Zouerate

Zouerate
Zouerate
(ar) الزويرات
Administration
Pays Drapeau de Mauritanie Mauritanie
Région Tiris Zemmour
Géographie
Coordonnées 22° 41′ 00″ Nord
       12° 28′ 00″ Ouest
/ 22.683333, -12.466667
Altitude 380 m
Démographie
Population 33 929 hab. (2000)
Localisation
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Zouerate
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Zouerate

Zouerate, parfois orthographié Zouérat ou Zoueratt, est une ville du Nord de la Mauritanie, proche de la frontière avec le Sahara occidental. C'est la capitale de la région (wilaya) de Tiris Zemmour.

Cette ville minière créée ex nihilo dès la fin des années 1950 par la MIFERMA (société des MInes de FER de MAuritanie), est située au pied et à l'est de la Kedia d'Idjil, près de la mine de fer de Tazadit. Le village le plus proche (à 30 km à l'ouest) est F'Derick (ex Fort Gouraud). Cette construction et le début de l'exploitation du minerai de fer coïncident avec l'indépendance de la Mauritanie (république islamique) (1960), indépendance qui concerne de nombreux pays de l'ex AOF.

Les matériaux destinés à sa construction, mais aussi à l'exploitation du minerai de fer sont transportés par camion (de véritables norias de Kenworth) à partir de Nouadhibou, par des pistes qui suivent à peu près le tracé de la future voie de chemin de fer construite dans le même temps. Le ravitaillement (vivres et eau) suit le même chemin.

Une piste d'aérodrome est tracée. Elle n'est pas goudronnée dans un premier temps et permet l'atterrissage d'avions type DC3, DC4 ou Nord Atlas.

Située dans un lieu désertique, le principal problème est l'approvisionnement en eau. Le site de Boulanouar, riche en eau douce souterraine, et situé sur le parcours du chemin de fer contribue à la résolution du problème. L'eau est convoyée par des wagons citernes qui sont ajoutés au convoi. De l'eau est trouvée dans un gisement après 1978, et alimente maintenant Zouérate de façon moins aléatoire.

La construction de la cité, par des températures fortes, mais dans un climat sec, se fait sur un plan clair et aéré qui fait la part belle aux logements des expatriés.

La cité est divisée en plusieurs parties : une cité ESA (une pour les ouvriers européens, une pour les ouvriers mauritaniens), une cité "maîtrises", et une cité "cadres", chacune ne recoupant pas les autres. Au bord de la route goudronnée qui entoure la cité "européenne", dans un angle de la cité "cadres", se trouve la villa destinée aux dirigeants (souvent de passage) de la MIFERMA.

Un hôtel restaurant ("MIFhôtel") est créé pour les nouveaux arrivants avant attribution d'un logement. Trois MifHôtel(s) existeront successivement. Le premier deviendra le "club" mauritanien. Le deuxième brûlera entièrement.

Deux économats approvisionnés par le train proposent à la vente les produits de première nécessité (pêche venant de Nouadhibou, le reste venant de France, d'Amérique du sud et des îles Canaries).

Les logements sont meublés, équipés et climatisés, du moins pour les européens... L'électricité est produite aux "services généraux". Elle sert principalement à alimenter les appareils de l'exploitation de minerai (pelleteuses, roue-pelle, ...).

Les eaux usées évacuées de la cité (au sud-est) donnent lieu à une prolifération végétale intense (la combinaison eau-soleil-engrais naturel, bio, quoi !). Des palmiers dattiers y poussent rapidement. Des jardins potagers y voient le jour (tomates, oignons y sont cultivés et vendus aux habitants).

Deux écoles sont créées. Deux "clubs" sont ajoutés, chacun possédant une piscine, ce qui est un luxe dans un pays aride. Des services d'autobus desservent les carreaux des mines. S'y adjoignent des automobiles (4l Renault et Land Rover en majorité). La circulation automobile dans la cité se fait à droite. En prenant la sortie sud, vers les mines, il y a un changement de côté. Sur le parc minier, de Tazadit à F'Derick, on roule à gauche (pour que les conducteurs d'engin voient le précipice).

Une polyclinique est créée puis reconstruite un peu plus loin (derrière le club "la gazelle"). En plus des médecins, des infirmiers et infirmières, des sages-femmes, il y a un dentiste. Pour être opéré, il faut aller à Nouadhibou/Cansado, bien qu'il y ait un bloc opératoire en cas de personne intransportable. Auquel cas, c'est le chirurgien qui se déplace.

Le cinéma est original, puisqu'il est à "ciel ouvert", comme les mines de la Kédia : des rangées de fauteuils entourés de murs, sans plafond ni toit. Les films sont récents (je parle des années 1960-1980) Le service postal, la police, la banque sont assurés par l'administration mauritanienne.

Les distractions consistent en pratiques sportives (kart, football), soirées de réunion ou dansantes au club, quelques spectacles de vedettes françaises. Les européens explorent les alentours sous la forme de sortie en brousse, toujours avec plusieurs véhicules et souvent avec des guides beïdanes (la plupart du temps des collègues de travail). Les lieux connus : PK 567 (station de maintenance de la voie ferrée, à 567 km de Nouadhibou), Char (bordj et puits) au nord de Choum, puits de Tourine, Sebkhra d'Idjill, les anciens lacs. La sortie sans destination particulière est toujours la bienvenue.

Les accidents sont toujours ressentis durement : avion qui s'écrase au décollage de F'Derick, avion transportant des vacanciers qui s'égare et s'écrase au dessus de la sierra Nevada, accident du train et personnel brûlé vif, incendie du tapis roulant qui traverse la Kédia et amène le minerai concassé de Tazadit au stacker (sans blessé), noyade d'une fillette dans la piscine, accident de la route, accidents d'engins sur le carreau de la mine (souvent chute dans le ravin), destruction accidentelle de l'entrepôt d'explosifs.

Le peu de logements concédés aux Mauritaniens et une demande salariale amènent des revendications dans la fin des années 1960. Un parc de logements supplémentaire est construit au sud de la cité par la SNIM (société Mauritanienne succédant à la MIFERMA) plus tard.

La cité "européenne" s'agrandit en s'entourant d'un bidonville, "agrémenté" d'un mur pour empêcher les constructions sauvages de s'approcher trop de la cité européenne. Il a d'ailleurs été nommé par les Zouérati : mur de la honte.

La vie y est saine, puisqu'il n'y a pas de moustiques. Les pluies sont inexistantes sauf en janvier 1973 où il a plu durant trois jours et trois nuits. Le paysage est devenu celui de la Normandie selon les dires des habitants. La cité, construite au pied du glacis de la Kédia, est protégée du ruissellement (rare, je répète) par une tranchée qui dérive le cours d'eau potentiel vers le nord. Les alizés ne concernent pas cette région, contrairement à Cansado et Nouadhibou où le "vent rend fou". L'évènement climatique le moins agréable est le vent de sable.

Vers le nord, par temps clair (c'est-à-dire la plupart du temps), on aperçoit les montagnes situées près du tropique du cancer. Vers le sud, c'est le gris bleuté de la Kédia qui barre l'horizon. A l'ouest, le guelb Sheibani (vieux) a la forme conique d'un volcan. A l'est, guelb El Rhein et Oum Arwagen (voir guelb à magnétite)) agrémentent l'étendue sableuse.

Lieux remarquables aux alentours : la sebkhra d'Idjill (salines, exploitées), des lacs asséchés dont les bords regorgent d'outils paléolithiques, des amas rocheux gravés de la même époque, des ruines de forts des armées occupantes (dont Française), et un peu plus à l'ouest en territoire marocain actuellement, les montagnes du diable avec des grottes comportant des peintures rupestres. Tout puits est remarquable : Tourine, F'Derick...

Le 1er mai 1978, Zouérate est attaqué par le front Polisario. Deux morts sont à déplorer. Il s'ensuit un départ précipité de nombreux européens. Quelques uns ne reviendront jamais.

Lors du recensement de 2000, Zouerate comptait 33 929 habitants[1]. C'est la troisième ville du pays, après Nouakchott et Nouadhibou.

Ville dans le désert, elle reçoit le minerai de fer des mines dans les plateaux, dont celles de Fderîck, Tazadit et Rouessa. Elle est le point de départ de la ligne ferroviaire Zouerate-Nouadhibou qui sert à l'exportation du minerai de fer vers le port de Cansado(point central), puis par bateau vers les pays importateurs.

Sommaire

Notes

  1. Recensement général de la population et de l'habitat (RGPH) de 2000 [1]

Voir aussi

Bibliographie

  • Moussa Diagana, Population ouvrière de Zouérate et mouvement syndical en Mauritanie, Université Panthéon-Sorbonne, Paris 1, 1981 (thèse de 3e cycle de Sociologie)
  • Jean-Claude Klitchkoff, « Zouerat » in La Mauritanie aujourd'hui, Éditions du Jaguar, 2003 (2e éd.), p. 182-184 (ISBN 978-2869503403)

Lien externe

  • Zouerate sur le site officiel de la République islamique de Mauritanie (noms des édiles).

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Zouerate de Wikipédia en français (auteurs)

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