Baraigne

Baraigne

43° 19′ 53″ N 1° 49′ 27″ E / 43.3313888889, 1.82416666667

Baraigne
Centre du village.
Centre du village.
Administration
Pays France
Région Languedoc-Roussillon
Département Aude
Arrondissement Arrondissement de Carcassonne
Canton Canton de Salles-sur-l'Hers
Code commune 11026
Code postal 11410
Maire
Mandat en cours
Camille Guagno
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes Hers et Ganguise
Démographie
Population 126 hab. (1999)
Densité 26 hab./km²
Gentilé Baraignois
Géographie
Coordonnées 43° 19′ 53″ Nord
       1° 49′ 27″ Est
/ 43.3313888889, 1.82416666667
Altitudes mini. 208 m — maxi. 285 m
Superficie 4,76 km2

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Baraigne est une commune française située dans le département de l'Aude et la région Languedoc-Roussillon.

Les habitants de Baraigne se nomment les Baraignois.

Sommaire

Géographie

Situé à la limite des départements de l’Aude et de la Haute-Garonne, le bourg est niché dans la vallée où le "Fresquel" prend sa source. Le village de Baraigne est de type ecclésial. A l'origine, l'habitat était groupé autour de l'église, sous une forme circulade. Par la suite, la localité s'est développée au nord et à l'ouest de ce périmètre initial. Aujourd'hui, cette structure régulière a disparu et aucun vestige ne révèle si elle était dotée d'une organisation défensive. Seul subsiste au nord, la sortie d'un souterrain permettant, au Moyen Âge, d'évacuer le village. En 1980 un lotissement communal a étendu le périmètre du village vers l'Est, suivi d'un second en 2006 en cours de construction.

Héraldique

Blason ville fr Baraigne (Aude).svg

Blasonnement des armes de la commune : Écartelé : au premier coupé d'argent au lion issant de sable lampassé de gueules et d'or à l'arbre de sinople, au deuxième d'azur au roc d'échiquier d'or, au troisième d'azur aux trois coquilles d'or, au quatrième d'or aux trois fasces de gueules.

Histoire

Les premières traces du village remontent au IXe siècle, après l’installation des Romains dans la région, le long de la voie Aquitaine qui reliait Narbonne à Toulouse.

  • Moyen Âge - C’est en 1155 que le premier témoignage manuscrit de la localité apparait sous le nom de « Varanano » pour la construction de son église.

En 1206, Vidal de Caumont vendit à l'abbé Auger ses droits sur l'église « Ste Marie de Baraigne ».

  • L'époque Cathare - 1210-1225, la religion cathare s’installe dans le Lauragais. Garsende mère des seigneurs du Mas-Saintes-Puelles et « parfaite » du catharisme, y avait ouvert avec sa fille Gaillarde, une hospitalité hérétique. Elle fit l’éducation religieuse de son petit-fils Bertrand de Quiders et de sa nièce Géraude. Géraude, qui avait épousé Estieu de Roqueville seigneur de Baraigne, et que Garsende et sa fille allaient voir fréquemment à Baraigne vers 1215.

Vers 1225, Estieu de Roqueville conduisit les deux femmes à Caillabel, près de Baraigne. Elles y restèrent quinze jours, puis de là partirent pour Montségur où elles périrent sur le bûcher. A la même date, Bernard de Mayreville chevalier diacre s'installa au Mas-Saintes-Puelles. Il y déploya une inlassable activité prédicante sur les villages de Laurac, Fanjeaux et Gaja la Selve vers le sud et de Baraigne à Saint-Michel-de-Lanès vers l'ouest.

Le massacre d’Avignonet - 28 Mai 1242, à Avignonet-Lauragais des troupes venues de la région de Montségur massacrèrent pendant leur sommeil des Inquisiteurs et leur suite à coups de haches. C’est à Baraigne complètement acquis aux hérétiques cathares, qu’avant l’attaque elles se rejoignirent à l'abri du vallon. Le forfait accompli, les représailles furent terribles, le village n'y échappa pas. Les troupes de l'Inquisition le visitèrent, tous les cadavres présumés cathares furent exhumés du cimetière et brûlés sur un bûcher dressé sur le terre-plein derrière l'église devant le cimetière. Tous les "suspects" portèrent la croix d'infamie.

En 1271 Gautier de Varagne, chevalier, était présent lors de la prestation de serment au roi par les consuls de Carcassonne. En 1272 et 1282, son frère Gaufrid fut élu membre à l'assemblée de la noblesse de la Sénéchaussée, et en 1287, il fut élu gouverneur de Carcassonne.

En 1473 et surtout en 1480-1481 les victimes de la peste bubonique furent nombreuses à Baraigne et les villages environnants. En 1485, Jean de Buisson, fils de Bernard de Varagne, était seigneur de Baragne et Capitoul de Toulouse. A cette époque deux moulins à pastel étaient dénombrés. La région était prospère, la première construction du château de Baraigne date de ce moment-là. Sur la maison des maîtres "de Buisson", seigneurs des lieux.

  • La Guerre de religion - Partant du Mas-Saintes-Puelles où ils s'étaient établis en 1561, les protestants firent de nombreux raids sur les villes et villages voisins.

Les pillages, les destructions de villages et de bourgs se multiplièrent. En 1572 toutes les églises du pays brûlèrent. A Baraigne seuls une partie de la nef et du clocher furent détruits.

  • La Révolution - Baraigne vécut la Révolution à travers une alternance de calmes relatifs, que lui procurait son isolement, et les violentes visites que lui firent les fervents révolutionnaires de la plaine.

Le château et l'église furent pillés, les archives détruites.

En 1789 l'abbé Canut, curé résident, était originaire de Montferrand[Lequel ?]. Lorsque l'Assemblée Nationale décréta la constitution civile du clergé, il prêta serment à la Constitution. Devenu "prêtre jureur", il était considéré comme un citoyen ordinaire. Désigné comme membre du conseil municipal, il fut chargé en 1792, de tenir le nouvel état civil. Il continua comme il le faisait par le passé, d'inscrire les baptêmes, les mariages et les enterrements.

Le Département - Très vite les révolutionnaires décidèrent de diviser la France en département. Pendant ces travaux, les députés chargés de l'opération furent assaillis d'interventions de communautés villageoises souhaitant les uns leur rattachement au département de Carcassonne, les autres à un autre département. Baraigne, historiquement attaché par ses seigneurs, à Avignonet-Lauragais, Les Cassés et à Montgiscard, sera de ceux là et demandera à être intégré à la Haute-Garonne. Mais le peu de population à ce moment-là, ne pèsera pas, et la commune fut rattachée le 6 décembre 1790 au canton de Salles-sur-l'Hers.

  • Le Consulat et l'Empire - Le 26 novembre 1791, à l'initiative du conseil de département, le district de Castelnaudary remania ses cantons. Baragne passa du canton de Salles sur l'Hers à celui de Saint-Michel-de-Lanès nouvellement crée. Cette répartition dura jusqu'à l'an IV (1795).

Enfin, le 4 novembre 1801 (13 Brumaire an X), le canton de Saint-Michel-de-Lanès fut supprimé. Baragne rejoignit celui de Salles-sur-l'Hers et le canton se trouva formé des 14 communes que l'on connaît aujourd'hui. Baraigne eût sa tragédie dans la nuit du 12 au 13 octobre 1802 (21 au 22 Vendémiaire, An X).

"Une bande de brigands attaqua le meunier et sa femme au vieux moulin pour les dévaliser. Un jeune charpentier se trouvait également avec eux. Malgré leur résistance la femme finit par avouer, pour avoir la vie sauve, où se trouvait dans le galetas une somme d'argent assez considérable. Le forfait accompli les bandits les égorgèrent tous pour obtenir leur silence. Mais le jeune charpentier avec la jugulaire tranchée put se traîner au village donner l'alerte et décrire ses assassins. Il mourut le lendemain. Les auteurs et complices au nombre de 24 furent arrêtés dans les communes de Salles, Mas St Puelles, Castelnaudary, Saint-Michel-de-Lanès et Avignonet. Trois seulement s'échappèrent."(8)

  • En ce début de XIXe siècle, les soubresauts de la Révolution s'apaisant, la région connut une véritable explosion démographique. C’est en 1812 que Baraigne eut une population record de 241 habitants. Le village était à vocation essentiellement agricole. Un nouveau moulin à vent fut construit sur la colline nord, il tourna sans interruption jusqu'en 1955. Toute la population lui amenait son blé pour le four à pain communal.(1),(3),(4),(5),(6),(7)
  • La Première Guerre mondiale - Après la perte de population des années 1860, la guerre de 1914-1918 fut une seconde catastrophe démographique pour la région. Plus de 20% des jeunes entre 18 et 25 ans ne survécurent pas aux combats et avec le taux de mortalité des rescapés, c'est un tiers de la population active qui disparut du Lauragais.

A Baraigne neuf hommes ne revinrent pas dans leur famille.

  • La Seconde Guerre mondiale - De nombreux jeunes et rappelés quittèrent Baraigne le 1e septembre 1939 pour une seconde mobilisation générale. Mais ce n'est qu'en 1942, lors de l'occupation de la zone sud, que les troupes allemandes firent éruption dans la région.

Baraigne vit passer quelques groupes ennemis, notamment au moulin. Par crainte, le village fut plusieurs fois évacué, mais aucune exaction grave ne fut signalée. Plus de 50 réfugiés du nord de la France et de Belgique restèrent quelques mois dans la commune, protégés et nourris par la population, certains ne quittèrent le village que dans les années 50 et reviennent toujours aujourd'hui dans la région. Un seul baraignois, prisonnier en Allemagne fut victime de la folie des hommes.

  • Si cette dernière guerre fut dans la région moins meurtrière que la première, la population de la région continua de décliner.

En 1950 les premiers tracteurs apparurent et révolutionnèrent la base de la vie dans la région : l'agriculture. En 1970, ce second déclin était très sensible auprès des jeunes, signifiant leur départ. Après le remembrement de 1990, seul quatre agriculteurs se partagent les terres de la commune. En 1980 la municipalité réagit avec la création du lotissement communal entièrement occupé par des jeunes ménages travaillant dans le secteur tertiaire à Castelnaudary et même Toulouse. Et en 1990 la création de structures sociales (foyer municipal, tennis...). Suivi en 2006 par la création d’un second lotissement pour faire face à l’explosion démographique de la mégapole de Toulouse.

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 2007 2014 Camille Guagno    
1953 2007 Louis Faure    
1919 1953 Joseph Ourmet    
1908 1919 Laurent Brousse    
1903 1908 Antoine Gaubert    
1888 1903 Baptiste Brousse    
1860 1888 Jean Fraisse    
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

Évolution démographique
1962 1968 1975 1982 1990 1999
111 113 99 103 122 126
Nombre retenu à partir de 1968 : population sans doubles comptes

Lieux et monuments

  • Eglise
L'église "Ste marie de Baraigne"

Le petit sanctuaire qui constitue l'un des plus beaux spécimens d'églises romanes de l'Aude, s'élève au Sud du bourg après en avoir été le centre. Il est classé monument historique depuis 1908.

Les plus anciens documents le mentionnant, datent de 1207. En 1317, lorsque le pape Jean XXII érigea l'abbaye de Saint-Papoul en évêché, dépendant de l'archevêché de Toulouse, Baraigne fut placé dans le nouveau diocèse de Saint-Papoul et y resta jusqu'à la Révolution. L'édifice, entièrement roman, est orienté de l'Est à l'Ouest. Il se compose d'une abside et d'une nef flanquée de deux chapelles. Celles-ci qui matérialisent le transept sont des adjonctions du XIXe siècle. Un clocher à arcades surmonte le mur du fond. Originairement de forme rectangulaire, il est devenu triangulaire, par des additions écroulées sur les côtés et peut-être au couronnement. Le 6 mars 1995 une troisième cloche a été installée au sommet et complète le carillon électrifié.(2)

Intérieur de l'église

Dimensions intérieures :
Longueur totale : 17m 29
Largeur dans l'œuvre : 5m 10
Longueur de la nef : 8m 85
Largeur : 5m 10
Profondeur de l'abside : 5m 44
Longueur des 2 chapelles : 3m
Profondeur : 2m 50
Epaisseurs des murs : 1m

Le château du Pastel

Le château de Baraigne est construit sur une petite éminence dominant le village, à 300m à l'ouest du bourg.

Classé monument historique depuis 1948, sa construction est attribuée à Barthélémy de Buisson (1568-1622) seigneur de Baraigne. Quelques parties sont plus anciennes mais ne paraissent pas remonter plus loin que le 15°siècle. C’est le type même de château dit « du Pastel ». Commencée en 1975 et terminée aujourd'hui, on doit à l'actuel propriétaire une profonde et parfaite restauration alors que l'édifice était quasiment ruiné.

Le monument, Renaissance, délimite un vaste quadrilatère, flanqué de trois tours d'angle et nanti d'une cour intérieure. L'ensemble était ceinturé par des douves.(2)


Le moulin

A 1 kilomètre au Nord - Est du village, se dresse un moulin à vent.

L'édifice présente quelques particularités peu communes en Lauragais : deux zones de travail et fait très rare, ce moulin est pourvu de trois paires de meules. La meule principale se situe au rez-de-chaussée, les deux autres dans la chambre du premier étage, où l'on accède par une petite échelle meunière extérieure de neuf marches. Le moulin est actionné par seulement deux ailes, ce qui prouve la force des vents dans ce coin du Lauragais. Le virage du toit s’effectue par crémaillère en actionnant une manivelle au premier étage. Malgré l'écroulement du toit qui laisse apparaître le grand rouet et une aile foudroyée, l'équipement du moulin est à peu près complet.

Les stêles discoïdales

Un certain nombre de stèles funéraires ont été découvertes dans le cimetière communal.

Quatre de celles-ci sont installées à l’entrée du cimetière dont la dernière découverte en 1993, deux autres sont scellées dans son mur de clôture. Deux croix et une stèle discoïdale sont adossées au chevet de l’église. L'une de celles-ci, datant du XIIIe siècle, a été abritée dans l'église.

Personnalités liées à la commune

Notes et références

  • (1) Daniel BONHOURE – Avignonet Lauragais – SI, MJC et Commune d’Avignonet 1989.
  • (2) Docteur Charles Boyer - Excursion Archéologique dans la Piège Baraigne 1933
  • (3) MB Marty-Jeanjean - Vilatges Al Pais dans la Piège - Conseil Général de L'Aude 1997
  • (4) René NELLI - Les Cathares - Ed. Ouest France 1980
  • (5) Michel ROQUEBERT - L'Epopée Cathare "L'Invasion", "Mourir à Montségur" - Privat 1970
  • (6) R.PLANDE - Géographie et Histoire de l'Aude - France Nouvelle 1944.
  • (7) François FURET et RICHET - Histoire de la Révolution Française p.501
  • (8) Gaston TISSINIER - Archives de l'Aude - 1984 (1ère Division A204C n°312)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes


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