- Art roman languedocien
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L'art roman languedocien reflète de nombreuses influences dues à la position de carrefour du Languedoc : l'influence de l'antiquité romaine, l'influence de l'architecture wisigothique, l'influence de l'art roman lombard et l'influence de l'architecture hispano-mauresque.
Cet art roman manifeste également certaines caractéristiques comme l'opus monspelliensis, l'utilisation ornementale de cordons de basalte noir ou encore l'abondance des églises fortifiées.
Art roman languedocien inspiré de l'antique
Comme son voisin l'art roman provençal, l'art roman languedocien a subi l'influence de l'architecture de l'antiquité romaine par le biais des nombreux vestiges romains subsistant dans la région : pont du Gard, arènes de Nîmes, Maison Carrée, temple de Diane, tour Magne, pont romain d'Ambrussum, pont romain de Saint-Thibéry, etc…
Il a donc emprunté de nombreuses caractéristiques stylistiques à l'architecture romaine :
- porches évoquant un arc de triomphe
- frontons triangulaires
- entablements à l'antique constitués d'une architrave, d'une frise et d'une corniche
- colonnes cannelées
- pilastres cannelés
- chapiteaux à feuilles d'acanthe
- divers types de frises ornant corniches, nefs, voussures de portail, oculi, bas-reliefs…
- frises de feuilles d'acanthe
- frises de rinceaux
- frises de palmettes
- frises de grecques (variante de la frise de méandres)
- frises d'oves
- bas-reliefs ornés de rinceaux
- rosaces
Cette influence de l'antique se retrouve sur plusieurs édifices languedociens :
- Abbaye de Saint-Gilles :
- porche évoquant un arc de triomphe, avec pilastres cannelés, colonne cannelée, chapiteaux à feuilles d'acanthe, entablements à l'antique, frises de rinceaux, frise de grecques, frises d'oves et frise de feuilles d'acanthe surmontant les bas-reliefs inférieurs
- ruines du chœur ("vis de Saint-Gilles") : frises, corbeau et chapiteaux à feuilles d'acanthe
- Cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Castor de Nîmes :
- fronton triangulaire orné de rosaces, de modillons à feuilles d'acanthe et d'une frise de feuilles d'acanthe
- Église Saint-Jacques de Béziers :
- chevet orné de colonnes surmontées de chapiteaux à feuilles d'acanthe supportant un entablement à l'antique comportant une frise d'oves et des modillons ornés de feuilles d'acanthe
- Abbaye d'Alet-les-Bains :
- arc triomphal orné de frise d'oves et reposant sur un entablement à l'antique porté par des colonnes surmontées de chapiteaux à feuilles d'acanthe
- Chapelle de la Madeleine (Narbonne) :
- baie romane encadrée de deux paires de colonnes cannelées et torsadées surmontées de chapiteaux à feuilles d'acanthe, supportant un arc en plein cintre orné d'une frise de grecques et d'une frise d'oves.
Art roman languedocien influencé par l'architecture wisigothique
Le Languedoc a fait partie intégrante du royaume wisigothique de Toulouse (419-507) et du royaume wisigothique de Tolède (507-711)[1],[2],[3].
De ce fait, l'art roman languedocien a hérité de certaines caractéristiques de l'art wisigothique :
- la roue solaire enserrant une marguerite, motif décoratif d'inspiration wisigothique[4];
- l'arc outrepassé ou arc en fer à cheval, variante de l'arc en plein cintre apparue au Ve siècle dans le Bas-Empire romain et qui fut abondamment utilisée par l'architecture wisigothique et par l'architecture préromane de tradition wisigothique (comme à Sournia, Moussan et Saint-Martin-des-Puits).
On retrouve la roue solaire wisigothique entre autres au chevet de l'église Sainte-Agathe de Valergues et au portail de l'église Saint-André de Bernis.
Quant à l'arc outrepassé, il orne le portail de la chapelle Saint-Nazaire de Roujan[5] et de la chapelle Saint-Hippolyte de Loupian.
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Roue solaire wisigothique
au portail de l'église Saint-André de Bernis
Art roman languedocien influencé par l'art hispano-mauresque
Par ailleurs, une influence hispano-mauresque s'est exercée sur le Languedoc par le biais des grandes routes du Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, en l'occurrence la Via Tolosane.
C'est ainsi que l'on retrouve au portail de la chapelle Saint-Hippolyte de Loupian (sous l'arc outrepassé mentionné plus haut) un arc festonné, variante de l'arc polylobé venu de Cordoue.
Art roman languedocien influencé par l'art roman lombard
Le Languedoc a subi une forte influence de l'art roman lombard par le biais de la Catalogne toute proche. On y trouve donc de nombreuses églises présentant un chevet de style roman lombard. On notera sur ces édifices l'utilisation fréquente de basalte noir pour souligner l'extrados des arcs des fenêtres et des arcatures lombardes.
- Abbaye de Saint-Guilhem-le-Désert
- Tour Fenestrelle de la Cathédrale Saint-Théodorit d'Uzès[6]
- Tour romane de Puissalicon
- Église de Saint-Martin-de-Londres
- Église de Notre-Dame-de-Londres
- Chapelle Saint-Julien de Montredon
- Église Sainte-Marie de Quarante
- Chapelle Saint-Germain de Cesseras
- Église Saint-Martin d'Escales
- Église Saint-Saturnin de Pouzols-Minervois
- Église Saint-Étienne de Blomac
- Église Saint-Martin de Vinassan
- Église de Saint-Polycarpe
- Église Sainte-Agathe de Valergues
- Église Saint-Nazaire et Saint-Celse de Brissac
- Église de Saint-André-de-Buèges
- Église de Saint-Jean-de-Buèges
- Église Saint-Pierre-de-Rhèdes de Lamalou-les-Bains
- Église de Saint-Jean-de-la-Blaquière
- Église Saint-Cucufat de Saint-Couat-d'Aude
- Église Saint-Pierre de Valflaunès
- Le mur sud de l'église Saint-Paul de Frontignan
Art roman traditionnel
Basiliques
- Le comté de Toulouse et le Languedoc sont un foyer novateur au début du XIIe siècle. L'aménagement monumental de l'entrée est inauguré à la basilique Saint-Sernin de Toulouse. De nouveaux supports, le trumeau et le linteau, permettent l'élargissement du tympan qui est couvert de sculptures. Cet accent mis sur le portail d'entrée reflète un passage de l'Évangile selon Saint-Jean : « C’est moi la porte. Qui entrera par moi sera sauvé ».
- nef romane de la basilique Saint-Nazaire de Carcassonne
Abbayes
- Abbaye Saint-Pierre de Moissac
- Abbatiale Sainte Foy de Conques
- chevet roman de l'abbaye de Fontfroide
- Abbaye de Caunes-Minervois
- Abbaye de Saint-Papoul
- Abbaye Sainte-Marie de Fontcaude
Églises fortifiées
- Cathédrale Saint-Étienne d'Agde
- Cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Maguelone
- Chapelle Saint-Hippolyte de Loupian
- Église de Saint-Laurent-des-Arbres
- Église de Saint-Bonnet-du-Gard
- Église Sainte-Léocadie de Vic-la-Gardiole
- Église Sainte-Eulalie de Montblanc
- Église Saint-Pierre de Montbazin
- Église Sainte-Croix de Celleneuve
Églises édifiées en « opus monspelliensis »
L'opus monspelliensis est un appareil de construction de murs réalisé en alternant des assises de pierres de taille minces et hautes et qui fut principalement utilisé dans la région de Montpellier, d'où son nom.
- Hérault :
- Église Saint-Martial d'Assas (chevet)
- Chapelle Notre-Dame d'Aix à Balaruc-le-Vieux (chevet)
- Chapelle Notre-Dame-de-la-Pitié de Beaulieu (chevet, façades latérales)
- Église Saint-Michel de Guzargues (chevet)
- Église Saint-Laurent de Lattes (chevet et façade occidentale)
- Chapelle Saint-Hippolyte de Loupian (façade occidentale)
- Église Sainte Marie-Madeleine de Nézignan-l'Évêque (chevet)
- Église de Sainte-Croix-de-Quintillargues (chevet et façade méridionale)
- Église de Saint-Vincent-de-Barbeyrargues (chevet)
- Église Saint-Étienne de Saussines (chevet et façade occidentale)
- Église Sainte-Agathe de Valergues (chevet)
- Gard :
- Église Saint-André de Souvignargues (chevet et façade occidentale)
Maisons romanes
- Maison romane de Nîmes
- Maison romane de Saint-Gilles
- Hôtel des monnaies de Villemagne-l'Argentière (linteau)
Ponts romans
Autres édifices
- Clochers
- Clocher de Théodard (clocher carolingien restauré à l'époque romane)
- Cloîtres
- Cloître de Joncels
- Églises
- Église Saint-Saturnin de Belpech
- Église Saint-André de Bernis
- Église Saint-Félix de Claret
- Église de Saint-Étienne d'Escattes
- Église Notre Dame De Perse à Espalion
- Église Saint-Martin de Fleury d'Aude
- Église Saint-Étienne de Gabriac (Rouet)
- Église de Saint-Césaire-lès-Nîmes
- Église Saint-Jean l’Évangéliste d'Ouveillan
- Église de Payra-sur-l'Hers
- Église Notre-Dame de Pégairolles-de-Buèges
- Église de l'Assomption de Rieux-Minervois
- Église de Saint-Félix-de-Pallières
- Église de Saint-Pons-de-Mauchiens
- Église Saint-Martin de Sauteyrargues
- Église de Saint-Martin de Sossenac
- Église Saint-Baudile de Tornac
- Chapelles
- Chapelle Saint-Amand de Théziers
- Chapelle Saint-Étienne de Vaissière (près d'Azille)
- Chapelle Notre-Dame d’Aleyrac (près de Sauteyrargues)
- Chapelle Saint-Étienne d'Issensac (près de Brissac)
- Chapelle de la Madeleine (Pezens)
Articles connexes
Bibliographie
- Itinéraires romans en Languedoc, Françoise Leriche-Andrieu, Éditions Zodiaque, 1982
Références
- Alicia Marcet i Juncosa, Abrégé d'histoire des terres catalanes du nord, Llibres del Trabucaire, 1994 (ISBN 2-905828-31-5), p. 28
- Alicia Marcet i Juncosa, Atlas historique, Librairie Académique Perrin, 1987, p. 117
- http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/L_Espagne_wisigothique.asp > Michel Zimmermann, L'Espagne wisigothique <
- Itinéraires romans en Languedoc, Françoise Leriche-Andrieu, éditions Zodiaque, 1982, p.102
- XIIe siècle la chapelle est préromane mais le portail est roman et date du
- la cathédrale d'Uzès est néo-romane sauf la Tour Fenestrelle
Catégories :- Histoire de l'architecture
- Architecture romane
- Patrimoine du XIe siècle
- Patrimoine du XIIe siècle
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