Caius Julius Arminius

Caius Julius Arminius
Page d'aide sur les redirections Cet article concerne le chef de guerre germain. Pour le théologien protestant, voir Jacobus Arminius.
La statue d'Arminius

Caius Julius Arminius ( v. 16 av. J.-C. - 21 ap. J.-C.), souvent appelé en Allemagne Hermann der Cherusker, est un chef de guerre de la tribu germanique des Chérusques. Il est le fils du chef de guerre chérusque Segimerus. En sa qualité de fils de chef, il devient otage et est élevé à Rome comme un citoyen romain, devenant membre de l'ordre équestre. De retour en Germanie, il devient l'homme de confiance du gouverneur Varus tout en fomentant en parallèle une rébellion, ce qui lui permet d'amener Varus et trois légions dans une embuscade dévastatrice (bataille de Teutobourg). Il est assassiné par des Germains, qui craignaient son pouvoir devenu trop important et autoritaire.

Sommaire

Etymologie

Arminius est une variante latinisée du nom germanique Irmin qui signifie « grand » (cf. Herminones). Le nom de « Hermann » (qui signifie « homme d'armée » ou « guerrier ») n'a été utilisé comme équivalent allemand d'Arminius que bien des siècles plus tard, peut-être à l'instigation de Luther qui voulait utiliser un personnage antique et héroïque pour symboliser son combat contre Rome. Parfois le héros mythologique Siegfried est identifié à Arminius.

Biographie

Contexte

Sous le règne d'Auguste, l'empire romain connut une expansion sans précédent. Pour sécuriser les frontières de la Gaule, l'empereur lance plusieurs campagnes à l'est du Rhin pour soumettre les tribus germaniques. Les Germains, nom que leur a donné Jules César ne constituent pas un peuple unifié, ils sont divisés en dizaines de tribus, elles-mêmes divisées en centaines de familles. La région est moins structurée que celle rencontrée par les Romains en Gaule[1] (moins d'homogénéité ethnique, pas de villes, guerres incessantes entre les tribus). Certaines tribus germaniques résistent mais d'autres s'allient avec Rome comme les Chérusques[2], un des peuples germaniques dont le territoire se trouve sur les deux rives de la Weser. Il est alors courant chez les Romains de prendre des fils de chefs de tribus alliées comme otage[2]. Cette coutume a pour but de s'assurer de la fidélité du chef de la tribu et, en élevant ces enfants comme des Romains, qu'ils servent plus tard les intérêts de l'empire auprès des leurs[2].

Jeunesse et citoyenneté romaine

Caius Julius Arminius est le fils de Ségimerus, chef d'une tribu chérusque mais opposé à l'alliance avec Rome[2]. Les Romains emmènent donc Arminius, âgé de 10 ans, et son frère Flavius le blond. Ils atteignent probablement Rome en l'an 9 av. J.-C. et suivent les cours d'une école qu'Auguste avait spécialement fait construire pour les enfants d'otages germains sur le Palatin[3]. Jeune homme, il suit ensuite l'enseignement militaire romain et est décrit comme « un jeune homme exceptionnellement doué pour un Germain[2]. » Vers l'an 4 ap. J.-C., Arminius commande un détachement auxiliaire de cavalerie composé de mercenaires chérusques au service de Rome, probablement à l'occasion des guerres de Pannonie (actuelle Dalmatie) dans la péninsule balkanique. Si les faits de guerre d'Arminius ne sont pas connus, on sait qu'il obtient peu après la citoyenneté romaine d'ordre équestre, la plus haute distinction qu'un Germain puisse obtenir[2]. Selon Tacite, ses propos étaient fréquemment accompagnés d'expressions latines [4]. Son frère, centurion, fut décoré à plusieurs reprises [4]. Son beau-père, Ségeste, avait également la citoyenneté romaine, tandis que son fils, Segimundus, était prêtre du culte d'Auguste dans la ville des Ubiens, future Colonia Ara Agrippina [4].

Retour en Germanie

En 7/8 ap. J.-C. il revient en Germanie du nord, où l'Empire romain a établi son autorité sur les territoires à l'ouest du Rhin et cherche maintenant à l'étendre jusqu'à l'Elbe, sous le commandement du gouverneur militaire Publius Quinctilius Varus. Ce gouverneur, nouvellement nommé et parent d'Auguste[2] est un homme expérimenté qui a déjà exercé en Syrie et durement réprimé une révolte juive[2]. Auguste décide également d'y envoyer ensuite Arminius, choix approuvé par Varus[2].

Depuis qu'Arminius est arrivé enfant à Rome, les Romains ont progressé à l'est du Rhin. Ils ont aménagé des camps fortifiés le long des rivières de la Lann, la Lippe et du Main, rivière permettant de s'enfoncer vers l'est. Haltern est le plus grand de ces camps, capable d'accueillir trois légions et destiné à devenir le centre de la nouvelle province[2]. En été, les troupes romaines partent établir des camps d'été plus à l'est, vers la Weser. Les légions progressent d'abord par bateaux en suivant la Lippe puis par voie terrestre. Les trois légions sont accompagnées par une foule de civils, marchands, forgerons et différents corps de métiers et des familles[2]. Arminius est envoyé en éclaireur à la tête de troupes auxiliaires, composées de Germains[2], en charge de sécuriser la voie.

La position du camp d'été de Varus reste discutée mais des découvertes en 2008 le situerait dans un coude de la Weser. Le but d'un tel camp est d'imposer la loi romaine dans la région. Plus tard, l'écrivain romain Velleius Paterculus critiquera la manière dont Varus l'administra alors qu'il estimait celle-ci non encore totalement soumise[2]. La collecte de l'impôt sur des villages à peine auto-suffisants et l'application du droit romain aux dépens du droit coutumier germain valurent aux Romains d'être détestés des populations locales[2].

À la fin de l'été de l'an 9 ap. J.-C., les légions romaines se préparent à regagner leur quartiers d'hiver sur le Rhin. Arminius, alors âgé de vingt-cinq ans, commence ses intrigues pour unir les différentes tribus germaniques et contrecarrer les efforts romains pour incorporer leurs territoires à l'Empire tout en continuant de commander pour les Romains les troupes auxiliaires. Il doit convaincre les souverains germains dont certains sont des alliés de Rome et en tirent avantage dont le Chérusque Ségestes. Ce dernier essaye même de prévenir Varus, sans le convaincre, la veille du départ des Romains[2].

Les motivations du retournement d'Arminius ne sont pas connues et font l'objet de discussions entre historiens - identité germaine, désir de régner sur son peuple voire sur l'ensemble des Germains, rivalité avec Varus - il n'existe aucune source sur ce point[2].

La bataille de Teutobourg

Article détaillé : Bataille de Teutobourg.

À l'automne, à la bataille de Teutobourg, Arminius et les tribus germaniques qui ont constitué une alliance (Chérusques, Marses, Chattes et Bructères), tendent une embuscade à l'armée romaine qui comprend les XVIIe, XVIIIe et XIXe légions ainsi que trois détachements de cavalerie et six cohortes d'auxiliaires, au total environ 25 000 à 30 000 hommes commandés par Varus. C'est pour les Romains un désastre sans précédent. Des découvertes archéologiques récentes donnent à penser que l'emplacement précis, qui a fait longtemps l'objet de discussions, doit se situer près de la colline de Kalkriese à environ 20 km au nord-est d'Osnabrück. La bataille dure trois jours ; quand la défaite est certaine, Varus se suicide en se jetant sur son épée et jamais par la suite les Romains ne tenteront une nouvelle fois de conquérir des territoires sur la rive droite du Rhin, fleuve qui constituera la frontière de l'Empire pour des siècles.

Ce désastre affecte profondément Auguste, à tel point que ce dernier met un terme à toute tentative d'expansion au-delà du Rhin. Dans ses nuits d'insomnie, on pouvait entendre Auguste (qui ne se rasait plus la tête ni le visage) se mettre à crier « Varus, rends-moi mes légions ! » (« Quintili Vare, legiones redde ! »)[5].

Suite des guerres contre Rome

Après cette éclatante victoire, Caius Julius Arminius tente pendant plusieurs années d'obtenir que les tribus du nord de la Germanie s'unissent de façon permanente contre Rome afin de mieux résister à de nouvelles campagnes de conquête mais les rivalités tribales sont les plus fortes. Il rencontre les Romains dans d'autres batailles, alors qu'ils cherchent à venger leur défaite de Teutobourg.

En l'an 13 de notre ère, Germanicus pénètre à nouveau dans cette région à la tête d’une armée de 80 000 hommes. Il retrouve les morts des légions de Varus, les enterre dignement et fait des raids dans de nombreuses régions avoisinantes. Arminius résiste avec succès dans une série d'escarmouches et de batailles et faillit encore une fois anéantir complètement l'armée romaine que commandait Aulus Caecina Severus. Celle-ci est sauvée par l'indiscipline d'Inguiomer, oncle d'Arminius, qui attaque trop tôt le camp romain, ce qui épargne à Caecina le destin de Varus mais le Romain doit tout de même abandonner son camp avec ses provisions et s'enfuir avec les troupes qui lui restent, tandis que les guerriers d'Inguiomer se livrent au pillage.

En l’an 15, Germanicus fait de nouveaux raids contre les Germains, il pille leurs villages et réussit à capturer Thusnelda, la femme d'Arminius, qui lui est livrée par son propre père, Ségestes, qui veut se venger d’Arminius. En effet, alors qu’il avait promis sa fille à quelqu’un d’autre, elle s’était enfuie avec Arminius et l'avait épousé après la victoire de Teutobourg. Ségestes et son clan étaient alliés de Rome et s’opposaient à la politique d'Arminius, de même d’ailleurs que Flavus, le propre frère d'Arminius. Thusnelda est emmenée à Rome pour y être exhibée à l’occasion du triomphe de Germanicus en l’an 17 ; elle ne revit jamais sa patrie et disparut de l'histoire. Thumelicus, le fils d’Arminius qu’elle met au monde pendant sa captivité, est élevé par les Romains à Ravenne pour devenir gladiateur et meurt dans l'arène avant d’avoir trente ans.

La dernière grande bataille entre Germanicus et Arminius, la bataille de la Weser, a lieu en l'an 16 à Idistaviso (Angrivarierwall (de)). Les Romains évitent là une nouvelle défaite parce qu’Inguiomer, une nouvelle fois, ne respecte pas le plan de bataille qui avait été établi. Les deux côtés subissent de lourdes pertes et cela marque la fin des tentatives romaines de soumettre l'Allemagne du Nord.

Héritage

L'historien romain Tacite écrit à propos d'Arminius: « Il fut sans aucun doute, le libérateur de la Germanie, un homme qui n'a pas, comme d'autres rois ou généraux, affronté Rome à ses premières étapes mais plutôt quand elle était au zénith de sa puissance. Dans les batailles, il a combattu avec un succès variable mais dans la guerre il est resté invaincu. Ses exploits survivent encore aujourd'hui dans les chants de son peuple... »[6].

Dès l'époque de l'humanisme et de la Réforme, Arminius, popularisé grâce à la redécouverte des écrits de Tacite, a inspiré nombre de littérateurs du Saint-Empire soucieux de défendre la cause "germanique" contre l'arrogance présumée de la Rome papale, à commencer par Ulrich von Hutten[7]. Si Arminius et les Germains symbolisent dans les tragédies françaises du siècle de Louis XIV (Georges de Scudéry, Arminius ou Les Frères ennemis, 1644, et Jean Galbert de Campistron, Arminius, 1684) le principe monarchique opposé au principe républicain incarné par Rome, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle Jean-Jacques Bauvin parvient à faire représenter à la Comédie-Française en 1772 un Arminius républicain où c'est à Rome d'incarner la corruption du principe monarchique et aux Germains la fierté républicaine[8].

Arminius ("Hermann") est un sujet de prédilection pour l'éveil et le déchaînement du nationalisme allemand: prince baroque au XVIIe siècle, il devient héros national dans les "Bardiete" de Klopstock dès 1769, puis héros antinapoléonien, voire antifrançais, au XIXe siècle, dès le drame La Bataille de Hermann de Heinrich von Kleist en 1808. Après 1933, la personne d'Arminius est restée fréquemment utilisée dans la littérature, avant tout dans des récits historiques destinés au peuple. Toutefois, les nazis se sont démarqués de ce personnage, puisque leur régime trouvait sa grande figure dans le Führer lui-même. Dans l'idéologie nationale-socialiste le chef ne tirait plus de l'histoire la légitimité de son action politique et militaire, mais de sa propre volonté. Outre les aspects idéologiques, des questions de politique étrangère ont également joué un rôle dans cette distanciation par rapport à Arminius, en particulier le désir de ne pas blesser l'allié italien. En 1936, sur l'ordre de la Chancellerie du Reich, lors d'une visite d'État de Benito Mussolini, le monument d'Arminius fut retiré du programme parce qu'on craignait d'offenser le visiteur. L'époque nazie n'a pas connu une seule manifestation spectaculaire devant le monument d'Arminius. Le manque d'intérêt pour le personnage qu'il représentait apparaît aussi dans le fait qu'aucune des unités des SS ou de la Wehrmacht, aucun plan de campagne, aucune opération de commandos, aucun navire n'a porté le nom d'Arminius[9]. Une exception a été un canevas de tapisserie de Werner Peiner. En 1940, Hitler avait passé commande de huit tapisseries destinées à la galerie de marbre de la nouvelle chancellerie du Reich ; elles devaient représenter huit grandes batailles, en commençant par celle de Teutobourg. Pour le politologue Herfried Münkler le peu d'intérêt des nazis pour le personnage d'Arminius vient du fait qu'ils s'intéressaient plus à l'expansion germanique qu'à la défense de la terre natale. Quand en 1944, les armées alliées ont pénétré jusqu'en Allemagne, il était trop tard pour un renouveau du culte d'Arminius[10]. Le personnage disparut à peu près de l'imaginaire allemand après 1945. En 1875, en pleine époque des nationalismes européens, l'imposante statue d'Arminius fut achevée, le Hermannsdenkmal, dans la célèbre forêt de Teutobourg, statue haute de plus d'une cinquantaine de mètres et sculptée par Ernst von Bandel (de). Ce monument érigé à partir de 1838 fut le modèle de celui qui fut érigé en l'honneur de Vercingétorix en 1856 par Napoléon III à Alise-Sainte-Reine, de même que le mythe d'Arminius engendra en réaction celui de Vercingétorix sur l'autre rive du Rhin.


En 2009, la chancelière allemande Angela Merkel a commémoré le 2000e anniversaire de la victoire d'Arminius. Les Allemands n'emploient plus le terme de Hermann, sauf pour désigner le monument qui porte ce nom.

Notes et références

  1. Siegmar Von Schnurbein, archéologue, dans le documentaire Débacle en Germanie - les légions perdues de Rome, 2009.
  2. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o et p Film documentaire Débacle en Germanie - les légions perdues de Rome (titre original Kampf um Germanien - Die Schlacht im Teutoburger Wald), réalisé par Christian Twente pour la ZDF en 2009, diffusé sur Arte en mars 2009.
  3. Marcus Junkelmann, historien militaire dans le documentaire Débacle en Germanie, 2009.
  4. a, b et c A. Barbero, (2006), Barbares. Immigrés, réfugiés et déportés dans l'Empire romain (éd. Tallandier, 2009 et 2011 pour la version française, p. 31)
  5. Suetone, Vita Divi Augusti 23.49, [1]
  6. Traduction de Tacite, Annales, II, 88
  7. Jacques Ridé : L'image du Germain dans la pensée et la littérature allemandes de la redécouverte de Tacite à la fin du XVIe siècle. Contribution à l'étude de la genèse d'un mythe. Lille, 1977, 3 vol.
  8. Cette tragédie est l'adaptation de Herrmann de Johann Elias Schlegel, 1743, une pièce nationale et nullement républicaine. François Genton, « Arminius en France ou réflexions sur l'adaptation d'une tragédie allemande dans la seconde moitié du XVIIIe siècle », Chroniques allemandes, n°2, p. 21-41.
  9. Klaus Bemmann : Arminius und die Deutschen, p. 253.
  10. Herfried Münkler, Die Deutschen und ihre Mythen, Rowohlt, Berlin 2009, S. 179.


Bibliographie

  • Yann Le Bohec, La « bataille » du Teutoburg, 9 après J.-C., Les Editions Maison, Illustoria, 2008, (ISBN 917575034)
  • Ralf-Peter Märtin, Die Varus-Schlacht. Rom und die Germanen, Francfort, Fischer, 2009.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes


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