Armand du Cambout

Armand du Cambout
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Armand du Cambout de Coislin
Portrait d'Armand de Cambout, duc de Coislin, Musée des Beaux-Arts de Nantes
Portrait d'Armand de Cambout, duc de Coislin, Musée des Beaux-Arts de Nantes

Pays Royaume de France Royaume de France
Titre 1er duc de Coislin
(décembre 1663 - 16 septembre 1702)
Autre titre Marquis de Coislin (1641-1663)
Comte de Crécy
Baron de Pontchâteau
Grade militaire Lieutenant général des armées du roi
Commandement Mestre de camp général de la cavalerie légère de France
Distinctions Chevalier du Saint-Esprit
Autres fonctions Prévôt de Paris
Biographie
Dynastie Famille du Cambout de Coislin
Naissance 1er septembre 1635
Paris
Décès 16 septembre 1702 (à 67 ans)
Paris
Père César du Cambout (1613 † 1641), marquis de Coislin
Mère Marie Séguier (1618 † 1710), comtesse de Crécy
Conjoint Madeleine du Halgouët
Enfants Pierre (1664 † 1710)
Armand Jérôme
Dominique
César Philippe François ( † 1680)
Henri-Charles (1664 † 1732)
Madeleine Armande (1665 † 1721)

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Armand du Cambout, duc de Coislin, né le 1er septembre 1635 à Paris (baptisé le 14 février 1638) et mort le 16 septembre 1702, est un militaire français.

Sommaire

Biographie

Fils de César du Cambout (1613 † 1641), marquis de Coislin, colonel général des Gardes suisses, Armand du Cambout, suivit également la carrière des armes : il fut mestre de camp général de la cavalerie légère de France, lieutenant-général en Basse-Bretagne, et lieutenant-général des armées du roi.

Armand, marquis de Coislin, obtint que les baronnies de Pontchâteau et les seigneuries de La Roche-Bernard fussent unies en sa faveur au marquisat de Coislin, lors de son érection en duché-pairie au mois de décembre 1663.

Il est élu membre de l'Académie française en 1652 à l'âge de 16 ans et demi. Il en meurt doyen, et son fauteuil est occupé successivement par ses deux fils, Pierre et Henri-Charles.

II fut un des quatre seigneurs donnés en otage au sacre du roi Louis XIV, pour la Sainte Ampoule le 17 juin 1654.

Nommé prévôt de Paris le 13 août 1669, il eut les provisions de cette charge le 29 juin 1670, n'en prit pas possession et s'en démit en 1685.

Il fut fait chevalier des Ordres du roi à la promotion du 31 décembre 1688, et mourut le 16 septembre 1702.

Son corps fut porté dans l'église des Recollets de Saint-Denis en France, ainsi que, le 9 septembre 1705, celui de sa femme.

Description par Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon dans ses célèbres Mémoires

« Le duc de Coislin mourut fort peu après, qui fut une grande affliction pour le cardinal son frère, et une perte pour tous les honnêtes gens. C'était un très petit homme sans mine, mais l'honneur, la vertu, la probité même et la valeur même, qui, avec de l'esprit, était un répertoire exact et fidèle avec lequel il y avait infiniment et très curieusement à apprendre, d'une politesse si excessive qu'elle désolait, mais qui laissait place entière à la dignité. Il avait été lieutenant général avec réputation et mestre de camp général de la cavalerie après Bussy-Rabutin, de la disgrâce duquel il ne voulut pas profiter pour la fixation du prix, et qu'il vendit et quitta le service brouillé avec M. de Louvois. C'était, avec tant de bonnes qualités qui lui conservèrent toujours une véritable considération et de la distinction du roi, un homme si singulier que je ne puis me refuser d'en rapporter quelques traits.


Un des rhingraves, prisonnier à un combat où se trouva le duc de Coislin, lui échut; il lui voulut donner son lit, par composition un matelas. Tous deux se complimentèrent tant et si bien qu'ils couchèrent tous deux par terre des deux côtés du matelas. Revenu à Paris, le rhingrave, qui avait eu liberté d'y venir, le fut voir. Grands compliments à la reconduite; le rhingrave, poussé à bout, sort de la chambre et ferme la porte par dehors à double tour. M. de Coislin n'en fait point à deux fois; son appartement n'était qu'à quelques marches du rez-de-chaussée; il ouvre la fenêtre, saute dans la cour et se trouve à la portière du rhingrave avant lui, qui crut que le diable l'avait porté là. Il était vrai pourtant qu'il s'en démit le pouce; Félix, premier chirurgien du roi, le lui remit. Étant guéri, Félix retourna voir comment cela allait, et trouva la guérison parfaite. Comme il sortait, voilà M. de Coislin à vouloir lui ouvrir la porte, Félix à se confondre et à se défendre. Dans ce conflit, tirant tous deux la porte, le duc quitta prise subitement et remue sa main; c'est que son pouce s'était redémis; et il fallut que Félix y travaillât sur-le-champ. On peut croire qu'il en fit le conte au roi, et qu'on en rit beaucoup.


On ne tarirait point sur ses civilités outrées. Nous le rencontrâmes à un retour de Fontainebleau, Mme de Saint-Simon et moi, à pied avec M. de Metz, son fils, sur le pavé de Ponthierry, où son carrosse s'était rompu; nous envoyâmes les prier de monter avec nous. Les messages ne finissant point, je fus contraint de mettre pied à terre malgré la boue, et de l'aller prier de monter dans mon carrosse. M. de Metz rageait de ses compliments, et enfin le détermina. Quand il eut consenti, et qu'il n'y eut plus qu'à gagner mon carrosse, il se mit à capituler et à protester qu'il n'ôterait point la place à ces demoiselles; je lui dis que ces demoiselles étaient deux femmes de chambre, bonnes de reste à attendre que son carrosse fût raccommodé, et à venir dedans; nous eûmes beau faire, M. de Metz et moi, il lui fallut promettre qu'il en demeurerait une avec nous. Arrivés au carrosse, ces femmes de chambre descendirent, et pendant les compliments, qui ne furent pas courts, je dis au laquais qui tenait la portière de la fermer dès que je serais monté, et d'avertir le cocher de marcher sur-le-champ. Cela fut fort bien exécuté; mais à l'instant voilà M. de Coislin à crier qu'il s'allait jeter si on n'arrêtait pour prendre cette demoiselle, et tout aussitôt à l'exécuter si étrangement que j'eus peine à me jeter à temps à la ceinture de ses chausses pour le retenir; et lui, le visage contre le panneau de la portière en dehors, criait qu'il se jetterait, et tirait contre moi. À cette folie, je criai d'arrêter; il se remit à peine et maintint qu'il se serait jeté. La demoiselle femme de chambre fut rappelée, qui, en allant au carrosse rompu, avait amassé force crotte qu'elle nous apporta et qui pensa nous écraser, M. de Metz et moi, dans ce carrosse à quatre.  »
[1]

...

« C'était la vérité même que le duc de Coislin. Il était fort des amis de mon père, il me recevait avec bonté, amitié, et parlait volontiers devant moi. Je lui ai ouï faire ce récit entre beaucoup d'autres anecdotes curieuses, et ce récit même plusieurs fois à moi, puis devant moi à d'autres personnes. C'était un homme tellement sensible, que le cardinal son frère obtint sa survivance de premier aumônier pour l'abbé de Coislin, sans avoir jamais laissé apercevoir à son frère qu'il songeât à la demander, dans la crainte que, s'il était, refusé, il n'en fût trop fortement touché; et qu'il avait aussi obtenu du roi, par la même raison, de ne jamais refuser son frère pour Marly, en sorte qu'il ne demandait jamais sans y aller. La vérité est qu'il n'en abusait pas. Il n'était pas fort vieux, mais perdu de goutte, qu'il avait quelquefois jusqu'aux yeux, au nez et a la langue, et dans cet état sa chambre ne désemplissait pas de la meilleure compagnie de la cour et de la ville, et dès qu'il pouvait marcher, il allait à la ville et à la cour, où il était aimé généralement et, considéré et compté. Il était fort pauvre, sa mère très riche l'ayant survécu. Il ne laissa que deux fils et la duchesse de Sully, et il vit toute la fortune de son frère et de son second fils.  »

Annexes

Bibliographie

  • François-Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse, contenant les généalogies, l'histoire & la chronologie des familles nobles de la France, l'explication de leurs armes et l'état des grandes terres du royaume : On a joint à ce dictionnaire le tableau généalogique et historique des maisons souveraines de l'Europe et une notice des familles étrangères, les plus anciennes, les plus nobles et les plus illustrés, vol. 4, Schlesinger frères, 1864 [lire en ligne]  ;

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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Suivi par
Charles du Cambout
2e Marquis de Coislin
(1648-1663)
Érection du marquisat de Coislin en duché-pairie
(par union avec les baronnies de Pontchâteau, et de La Roche-Bernard et de la seigneurie de Brignan)
Création
1er Duc de Coislin
et pair de France
(1663-1702)
Pierre du Cambout
Pierre Séguier de Saint-Brisson
Prévôt de Paris
(1670-1685)
Charles-Denis de Bullion


Précédé par
Claude de L'Estoile
Fauteuil 32 de l’Académie française
1652-1702
Suivi par
Pierre de Camboust, duc de Coislin

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Armand du Cambout de Wikipédia en français (auteurs)

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