- Émirat du Caucase
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Émirat du Caucase
Имарат Кавказ (ce)
Кавказский эмират (ru)Drapeau proposé Armoiries proposées Administration Statut politique Territoire non-reconnu internationalement, en sécession de la Russie. État indépendant selon le droit émirati-caucasien. Capitale Dƶovxar-Ġala (de jure) Gouvernement
- ÉmirÉmirat
Dokou OumarovGéographie Superficie Environ 106 400 1 km2 Démographie Population (2002) 6 315 744 1 hab. Densité 59,36 1 hab./km2 Langue(s) Tchétchène
Russe (de facto)Économie Monnaie Rouble russe (de facto) Autres Fuseau horaire UTC +3 (Heure de Moscou) 1 1. Ces informations sont en fait celles consacrées aux territoires réclamés par l'Émirat. L'Émirat du Caucase (en tchétchène : Имарат Кавказ, Imarat Kavkaz ; russe : Кавказский эмират, Kavkazskij emirat), aussi appelé Émirat caucasien, est un État autoproclamé, visant à installer la charia dans plusieurs régions du Caucase du Nord, lancé en 31 octobre 2007[1] par le président de la République tchétchène d'Itchkérie (CRI), Dokou Oumarov.
Sommaire
Histoire
La République tchétchène d'Itchkérie déclara son indépendance vis-à-vis de l'Union soviétique en octobre 1991. Son territoire correspondait à l'ancienne République socialiste soviétique autonome de Tchétchénie-Ingouchie, dont le leader Djokhar Doudaïev devint le premier président itchkère. Toutefois, aucune puissance étrangère n'accepta de nouer des liens diplomatiques avec le gouvernement séparatiste et seule la Géorgie de Zviad Gamsakhourdia reconnut son indépendance, fait qui ne dura guère longtemps car en janvier 1992, Gamsakhourdia lui-même fut renversé par un coup d'État et le Conseil militaire alors établi annula ensuite la reconnaissance. Toutefois, l'Itchkérie était de facto indépendante et la Russie ne pouvait supporter de voir une région sécessionniste sur son territoire. Cela mena à la première guerre de Tchétchénie le 11 décembre 1994. Grozny, la capitale, fut prise par les Russes le 6 mars 1995, mais la guerre dura jusqu'en août 1996 et le départ des troupes fédérales. Ce conflit aurait fait entre 30 000 et 100 000 morts parmi les civils tchétchènes. En janvier 1997, Aslan Maskhadov fut élu Président de la République en remplacement de Djokhar Doudaïev, qui avait été tué par l'aviation russe en avril 1996. Maskhadov ne put empêcher les provocations de certains de ses commandants, tels Chamil Bassaïev, ce qui entraina une nouvelle invasion des troupes de Moscou en 1999 et le déclenchement de la Seconde guerre de Tchétchénie; un an plus tard, son gouvernement partit en exil.
Toutefois, Maskhadov resta en Tchétchénie, même s'il n'avait pratiquement plus aucune autorité. À partir de ce moment, il entra en conflit juridique avec la Russie. Bientôt, il fut accusé d'être en rapport avec les commanditaires d'actes terroristes brutaux, tel que la Prise d'otages de Beslan en septembre 2004. Le gouvernement pro-russe d'Ossétie-du-Nord-Alanie le condamna par ailleurs comme terroriste. Il profita pourtant de son influence pour proclamer un cessez-le-feu provisoire en 2005 et, d'après certains, il abandonna ses prétentions séparatistes pour demander à Moscou de garantir l'existence de la nation tchétchène. Or, le gouvernement russe de Vladimir Poutine refusa le cessez-le-feu et, en mars 2005, Aslan Maskhadov fut tué lors d'un raid du FSB sur son fief de Tolstoï-Yourt. Il fut alors remplacé par le jeune Abdoul-Khalim Saïdoullaïev, qui promit d'établir une république démocratique une fois la guerre achevée. Condamnant les prises d'otage, il réussit toutefois à s'allier avec Chamil Bassaïev, le leader terroriste de la Confédération des Peuples du Nord-Caucase (CPNC). Il sera à son tour assassiné le 17 juin 2006 et son vice-président Dokou Oumarov fut dès lors choisi pour lui succéder.
Oumarov décida de s'allier avec la CPNC dans le but de poser un ultimatum aux Russes. Mais la mort de Bassaïev lui apporta alors tous les pouvoirs et un contrôle total sur les islamistes de Ciscaucasie. Le 31 octobre 2007, il abolit la République tchétchène d'Itchkérie dont il était président et proclama le grand « Émirat du Caucase », dont la Tchétchénie n'était qu'une simple province parmi bien d'autres. Toutefois, Akhmed Zakaïev, l'ancien chef du gouvernement itchkère en exil à Londres, déclara illégitime la proclamation, de même que l'abolition, et assuma la tête du gouvernement parlementaire par intérim. A partir de ce moment, un conflit constitutionnel entre les extrémistes musulmans et les républicains de Londres débuta, avec à l'appui propagandes et insultes, utilisés dans les médias de chacun des deux partis.
Géographie
Division administrative
Émirat du Caucase au moment de la déclaration comprenait six division administratives - les Wilaya:
- Daguestan
- Nohchi cho' (Tchétchénie - Ichkeria)
- Galga cho' (Ingouchie)
- Iriston (Ossétie du Nord)
- Nogayskaya step (région de Stavropole)
- et le wilaya uni de Kabarda, Balkarii et Karatchaya.
Le 11 mai 2009, le Wilaya d'Iriston était supprimé et inséré dans la composition du Wilaya Galga cho'[2].
Étendue de l'Émirat
Politique
Gouvernement
Au moment de la déclaration (2007): Le chef de l'Émirat du Caucase est l'émir Dokka Abu Usman (Dokou Oumarov). Le premier adjoint (Naib) du chef de l'Émirat du Caucase est Soupian Abdoullaïev (décédé le 28 mars 2011).
En octobre 2011, un rapport d'études fourni par le Center for Strategic & International Studies révèle que le gouvernement de l'Émirat du Caucase est le suivant[3]:
- Émir: Dokou Oumarov
- Premier adjoint : inconnu
- Commandant militaire : Aslan Bioutoukaïev, alias "Amir Khamzat"
- L'organe judiciaire suprême de l'Émirat du Caucase est le Tribunal Suprême de la charia. Président de la Cour (Kadi) : Cheikh Ali Abou Mukhammad al-Dagestani
- Émir de Wilaya Daguestan (Sharia Jamaat): Ibragim-Khalil Daudov
- Émir de Wilaya Nohchi cho' (Tchétchénie) : Dokou Oumarov ; premier adjoint : Aslan Bioutoukaïev
- Émir de Wilaya Galga cho' (Ingouchie et Ossétie du Nord) : Adam Ganishev
- Émir de Wilaya Kabarda, Balkarii et Karatchaya (Kabardino-Balkarie): "Ubaid" Alim Zankishev
Les émirs des Wilaya sont choisis parmi les émirs des groupements locaux autonomes ethniques de combat — jamaat.
L'organe consultatif suprême à l'émir de l'émirat du Caucase est Majlis-ul-Shura, composé d'émirs supérieurs - les chefs et les dirigeants des jamaats des Wilaya.
Relations étrangères
L'Émirat du Caucase a aussi des représentants officiels à l'étranger - Vekalat - présidés par le représentant plénipotentiaire des mudjaheds et la direction de l'Émirat du Caucase - Wakil (en fin août 2009 ce poste est occupé par Shamsuddin Batukayev)[4].
Puissance militaire
Les forces armées de l'Émirat du Caucase compteraient plusieurs milliers de "moudjahiddines", répartis en différents "djamaat" (groupuscules) et opérant du Daghestan à la République de Kabarda-Balkarie.
Notes et références
- Proclamation de l'Emirat du Caucase
- http://generalvekalat.org/content/view/37/30/
- (en)[1]
- http://generalvekalat.org/ Le site officiel d'information de Vekalat (représentant) de l'Émirat Caucasien à l'étranger
- Site officiel http://www.kavkazcenter.com
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