Anne-Marie Staub

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Anne-Marie Staub
Naissance	1914 Paris (France)
Nationalité	française
Champs	Biochimie
Institution	Institut Pasteur
Renommé pour	Premiers antihistaminiques Isolation de la glucanone Immunochimie Sérologie
Distinctions	Prix Paul Ehrlich et Ludwig Darmstaedter (de) (1969)
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Anne-Marie Staub est une biochimiste française, née en 1914 à Paris, surtout connue pour ses travaux en immunologie.

L’œuvre scientifique

Anne-Marie Staub naît dans une famille « pastorienne » : son grand-père a été témoin au mariage de Pasteur en 1882, et son père travaille à l’Institut Pasteur où, en 1936, elle entre à son tour pour y préparer le doctorat en sciences sous la direction de Daniel Bovet. Depuis 1933, le futur prix Nobel conduit des recherches sur l'action sympatholytique de certaines molécules synthétisées dans le laboratoire de chimie thérapeutique d'Ernest Fourneau^[1]. C’est sur la découverte des propriétés antihistaminiques de quelques-uns de ces composés qu’Anne-Marie Staub signe, avec Bovet, ses premières publications^[2]. Et sa thèse de 1939 porte sur « quelques bases synthétiques antagonistes de l'histamine »^[3]. Cependant, les molécules en question, le 929 F et le 1271 F^[4] restent trop toxiques, et ce n’est qu’à partir de 1942, chez Rhône-Poulenc, que Bernard Halpern développera les premiers antihistaminiques médicalement exploitables^[5].

Entre-temps, Anne-Marie Staub s’est tournée vers d’autres sujets. Elle a rejoint le laboratoire de son père où elle travaille au développement de sérums anticharbonneux.

En 1953, elle réussit à isoler la glucagone, une hormone du pancréas hyperglycémiante, dont l’existence avait été supposée dès 1923 par Kimball et Murlin^[6].

Dans les années 1960, elle poursuit des recherches en immunologie, et plus spécialement sur les antigènes des salmonelles, avec O. Lüderitz et O. Westphal^[7]. Elle travaille sur la caractérisation des déterminants épitopiques des chaînes polysaccharadiques reconnues par les anticorps. Elle décrit de nouveaux sucres. Elle contribue également à la classification sérologique des Salmonellae. Enfin, avec Léon Le Minor, elle étudie la conversion lysogénique des salmonelles par les bactériophages, et ses effets sur les déterminants polysaccharidiques^[8].

Publications

• Cours d'immunologie générale et de sérologie de l'Institut Pasteur (dir., avec Marcel Raynaud), CDU, Paris, 1971.
• « Études immunochimiques sur les Salmonelles » (avec O. Lüderitz, O. Westphal et al.), I-XV, dans Ann. Inst. Pasteur ; Bull. Soc. chim. biol. ; European J. Biochem., 1956-1972.

Bibliographie

• (de) Renate Strohmeier, Lexikon der Naturwissenschaftlerinnen und naturkundigen Frauen Europas : Von der Antike bis zum 20. Jahrhundert, Verlag Harri Deutsch, 1998 (ISBN 10-3817-11567-9 et 13-978-3817-11567-9), p. 261.

Source

• (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Anne-Marie Staub » (voir la liste des auteurs)

Notes et références

1. ↑ E. Fourneau et D. Bovet, « Recherches sur l'action sympathicolytique de nouveaux dérivés du dioxane », C. R. séances Soc. biolog., vol 113, 1933, pp. 388-390 ; « Recherches sur l'action sympathicolytique d'un nouveau dérivé du dioxane », Arch. int. pharmacodynam. et thér., vol. 46, 1933, pp. 178-191.
2. ↑ A.-M. Staub et D. Bovet, « Action protectrice des éthers phénoliques au cours de l'intoxication histaminique », C. r. séances Soc. biol., vol. 124, 1937, pp. 547-549 ; « Action de la thymoxyéthyldiéthylamine (929 F) et des éthers phénoliques sur le choc anaphylactique du cobaye », C. r. séances Soc. biol., 1937, vol. 125, pp. 818-823.
3. ↑ A.-M. Staub, « Recherches sur quelques bases synthétiques antagonistes de l'histamine », Ann. Inst. Pasteur, vol. 63, 1939, pp. 400–436.
4. ↑ Selon un usage emprunté aux laboratoires allemands : 606 (Salvarsan), 205 Bayer (Germanine), les produits du laboratoire de chimie thérapeutique de l'institut sont numérotés dans l'ordre de leur découverte : 1262 F (sulfanilamide), 1399 F (acédapsone), etc.
5. ↑ B. Halpern, « Les antihistaminiques de synthèse : Essais de chimiothérapie des états allergiques », Arch. int. pharmacodynam. et thér., vol. 68, 1942.
6. ↑ A.-M. Staub, L. Sinn, O. K. Behrens, « Purification and Crystallization of Hyperglycemic-glycogenolytic Factor (HGF) », Science, n° 117, 1953, pp. 628-629.
7. ↑ « Études immunochimiques sur les Salmonelles », opus cit.
8. ↑ (en) Jean-Marc Cavaillon, « The Pasteur Institute to Host the 6th IES Conference » (présentation du 6^e colloque de l'International Endotoxin Society tenu à l'Institut Pasteur de Paris du 24 au 27 août 2000), dans Endotoxin Newsletter, vol. 9, n° 2, été 1999. (Télécharger. Document consulté le 8 septembre 2011.)