Érysipèle

Érysipèle
Érysipèle
Classification et ressources externes
Facial erysipelas.jpg
Érysipèle de la face dû à une infection invasive à streptocoque.
CIM-10 A46.0
CIM-9 035
DiseasesDB 4428
MedlinePlus 000618
eMedicine derm/129 
MeSH D004886
Érysipèle au niveau d'un bras.
Érysipèle débutant du pied droit.

L'érysipèle ou érésipèle (nom masculin) du grec ἐρυσίπελας (peau rouge), est une dermo-hypodermite aiguë non nécrosante (infection du derme et de l'hypoderme) survenant autour d'une affection cutanée mal ou non soignée (plaie, impétigo, lésion mycosique des plis (intertrigo), etc.) ou d'un orifice naturel (œil, nez, etc.).

Il atteint surtout les adultes après 60 ans. Plus de 85 % des érysipèles surviennent aux membres inférieurs[1].

Sommaire

Historique

C'est Friedrich Fehleisen qui est considéré[2] comme ayant élucidé l'étiologie de l'érysipèle, en 1882[3].

Diagnostic

Diagnostic clinique

La peau est rouge, luisante et douloureuse : c'est le placard cutané inflammatoire. Un œdème apparaît très fréquemment. Les signes généraux sont marqués, avec une fièvre élevée (absente dans 30 % des cas), survenant de manière très brutale et pouvant être compliquée par des troubles de la conscience.

Au niveau du visage, il existe un bourrelet périphérique délimitant l'érysipèle, alors qu'il est absent lorsque l'érysipèle atteint les membres inférieurs.

Une adénopathie satellite ou une lymphangite sont parfois présentes. La recherche d'une porte d'entrée infectieuse est indispensable, mais elle n'est pas toujours retrouvée (cas d'une simple lésion primaire par grattage par exemple).

Diagnostic différentiel

Facteurs favorisants

Antécédents d'érysipèle, plaies, ulcérations cutanées, traumatismes post-opératoires, intertrigo des orteils, psoriasis, eczéma, œdème chronique, surpoids, diabète, artériopathie des membres inférieurs.

Bactériologie

Des streptocoques sont retrouvés dans 80 % des cas, notamment de type A et G. Dans 15 % des cas il s'agit de staphylocoques dorés. On retrouve rarement des bacilles gram négatifs[1].

Les examens bactériologiques dans les formes non compliquées ne sont pas nécessaires.

Complications

  • aiguë : abcès cutanés, fasciite nécrosante, septicémie, décès (0,5 % ; 15 à 40 % des cas sans antibiothérapie[1]) ;
  • tardive : apparition ou aggravation d'un lymphœdème, récidive d'érysipèle.

Traitement

L'antibiothérapie réduit la mortalité, les complications et la durée de l'infection. 90 % des érysipèles guérissent sous antibiothérapie.

Le traitement de référence est la pénicilline G en IV à la dose de 12 millions par jour pendant 5 à 10 jours, suivi par la pénicilline V orale jusqu'à l'amélioration des signes inflammatoires locaux[4]. En cas d'allergie à la pénicilline, les macrolides sont utilisés, voire la pristinamycine (2 à 3 g par jour).

Pour prévenir les récidives, il faut traiter les portes d'entrée (intertrigos, ulcérations cutanées), réduire le lymphœdème. Une antibiothérapie préventive peut réduire le nombre de récidives : 2,4 millions d'unités toutes les 3 semaines[5].

Notes et références de l'article

  1. a, b et c Revue Prescrire n°287, sept 2007
  2. « Pasteur avait certes évalué la signification pathologique du streptocoque et du staphylocoque qu'il avait isolés en 1879, mais il n'avait pas poursuivi plus avant ses travaux et ne peut pas être considéré comme le découvreur de ces deux bactéries. (...) L'érysipèle est la première infection chirurgicale dont l'étiologie fut élucidée, et ce fut l'œuvre du chirurgien allemand Friedrich Fehleisen (1854-1924).» (J.-P. Dedet, La microbiologie, de ses origines aux maladies émergentes, Paris, Dunod, 2007, p. 84.) En 1872, Gustave Nepveu avait déjà observé des bactéries dans le sang des érysipélateux. (Gustave Nepveu, « Note sur la présence des bactéries dans le sang des érysipélateux », Comptes rendus de la Société de biologie, 5e série, vol. 2, 1872, pp. 164-168. Cité par K. Codell Carter, The rise of causal concepts of disease, éd. Ashgate, 2003, pp. 93-94 et 219.)
  3. Fehleisen, F. Die Etiologie des Erysipels, Berlin, 1883.
  4. conférence de consensus française de 2000, Erysipèle et fasciite nécrosante : prise en charge
  5. Revue Prescrire, n°288, octobre 2007, Reconnaître et prendre en charge l'érysipèle de jambe

Liens et documents externes


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Érysipèle de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужен реферат?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • ÉRYSIPÈLE — Dermite aiguë streptococcique qui débute brusquement, après une incubation de six jours en moyenne, par une fièvre à 40 0C et par l’apparition, au voisinage d’un foyer infectieux cutané ou muqueux, d’une plaque érythémateuse. La plaque est rouge… …   Encyclopédie Universelle

  • Erysipele — Érysipèle L érysipèle ou érésipèle (nom masculin) du grec ἐρυσίπελας (peau rouge), est une dermo hypodermite aiguë non nécrosante (infection du derme et de l hypoderme) survenant autour d une affection cutanée mal ou non soignée (plaie, impétigo …   Wikipédia en Français

  • érysipèle — (é ri zi pè l ) s. m. Terme de médecine. Inflammation superficielle de la peau avec tension et tumeur et ordinairement avec fièvre générale. REMARQUE    Érysipèle a été quelquefois fait féminin au XVIIe siècle : •   Ces maux étaient.... une… …   Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré

  • érysipèle ou, vieux, érésipèle — ● érysipèle ou, vieux, érésipèle nom masculin (latin erysipelas, atis, du grec erusipelas, atos) Infection aiguë de la peau due à un streptocoque, caractérisée par une plaque rouge douloureuse et de la fièvre. ● érysipèle ou, vieux, érésipèle… …   Encyclopédie Universelle

  • ÉRYSIPÈLE — s. m. Voyez ÉRÉSIPÈLE …   Dictionnaire de l'Academie Francaise, 7eme edition (1835)

  • ÉRYSIPÈLE — n. m. Voyez ÉRÉSIPÈLE …   Dictionnaire de l'Academie Francaise, 8eme edition (1935)

  • érésipèle — érysipèle [ erizipɛl ] n. m. • herisipille 1300; lat. méd. erysipelas, mot gr. ♦ Maladie infectieuse contagieuse de la peau, causée par un streptocoque et caractérisée par un placard rouge, douloureux, entouré d un bourrelet tuméfié. Adj.… …   Encyclopédie Universelle

  • Érésipèle — Érysipèle L érysipèle ou érésipèle (nom masculin) du grec ἐρυσίπελας (peau rouge), est une dermo hypodermite aiguë non nécrosante (infection du derme et de l hypoderme) survenant autour d une affection cutanée mal ou non soignée (plaie, impétigo …   Wikipédia en Français

  • érysipélateux — érysipèle [ erizipɛl ] n. m. • herisipille 1300; lat. méd. erysipelas, mot gr. ♦ Maladie infectieuse contagieuse de la peau, causée par un streptocoque et caractérisée par un placard rouge, douloureux, entouré d un bourrelet tuméfié. Adj.… …   Encyclopédie Universelle

  • ipèle — érysipèle érésipèle …   Dictionnaire des rimes

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”