de démolition et de réhabilitation (elle deviendra « La plaine Images » [22] ; la démolition se poursuit sur le secteur de La Tossée[22].

En 2009, l'atelier électrique ouvre sur le site. C'est un lieu de dialogue entre partenaire et riverains du projet, ou observateurs (étudiants, stagiaires, thésards, enseignants...). Il a hébergé la compagnie théâtrale HVDZ en résidence, et a accueilli des plasticiens (Cléa Coudsi et Eric Herbin) ainsi que le Boustrophédon, et propose (entre autres choses) des « conversations » périodiques, au gré de l'évolution du chantier, avec des architectes, techniciens, représentants d'ONG pour partager savoirs et savoir-faire avec le public[2]. Cette même année, le chantier du CETI a été inauguré (juillet 2009) [22]. Le CETI devrait être pleinement opérationnel fin 2012.

Une étude de pollution doit préciser et cadrer les conditions du chantier et le devenir des sols pollués.

Les 80 ha du site, en légère déclivité, sont concernés par un projet élaboré en 2000, suivi de deux phases en 2004 et 2006 avec des aménagements prévus jusqu'en 2020 environ, qui donnera lieu sur la période 2009-2012 au plus gros chantier régional et l'un des plus gros chantiers urbains de France, après une série de phases de démolition et de requalification pilotées notamment par l'EPF devenu propriétaire (portage foncier) d'une partie des terrains, avec LMCU, sur financement européens (FEDER) et état notamment, sur la base d'un premier plan d'aménagement fait par les architectes Reichen et Robert (avec 127 470 m2 à requalifier et 23 808 m2 de démolition).

Le CETI

De 2006 à 2011, la construction et l'installation du CETI (Centre européen des textiles innovants) vont occuper 12 500 m2, pour un coût de 10 M€ (et 20 M€ de matériel) 42 millions d’euros selon d'autres sources[23], avec une inauguration prévue en 2011[24].

Environnement

Le site est encore en 2009 marqué par de nombreuses séquelles, mais il présente aussi quelques atouts environnementaux.

  • Le climat et l'humidité naturelle du sol y permettent une certaine résilience écologique comme en témoignent la flore spontanée et le processus de renaturation initié par l'EPF ;
  • Il a fait l'objet d'une Analyse environnementale sur l'urbanisme (AEU, outil créé par la Région et l'État avec l'ADEME pour aider les collectivités à mettre en place des Agenda 21 ou s'inscrire dans une démarche de ville durable) (pour 15 245 €, apportés à 70 % par l'ADEME et la Région qui ont complété l'autofinancement de 30%) ; cette étude a porté sur les choix énergétiques, l'environnement climatique, la gestion des déplacements, la gestion des déchets, l'environnement sonore, la Gestion de l’eau et la gestion des espaces et de la biodiversité. À proximité, le comité de quartier Fresnoy-Mackellerie a développé une expertise en matière d'inventaire et de place de la biodiversité (Portrait-Nature de quartier, Atelier nature).
  • Ce projet a rapidement été identifié comme un futur « pôle de développement d’intérêt métropolitain » (en raison notamment de la proximité avec la frontière belge) s'inscrivant dans une stratégie de « Ville renouvelée sur elle-même » initiée par Lille Métropole Communauté Urbaine, développée par l’Agence de développement et d’urbanisme de Lille Métropole (dite ADU). Il a ensuite été reconnu comme l’un des six futurs « pôles d’excellence métropolitains » où la ville de Roubaix souhaite notamment voir se développer des activités image-service et nouveaux textiles[25].
  • Sa superficie lui permet d'être une future vitrine de la ville durable et de jouer un rôle significatif en matière d'écologie urbaine (élément de la trame verte locale), permettant un certain « remboursement de dette écologique » et une contribution à la restauration qualitative et quantitative de la ressource en eau (la nappe carbonifère de Roubaix-Tourcoing localisée au nord du territoire communautaire a été dans le passé polluée et fortement surexploitée)  ;
  • La voie ferrée permettraient — moyennant quelques aménagements (génie écologique) — d'inscrire cette zone dans la trame verte communautaire en lui donnant une fonction supplémentaire de corridor biologique.
  • Le canal (achevé vers 1970) a aujourd'hui peu de fonction de corridor biologique. Il pourrait aussi, avec quelques aménagements compensant le caractère très artificiel de ses berges, connecter le site avec la Trame bleue de l'agglomération et de la région (dans le cadre du Sdage et du Sage « Marque-Deûle » par exemple, dont le Canal de Roubaix fait partie.

Les ONG associées aux projets — Associations Entrelianes, Chico Mendes, Ferme aux loisirs, etc., dans le domaine de l'environnement — avec les habitants, ont notamment proposé que soit restauré un « corridor biologique » qui pourrait enjamber le canal grâce à la voie ferrée et permettre à la faune et à la flore de circuler entre ce site et d'autres espaces verts de la trame verte communautaire, dont deux espaces en cours de renaturation ; le Parc Cassel et le parc Brondeloire, ainsi qu'avec la petite zone boisée intra-urbaine de l'ancienne Ferme aux Loisirs où nidifie déjà l'épervier d'Europe et de nombreux oiseaux forestiers. Selon ces associations, la zone de l'Union pourrait devenir une vitrine de la restauration et valorisation de la biodiversité urbaine, ainsi que d'une démarche participative et éco-citoyenne.

Suivi scientifique

La zone de l'Union est devenu un Site-Atelier qui fait l'objet d'études de la part de plusieurs universités et grandes écoles, avec notamment des projets de thèse ou thèses en cours dont par exemple :

  • une thèse de doctorat portée par l'USTL sur l' « Influence des modalités de réaménagement en écoquartier d’un site urbain, sur la restauration d’une faune du sol fonctionnelle » [26],
  • une thèse de doctorat portée par l'Université de Lille II sur « L’interaction du social et de l'écologique dans les politiques publiques : émergence des enjeux socio-écologiques dans la décision publique »[27].
  • une thèse de doctorat, soutenue par le 'École des mines de Douai (Département de génie civil et environnemental), intitulée « Redéveloppement de friches industrielles en milieu urbain : croisement de données environnementales et d’aménagement », entamée en octobre 2010, dans le cadre du projet REFRINDD ; Le croisement de données environnementales (géologie, hydrologie, pollution…) et sociétales (perception, forme et fonctions urbaines...) via des outils tels que SIG, Analyse multicritère décisionnelle, Analyse coût bénéfice, « Système d'intégration pour l'urbanisme »... vise à mettre au point et tester, de manière interdisciplinaire, une méthodologie de croisement de données permettant « une vision spatiale ambivalente » des friches industrielles et permettant de produire des critères d'aide à la décision utilisables à toutes les étapes du réaménagement d'une friche polluée[4].

Gestion et limitation des nuisances du chantier

Pour limiter les nuisances sonores et la gêne occasionnée par ce chantier, les plantations et les terrassements et nivellements devraient se faire progressivement, au fur et à mesure du chantier et toujours sur le site lui-même sur des idées notamment fournies par les étudiants de l'école d'architecture et de Paysage de Lille (à Villeneuve d'Ascq). Les déblais d'un chantier devenant sur place les remblais d'un autre.

Investissements

De nombreux investissements sont faits par les collectivités. Batixia, société d’investissement régional (SIR, créées par la loi « Solidarité et Renouvellement urbain ») financée par le conseil régional et la Caisse des dépôts, est associée au projet ; elle contribue aux investissements via des PPP (partenariats public-privé), pour aider des entreprises à acquérir des locaux professionnels[28]. Des systèmes de type Tiers-investisseur sont possibles.

Aménagements en cours et usages futurs potentiels

  • En janvier 2003, un marché de définitions a été ouvert par Lille Métropole Communauté urbaine et ses partenaires pour préciser le potentiel et les vocations du site, ainsi qu'un programme et des principes d’aménagement[29], permettant à 3 équipes retenues (Reichen & Robert ; Paul Chemetov, mandataire et Bailly-Dancoine) de faire trois scénarii de propositions. Celui de l'équipe Reichen & Robert a été jugé le plus proche des préoccupations du maîtrise d'ouvrage en proposant :
  • une stratégie foncière visant à réaliser une première tranche (d'un « campus textile ») offrant image immédiate au site ;
  • une « programmation économique importante » ;
  • une logique d’accessibilité via les transports en commun et routiers ;
  • une mixité des fonctions ;
  • un projet de logements valorisé par une situation en front de parc.
  • Au nord du site, l'« îlot Stephenson »[30] était initialement promis à la démolition. Il s'inscrit dans un environnement socio-économique difficile (nombreux bénéficiaires du RMI, 20 % de chômage en 2009, alors qu'il existe des emplois souvent occupés par des gens plus qualifiés venant de l'extérieur. Les habitants, regroupés au sein de l'association « Rase pas mon quartier », ont poussé l'aménageur et l'association d'architectes Notre atelier commun, dirigée par Patrick Bouchain, à réhabiliter 30 des 54 maisons de l'îlot selon les normes BBC (Bâtiment de basse consommation), mais en auto-réhabilitation. Les 24 maisons restantes sont occupées. La première maison réhabilitée a été inaugurée fin septembre 2010[31].
  • Une zone d'habitat et des espaces verts susceptibles de contribuer à la trame verte des 3 communes et de la communauté urbaine est prévue. Il est question de faire du site un « pôle d'excellence métropolitain » et d'intérêt national sur le thème du textile, avec notamment un « centre européen des textiles innovants » (CETI, en construction en 2010).

En 2010, l'aménageur, avec les associations, réfléchit au développement du réseau de chaleur existant, à l'utilisation de toitures végétalisées et à une gestion des eaux pluviales plus écologique, à la mutualisation de parkings mutualisés en s’appuyant sur la mixité des usages, au renforcement des transports en commun, au partage de la voirie pour laisser au moins autant de place aux piétons et vélos qu'aux automobiles (car le réseau de transport en commun ne sera finalisé qu'en 2015), « conciergeries » pour concentrer des services (en rez-de-chaussée), des parkings (au-dessus).

Annexes

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Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. a, b, c, d, e et f Ministère de l'écologie ; Palmarès EcoQuartier 2009 Projet Avenir , Présentation PDF, 28 pages, Janvier 2011
  2. a et b Site de l'Union ; La réhabilitation de l'îlot Stephenson, consulté 2011/06/26
  3. Exposé de Martine Revel, CERAPS Université Lille 2, intitulé Dispositifs de participations institutionnels, associatifs et privés autour du projet : un système de coopération instable et peu régulé, Séminaire scientifique ; « l’expression de la démocratie participative dans l’aménagement l’éco-quartier pilote de l’Union », Tourcoing, 7 octobre 2010.
  4. a et b Présentation résumée du projet de thèse de Thomas Valeyre, intitulée « Redéveloppement de friches industrielles en milieu urbain : croisement de données environnementales et d’aménagement », GIS 3P
  5. a et b Isabelle Roussel, Guillaume Schmitt ; La difficile territorisalisation des inégalités environnementales  ; Air Pur N° 76 - 2009
  6. Agenda 21 de Tourcoing qui évoque notamment la charte des villes européennes pour la durabilité et la charte d'Aalborg
  7. À propos de la Charte éco-quartiers de Lille Métropole Communauté urbaine
  8. Extrait du registre aux délibérations du Conseil de la Communauté Réunion du Conseil du 20 décembre 2007
  9. Document de la préfecture du nord présentant le Projet "« Zone de l'Union »
  10. [Fichier:http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Tourcoing/actualite/Secteur_Tourcoing/2008/10/02/article_collectif-de-l-union-creer-des-activites.shtml « Collectif de l'Union : créer des activités d'économie solidaire »], La Voix du Nord, 2 octobre 2008.
  11. Séminaire scientifique ; « l’expression de la démocratie participative dans l’aménagement de l'éco-quartier pilote de l'Union », Tourcoing, 7 octobre 2010 (Annonce)
  12. RECit (Réseau d’échanges, de recherche et d’actions communes) : « Bientôt un quartier écologique à l’Union ! »
  13. « Rencontre du collectif de l'Union à Roubaix par RECit », (avec Compte rendu).
  14. L'UPC de Roubaix se présente sur son site comme une « association loi 1901, créée en 2004 par des militants engagés dans des actions d’éducation populaire sur la ville de Roubaix », avec pour objet « d’organiser les croisements de savoirs entre citoyens sur les questions d’intérêt général. Elle est à la fois un lieu de formation citoyenne et d’action collective »
  15. « MAV : l’architecture de l’Union tient vitrines, lunion.org, 17 mai 2011.
  16. Référentiel dynamique Développement durable, 15 février 2010.
  17. Évolution du Plan directeur
  18. Club de partenaires : l’union fait la force… de proposition, 2011-06-24
  19. Site de l'Union, Le laboratoire de noms Un ensemble de manifestations pour réfléchir ensemble aux futurs noms des espaces publics de l’Union. , consulté 2011-06-24
  20. a, b, c, d, e et f Page du site municipal de Roubaix présentant la délimitation de la zone de l'Union
  21. a, b et c Base de donnée BASOL, citant un « diagnostic initial » de 1998
  22. a, b, c, d, e, f, g, h, i et j Le Site de l'Union, un projet phare pour la métropole, page 8 et 9 de la revue Lille Métropole Info , décembre 2009
  23. « Le Ceti fait son show sur la zone de l'Union », 20 Minutes — Lille, 8 décembre 2008.
  24. « Pleins feux sur le CETI », Nord-Éclair, 6 décembre 2008.
  25. La Zone de l’Union, site de la ville de Roubaix.
  26. Présentation de la thèse Influence des modalités de réaménagement en écoquartier d’un site urbain, sur la restauration d’une faune du sol fonctionnelle
  27. Caroline Lejeune ; Doctorante en science politique
  28. « Pour Batixia, la reconquête urbaine passe par l’Union », lunion.org, 27 septembre 2010.
  29. « Trois scénarios d’aménagement envisagés », site de la ville de Roubaix.
  30. Stephenson, lunion.org
  31. « La maison « témoin » de l'îlot Stephenson inaugurée », Nord Éclair, 30 septembre 2010.

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Zone de l'Union de Wikipédia en français (auteurs)

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