Armand Simonnot

Armand Simonnot
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Armand Simonnot dit Commandant « Théo », est un chef de la Résistance dans la Morvan, initiateur du « Maquis Vauban », né à Saint-Léger-Vauban, dans l' Yonne le 18 mars 1908 et décédé au même lieu le 28 août 1986, âgé de 76 ans.

Sommaire

Biographie

Né dans une famille de Morvandiaux, montée à Paris dont le père est employé de maison, il verra le jour au Pays et sera élevé par ses grands-parents, modestes paysans au finage de Saint-Léger-Vauban. Dès l'âge de 16 ans, il se retrouve a diriger seul les travaux de la ferme. C'est cette année-là qu'il s'abonne à L'Humanité, et l'année suivante à la revue anarchiste: Libertaire. Il milite à l'extrême gauche. Cette petite exploitation tombera en friche lors de son départ à l'armée en 1928. De retour de l'armée il fera plusieurs métiers : ouvrier agricole, bûcheron et charpentier. Il est installé au hameau de La Provenchère en 1934. Militant antifasciste, il est membre de la Ligue internationale des combattants de la paix et participe au Congrès d'Angers en 1932 et adhère au Parti communiste français en 1933, dont Maria Valtat, dirige les activités avec son époux Claude "Louis" Valtat sur la région. Il devient membre de la direction fédérale de l'Yonne et pourra suivre des cours de l'école centrale paysanne communiste à Arcueil-Cachan[1]

À la déclaration de la Guerre, il est mobilisé dans la Marine, à bord du cuirassé Provence et sera transféré dans les fusiliers marins. Il rentrera à Saint-Léger, une fois démobilisé.

La Résistance

Les Allemands, arrivent dans le Canton de Quarré-les-Tombes le 17 juin 1940. À Saint-Léger-Vauban, la responsable communiste du secteur est Maria Valtat qui sera envoyée avec d'autres femmes dans un camp du Sud-Ouest, mais elle rentrera rapidement, son époux, Louis Valtat, sera interné dès la fin de l'année et elle prend contact avec la Résistance en zone libre. Elle va créer les premiers mouvements de Résistance dans l'Avallonnais : Avallon, Quarré-les-Tombes, Saint-Agnan (Nièvre), Saint-Brancher, Saint-Brisson. Elle est membre de l'OS (Organisation spéciale du Parti communiste). Elle reçoit chez elle René Roulot, responsable politique du département de l'Yonne et Armand Simonnot de la même commune.

Le Parti prend très vite l'organisation de la Résistance et dès le début de 1942, les forces communistes sont regroupées au sein des FTP, ou FTPF dont Charles Tillon assure le commandement. Marcel Mugnier dit " Albert " arrive de Paris, chez Maria Valtat pour créer le Front National dans l'Avallonnais. Il part avec ses compagnons à la recherche d'armes abandonnées par l'armée française lors de la débâcle. Un camion plein d'armes et de munitions ayant été laissé là dans les bois de Montmiron par les troupes régulière, les résistants s'en emparent et les cachent dans un premier temps au Moulin Lardot. Ils déplaceront par la suite, compte tenu du nid de collaborateurs dans la région de St Léger[2]. Il est au mariage de Marcel Valtat le 13 juin 1942, lorsque trois officiers allemands font irruption au milieu de la noce. Il n'arrêteront personne, mais donneront le nom de la personne qui les a dénoncés comme réunion de communistes : la veuve P... et donneront un avertissement. Maria Valtat entre dans la clandestinité, elle aura un contact avec Louis Philippot dit " Antoine" du maquis Vauban, en mai 1943.

L'État-Major Régional des FTPF, désigne François Grillot, dit " Germain ", comme Commandant départemental de l'Yonne en septembre 1942. Il rencontre Armand, lui offre un pistolet 7,65 et le désigne chef de groupe en lui donnant son nom de code: " Théo " lui indiquant que : Un message pour Théodore = le calme, un message pour Théophile = alerte. Il a pour adjoint, le sous-lieutenant, Marcel Maugé, dit " Max "

" Germain " forme un second maquis, dans la région de Ravières avec pour mission le sabotage. Ce 2e groupe est composé de Gabriel Ramelet, (décédé en déportation) de Louis Philippot " Antoine", (trois des membres de cette famille ne sont pas rentrés des camps), de Fernand Chaussenot dit " Marins ", de Ravières qui disparaîtra tragiquement. Ce groupe est particulièrement bien placé pour opérer les missions qui lui sont confiées à proximité de la route nationale 35, de la voie ferrée Paris-Lyon-Méditerranée et du canal de Bourgogne. Pourchassé par les nazis, le groupe se déplace continuellement dans les forêts morvandelles et trouve refuge dans le voisinage de l'Abbaye Sainte-Marie de la Pierre-Qui-Vire, où les moines les logeront à la ferme des Roubeaux et au monastère.
Le STO, va pousser beaucoup de jeunes dans les maquis, le lieutenant Émile Proudhon, dit le "Père Robert ", adjoint de " Germain", fonde le premier maquis FTPF de l'Yonne, avec Lucien Belnot, qui sera fusillé le 9 juin 1944 au Puits de Célas à Salindres dans le (Gard) ; Émile Philippot, de Ravières, Jean-Louis Dorotte de Nuits-sur-Armançon, tombé au combat le 18 juin 1944. Armand ira plusieurs fois participer à des réunions de chefs de maquis, à la ferme des Couhault au hameau de Saint-Aubin sur le finage de Saint-Brancher, en compagnie de Jean Couhault, Maria Valtat, Charles Ravereau, René Rimbert, Luc Poupée, Laurano Santiago. Maria et lui dirigent un groupe de républicains espagnols qui souhaitent poursuivre la lutte contre le fascisme et qui ont pour eux l'habitude de la guérilla.

Le 15 mars 1943, " Max " est arrêté et évitera par sa farouche résistance la capture de l'inter-régional " Roger ". C'est là de retour à Ravières que " Germain " et " Théo" décident de donner le nom de Vauban à leur maquis. Les Allemands attaquent le 19 octobre 1943 avec des blindés, dans deux endroits en même temps : à Asnières-en-Montagne, dans le Côte-d'Or au lieu-dit la Ferme des Essarts et dans l'Yonne au finage de Pimelles, au lieu dit la Ferme de la Grange-aux-Moines. Louis Thiennot de Ravières y est tué, d'autres sont capturés et déportés. "Le Vauban" comptait avant cette attaque 38 maquisards. Ils décident de se diviser en petits groupes. C'est ainsi qu'une douzaine d'hommes arrivent à la Provenchère qui iront ensuite à Saint-Martin sur le finage de Saint-Germain-de-Modéon. Les deux campement seront encore une fois attaqués, mais ils sont vides. C'est Henri Guéniffet, maire de Saint-Agnan (Nièvre), ami du Père Robert qui indiquera au groupe la Chapelle funéraire de Saint-Pierre ou reposent depuis 1872 les époux Dansin pour passer l'hiver très rigoureux de 1943. Ils n'y seront jamais découverts. Faisant du "café" avec des grains d'orge que l'on fait bouillir avec de la neige, dans des boîtes de conserves. Le lieu est lugubre, un Saint-Pierre manchot, dont l'unique bras sert de porte-mitraillette et sur l'autel trône un vieux phono. Lorsque " Théo", arrive à la Chapelle, après l'attaque du 2 février 1944 de la milice et de la Gestapo sur Saint-Léger, Ruères et lieux avoisinants, laissant 10 morts, s'y trouvent 8 hommes : Robert Poey, lieutenant, chef du maquis dit " Jean ", son adjoint le lieutenant Bernard Alix dit " Roland", l'ancien du groupe Louis Philippot dit " Antoine "; Fernand Chaussenot dit "Marius ", Jean Poinsot dit " Henri ", André Roguier dit " Max ", Roger Pichon dit " Michel " et Marc Ollivier dit "Bébert ". Puis le 3 février 1944 arrive Lucien Charlot dit " Paul ", puis René Macé dit " François " et Roger Henri Prieur venant tous deux de Paris. Le groupe va capturer et exécuter le chef de la Milice locale. Le 10 février il neige. Le 20 février il leur faut quitter les lieux devenus trop dangereux.

De retour à Ravières le maquis reçoit les visites du Père Robert, du Commandant René Millereau " Max " et de Maurice Sellier, dit " Michel ". Parmi les opérations de cette époque écluses pulvérisées dans l'Yonne, pylône de haute tension détruit en Côte-d'Or, moteurs d'avions sabotés.

Il est membre du Front national de la Résistance française, et devient commandant du Maquis le 2 mai 1944 qui compte alors 182 patriotes et compte dans ses rangs une infirmière : le Sergent-Chef Suzanne Fontaine. Le Maquis Vauban fera 13 recrues en décembre 1944. Ils participeront à la Libération de Verdonnet (Côte-d'Or), l'occupation de Noyers, la Croix Pilate, le barrage de la patte d'oie à Vaucharmes, à Lichères-près-Aigremont, Chablis, Varennes et la jonction avec les blindés américains, et Courson-les-Carrières et la ville d'Auxerre. Simonnot passe ensuite dans le premier régiment du Morvan, le Royal-Morvan, que commande Adrien Sadoul. Il fera la campagne d'Alsace et d'Allemagne, sera cité à l'ordre du régiment. Il est démobilisé le 11 octobre 1945.

Après guerre

Maria Valtat, chargée d'établir à Auxerre les dossiers des FTP, demande à Simonnot de venir lui donner un coup de main. C'est bénévolement qu'il travaillera pendant 15 mois à cette réalisation. Il sera de juillet 1947 à mars 1948, en charge de la cantine d'une école de formation du bâtiment, et d'avril à novembre 1948, il participe à la reconstruction du Creusot. Marcel Valtat, le fils de Maria Valtat, propose au mois de novembre 1948, à Armand de devenir garde du corps de Charles Tillon, maire d'Aubervilliers. Il accepte, et c'est le début d'une amitié indéfectible. Lors du procès que le Parti fera à Tillon, le 2 septembre 1952, Armand Simonnot restera à ses côtés et le suivra à Montjustin, dans les Alpes-de-Haute-Provence, où il restera 10 ans à retaper avec ses amis la maison familiale de celui-ci. De retour à la Provenchère en 1962, il se lance dans la production de sapins. Il ne renouvelle pas sa carte au Parti. Charles Tillon lui remet les insignes de la Légion d'honneur, en présence d'anciens compagnons d'armes des maquis FTP des départements du Cher et de la Nièvre. Il s'éteint deux mois plus tard le 28 août 1986.

Décorations

Hommages

La Municipalité d'Aubervilliers a donné son nom à la salle de restaurant de la Résidence Hénaff en présence du Maire Jacques Salvator, et du maire de Saint-Léger-Vauban avec le concours de l'ARORM, Association pour la Recherche sur l'Occupation et la Résistance en Morvan, le 14 avril 2010

Archives

Le registre du "Maquis Vauban " tenu par le commandant " Théo " est conservé au Musée de la Résistance en Morvan à la Maison du Parc de Saint-Brisson (Nièvre)


Bibliographie

  • Marcel Vigreux: " Le Morvan pendant la Seconde Guerre Mondiale" Ed:A.R.O.R.M, 2009, 346 pp.(ISBN 978-2-9508378-4-4), pp; 222 à 230.
  • Yves Le Pillouer: " Le Maquis Vauban " 1979.
  • Pierre Scherrer: " Royal-Morvan Infanterie 44", Ed: Durassié et Cie, 296.p. avril 1950 et Ed: Alpha Bleue, 1990, 295. p.

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

Notes et références

  1. Mémoires Vivantes du Canton de Quarré-les-Tombes: Armand Simonnot
  2. Jacques Canaud :Évolution générale de la structure des maquis, p. 133, in Marcel Vigreux : " Le Morvan pendant la Seconde Guerre Mondiale "



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