Station Princesse-Élisabeth

Station Princesse-Élisabeth
Station Princesse-Élisabeth
Image illustrative de l'article Station Princesse-Élisabeth
Présentation de la base au public à Bruxelles

Coordonnées 71° 57′ S 23° 20′ E / -71.95, 23.3371° 57′ Sud
       23° 20′ Est
/ -71.95, 23.33
  
Pays Belgique
Altitude 1 300 m
Création 15 février 2009
Effectif max. 20

Géolocalisation sur la carte : Antarctique

(Voir situation sur carte : Antarctique)
Station Princesse-Élisabeth

La station antarctique Princesse-Élisabeth[1] est une base scientifique belge en Antarctique, construite lors de l'Année polaire internationale 2007-2008, et parachevée en 2008-2009. Elle remplace la base Roi-Baudouin abandonnée en 1968 par manque de budget.

La station fut inaugurée le 15 février 2009[2].

Sommaire

Genèse du projet

Après plusieurs années sans aucune expérimentation belge en Antarctique et l'Année Polaire Internationale 2007-2008 coïncidant avec le cinquantième anniversaire de la construction de la Base Roi-Baudouin, il fut décidé à l'initiative de la Fondation polaire internationale, sous l'impulsion de l'explorateur Alain Hubert, et avec le soutien de la Fondation Roi Baudouin de construire une nouvelle base scientifique non loin de la précédente.

La maquette de la Station Princesse-Elisabeth a été présentée au public du 25 juillet au 16 septembre 2007 dans le Salon Bleu du palais royal de Bruxelles. La reine Paola, le prince Philippe, les princesses Mathilde et Elisabeth, le ministre fédéral de la Politique Scientifique Marc Verwilghen, Alain Hubert et la famille d'Adrien et Gaston de Gerlache de Gomery ont assisté à l'inauguration de cette exposition.

La base assemblée à l'essai dans le hangar principal de l’ancienne gare maritime de Tour et Taxis a été inaugurée officiellement le 5 septembre 2007, et présentée ensuite au public durant quatre jours, avant d’être démontée et conditionnée en container à destination de l’Antarctique.

Une exposition installée à ses côtés a montré les détails de sa conception, respectant les principes du développement durable, ainsi que les défis climatiques dont l'étude est l'objectif du projet.

Localisation

La barre rocheuse (ou nunatak) sur laquelle est installée la station (71°57' Sud - 23°20' Est), est située à Utsteinen dans la Terre de la Reine-Maud, à 1 400 m d’altitude et 180 km de la côte, dans la zone inhabitée de 1 500 km qui sépare la station japonaise de Syowa de son homologue russe de Novolazarevskaya.

Financement

Le coût de la construction de la base a été estimé au départ à 6,4 millions d'euros dont 2 millions devaient provenir du gouvernement belge.

Le ministère fédéral de la Politique scientifique belge a octroyé, pour 2008 et 2009, 3 millions d'euros et un complément de 6 millions d'euros également de 2006 à 2010 pour les programmes de recherche.

Les autres apports de financement viennent de bailleurs de fonds privés ainsi que de dons. La Monnaie royale de Belgique doit émettre une pièce spéciale dont les recettes financeront également le projet.

En fin de compte, la construction, le transport et l'équipement de la station auront coûté près de 22 millions d'euros ce qui représente plus de trois fois le budget initial. La participation du gouvernement fédéral belge est de 8 millions d'euros répartis entre la Politique scientifique (6 millions), la Loterie nationale (1,5 million) et les Affaires étrangères (0,5 million), le reste provenant de différents mécènes.

La gestion de la station est assurée par un organisme réunissant représentant des pouvoirs publics et de la Fondation polaire internationale et doté d'un budget annuel de 1,5 million d'euros[3].

Particularité de la station

La base est ancrée sur un éperon rocheux, et repose sur un système de pilotis. L'avant se situe à 5 mètres du sol, l'arrière à 2 mètres. Sa superficie totale est de 400 m2 (pour le bâtiment principal, auquel il faut ajouter 2 000 m2 pour les espaces techniques au pied de la base), et sa masse de 200 tonnes. Lors des périodes d'occupation, sa température moyenne se situera entre 18 et 20 °C.

Une station « zéro émission »

Montage de la charpente.
Coupe de la paroi extérieure.

La nouvelle station, unique par sa conception et son fonctionnement, est la première à avoir l'ambition d'utiliser exclusivement les énergies renouvelables (énergie solaire et éolienne) et de recycler entièrement tous ses déchets. Les matériaux et les technologies choisis respectent les principes de l’écoconstruction afin de réduire l’impact environnemental de l’implantation de la base[4].

Cette station est réalisée entièrement en structure bois, avec un matériau isolant provenant de Suisse, recouverte d'inox. Cette station est le fruit d'un travail d'ingénierie mené par l’International Polar Foundation[5] et ses partenaires[6].

La paroi extérieure est constituée de deux cloisons de sapin reliée par des tiges en bois de hêtre, isolées par une épaisse couche de polystyrène expansé.

De par sa conception, les besoins énergétiques de la base ne représentent que 20 % de ceux d'une station antarctique classique de taille comparable. Ces besoins pourront à terme être couverts à l'aide d'énergies renouvelables. Sur le toit de la station, 20 m2 de panneaux solaires thermiques sont installés. Sur les flancs, où les fenêtres n'occupent qu'une surface limitée, sont placés 300 m2 de panneaux photovoltaïques, pouvant fournir 35 kW. L'énergie électrique, stockée dans une série de batteries installée au cœur de la station, est fournie par huit éoliennes, dont les turbines ont une puissance de 6 kW chacune[7][réf. insuffisante]. Le complément d'énergie est néanmoins fourni par des groupes électrogènes diesel.

L'acheminement du personnel et des denrées périssables se fait par voie aérienne depuis Le Cap en Iliouchine Il-76 jusqu'à Troll ou Novolazarevskaya, puis en Basler BT-67[8]. Le reste des denrées, l'équipement et matériaux, ainsi que les combustibles et carburants sont acheminés par bateau — notamment le Mary Arctica de la Royal Arctic Line — depuis la Belgique ou l'Afrique du Sud jusqu'à Crown Bay, puis en dameuse Prinoth sur presque 200 kilomètres jusqu'à Utsteinen[9].

Missions

La station, qui peut héberger 20 personnes durant quatre mois (de novembre à février), est ouverte aux scientifiques des pays d'Europe et d'autres continents, dont des scientifiques japonais. Son programme est coordonné par le service public fédéral belge de politique scientifique (BELSPO).

La première saison de recherche a eu lieu pendant l'été austral, de novembre 2009 à février 2010. La recherche entreprise a porté sur de multiples domaines, entre autres la météorologie, la sismologie, la glaciologie, le magnétisme terrestre et l'étude des changements climatiques.

Notes et références

  1. Le nom en anglais Station Princess Elisabeth est souvent utilisé en Belgique pour des raisons de neutralité linguistique.
  2. La station Princess Elisabeth inaugurée, Le Soir, 15 février 2009
  3. Pôle Sud, pôle belge, La Libre Belgique, 14 février 2009
  4. Inauguration Station Elisabeth : une station « zéro émission », La Libre Belgique, 12 février 2009
  5. (en)Site de l’International Polar Foundation
  6. Partenaires financiers : concrétiser la station de recherche, site de la Station de recherche belge en Antarctique.
  7. Le Soir 14 février 2009
  8. Live depuis l’Antarctique: Arrivée à Utsteinen
  9. Interview avec Didier Goetghebuer

Voir aussi

Bibliographie

  • François Tefnin & Brigitte Gerard, « Pierre Van Hoye. Un enseignant au pays de l'or blanc », in Entrées libres, no 27, mars 2008, p. 8-9.

Articles connexes

Liens externes


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