Abbaye Saint-Satur

Abbaye Saint-Satur
Abbaye de Saint-Satur
Présentation
Culte Catholique romain
Type ancienne Abbaye
Rattaché à Ordre de saint Augustin
Début de la construction XIVe siècle
Protection  Inscrit MH (2003)
Site web catholique-bourges.cef.fr/monuments/cher/satur.htm
Géographie
Pays Drapeau de France France
Région Centre
Département Cher
Ville Saint-Satur
Coordonnées 47° 20′ 24″ N 2° 51′ 12″ E / 47.34, 2.8533347° 20′ 24″ Nord
       2° 51′ 12″ Est
/ 47.34, 2.85333
  

Géolocalisation sur la carte : France

(Voir situation sur carte : France)
Abbaye de Saint-Satur

L'abbaye de Saint-Satur est située dans le val de Loire, à 2 km au nord du piton de Sancerre, à 400 m du port de Saint-Thibault, dans l'emplacement qu'a occupé Gordon, mot qui signifie en gaulois fortificatum.

L'église abbatiale est un des premiers édifices du Cher classés parmi les monuments historiques, classé sur la liste de 1840. L'ensemble des éléments bâtis et des sols fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 22 avril 2003[1].

Histoire

Un prêtre, plus tard connu sous le nom de Saint-Romble, fonde au Ve siècle un couvent dans la seigneurie de Chateau Gordon. Il faut attendre le milieu du VIIe siècle pour que Gordon prenne le nom de Saint-Satur. Une première dame, nommée Mathilde, fille de Gimon de Château-Gordon, fonde un chapitre de chanoines séculiers pour recevoir les reliques de Saint-Satur offerte par le Pape Pascal Ier. Ce martyr est fêté le 7 mars.

L'abbaye de Saint-Satur, après avoir été enrichie par les libéralités des fidèles, avait été dépouillée de ses biens, pendant les guerres que se faisaient les gentilshommes. En 1034, une seconde Mathilde, fille de Gimon, seigneur de Château-Gordon, entreprit de restaurer cette abbaye et de la doter d'un chapitre canonial. Mathilde, après avoir choisi Eudes, comte du palais et seigneur de Sancerre, pour son protecteur et son héritier, s'adressa pour l'accomplissement de son projet à Aymon de Bourdon, alors archevêque de Bourges, qui établit à Saint-Satur des chanoines réguliers et confirma l'abandon que fit Mathilde des biens que ses auteurs avaient usurpé sur cette abbaye, ainsi que les donations dont elle l'enrichit. C'est ainsi que Saint-Satur a été rétabli et que la partie ancienne de l'ancienne seigneurie du Château Gordon, qui n'a pas été donnée à cette abbaye, a été réunie à la seigneurie de Sancerre.

[2]

L'église est consacrée en 1104. En 1107, le pape Innocent II chassa les chanoines séculiers et les remplaça par des ceux de Saint-Augustin[3]. En 1144, plusieurs gentilshommes du Berry, ayant fait la guerre à cette abbaye et l'ayant brûlée en 1143, Pierre de la Châtre, archevêque de Bourges, obtint d'eux la réparation des dommages qu'ils avaient causés.

En 1361, les Anglais après s'être emparé de Saint-Satur par surprise ruinèrent l'abbaye et son église. Les moines se mettent à reconstruire le monastère ruiné dans la deuxième moitié du XIVe siècle, et dès 1367, le chœur de l'église est terminé, mais les moines ne furent pas assez riches pour continuer. On en était là encore en 1405. Les anglais pillèrent de nouveau l'abbaye en 1420 et noyèrent 42 religieux dans la Loire.

Relevée en partie de ses ruines, elle vécut tant bien que mal jusqu'au début du XVIe siècle. Les effets de la commende et les guerres de religion achevèrent de détruire les constructions élevées sur les ruines laissées par les Anglais. Une reconstruction des lieux réguliers et un redressement du mode de vie canonial furent tentés, mais, après une période florissante dans la première moitié du XVIIIe siècle, l'abbaye se débattit dans des difficultés continuelles. La communauté fut supprimée en 1775.

« Dans l'enclos de l'ancienne abbaye divisé en deux cours contiguës, celle de la mense conventuelle, à l'est, à proximité de la collégiale, et, à l'ouest, celle de la mense abbatiale (dite le Château-Gordon), subsistent l'église, les lieux réguliers composés du grand bâtiment des religieux, du bâtiment attenant au sud (anciennes cuisines), et de l'aile en retour d'équerre nord-ouest, le bâtiment sur rue de la basse-cour conventuelle, au sud de l'ancien cloître, construit en 1768-1769, et dans lequel fut alors ouverte la grande porte d'entrée de l'abbaye, dans la cour de la mense abbatiale, un édifice dénommé au XVIIIe siècle pressoir ou Château-Gordon, dont l'étage devait autrefois abriter l'hospice des hôtes ; cet édifice que l'on peut dater de la seconde moitié du XIIIe siècle, est aujourd'hui le bâtiment le plus ancien de l'abbaye. Appartenant à la mense abbatiale depuis l'institution de la commende, le bâtiment des religieux forme séparation entre les deux cours ».

L'ancienne abbatiale est aujourd'hui l'église paroissiale de Saint-Satur.

Sources partielles

Notes et références

  1. Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA18000022 » sur www.culture.gouv.fr.
  2. Mathilde, épouse de Godefroy de Bouillon ou de Bologne, ville du Boulonais, située sur la mer d'Angleterre, dit Guillaume de Tyr, livre IX, ch. V, premier roi de Jérusalem, reçut du pape Paschal le corps de saint Satur.
  3. Innocent les fit chasser de leur collégiale et remplacer par des chanoines de Saint-Augustin. Voici comment le Mémorial historique rapporte le fait: «En 1138 florissait l'ordre des chanoines de Saint-Victor de Paris qui jouissait par tout le monde d'une grande réputation, à cause du rang distingué, de la sainteté et du savoir de ceux de ses membres qu'il répandit dans un grand nombre de monastères, comme les provins d'une vigne féconde. il comptait à cette époque parmi ses chanoines profès, deux prélats de la cour de Rome, les cardinaux dom Hugues, évêque de Frascati, et maître Yves; neuf abbés : Raoul, abbé de Saint-Satur de Bourges, etc ..... » Ce récit est confirmé parle Nécrologe de Saint-Victor de Paris, où on lit à la date du 9 février : « Mort de dom André, abbé de Saint-Satur — et chanoine de notre ordre. » Etienne qui, d'abbé de Sainte-Geneviève de Paris, était devenu évêque de Tournai, recommande au pape Luce III, dans sa lettre commençant par ces mots . Movetur usque ...... etc., la discipline constante et sévère de ce monastère. Dans la liste des revenus des évêchés et des bénéfices de France, cette abbaye est indiquée comme étant de l'ordre des chanoines de Saint-Augustin (Note de Horstius et de Picard).

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