Antoine Rabelais

Antoine Rabelais est un avocat français du XVI^e siècle, père de François Rabelais.

Origines

Son père est mort jeune et sa mère, Andrée Pavin, mariée en secondes noces à un sieur Frapin, lui donne six enfants, dont l'un devint chanoine d'Angers, seigneur de Saint-Georges et auteur de beaux et joyeux noëls en langage poitevin. Au décès de sa mère, survenu en l'an 1505, Antoine Rabelais hérite le domaine, châtel et maison noble de Chavigny et tous les droits de fiefs, justice, seigneurie et juridiction, cens, rentes et devoirs, prés, pêcheries, pâtures appartenant à la défunte.

Profession : avocat

Antoine Rabelais, sieur de la Devinière, licencié ès lois, exerce la profession d'avocat, et, comme le plus ancien avocat du siège, il est en 1527, en l'absence des lieutenants général et particulier, chargé de la plus haute juridiction dans le ressort de Chinon.

Chinon

Dans le jardin de la France, près d'une forêt, au pied d'une colline rocheuse que surmonte le vieux château des Plantagenêt et des Valois, sur la rive droite de la Vienne, est assise la "première ville du monde", au dire de son plus illustre enfant, ville fameuse, pour le moins; son blason l'atteste :

Chinon,
Petite ville, grand renom,
Assise dessus pierre ancienne,
Au haut le bois, au pied la Vienne.

Très antique cité que Grégoire de Tours appelle Caïno, ce qui fait qu'un fameux Chinonais en attribue la fondation à Caïn, premier bâtisseur de villes, Chinon à la fin du quinzième siècle et au commencement du seizième étale gaiement, au soleil humide de la Touraine, ses rues tortueuses, ses clochers et ses tours.

Propriétaire foncier

• Antoine Rabelais possède dans la ville une vaste maison, dite la maison d'Innocent ­le Pâtissier, qui devient, vers la fin du seizième siècle, un cabaret à l'enseigne de la Lamproie. Une cave en dépend. Pour aller de la maison à la cave, au rebours de ce qu'on fait ordinairement quand on va aux caves, il faut monter à celle là par autant de degrés qu'il y a de jours dans l'année, car elle était située beaucoup plus haut que le logis, au niveau du château qui domine la ville. Puis, pour y entrer, après avoir ainsi grimpé, on descend par un arceau couvert de peintures. C'est pourquoi cette cave était dite la Cave Peinte.

• Antoine Rabelais possède aussi, dans la paroisse de Sully, à une bonne lieue de Chinon, vis-­à-­vis la Roche­Clermaut, la métairie de la Devinière dont il porte le nom. Le clos en est planté de pineau, raisin noir, à petit grain, dont la grappe a la forme d'une pomme de pin.

Dire que le pineau de la Devinière est exquis, ce n'est pas assez dire. Ecoute plutôt le propos que certain buveur, enfant du pays, tient à la Saulaie, sur l'herbe drue, lors de la naissance de Gargantua : « O Lacryma Christi, c'est de la Devinière ! O le gentil vin blanc ! Et, par mon âme, ce n'est que vin de taffetas ! hen ! hen ! Il est à une oreille, bien drapé de bonne laine. » « Drapé de bonne laine », notre buveur, qui connaissait la farce de Pathelin, parle comme le marchand qui vantait son drap. Et, quand il s'écrie que le pineau est à une oreille, c'est que les Chinonais mettent le bon vin dans des cruchons à une oreille, ou, pour autrement dire, à une seule anse. Certains connaisseurs affirment que le vin de ce petit cru, bien que très honnête, est toutefois trop rustique et roturier pour qu'on l'habille ainsi de taffetas et de velours. Ne les écoutons pas. Il vaut mieux nous en rapporter au buveur de la Saulaie. Appartient-il à un rabelaisien de déprécier le clos de la Devinière ?

La femme d'Antoine Rabelais

Née Dusoul, donne déjà deux garçons et une fille à son mari, Antoine l'aîné, Jamet le cadet, et Françoise, quand, vers 1495, elle met au monde un dernier né, François, qui égale en savoir les plus savants hommes de son siècle et conte les plus divertissantes et les plus profitables histoires jamais contées en ce monde.

Naissance de François Rabelais

On croit que notre François naquit non point à Chinon même, mais à la Devinière, dont le souvenir lui est resté toujours si cher, que, même en 2010, personne n'oserait pas en rabaisser les vignes, de peur d'irriter ses mânes joyeux.