Auguste Béhal

Auguste Béhal
Auguste Béhal
Naissance 29 mars 1859
Lens (Pas-de-Calais) (France)
Décès 1er février 1941 (à 81 ans)
Mennecy (Seine-et-Oise) (France)
Domicile France
Nationalité Drapeau : France française
Champs Chimie organique
Institution École de pharmacie de Paris
Sorbonne
Hôpitaux publics
Diplômé de Diplôme de pharmacien
Docteur en sciences
Renommé pour Son enseignement de la théorie et de la notation atomiques
Distinctions Médaille d’or des hôpitaux (1885)
Prix Jecker (1881 et 1900)
Grande médaille d’or de la Société de chimie industrielle (1933)

Auguste Béhal est un chimiste français, né en 1859 à Lens et mort en 1941 à Mennecy.

Sommaire

La formation

Né à Lens d’une famille de cultivateurs, Auguste Béhal commence ses études dans une école privée laïque de Lens. Il poursuit sa scolarité aux collèges de Saverne et de Béthune où son oncle Becquet exerce les fonctions de principal, puis à Lens de nouveau, où l’oncle s’est retiré en 1873.

Bien qu’il ne puisse prétendre qu’au diplôme de seconde classe, n’étant titulaire que du certificat de grammaire, Béhal décide d’étudier la pharmacie. Les deux premières années, il accomplit son stage à Lens chez monsieur Wagon et, la troisième année, dans des officines de Saint-Omer, de Lille et de Paris. À l’automne 1878, il commence son volontariat à Alençon.

En novembre 1878, Béhal s’inscrit à l’École supérieure de pharmacie de Paris. Dès la première année, il est reçu premier sur quarante-six candidats au concours d’internat. À l’hôpital de la Pitié, il se lie d’amitié avec Grignard et, confirmant son brillant succès au concours d’entrée, il obtient par deux fois, en 1882 et 1884, la médaille d’argent des hôpitaux, puis la médaille d’or en 1885.

Déçu par l’enseignement que donne Jungfleisch en notation par équivalences, Béhal s’inscrit en Sorbonne au cours d’Adolphe Wurtz, partisan de la notation atomique. Sa vocation de chimiste s’affirme. C’est alors qu’il se convainc de la nécessité d’adopter la théorie et la notation atomiques en chimie organique[1].

Le professeur

À partir de 1882, Béhal est chargé d’un cours de chimie élémentaire à l’Union française de la jeunesse et, en 1883, il entre dans le laboratoire de Friedel où il s’initie à la recherche et effectue ses premiers travaux. Sans négliger pour autant les études théoriques, il obtient le baccalauréat en 1883 et, en 1884, la licence ès sciences.

L’année 1886, il publie les résultats de ses premiers travaux sur l’hydratation de l’œnanthylidène, il est reçu au concours de pharmacien des hôpitaux et, le 4 décembre, il obtient enfin le diplôme de pharmacien de première classe alors qu’il a terminé sa scolarité depuis plus de quatre ans.

Deux ans plus tard, en avril 1888, il soutient sa thèse de doctorat en sciences. L’année suivante, il est brillamment reçu au concours de l’agrégation. Toutefois, il n’est nommé que pour cinq ans. En 1889, dès son entrée en fonction, il demande l’autorisation d’exposer la théorie atomique dans un cours libre de chimie organique.

A l’issue d’un très vif débat, le cours est institué en 1890, et Béhal continue de le donner après 1894 bien que ses fonctions aient pris fin cette année-là. Le succès de l’enseignement de Béhal dépasse celui du cours officiel. Il est suivi par des élèves enthousiastes, parmi lesquels Edmond Blaise, Raymond Delange[2], Marcel Delépine, Ernest Fourneau, Marcel Sommelet[3], Marc Tiffeneau ou Amand Valeur se feront un nom dans la chimie ou la médecine, .

Cependant, l’attitude adoptée par Béhal dans l’affaire Dreyfus provoque l’hostilité des étudiants et, en 1898, l’assemblée de l’École ne renouvelle pas son autorisation. Sur la proposition de Friedel, il est alors nommé maître de conférences de chimie organique à la Sorbonne, mais l’année suivante, à la mort de son maître Friedel, c’est Haller qui est choisi comme titulaire de la chaire. Et Béhal ne reste maître de conférences que jusqu’en 1901, date à laquelle il est nommé professeur de toxicologie à l’École supérieure de pharmacie de Paris. En 1908, troisième titulaire après Berthelot et Jungfleisch, il accède à la chaire de chimie organique de l’École, qu’il conserve jusqu’à sa retraite, en 1934, où il est nommé professeur honoraire.

Le pharmacien

Béhal est successivement pharmacien chef de l’hôpital Bichat pendant deux ans, de l’hôpital du Midi pendant treize ans puis, pendant quelques mois, de Trousseau et de Boucicaut. En 1904, il est nommé à la maternité Port-Royal.

Pharmacien des hôpitaux à vingt-sept ans en 1886, Béhal aura exercé ses fonctions jusqu’à soixante-cinq ans, âge de la retraite des hospitaliers.

Le chercheur

S’intéressant à de nombreux secteurs de la chimie organique, « Béhal a contribué à enrichir le Beilstein de nombre d’espèces nouvelles »[4] et, parmi ses travaux les plus marquants, il faut citer au moins :

Récompenses et distinctions

  • Médaille d’argent des hôpitaux (1882 et 1884)
  • Médaille d’or des hôpitaux (1885)
  • Prix Jecker (partagé, 1881)
  • Prix Jecker (1900)
  • Grande médaille d’or de la Société de chimie industrielle (1933)
  • Commandeur de la Légion d’honneur (1919)
  • Grand officier (1929)
  • Titulaire de nombreux ordres étrangers.

Sociétés et académies

  • Société chimique de France
    • Membre (1886)
    • Secrétaire (1893)
    • Secrétaire général (1905)
    • Vice-président (1908)
    • Président (1911)
    • Président d’honneur (1931)
  • Société de chimie industrielle
    • Membre
    • Président d’honneur (1937)
  • Société de pharmacie de Paris (future Académie de pharmacie)
    • Membre résident
    • Président (1905)
  • Académie de médecine
    • Membre (1907)
    • Vice-président (1921)
    • Président (1922)
  • Académie des sciences
    • Membre (1921)
    • Président (1939)
  • Directeur de l’Office de produits pharmaceutiques et chimiques (1914)

Publications

  • Notice sur les titres et travaux scientifiques de A. Béhal, Masson, Paris, 1907-1911.
  • Traité de chimie organique d'après les théories modernes, 1896, 1897 ; 3e éd., avec Amand Valeur, 1908-1911.

Bibliographie

  • Raymond Charonnat[7], « Auguste Béhal - 1859-1941 », dans Figures pharmaceutiques françaises : Notes historiques et portraits (1803-1953), collectif, Masson et Cie, Paris, 1953, pp. 209-214.
  • Marcel Delépine, « Souvenirs : Auguste Béhal (1859-1941). I. Son agrégation, II. La Notation atomique » , dans Revue d'histoire de la pharmacie, vol. 48, n° 164, janvier-mars 1960, pp. 249-254 (lire en ligne) ; n° 165, avril-juin 1960, pp. 301-308 (lire en ligne).
  • Nicole Duchon et Jean Lebert, Auguste Béhal : De Lens à Mennecy, Amattéis, 1991.
  • François Chast et Pierre Julien (éd.), Cinq siècles de pharmacie hospitalière : 1495-1995, Éditions Hervas, 1995.
  • Loïc Leclercq, « Auguste Béhal ou l'Essor de la chimie organique moderne », dans Gauheria, n° 60, 2006, pp. 47-54.
  • Loïc Leclercq, « Auguste Béhal, précurseur et visionnaire de la chimie organique moderne », dans Revue d'histoire de la pharmacie, vol. 55, n° 355, 2007, pp. 329-340.
  • Marika Blondel-Mégrelis, « Auguste Béhal (1859-1841) », dans Laurence Lestel (dir.), Itinéraires de chimistes : 1857-2007 : 150 ans de chimie en France avec les présidents de la SFC, EDP Sciences, 2008, pp. 33-37.

Source principale de l'article

Notes et références

  1. André Metz, « La notation atomique et la théorie atomique en France à la fin du XIXe siècle », dans Revue d'histoire des sciences et de leurs applications, vol. 16, n°3, 1963, pp. 233-239.
  2. Chimiste, spécialiste des substances aromatiques, directeur scientifique des Fabriques De Laire, auteur d'un ouvrage de référence : Essences naturelles des parfums.
  3. Marcel Sommelet (1877-1952), pharmacien chef des hôpitaux, titulaire de la chaire de chimie organique de la faculté de pharmacie, auteur de nombreuses synthèses, auteur de la réaction de Sommelet (en).
  4. Professeur Gautier, cité dans Revue d'histoire de la pharmacie, op. cit.
  5. Auguste Béhal, « Contributions à l'étude des carbures acétyléniques », dans Thèses, docteur ès sciences physiques. Faculté des sciences de Paris, n° 4, éditeur A. Davy, 1888.
  6. Auguste Béhal et Eugène Choay, « Gaïacol synthétique », impr. de E. Duruy, 1893.
  7. Raymond Charonnat (1894-1957), professeur à la faculté de pharmacie, membre de l'Académie de pharmacie et de l'Académie de médecine, premier président de la Société française des sciences et techniques pharmaceutiques.

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