Élections au Cambodge

Élections au Cambodge
Cambodge
Royal Arms of Cambodia.svg
Cet article fait partie de la série sur la
politique du Cambodge,
sous-série sur la politique.


v · modifier] Sangkum (1955 - 1970)

Les élections eurent lieu en 1955, 1958, 1962 en 1966, toutes remportées par le mouvement dirigé par Norodom Sihanouk

1955

Pour les toutes premières élections de l'histoire cambodgiennes, 4 partis se présentent devant les urnes:

Parti Voix % Sièges
Sangkum Reastr Niyum 630 625 82 % 91
Parti démocratique 93 919 12 % 0
Pracheachon 31 034 4 % 0
Mouvement du peuple 794 0

1958 à 1966

Le Sangkum Reastr Niyum remporta à nouveau les élections de 1958 et du 10 juin 1962, où, seul parti représenté il n'eu aucun mal à rafler la totalité des sièges.

Les élections de 1966 amenèrent une victoire écrasante de l’aile droite du parti sihanoukiste, emmenée notamment par Lon Nol et le prince Sisowath Sirik Matak.

République khmère (1970 - 1975)

Les électeurs furent appelés aux urnes en 1972.

1972

Les électeurs se rendirent aux urnes le 3 septembre 1972 pour renouveler les 126 membres de la nouvelle Assemblée nationale qui, selon la constitution du 30 avril 1972 étaient élus pour quatre ans[1].

Le Parti républicain et le Parti démocrate, principaux partis d'opposition, ayant décidé de boycotter les élections, seuls restaient en lice le Parti social républicain, dirigé par le Colonel Lon Non, frère du Président Lon Nol et le Pracheaton, nouvellement créé et qui ne pouvait présenter des candidats qu'à 10 des 126 sièges.

Parti Voix % Sièges
Parti social républicain 1 304 207 99,1 % 126
Pracheachon 12 854 0,1 % 0

Kampuchéa démocratique (1975 - 1978)

Suite à la promulgation par les khmers rouges d'une nouvelle constitution le 5 janvier, des élections eurent lieu le 20 mars 1976 en vue d'élire les 250 députés de la nouvelle Assemblée des Représentants du peuple.

Ce parlement était normalement élu pour 5 ans et comprenait 150 représentants des paysans, 50 des ouvriers et 50 des militaires.

On sait très peu de chose de ces élections:

  • il y avait 515 candidats aux 250 sièges à pourvoir.
  • les candidats devaient tous avoir "de bons états de service dans la lutte révolutionnaire pour la libération du peuple et de la nation"[2].
  • la participation aurait été de 3 462 868 votants, soit 98 % des inscrits.
  • les noms des candidats n'étaient pas communiqués aux électeurs[2].
  • il y eut 46 femmes élues (29 représentantes des paysans, 8 des ouvriers et 9 des forces armées)[3].

Cette assemblée ne fut convoquée qu'une seule fois, du 11 au 13 avril 1976, occasion durant laquelle elle entérina la démission de Norodom Sihanouk à la tête de l'État et son remplacement par Khieu Samphan, ainsi que l'acceptation d'un nouveau gouvernement dirigé par un représentant des ouvriers des plantations d'hévéa du nom de Pol Pot; il s'agit de la première référence à ce surnom derrière lequel se cachait en réalité Saloth Sar[4].

République Populaire du Cambodge (1979 - 1991)

Des élections sont organisées en 1981.

État du Cambodge puis royaume du Cambodge (Depuis 1991)

L'Autorité provisoire des Nations unies au Cambodge a installé à partir de 1992 un régime parlementaire. De premières élections législatives eurent lieu en 1993. Depuis, le parlement est renouvelé tous les cinq ans.

1993

Conformément aux accords de Paris du 23 octobre 1991, l'Autorité provisoire des Nations unies au Cambodge avait dans ses missions "l'organisation et la tenue d'élections libres et régulières".

Au total, ce seront 20 formations qui se présenteront devant les urnes. Les plus importantes sont le Parti populaire cambodgien (PPC) de M. Hun Sen, Premier Ministre de l'État du Cambodge, le Front uni national pour un Cambodge indépendant, neutre, pacifique et coopératif (FUNCINPEC) dirigé par le Prince Norodom Ranariddh (fils du Chef de l'Etat, le Prince Norodom Sihanouk) et le Parti démocrate libéral bouddhiste (PDLB) conduit par un ancien Premier Ministre du Cambodge, M. Son Sann. Le Parti du Kampuchéa démocratique (PKD), vitrine pseudo-légale des khmers rouges a choisi de son côté de boycotter ses élections[5].

Le scrutin s'est finalement déroulé du 23 au 25 mai 1993 mais uniquement dans les zones qui n'étaient pas contrôlées par le PKD. Les élections purent se dérouler sans heurts majeurs, malgré les menaces proférées par les khmers rouges qui avaient juré de tout mettre en œuvre pour perturber le déroulement[6].

Si le FUNCINPEC obtient le plus de voix et de siège, les résultats restent serrés. Le PPC obtient la majorité des voix dont 11 provinces et le FUNCINPEC dans 10. En termes de sièges, chacun des deux partis obtient la première place dans 9 provinces et sont à égalité dans 3 autres. Toutefois, si le FUNCINPEC domine 5 des 6 provinces les plus peuplées, il obtient des résultats honorables dans l’ensemble du pays, profitant de la référence à Norodom Sihanouk et au royaume du Cambodge, considéré comme un âge d’or par la plupart des Cambodgiens. Le PPC de son côté, subit une usure du pouvoir après 14 ans à la tête du pays. Les partis qui se réclamaient proches du modèle américain (le parti démocrate libéral – 1,56% - et le PLDB – 3,81%) essuyèrent un échec cuisant, le second nommé ayant en outre du mal à se démarquer du FUNCINPEC avec qui il partagea les destinées de la « résistance anticommuniste » au régime de la république populaire du Kampuchéa pendant plus de 10 ans[7].

Certains élus du PPC, déçus par ce résultat, tentèrent de créer une république dissidente composée des provinces de la frontière est du pays où ils étaient majoritaires. Cette tentative n'ayant pas abouti, les titulaires qui y ont participé durent céder leur siège aux suivants de la liste du même parti[8].

Néanmoins, aucune formation politique n’ayant obtenu les deux tiers des sièges prévus par les accords de Paris pour pouvoir adopter la constitution, et Norodom Sihanouk, intervient pour créer une coalition gouvernementale. Après plusieurs tentatives, il parvient à un accord, en juin, qui débouche sur la création d’un gouvernement d’union nationale, dont le pouvoir est partagé entre les partisans du prince Norodom Ranariddh, vainqueurs des élections et ceux de Hun Sen qui contrôlaient toujours l’appareil d’état[9].

L'Assemblée constituante a tenu sa séance inaugurale le 14 juin 1993. Elle consacre le retour au pouvoir de Norodom Sihanouk comme roi du Cambodge, couronné le 24 septembre. Après la ratification de la nouvelle Constitution, le monarque nomme premier Premier ministre le prince Norodom Ranariddh et Hun Sen devient le second Premier ministre, respectant ainsi le compromis consenti en juin[10].

A noter que c'est l'unique fois, dans l'histoire des élections cambodgiennes, où le parti alors au pouvoir (en l'occurrence ici le Parti populaire cambodgien) ne sort pas vainqueur.

Résultats[11]
Parti Voix % Sièges
FUNCINPEC 1 703 212 45,47 58
Parti populaire cambodgien (PPC) 1 454 647 38,23 51
Parti libéral démocratique bouddhiste (PLDB) 139 966 3,81 10
Parti démocrate libéral 57 538 1,56 -
Molinaka 50 474 1,37 1
Parti des Khmers neutres 45 681 1,20 -
Parti républicain de coalition 39 047 1,04 -
Parti du Cambodge libre, indépendant et démocratique 35 301 0,93 -
Parti républicain libéral 29 977 0,78 -
Parti libéral de réconciliation 28 368 0,74 -
Parti républicain de coalition 26 071 0,69 -
Parti Cambodge Renaissance 25 945 0,69 -
Parti républicain de coalition 24 710 0,64 -
Parti du Cambodge neutre et démocratique 22 995 0,61 -
Parti paysan libéral démocratique khmer 19 775 0,52 -
Parti républicain de développement 19 233 0,51 -
Rassemblement pour la solidarité nationale 13 681 0,36 -
Parti d'action pour la démocratie et le développement 12 852 0,35 -
Parti pour la république démocratique khmère 10 629 0,29 -
Parti nationaliste 7 310 0,20 -

1998

Lors des élections législatives du 26 juillet 1998, le PPC ou Prachéachon (Parti populaire cambodgien) a remporté 39,29 % des voix, et obtenu 64 sièges sur les 122 qui composent l'Assemblée nationale. Le Funcinpec (Front uni national pour un Cambodge indépendant, neutre, pacifique et coopératif, du Premier ministre sortant et conduit par le prince Norodom Ranariddh) a recueilli 30,07 % des voix, et obtient 43 sièges. Le PSR (Parti Sam Rainsy) (Sam Rainsy), obtient 13,54 % des voix et 15 sièges. Si le PPC détient la majorité absolue à l'Assemblée, l'article 90 de la Constitution de 1993 oblige la formation du gouvernement à être avalisée par une majorité des deux-tiers, donc nécessite une coalition.

Résultats[11]
Parti Voix % Sièges
Parti populaire cambodgien (PPC) 2 030 802 39,29 64
FUNCINPEC 1 554 374 30,07 43
Parti Sam Rainsy (PSR) 699 653 13,54 15
Parti démocrate cambodgien 89 999 1,74 -
Parti du soutien à la nation cambodgienne 71 105 1,36 -
Parti libéral démocrate pour le salut national 46 420 0,90 -
Parti Son Sann 45 844 0,89 -
Parti Reastr Niyum 37 309 0,72 -
Parti libéral bouddhique 32 957 0,64 -
Parti Khmer Angkor 26 482 0,51 -
Parti des citoyens khmers 23 707 0,46 -
Parti de l'unité cambodgienne 19 234 0,37 -
Parti pour sauver les droits des femmes cambodgiennes 18 885 0,36 -
Parti des agriculteurs 15 596 0,30 -
Parti de la nouvelle société 15 065 0,29 -
Parti de la coalition républicaine 14 915 0,29 -
Parti démocrate libéral 14 086 0,28 -
Parti démocrate de la ruche sociale 13 951 0,27 -
Parti républicain du développement libre 13 781 0,27 -
Parti de la solidarité nationale 13 043 0,25 -
Parti de l'unification nationale 11 888 0,23 -
Parti du développement national 10 450 0,20 -
Parti lumière de la liberté 10 026 0,19 -
Parti neutre cambodgien 8 461 0,16 -
Molinaka 8 396 0,16 -
Parti nationaliste cambodgien 7 522 0,15 -
Parti de l'État de droit, de la nation et des femmes 6 216 0,12 -
Parti de la construction nationale 5 830 0,11 -
Parti Nokor Chum 5 318 0,10 -
Parti de la femme cambodgienne Neang Neak 5 076 0,09 -
Parti du cambodge libre indépendant et démocratique 3 938 0,08 -
Parti d'un Cambodge neutre et démocratique 3 870 0,07 -
Parti de la nouvelle vie cambodgienne 3 830 0,07 -
Parti des femmes cambodgiennes 3 300 0,06 -
Parti du développement agricole cambodgien 3 192 0,06 -
Parti d'un Cambodge nouveau 3 156 0,06 -
Parti républicain libre 1 654 0,03 -
Parti des enfants cambodgiens 1 603 0,03 -
Parti khmer du progrès 1 554 0,03 -

2003

Le Parti populaire cambodgien du Premier ministre Hun Sen manque de peu (9 sièges) la majorité des deux-tiers qui lui aurait permis de gouverner seul. Il s'ensuivra des tractations de plusieurs mois avant de pouvoir former un gouvernement de coalition avec le FUNCINPEC.

Ce dernier parti poursuit sa chute et se retrouve talonné par le Parti Sam Rainsy qui, à cause du scrutin par circonscriptions aura 2 députés de moins que le FUNCINPEC alors qu'il dispose de 55 000 électeurs de plus.

Résultats[12],[11]
Parti Voix % Sièges
Parti populaire cambodgien (PPC) 2 447 259 47,35 73
Parti Sam Rainsy (PSR) 1 130 423 21,87 24
FUNCINPEC 1 072 313 20,75 26
Parti démocrate khmer 95 927 1,86 -
Parti du riz 76 086 1,47 -
Parti Inpath Borey 62 338 1,21 -
Parti Norodom Chakrapong de l'âme khmère 56 010 1,08 -
Parti du développement du Cambodge 36 838 0,71 -
Parti Khmer Angkor 26 385 0,51 -
Parti des femmes cambodgienne 23 538 0,46 -
Parti du Front des Khmers 20 272 0,39 -
Parti de l'unité khmère 18 309 0,35 -
Mouvement démocratique de Hang Dara 15 671 0,30 -
Parti de l'âme khmère 14 342 0,28 -
Parti des jeunes Khmer 14 018 0,27 -
Parti de la solidarité khmère 11 676 0,23 -
Les Khmers aident les Khmers 9 482 0,18 -
Parti des paysans khmers 9 449 0,18 -
Molinaka & les résistants khmers pour la liberté 6 808 0,13 -
Parti du Cambodge libre indépendant et démocratique 6 806 0,13 -
Parti des citoyens khmers 6 526 0,13 -
Parti khmer nationaliste 4 232 0,08 -
Parti démocrate libéral 4 129 0,08 -

2008

Des élections, très attendues, ont eu lieu le dimanche 27 juillet 2008. Elle virent la victoire écrasante du parti du Premier Ministre Hun Sen.

Références

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. (fr) Union Interparlementaire Résultat des élections parlementaires de 1972
  2. a et b (fr) Solomon KANE, Dictionnaire des khmers rouges, IRASEC, © Février 2007, (ISBN 978-2916063270)
  3. (fr) Union interparlementaire - Cambodge - élections du 20 mars 1976
  4. (fr) Philip SHORT, Pol Pot : Anatomie d'un cauchemar, Denoël éditions © avril 2007 (ISBN 978-2715802186)
  5. (en) United Nations Transitional Authority in Cambodia (UNTAC) – Background (summary), Past opérations sur United Nations Peacekeeping. Consulté le 2 octobre 2011. « Document non officiel »
  6. (fr) Lettre datée du 2 juin 1993, adressée au président du conseil de sécurité par le secrétaire général, S25879 sur Documents officiels des Nations Unies, 2 juin 1993. Mis en ligne le 17 janvier 2001, consulté le 2 octobre 2011
  7. (fr) Raoul-Marc Jennar, 30 ans depuis Pol Pot : Le Cambodge de 1979 à 2009, Paris, L'Harmattan, coll. « Points sur l'Asie », 17 juin 2010, 330 p. (ISBN 9782296123458) 
  8. (fr) Élections parlementaires en Assemblée constituante, 1993, Base de données Parline : Cambodge - Archive sur [Union Interparlementaire http://www.ipu.org/french/home.htm]. Mis en ligne le 6 avril 2006, consulté le 2 octobre 2011
  9. (fr) Raoul-Marc Jennar, « L'ONU au Cambodge. Les leçons de I'APRONUC », dans Études internationales, Institut québécois des hautes études internationales, vol. 26, no 2, 1995, p. 291-314 (ISSN 0014-2123) [texte intégral (page consultée le 2 octobre 2011)] 
  10. (fr) Paul Isoart, « L'Autorité provisoire des Nations Unies au Cambodge », dans Annuaire français de droit international, no 39, 1993, p. 157-177 [texte intégral, lien DOI (pages consultées le 2 octobre 2011)] 
  11. a, b et c (fr) CHHORN Sopheap - Les élections législatives au Cambodge depuis 1993 - Université Lumière Lyon 2 - Faculté de Droit et Science politique, 12 janvier 2004
  12. (en) National Election Committee 2003 National Assembly Election

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Élections au Cambodge de Wikipédia en français (auteurs)

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Elections au Cambodge — Élections au Cambodge Cambodge Cet article fait partie de la série sur la politique du Cambodge, sous série sur la politique. Roi Norodom …   Wikipédia en Français

  • Cambodge : l'enfer Khmer — Cambodge (km) Preăh Réachéanachâkr Kâmpŭchea (km) …   Wikipédia en Français

  • Élections législatives cambodgiennes de 2008 — Cambodge Cet article fait partie de la série sur la politique du Cambodge, sous série sur la politique …   Wikipédia en Français

  • Cambodge — ព្រះរាជាណាចក្រកម្ពុជា (km) Preăh Réachéanachâkr Kâmpŭchea (km) Royaum …   Wikipédia en Français

  • CAMBODGE — Plaine et hautes terres, lacs, fleuves et forêts, la nature impose au Cambodge cette distinction. Et le mythe accuse cette division entre le Cambodge de l’eau et le Cambodge des montagnes. Le Cambodge (Cambodge vient du sanskrit Kambuja : «nés de …   Encyclopédie Universelle

  • Cambodge Colonial — En octobre 1887, la France proclame l Union indochinoise comprenant Cambodge et les trois régions constitutives du Viêt Nam : Tonkin, Annam, et Cochinchine « Kampuchea Krom » . Le Laos fut ajouté à l’union après avoir été séparé de …   Wikipédia en Français

  • Cambodge colonial — En octobre 1887, la France proclame l Union indochinoise comprenant Cambodge et les trois régions constitutives du Viêt Nam : Tonkin, Annam, et Cochinchine « Kampuchea Krom » . Le Laos fut ajouté à l’union après avoir été séparé de …   Wikipédia en Français

  • CAMBODGE - Actualité (1990-1996) — P align=center Royaume du Cambodge Politique intérieure Le 14 novembre 1991, le prince Norodom Sihanouk revient à Phnom Penh après 13 ans d’exil, en tant que dirigeant du Conseil national suprême (C.N.S.); le 20, il est officiellement reconnu… …   Encyclopédie Universelle

  • Politique du Cambodge — Cambodge Cet article fait partie de la série sur la politique du Cambodge, sous série sur la politique …   Wikipédia en Français

  • Premiers ministres du Cambodge — Cambodge Cet article fait partie de la série sur la politique du Cambodge, sous série sur la politique …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”