Économie de la République Populaire de Chine

Économie de la République Populaire de Chine

Économie de la République populaire de Chine

Chine
Indicateurs économiques
Shanghai Pudong by night.jpg
Quartier des affaires de Shanghai, Un des centres financiers de la Chine et de l'Asie
Monnaie Yuan
Année fiscale année calendaire
Organisations internationales Banque mondiale, OMC
Statistiques
Produit intérieur brut (parité nominale) 4 400 milliards $ (2008), (classé 3e)
Produit intérieur brut en PPA 7 800 milliards $ (2008), (classé 2e)
Rang pour le PIB en PPA 2e
Croissance du PIB 9 % (2008 est.)
PIB par habitant en PPA 6 100 $ (2008 est.), (classé 105e)
PIB par secteur agriculture : 11,3 %
industrie : 48,6 %
services : 40,1 %
Inflation (IPC) 4,9 % (février 2008)
Pop. sous le seuil de pauvreté
Indice de développement humain (IDH) (81e) en 2007/2008[1]
Population active 807,7 million (2008 est.)
Population active par secteur agriculture : 43 %
industrie : 25 %
services : 32 %
Taux de chômage 4 % (officiellement, dans les villes)
9,5 % (selon une étude indépendante, dans les villes)
Principales industries fer, acier, aluminium et autres métaux, charbon, construction de machines, armement, textiles, pétrole, ciment, produits chimiques, engrais, produits de consommation, matériels de transport
Commerce extérieur
Exportations 1 400 milliards $ (2008)
Biens exportés
Principaux clients États-Unis 19,1 %, Hong Kong 15,1 %, Japon 8,4 %, Corée du Sud 4,6 %, Allemagne 4 %. (2007)
Importations 1 130 milliards $ (2008)
Biens importés
Principaux fournisseurs Japon 14 %, Corée du Sud 10,9 %, Taïwan 10,5 %, États-Unis 7,3 %, Allemagne 4,7 %. (2007)
Finances publiques
Dette publique 18,9 % du PIB (2007) 1
Dette extérieure 363 milliards $ (31 décembre 2007)
Recettes publiques 640,6 milliards $ 1
Dépenses publiques 634,6 milliards $ (2007)1
Aide au développement
Sources : 

1. CIA factbook2. [3]
Sauf mention contraire, tous les chiffres sont exprimés en dollars des États-Unis

En 2008, la Chine est la 3e puissance économique mondiale[2] derrière les États-Unis et le Japon avec un PIB de 4 420 milliards de $ US (World Bank, Total GDP 2008).

La République populaire de Chine a officiellement adopté une « économie socialiste de marché », qui essaye de rendre compatibles les principes hérités de la nationalisation de l'économie mise en place depuis 1949 et ceux du capitalisme de marché. Ce « grand écart » idéologique est le résultat de la politique mise en œuvre par Deng Xiaoping après son retour au pouvoir en 1979. La Chine a adhéré a l'Organisation mondiale du commerce (OMC) le 11 décembre 2001[3]. Elle est membre de la Coopération Économique Asie Pacifique (APEC).

Sommaire

Historique

L'économie chinoise avant Mao Zedong

Le terme de « réveil », et non d'« éveil », de la Chine est utilisé du fait qu'elle a longtemps possédé l'une des économies les plus importantes du monde. Liée au Moyen-Orient et à l'Occident par la route de la soie depuis la fin de l'Antiquité, la Chine représentait 30 % du PIB mondial au début du XIXe siècle[4].

L'économie de la Chine contemporaine s'est fondée sur les décombres de la dynastie Qing, ruinée par le commerce de l'opium orchestré par les puissances occidentales.

Au XIXe siècle, la Chine subit une forte agitation sociale, une quasi stagnation économique, une forte croissance démographique, et des ingérences de plus en plus marquées de la part des puissances occidentales. La volonté britannique d'ouvrir le commerce et notamment de poursuivre ses exportations d'opium, que des édits impériaux rendaient illégales, aboutit à la première guerre de l'opium, en 1840, et à la défaite chinoise. La Grande-Bretagne obtint la cession de Hong Kong au traité de Nankin en 1842, ainsi que l'ouverture d'autres ports au commerce européen. Par la suite, la Grande-Bretagne et d'autres puissances occidentales, y compris les États-Unis ainsi que plus tard le Japon, obtinrent des « concessions », c'est-à-dire des petits territoires côtiers sous leur contrôle, ainsi qu'une influence dans de vastes régions voisines, et des privilèges commerciaux.

La première révolution chinoise de 1911 permet l'instauration de la République mais est marquée par une démocratie parlementaire[5] incapable de faire face aux différents problèmes du pays. S'ensuivent des phases de dictature militaire, de guerre civile puis de guerre contre l'occupation japonaise (1937-1945), enfin de reprise de la guerre civile jusqu'à la victoire de Mao.

La Chine de 1912 à 1936 a connu une croissance annuelle estimée de 9,4 % et le bassin du Yangtze avait atteint un niveau de vie comparable à celui de l'Europe du Nord avant 1929. Le Kuomintang lance une réforme monétaire audacieuse en novembre 1935, au sortir de la Grande dépression, lors du passage de l'étalon-argent, hérité des Ching et anachronique, à une devise convertible mais la Seconde Guerre sino-japonaise fait échouer celle-ci et détruit l'économie chinoise dont les zones les plus industrielles passent sous le contrôle du Japon[6].

Après presque trois décennies de guerres la Chine est considérée comme le pays le plus pauvre par habitant.

L'économie communiste de la période Mao Zedong

L'avènement de la République populaire de Chine en 1949 a marqué le début d'une période de relative autarcie économique et de réformes économiques et sociales à l'efficacité variable. Certes le régime est parvenu à juguler les famines épisodiques dont souffrait la population chinoise et a permis à tous les habitants d'avoir accès aux besoins minimums vitaux (nourriture, eau potable, santé publique, soins médicaux) — ce qui n'était pas le cas avant l'accès au pouvoir des communistes. Ces efforts colossaux ont permis au pays de ne pas s'endetter. Mais des erreurs monumentales dues à un manque complet de sens des réalités ont aussi été commises, notamment le Grand Bond en avant de 1958 à 1960 qui causa une grande famine et in fine la mort de 20 à 60 millions de personnes entre 1959 et 1962. La Révolution culturelle de 1966 à 1976 désorganisa ensuite surtout l'économie urbaine pendant un lustre et malmena fortement le patrimoine historique et culturel du pays.

L’essor de « L’économie socialiste de marché » sous Deng Xiaoping

Deng Xiaoping en 1979.

Après la mort de Mao Zedong en 1976 et l’arrivée de Deng Xiaoping au pouvoir, une formule inédite - l’économie socialiste de marché - a permis à la Chine d’ouvrir progressivement son économie tout en conservant son régime politique. Depuis les années 1980, la Chine est ainsi devenue progressivement un acteur majeur d'abord dans les industries de main d'oeuvre, industries textiles et objets manufacturés de basse qualité, conservant des prix très bas grâce à une main d’œuvre nombreuse et bon marché ainsi qu'à un taux de change très compétitif, lui valant le surnom d’« atelier du monde ».

L'ouverture économique chinoise repose sur des Zones économiques spéciales (ZES), zones de territoires offrant des conditions très avantageuses pour les firmes multinationales, mais les obligeant à laisser leurs technologies en cas de délocalisation des usines. Ces zones occupent maintenant presque tout le littoral chinois.

En 2008, Hu Jintao célèbre trente ans de réformes qui ont fait de la Chine une puissance qui compte de plus en plus dans le monde. Un certain nombre de points essentiels peuvent être relevés, qui sont une sorte de résumé du système économique et social chinois :

  • Constatation: Le taux moyen de croissance annuel a été de 9,8 %, soit plus de trois fois la moyenne mondiale, ce qui a eu pour conséquence que l'économie chinoise est devenue la quatrième du monde, représentant 6 % du PMB en 2008 contre 1,8 % en 1978.

La Chine actuelle face à la mondialisation

Hong Kong depuis le Victoria Peak

Ce n’est que plus récemment que certaines entreprises chinoises ont su imposer leur marque dans des secteurs de pointe, et le rachat d’entreprises étrangères.

L’adhésion de la Chine à l’OMC en 2001 a confirmé sa place grandissante dans l’économie mondiale, se profilant comme un nouveau centre économique à l’instar des États-Unis, de l’Union européenne et du Japon[7]. Les exportations chinoises sont très compétitives et constituent une grande partie du déficit commercial américain. La Chine dispose aujourd'hui d'énormes réserves de change. Elles garantissent 18 mois d'importation, en couvrant 10 fois les dettes à court terme du pays et en gageant 20 % de la masse monétaire. Dopée par l'excédent commercial, la Banque du Peuple engrange 15 milliards de dollars de devises supplémentaires chaque mois.

Actuellement, on constate un décalage entre le littoral et le Centre de la Chine. Le premier étant bien plus développé et intégré que le second (plus paysan et plus pauvre).

Des délégués participant au XVIe Congrès du Parti communiste chinois en novembre 2002 à Beijing ont souligné que la réussite de la réforme des entreprises d'État — entreprise au début des années 1990 par Jiang Zemin — était primordiale pour promouvoir le développement rapide de l'économie nationale et construire une société au niveau de vie relativement aisé[8].

Mais, dans le nouveau contexte économique, les entreprises publiques- ou danwei- ont du mal à trouver leur place et rencontrent de plus en plus de difficultés. Leurs pertes ont atteint le chiffre record de 102,6 milliards de yuans (12,75 milliards de dollars) en 2005, soit une augmentation de 56,7 % en base annuelle, selon les chiffres du Bureau d'État des Statistiques (BES). Sur les deux premiers mois de 2006, les pertes des entreprises publiques ou contrôlées par l'État atteignent déjà 26,2 milliards de yuans, soit 3,25 milliards de dollars. L'augmentation des coûts de production, un système de fixation des prix inefficace, la surcapacité et d'importantes lacunes d'ordre technologique sont les principales causes de cette situation, selon Jiang Yuan, statisticien au BES.

Les autorités chinoises ont adopté une stratégie d’ouverture très progressive de l’économie, qui n’a commencé à se concrétiser que très récemment pour des secteurs-clés comme les banques ou les assurances. Cette ouverture parcimonieuse, synonyme d’arrivée de capitaux étrangers, lui a permis de quasiment ignorer la crise asiatique de 1997.

Affichant des taux de croissance frôlant régulièrement les 10 % par an depuis 1978, soit un doublement du niveau de vie moyen tous les huit à neuf ans compte tenu d'une croissance démographique de 1 % par an, l’économie chinoise est parfois décrite comme étant en « surchauffe ».

Crise de 2008

Comme les autres pays intégrés à l’économie mondiale, la Chine est touchée par la crise économique de 2008. La récession américaine a des effets sur la croissance du pays qui dépend en grande partie des exportations et des importations.

À la fin de l’année 2008, le taux de chômage en ville serait de 9,4 % d’après un chercheur de l'Académie des sciences sociales de Pékin Zhang Chewei, soit le double du chiffre annoncé par les autorités[9]. Selon Huang Yunlong, le vice-gouverneur du Guangdong, 600 000 migrants qui travaillaient dans la province seraient retournés dans leur ville ou leur village d’origine en 2008[9].

Le gouvernement chinois annonce en novembre 2008 un plan de relance de 15 % du PNB dans les deux ans à venir pour relancer la croissance. Les 4 000 milliards de yuans (soit 454 milliards d’euro) iront à des grands travaux d’infrastructures (beaucoup de ferroviaire, ports, autoroutes, de grands travaux hydrauliques (45 %), à la reconstruction du Sichuan (25 %), au développement des campagnes (9,25 %), à l'environnement , principalement des stations de traitement des eaux usées (8,7 %), des logements sociaux (7 %), et pour la santé (1 %), etc.). Ce budget prévu contient les 1 000 milliards de yuans décidée pour la reconstruction de la province du Sichuan en juin 2008 suite au séisme du Sichuan de mai 2008[10].

Données sociales et environnementales : un miracle fragile, des inégalités sociales, la dégradation de l'environnement

Shanghai : la gestion des déchets urbains pose des problèmes aux grandes villes

La Chine accède au rang de 3e puissance économique mondiale en 2007[11] derrière les États-Unis et le Japon. Elle pèse en 2007, 6,04 % du PIB mondial soit 3 280 milliards $ (World Bank, gross domestic product 2007). Ce développement effréné des activités économiques est dû aux investissements et aux exportations mais peu à la consommation intérieure[12]. Le développement économique actuel de la Chine est l'un des plus rapides du monde, puisque l'on y enregistre une croissance dont la moyenne, depuis dix ans, se situe entre sept et huit pour cent par an, frôlant parfois les dix pour cent. Toutefois, de grands problèmes contre-balancent le « miracle économique chinois » ; d'une part, la croissance des inégalités entre citadins et populations paysannes ou mingong (ouvriers migrants), à l'origine d'émeutes ; d'autre part, le problème de la production agricole (la Chine est importatrice nette de blé) et du reclassement des paysans, la dépendance énergétique du pays et la dégradation accélérée de l'environnement.

Certes la Chine a connu la plus importante et la plus rapide réduction de pauvreté de l’histoire.

  • Le taux de pauvreté absolue, définie par un revenu inférieur à un dollar par jour (en PPA), concernait 74 % de la population au début de la réforme en 1981 pour atteindre 15 % en 2004.
  • Cependant en 2003, 30 millions de personnes sur plus de 1300 millions vivaient encore avec moins de 77 dollars par an[13].
  • Seuls 76 millions de salariés urbains étaient protégés par l'assurance-maladie en 2004, soit 5,8 % de la population[14].
  • La pauvreté relative s'est quant à elle aggravée fortement. La société chinoise est de plus en plus inégalitaire : les familles les plus riches, qui représentent 8,6 % de la population totale, détiennent 60 % du capital financier[15]. Différentes études[réf. nécessaire] indiquent que les 10 % les plus pauvres de la population ont connu une détérioration très forte de leurs conditions de vie tandis que les 10 % les plus riches ont vu leurs revenus et leur patrimoine exploser. Le nombre de milliardaires chinois en dollars est passé de 3 en 2004 à 106 en 2007[16].

De plus selon les statistiques officielles, les grandes agglomérations sont trois fois plus riches par habitant que les espaces ruraux.

La situation de l’environnement est préoccupante et pourrait devenir un frein à la croissance (pollution des centres industriels et urbains, diminution de la surface cultivable sous le coup de la désertification, empoisonnement des eaux douces, etc.). Ainsi, six des dix villes les plus polluées du monde se trouvent en Chine, les pluies acides tombent sur un tiers du territoire, les eaux contaminées tuent plus de 30 000 enfants chaque année : on pourrait multiplier les exemples des méfaits d’une croissance mal contrôlée. Le rendement énergétique est très mauvais : pour chaque dollar produit, la Chine dépense 4,7 fois plus d’énergie que les États-Unis, et 11,5 fois plus que le Japon. Après l’amélioration constatée au cours des deux dernières décennies, la consommation d’énergie s’est mise à croître plus vite que le PIB depuis 2002. Le gouvernement investit considérablement dans l’environnement et ouvre ainsi un marché aux entreprises étrangères. Mais il est incapable de contrôler les pratiques désastreuses des entreprises, soucieuses avant tout de leur chiffre d’affaires. La question-clé est de savoir si le gouvernement sera capable ou non d’imposer aux entreprises une croissance plus respectueuse de l’environnement et de mener les politiques adéquates en matière énergétique. La Chine est en 2007 devenu le premier émetteur mondial de CO2[17].

Données sectorielles

Secteur primaire

Agriculture

Article détaillé : Agriculture de la Chine.
Agriculture en terrasses, dans le Yunnan
Riziculture dans le Sichuan

Selon les estimations de l'Organisation de coopération et de développement économiques, le secteur agricole représente encore aujourd'hui 15 % du produit intérieur brut de la Chine et assure 40 % de l'ensemble des emplois. Une part qui s'élevait à 71 % à la fin des années 1970[18]. Ce secteur constitue donc, malgré le développement industriel récent, une part importante de l'économie chinoise. Plus de 800 millions de personnes vivent dans les zones rurales. L’agriculture, qui occupe la majeure partie de la population active (323 millions d’actifs ruraux), reste un secteur fondamental de l'économie chinoise. Les exploitations sont détenues par les collectivités villageoises qui les louent à des agriculteurs, souvent avec des baux de trente ans. Cette semi-privatisation s'est accompagnée d'un boom de la productivité et de la production.

Depuis 5000 ans, le riz,dont l'origine est encore controversée, domine l'activité rurale de la Chine et constitue l'aliment de base de la majorité de ses habitants. L'agriculture chinoise est pénalisée par le peu de zones cultivables. En outre, elle dispose de seulement dix pour cent de la superficie cultivable mondiale et doit nourrir 22 % de la population mondiale. L'agriculture chinoise est également handicapée par son morcellement, avec 200 millions de foyers exploitant chacun, en moyenne, une superficie de 65 ares. De plus, du fait de l’urbanisation croissante, de la pollution et de la désertification, on estime que la surface cultivable diminue d’environ 2 500 km² par an. Pourtant, entre 1990 et 2003, la production agricole a augmenté de 90 %.

Bien que le parti communiste, sous l'impulsion de Mao Zedong se soit appuyé sur les paysans pour prendre le pouvoir, et qu’ils constituent donc la base de sa légitimité, ces derniers ont connu des fortunes diverses, reflétant les différentes options idéologiques suivies ces dernières décennies. Le gouvernement chinois reste néanmoins très attentif au sort des paysans, qui reste plus que jamais l'une de ses priorités. Pourtant, les aides publiques ne représentent que 6 % environ du revenu des agriculteurs, contre 20 % aux États-Unis, 34 % dans l'Union européenne et 58 % au Japon.

Les revenus des agriculteurs chinois ont cependant plus que triplé entre 1980 et 2000 ce qui a largement contribué à la diminution de la pauvreté dans le pays. 400 millions de Chinois vivant dans les zones rurales sont sortis de la pauvreté entre 1979 et 2002. Ceci n'empêche pas l'inégalité croissante entre ruraux et citadins. De ce fait, la Chine est confrontée à un exode rural important. Face aux conditions de plus en plus difficiles de leur vie, les paysans émigrent massivement vers les zones urbaines. On estime qu’environ 8 millions de paysans quittent la campagne chaque année pour rechercher un emploi, et que depuis 1979, entre 80 et 200 millions de paysans auraient émigré en ville.

Les terres proches des grandes agglomérations sont convoitées pour faire face au développement urbain. Zhou Tianyong, un économiste influent, estime que, depuis le début des réformes jusqu'en 2003, environ 6 700 000 hectares ont été soustraits à l'agriculture. Les paysans n'ont été indemnisés qu'à hauteur de 10 % du prix du marché[19].

Le 14 mars 2006, lors d'une conférence de presse, tenue à Pékin peu après la clôture de la session annuelle de la 10e Assemblée populaire nationale (APN, parlement chinois), le Premier ministre chinois Wen Jiabao annonce que la Chine infligera une punition sévère à tout individu qui réquisitionnera illégalement des terres de paysans.

Il faut souligner un paradoxe. Tandis que des terres agricoles sont menacées par l'étalement urbain, la construction des voies de communication et le développement d'une industrie rurale (de sous-traitance) mais aussi par des phénomènes de désertification, de lessivage des sols et d'érosion, la Chine a sur son territoire des fronts pionniers. Ces fronts pionniers sont différents de ceux que l'on trouve au Brésil. Ils ressemblent plutôt à des oasis : en effet ils sont installés dans des zones désertiques ou semi-désertiques de manière ponctuelle. On les trouve en particulier dans la région autonome du Xinjiang, où ils sont gérés par le Corps de construction et de production du Xinjiang.

Cultures
Évolution de la production de blé entre 1961 et 2002 (chiffre de la FAO, 2004). Production en tonne.
    • Arachide : 18,5 Mt, soit 50 % de la production mondiale.
    • Céréales :
      • riz : 150,6 Mt (28,7 %, n°1 dans le monde)
      • blé : 56,1 Mt (15,4 %)
      • maïs : 154,2 Mt (18 %, n° 2 derrière les États-Unis)
    • Colza : 15,5 Mt (31,2 %, n° 1 dans le monde)
    • Coton 4850
    • Fruits
    • Pomme de terre : 66,8 Mt (21,4 %)
Élevage

Entre 1991 et 2002, la consommation de viande des Chinois a été multipliée par quatre. Les élevages industriels de porcs et de volailles se concentrent sur le littoral et en accentuent la pollution[20]

La pêche

Les ressources du sous-sol

En 2006, la Chine était le premier producteur mondial de charbon avec 2 380 millions de tonnes, suivie par les États-Unis (1 053) et l'Inde (447). Elle dispose de 12,6 % des réserves totales de charbon (114 500 millions de tonnes en 2006), derrière les États-Unis et la Russie dont les réserves s'élèvent à 246 643 et 157 010 millions de tonnes. La Chine exporte de moins en moins de charbon, puisqu'en l'espace de deux ans (2003-2005) ses exportations sont passées de 103 millions de tonnes à moins de 80.

  • Pétrole : 230 millions de tonnes, dont 70 % exploités en Chine, le restant provenant surtout de Russie et du Moyen-Orient, dont 7 % du Soudan en crise[22]. La consommation de pétrole augmente à un rythme rapide (12 % par an), liée notamment à la croissance du parc automobile (30 % d'automobiles en plus depuis 2003[23] ; 56 millions de voitures automobiles sont prévues à l'horizon 2010). En deuxième rang après les États-Unis, la Chine importe en 2005 5,4 % du pétrole brut mondial. Selon le magazine Le Point[24], le pays consomme 8 % de la production mondiale de pétrole en 2005, et ce chiffre ne fait qu'augmenter. Enfin, la Chine doit importer 40 % de ses besoins en pétrole, se plaçant au deuxième rang mondial pour la consommation de l'or noir[25]. Entre 1996 et 2003, les importations de pétrole sont passées de 20 à 90 millions de tonnes[26].
  • Gaz naturel : projets d'approvisionnement en provenance d'Australie.

Un secteur secondaire en pleine expansion

Industries lourdes

    • Acier : en 2007, la Chine produit un tiers de l'acier mondial et attire 50 % des exportations du minerai de fer[27]. Les bénéfices de l'ensemble des entreprises chinoises de sidérurgie ont atteint 17 milliards d'euros en 2007[27].
    • Ciment
    • Engrais

Automobiles

La chine, sous-équipée, mais à la croissance économique forte et régulière, représente un marché considérable pour l'industrie automobile. Les ventes de voitures dépassent 6 millions en 2008, soit 1 million de plus que l'année précédente. En janvier-février 2008, 52 % du marché est partagé entre 4 grandes sociétés étrangères: Volkswagen (18 %), General Motors (10 %), Toyota (9 %) et Honda (7 %). Les marques chinoises tentent de moderniser leurs gammes et de faire accepter les véhicules comme des modèles correspondant aux standards européens. Leurs parts du marché sont encore très modestes: Chery (7 %), FAW Xiali (4 %), Geely (4 %), BYD Auto (2 %), Haima (2 %)[28].

Haute technologie

La dépendance énergétique chinoise

Une centrale au charbon chinoise.

La Chine est devenue la deuxième consommatrice d'énergie après les États-Unis, mais elle en manque cruellement. Il faut couper l'électricité régulièrement dans le sud-est dynamique du pays. Pourtant quarante-deux gigawatts (l'équivalent ce que produit le Royaume-Uni) ont été ajoutés au parc électrique en 2004 et en 2005.

Le charbon du sous-sol ne semble pas en quantité suffisante pour assurer le long terme. La Chine cherche à sécuriser ses approvisionnements en pétrole : la Russie, certains pays africains, les pays du Golfe et l'Iran sont ses fournisseurs. En 2003, la consommation énergétique de la Chine se répartissait entre le charbon (64 %), le pétrole (27 %), l'hydroélectricité (5,5 %), le gaz naturel (3 %) et l'énergie nucléaire (0,5 %)[29].

Les besoins énergétiques chinois dépassent actuellement les ressources énergétiques disponibles : des coupures fréquentes ont lieu dans des villes moyennes, et certaines usines doivent cesser leur activité plusieurs heures durant la période de pointe, notamment dans les zones industrielles du littoral. La facture énergétique est de plus en plus lourde. La Chine est devenue le deuxième importateur mondial de pétrole. Cet approvisionnement rend la Chine potentiellement vulnérable économiquement, et justifie sa bienveillance envers des « États-voyous » comme le Soudan qui entretient sciemment la guerre civile au Darfour. Par ailleurs, les conditions d'exploitation du charbon sont désastreuses et occasionnent régulièrement des morts dans les mines. Afin de réduire sa dépendance, le gouvernement chinois encourage les programmes d'essence synthétique, élaborée à partir de charbon.

La consommation d'électricité, liée au développement industriel et à la forte progression de la consommation domestique, a fortement augmenté ces dernières années (+ 15 % en 2003). La Chine prévoit de porter la puissance électrique installée de 400 000 MW à 900 000 MW d'ici 2020 (dans le même temps le PIB devrait être quadruplé).

La part du nucléaire resterait faible mais passerait de 1,7 % en 2003 à 4 % en 2020. Cela suppose la construction de 36 tranches nucléaires de 1000 MW dans cette période. La Chine est en 2007 devenu le premier émetteur de CO2[30]. Le charbon assure 69 % de l'électricité produite en Chine[31].

Secteur des services

La tertiarisation progressive de l'économie

La part des services dans l'économie chinoise ne cesse d'augmenter. En 2003 la population active compte 757 millions de personnes, dont 490 millions dans les zones rurales. Elle est employée à 46 % dans l’agriculture, 18 % dans l’industrie, et 36 % dans les services.

Les technologies de l'information et de la communication

Forte de ses 133,5 millions d'Internautes (eMarketer 2007 June), la Chine cherche à tirer parti des technologies de l'information et de la communication pour vendre ses propres produits à bas coûts. Elle a adopté la spécification technique sur le commerce électronique (ebXML).

Voir : Standardization administration of China, ebXML

Ces technologies Web permettent aux entreprises chinoises de proposer des catalogues électroniques en ligne, qui mettent en évidence les différences de prix par rapport aux produits occidentaux.

La banque, les assurances

Les banques chinoises sont de plus en plus importantes, elles tentent de devenir d'authentiques firmes multinationales.

Les Chinois épargnent traditionnellement jusqu'à 40 % de leurs revenus. Avec l'amélioration des salaires depuis 10 ans, et malgré la crise, les réserves financières de la Chine dépassent 2 000 milliards de dollars. Les États-Unis et de nombreux autres pays du monde deviennent dépendants du système financier chinois car ils s'endettent vis-à-vis de lui.

  • Bank of China: La 4e banque chinoise est détenue à 70 % par l'État. En 2008, elle compte plus de 200 millions de clients, et emploie 220 000 personnes. Elle annonce, en septembre 2008, son entrée au capital de la Compagnie financière Edmond de Rothschild à hauteur de 20 %; puis, en novembre 2008, l'ouverture d'une filiale à Genève: Bank of China (Suisse) SA[32].

Le tourisme

Aujourd'hui, les Chinois disposent théoriquement de trois semaines de congés payés par an[33]. Le tourisme et la consommation ont fortement augmenté dans le pays : en 2003, on estime que plus de 100 millions de Chinois ont parcouru et visité leur pays[34].

Recherche et développement: Les innovations technologiques chinoises

Standards
  1. Le protocole de sécurité (Wapi) sur le Wi-Fi.
  2. EVD pour DVD.
  3. Dragon microprocesseur pour concurrencer ceux d'Intel, d'AMD et d'IBM.

Secteur informel

Entreprises chinoises

Le siège de la PétroChina.

Dans ce nouveau système économique, les entreprises publiques ou danwei ont du mal à trouver leur place et rencontrent de plus en plus de difficultés. Leurs pertes ont atteint le chiffre record de 102,6 milliards de yuans (12,75 milliards de dollars américains) en 2005, soit une augmentation de 56,7 % en base annuelle, selon les chiffres du Bureau d'État des statistiques (BES). Sur les deux premiers mois de 2006, les pertes des entreprises publiques ou contrôlées par l'État atteignent déjà 26,2 milliards de yuans, soit 3,25 milliards de dollars américain. L'augmentation des coûts de production, un système de fixation des prix inefficace, la surcapacité et d'importantes lacunes d'ordre technologique sont les principales causes de cette situation, selon Jiang Yuan, statisticien au Bureau d'État des statistiques.

La présence des entreprises étrangères sur le sol chinois est en grande partie à l'origine de la forte accélération de la croissance des exportations. La mise en place du « socialisme de marché » a implanté de nombreuses usines en Chine, ce qui l'a fait appeler L'atelier du monde, à cause du dumping social de ses usines. Elles ont attiré la main-d'œuvre qualifiée dans les zones côtières où elles se sont implantées. Seulement 41 % des exportations chinoises proviennent d'entreprises intégralement chinoises. Aujourd'hui, 39 % des exportations en provenance de Chine sont réalisées par des entreprises dont le capital est à cent pour cent étranger et 20 % sont le fait de partenariat entre les sociétés étrangères et les sociétés chinoises[35]. La Chine continentale entretient son attractivité pour les entreprises avec une main-d'œuvre bon marché, non syndiquée et docile. Un ouvrier non qualifié en Chine coûte environ un dollar américain par heure, ce qui est bien en dessous des minima des pays industrialisés. La non-organisation des ouvriers chinois représente un bénéfice substantiel pour les employeurs, qui y trouvent une flexibilité d'emploi impossible à mettre en œuvre dans les démocraties libérales.

  • Nom, secteur, chiffre d'affaires 2003 en milliards d'euros
  • Sinopec, pétrole, 39,3
  • PétroChina, pétrole, 30,4
  • Cnooc (Chinese national off-shore oil company), pétrole, 16;5
  • Baosteel, acier, 10,8
  • Lenovo, informatique, 9,2 (a repris le secteur ordinateurs personnels d'IBM)
  • Saic (Shanghaï Automotive), automobile, 9,0
  • Haier, électroménager, 8,0
  • Huawei, télécoms, 3,8
  • TCL, électronique grand public, 2,6 (a repris le secteur téléviseurs de Thompson)
  • Chalco, aluminium, 2,2
  • Norinco, industrie de l'armement,
  • Baoji Titanium
  • Ensemble, les deux géants chinois de la téléphonie mobile China Mobile et China Unicom comptent environ 550 millions de clients.

Autres entreprises chinoises

  • Zamal Corporation and weedyGreen Fruits
  • China Oilfield Services
  • COSL
  • Hua Xia Bank
  • Jialing
  • Naxos, un label de musique classique établi à Hong-Kong
  • Norinco
  • PICC
  • Ping An of China
  • Sina.com
  • Sinozyme
  • Sohu
  • Soutec
  • Wenhui Book Review

Le rôle de l'État

Hu Jintao, président chinois.

Toute une série de réformes ont accompagné le double mouvement de libéralisation interne et d’ouverture au marché mondial. Une première loi a autorisé les particuliers à détenir des sociétés à responsabilité limitée. En 2004, la constitution a été remaniée afin de renforcer le rôle du secteur non étatique et réaffirmer le droit de la propriété privée. L’interdiction faite aux entreprises privées d’intervenir dans certains secteurs (infrastructures, services publics, services financiers) vient d’être abolie en 2005. L’investissement direct étranger a été autorisé et encouragé par la mise en place de zones franches côtières et l’abaissement des droits de douane. Le monopole d’État sur le commerce extérieur a été démantelé, ainsi que le système de taux de change multiples.

Le secteur privé s’est donc étendu : il réalise aujourd’hui plus de la moitié du PIB et les trois quarts des exportations. C’est lui qui crée l’essentiel des nouveaux emplois et dégage la meilleure rentabilité (15 % en 2003 contre 5 à 10 % dans le secteur étatique). À l’intérieur de ce secteur privé, les entreprises étrangères - souvent associées en coentreprises à des entreprises chinoises - réalisent 75 % des exportations. Mais les exportations du secteur privé sous contrôle chinois progressent encore plus rapidement, à mesure que lui sont octroyées de nouvelles licences d’exportation. Le secteur d’État est parallèlement soumis à des restructurations permanentes, qui ont conduit à la suppression de 45 millions d’emplois au cours de la première moitié de la décennie. Mais 35 % des entreprises d’État sont encore jugées non rentables, et une sur six a des fonds propres négatifs.

La fiscalité est très décentralisée en Chine, et ce sont les provinces et les petites administrations qui gèrent une part importante des recettes des impôts, et s'occupent de l'éducation et de la santé. Il n'y que très peu de solidarité financière entre provinces[36].

Le système bancaire est grevé de créances douteuses et reste un outil peu performant dans l’allocation de la forte épargne nationale (plus de 40 % du PIB)[réf. nécessaire]. Le coût considérable de sa recapitalisation pourrait avoir un impact négatif sur la croissance chinoise. La réforme de ce secteur, désormais confronté à l’ouverture à la concurrence étrangère, est liée à la restructuration des entreprises d’État, qui absorbent encore deux tiers des crédits octroyés par les banques pour ne produire qu’un tiers de la valeur ajoutée (mais en employant 60 % des actifs)[réf. nécessaire].

La monnaie chinoise

Article détaillé : Yuan.

Le yuan (sinogramme : 元) est la monnaie nationale de la République populaire de Chine. Il est appelé également yuan renminbi (renminbi signifiant en chinois « monnaie du peuple »), abrégé en RMB. Son symbole latinisé officiel est ¥, mais la double barre est généralement remplacée par une seule dans l'usage courant.

Bien que son nom officiel soit renminbi, c'est le terme yuan qui est le plus couramment utilisé. Le yuan se subdivise en 10 jiao (ou 10 mao), eux-mêmes subdivisés en 10 fen. On trouve des billets de 1, 2, 5, 10, 20, 50 et 100 yuans, des billets de 1, 2 et 5 jiaos, et des billets de 1, 2 et 5 fens (la production de ces trois derniers a été arrêtée en 2007). Les pièces, peu utilisées, sont de 1 yuan, 5 jiaos et 1, 2 et 5 fens[37].

La Chine est souvent accusée de maintenir volontairement un taux de change bas pour faciliter ses exportations. Cette accusation est cependant démentie par le Trésor américain qui, dans son rapport semestriel du 19 décembre 2007, reconnait que Pékin ne manipule pas sa monnaie pour en tirer des bénéfices commerciaux[38],[39],[40], même s'il considère toujours que le yuan est sous-évalué par rapport au dollar[41].

La politique monétaire, de change et la Bourse

Le yuan a été réévalué de 2 % le 21 juillet 2005, suite aux pressions insistantes des États-Unis, qui voient dans le maintien d'un yuan faible un instrument de catalysation des exportations à faible coût. Les économistes occidentaux estiment que le yuan est sous-évalué de 40 % face au dollar[réf. nécessaire], ce qui revient, selon eux, à subventionner illégalement les produits chinois à l'étranger. La réforme financière en Chine est encore à l'état d'ébauche, et ne se fera visiblement que progressivement, sans céder aux pressions étrangères. En effet, une appréciation du yuan aurait des effets incertains sur l'économie chinoise, mais le maintien du taux de change fixe est devenu un vrai casse-tête pour Pékin.

L'évolution de l'écart ou différentiel des coûts salariaux unitaires dans l'industrie exportatrice (hausse rapide du salaire réel déflatée des gains élevés de productivité) semble favorable à la compétitivité de la Chine ; elle compense l'écart des taux d'inflation, défavorable à l'empire du Milieu. L’inflation a ainsi atteint 4,8 % en 2007, essentiellement en raison de la hausse des prix des logements, des matières premières et des produits alimentaires. La Chine en stabilisant de fait son taux de change maintient ou accentue son avantage compétitif et occupe aujourd'hui la première place quant à l'excédent commercial (+ 265 milliards de dollars en 2007 à comparer à la dernière place des Etats Unis avec un déficit de 815 milliards de dollars).

De fin 2005 à début 2008, la bourse de Shanghaï a grimpé de plus de 400 %. On assiste à une frénésie boursière en Chine qui pourrait se transformer en krach avec des conséquences désastreuses pour la population. L’envolée de la Bourse est essentiellement due aux investisseurs locaux. Bon nombre de ménages à faibles revenus préfèrent investir en bourse plutôt que d’épargner pour assurer leurs dépenses de santé ou l’éducation de leur enfant. Résultat, si le marché s’écroule, c’est tout un pan de l’économie du pays qui tombe.

Relation avec le reste du monde

La place de la Chine face aux autres puissances économiques

En 2008, la Chine est la 3e économie mondiale[42].

Part de la Chine dans le PIB mondial (World Bank, GDP 2007)
Pays  % PIB mondial
2005 2006 2007
Drapeau de l'Europe Union européenne 30,30 29,89 30,82
États-Unis États-Unis 28,06 27,16 25,41
Japon Japon 10,15 9,01 8,05
République populaire de Chine Chine 5,02 5,46 6,04
Brésil Brésil 1,79 2,21 2,42
Russie Russie 1,72 2,04 2,38
Inde Inde 1,77 1,88 2,15

En 2007, elle ne représente que 6,04 % du PIB mondial ce qui est 5,1 fois moins que l'Union européenne. L'Union européenne est son premier client devant les États-Unis et le Japon .

Le dynamisme du commerce extérieur chinois est exceptionnel. La Chine est en 2007 le 2e exportateur mondial (derrière l'UE mais devant les États-Unis et le Japon) et la première détentrice de réserves de change. Les exportations chinoises ont explosé de 10 milliards de dollars en 1978 à 226 en 2002, 760 en 2005 et 1 136 en 2007.

Un tel dynamisme autorise des taux de croissance économique élevés. Le FMI reste optimiste au printemps 2008 pour le maintien de taux élevé dans les prochaines années, même si un léger tassement est probable en raison des retombées de la crise financière mondiale, et des cours des matières premières très élevés : (2003 à 2007 selon le Bureau central des statistiques de la RPC; 2008 et 2009 selon les évaluations du FMI) mais début décembre 2008, les chiffres annoncés sont déclaré trop optimistes.

  • 2003: + 10 %
  • 2004: + 10,1 %
  • 2005: + 10,4 %
  • 2006: + 11,6 %
  • 2007: + 11.9 % (Après correction)
  • 2008: + 9,3 %
  • 2009: + 9,5 %

La Chine pour le tiers-monde: une nouvelle option

L'Afrique

Article détaillé : Économie de l'Afrique.

Les relations de la Chine avec l'Afrique sont anciennes : les liens commerciaux avec la côte orientale du continent noir existaient dès la dynastie Han (IIIe siècle av. J.-C.-IIIe siècle après J.-C.)[43].

La République populaire de Chine s'intéresse depuis quelques années au potentiel économique du continent africain : en 2005, on comptait officiellement 820 entreprises chinoises[44] installées en Afrique. Les investissements chinois ont fortement augmenté au point de dépasser ceux consacrés à l'Asie du Sud-Est. Les échanges commerciaux se montent à 56 milliards d'euros[45] et la Chine est devenue le troisième partenaire commercial de l'Afrique en 2005. Le commerce entre l'Afrique et la Chine a été multiplié par deux entre 2000 et 2004[43]. L'Afrique constitue une source d'approvisionnement en minerais (cuivre de Zambie ; chrome du Zimbabwe), en bois et surtout en pétrole (Soudan) pour Pékin : 1/4 de ses besoins sont importés du continent noir[43],[46]. En retour, les Africains achètent des produits manufacturés chinois, notamment des produits textiles, des machines et des biens électroniques[43]. Loin derrière des autres pays exporteurs d'arme(Russie, France, Etats-unis), la Chine reste un vendeur d'armes en Afrique(en se référant à la base de données du SIPRI)[47].

L'influence chinoise repose sur une politique internationale discrète et pragmatique, ainsi que sur les réseaux de la diaspora présente dans de nombreux pays africains[43]. Cette présence n'est pas toujours bien acceptée par les populations africaines[48]. Les Chinois ont investi les chantiers des travaux publics et le marché des télécommunications[43]. L'aide chinoise au développement est conditionnée par la non reconnaissance de Taiwan par les pays bénéficiaires[47].

Le continent africain compte officiellement 130 000 chinois installés (2006)[48].

République démocratique du Congo
  • République démocratique du Congo (RDC) : signature en 2007 d'un contrat d'une valeur de 9 à 15 milliards de dollars, attribuant un accès direct aux ressources minières du Katanga (cuivre, cobalt, manganèse, cadmium, germanium, uranium, étain, or, argent et diamants), en échange de la construction d'infrastructures de développement: routes, autoroutes, chemins de fer, hôpitaux, universités, logements sociaux[49].

L'Asie

La majorité relative du commerce de la Chine se fait néanmoins avec le reste de l'Asie.

En 2003, avec 450 milliards de dollars, le stock cumulé d’investissement étranger en Chine est le 5e du monde (celui des États-Unis atteint 1 300 milliards).

Notes et références

  1. (en) Classement des pays selon l'IDH 2007 (PNUD
  2. « La Chine est la troisième puissance économique mondiale », Le Monde.
  3. Paolo Farah, « L’accession de la Chine à l’Organisation mondiale du commerce : les règles internationales et les barrières culturelles internes » dans Lettre de l’Antenne franco-chinoise, Janvier 2006, pp. 1–12, [lire en ligne]
  4. Estimation donnée dans La Chine est réveillée, quelles conséquences pour la France ?, rapport d'information n° 307 (2005-2006) fait au nom de la commission des affaires économiques du Sénat français, avril 2006.
  5. L. Sabattier, Un mois à Pékin, le parlementarisme en Chine, L'Illustration, 1er février 1913, cité in Les grands dossiers de l'Illustration, La Chine, Histoire d'un siècle, 1843-1944, éd. Le livre de Paris, 1987, pp. 118-120.
  6. Tomoko Shiroyama , China during the Great Depression, Harvard Université Asia Center
  7. Sur les relations entre UE, États-Unis et Chine lire, Paolo Farah, « Five Years of China’s WTO Membership. EU and US Perspectives about China’s Compliance with Transparency Commitments and the Transitional Review Mechanism» dans Legal Issues of Economic Integration, Kluwer Law International, Volume 33, Number 3, pp. 263-304, August 2006, [lire en ligne]
  8. Le Quotidien du Peuple, 14 novembre 2002
  9. a  et b Brice Pedroletti, « Vives inquiétudes sur l'emploi en Chine », dans Le Monde du 10-01-2009, [lire en ligne], mis en ligne le 09-01-2009
  10. (fr) Des milliards comme s'il en pleuvait !, Bruno Birolli, Le Nouvel Obs, 21 novembre 2008
  11. La chine est la troisième puissance économique mondiale.[1] Le Monde
  12. Le Monde, 25 janvier 2007
  13. Frédéric Bobin, Le Monde, 17 juin 2005
  14. Frédéric Bobin, Le Monde, 17 juin 2005
  15. Frédéric Bobin, Le Monde, 17 juin 2005
  16. Newsweek, 12 novembre 2007
  17. Le 13 juin 2008, l'agence néerlandaise d'évaluation environnementale relevait que la Chine était passée devant les USA en tant que plus gros contributeur de CO2.
  18. Le Monde, 15 novembre 2005
  19. Le Monde, 02.03.2006
  20. Frédéric Lewino, « Élevages. Une catastrophe écologique », dans Le Point du 22/06/2006, n°1762, page 68, [lire en ligne]
  21. Denis Delbecq, « Le réchauffement climatique a de beaux jours devant lui », d'après Libération web du 10 /05 / 2006
  22. Analyse de l'Institut d’Etudes de Sécurité de l’Union européenne
  23. « La Chine en passe de devenir le premier émetteur de gaz à effet de serre », dans Le Monde du 25/04/2007, [lire en ligne]
  24. Étienne Gernelle, « Matières premières : le glouton chinois », dans Le Point, web, 30/06/2005
  25. Marc-Olivier Bherer, « Le charbon chinois enfume la planète » dans Courrier international, 09/02/2007, [lire en ligne]
  26. « La Chine en passe de devenir le premier émetteur de gaz à effet de serre », dans Le Monde du 25/04/2007, [lire en ligne]
  27. a  et b Alain Faujas, « Le minerai de fer augmentera d'au moins 65 % en 2008 », dans Le Monde du 20-02-2008, mis en ligne le 19-02-2008, [lire en ligne]
  28. Recherche autos chinoises désespérément, Le Figaro, 25/04/08, p38
  29. Jean-Christophe Victor, Virginie Raisson, Frank Tétart, Le dessous des cartes, Paris, Arte éditions, Tallandier, 2006, page 127
  30. Le 13 juin 2008, l'agence néerlandaise d'évaluation environnementale relevait que la Chine était passée devant les USA en tant que plus gros contributeur de CO2.
  31. Marc-Olivier Bherer, « Le charbon chinois enfume la planète » dans Courrier international, 09/02/2007, [lire en ligne]
  32. Bank of China va faire de la gestion privée en Suisse, Le Figaro, 29/11/08, p23
  33. Caroline Puel, « Chine : les congés payés victimes de leur succès » dans Le Point, 11/05/2006, n°1756, page 99
  34. Le Point, 11/05/2006, n°1756, page 99
  35. Le Monde, 23.05.2006
  36. article, Les Échos, 15 octobre 2007, p. 10
  37. Source : Le Yuan ou Renminbi (RMB), la monnaie chinoise, article de chine-informations sous licence CreativeCommons
  38. « Treasury concluded that neither China nor any other major trading partner of the United States met the requirements for designation under Section 3004 of the Act during the period. » Report to Congress on International Economic and Exchange Rate Policies December 2007, p. 2
  39. Lemonde.fr : Que ferions-nous sans la Chine ?, par Alain Faujas - Opinions, repris dans Le crépuscule du capitalisme occidental ?, L'Expression
  40. Les USA restent conciliants avec la Chine sur la manipulation de sa monnaie, Aujourd'hui la Chine
  41. « Despite the progress that China has made and the continued public commitment to reform, China’s exchange rate is undervalued against the U.S. dollar and on a trade-weighted basis, even in the judgment of many domestic observers », Report to Congress on International Economic and Exchange Rate Policies December 2007, p. 35
  42. La Chine est la troisième puissance économique mondiale.[2] Le Monde
  43. a , b , c , d , e  et f Philippe Hugon, Géopolitique de l’Afrique, Armand Colin, Paris, 2007, (ISBN 9782200346768), p.109
  44. Nathalie Funès, « Les Chinois à la conquête de l'Afrique » dans Le Nouvel Observateur, web, semaine du jeudi 11 mai 2006 - n°2166
  45. Nathalie Funès, « Les Chinois à la conquête de l'Afrique » dans Le Nouvel Observateur, web, semaine du jeudi 11 mai 2006 - n°2166
  46. « Pékin renforce sa coopération économique avec le continent africain » dans Le Monde du 24/06/2006, [lire en ligne]
  47. a  et b Philippe Hugon, Géopolitique de l’Afrique, Armand Colin, Paris, 2007, (ISBN 9782200346768), p.110
  48. a  et b Pierre-Antoine Braud, « Afrique, nouvel horizon chinois », dans Le Monde du 10-12-2006, [lire en ligne], consulté le 25-03-2009
  49. Daniel Bastien, "Les groupes miniers sautent sur Kolwezi",Les Échos, 23/04/08

Bibliographie

  • Petite introduction à l'économie de la Chine, Thierry Pairault, Paris, EAC, 2008, ISBN 978-2-914610-61-2
  • La Chine sera-t-elle notre cauchemar ? : Les dégâts du libéral-communisme en Chine et dans le monde, Philippe Cohen, Luc Richard, Mille et une nuits, Paris, 2005, ISBN 284205928X
  • La face cachée de la Chine : Toute la vérité sur la plus grande jungle économique du monde, Jean-Marc Plantade, Yidir Plantade, Bourin Éditeur, Paris, 2006, ISBN 2849410349
  • Quand la Chine change le monde, Erik Izraelewicz, LGF, Paris, 2005, ISBN 2253114871
  • Adama Gaye, Chine-Afrique : le dragon et l'autruche, L'Harmattan, 294 p.
  • « La Chine en Afrique », dans Monde chinois, 2006, n°8

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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