Maurice Weber (résistant)

Maurice Weber (résistant)
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Maurice Weber
Naissance 7 octobre 1905
Paris
Décès 7 juillet 2004
Montmorency
Nationalité Française
Profession Professeur d’éducation physique et sportive (EPS), puis masseur-kinésithérapeute
Distinctions croix de guerre 1939-1945 avec palme (1948), Légion d’honneur (1948)[précision nécessaire], et médaille de la Résistance[1][Quand ?].

Maurice Weber, né le 7 octobre 1905 à Paris (XVIIIe arrondissement) et mort le 7 juillet 2004 à Montmorency[2] (Val d’Oise), est un ancien résistant français qui fait d’abord une brillante carrière de gymnaste à la Saint-Georges d’Argenteuil, un des plus grands patronages paroissiaux de l’ex-diocèse de Versailles pendant l’entre-deux guerres[3]. Recruté pour son service militaire par les pompiers de Paris, il passe ensuite le professorat d’éducation physique (CAEP), puis le diplôme de masseur-kinésithérapeute[4]. Moniteur chef d’un autre patronage d’Argenteuil, l’Étoile sportive des Champioux — où il collabore avec l’abbé Paul Louis —, il s’illustre dans la résistance où il obtient le grade de capitaine, la Légion d’honneur et la croix de guerre 1939-1945 avec palmes (1948). Recruté sur concours, il lui revient ensuite de mettre en œuvre le service de kinésithérapie de l’hôpital d’Argenteuil[5].

Sommaire

Biographie

En 1915, Maurice Weber découvre la gymnastique et le clairon dans un patronage d’Argenteuil, la Saint-Georges.

Dès 1923, il prend en charge les destinées d’un autre patronage, dans un quartier réputé difficile de la même ville, l’Étoile sportive des Champioux[6], où il collabore ensuite avec un prêtre directeur qui s’engage aussi de son côté dans la Résistance : Paul Louis.

De 1925 à 1927, sans jamais renoncer à son engagement sacerdotal, il effectue ses obligations militaires aux pompiers de Paris.

En 1929, il passe le professorat d’éducation physique et sportive avec succès.

En 1933, il obtient le diplôme de masseur-kinésithérapeute[4].

Le renseignement

Mobilisé dans son corps d’origine, les pompiers de Paris, il est détaché, dès la défaite à Troyes, pour assister les aumôniers français chargés du courrier des prisonniers des camps de Champagne. Maurice Weber se fait alors recruter, avec Jean Fabre et un nommé « Hartman[A 1] », par l’abbé Duval[précision nécessaire], qui a déjà organisé un réseau d’évasion pour ceux qui parviennent à franchir les barbelés des camps qui ne sont pas encore hermétiques. Il reste en contact avec Jean Fabre, jusqu’à son arrestation, lors de la destruction, en juillet 1941, du réseau du musée de l’Homme, commandé par « Wilde[A 1] ». Resté dans l’ombre pendant près d’un an, il accepte, en mai 1942, de collaborer avec Mme Bauchais[précision nécessaire] et le pasteur Neel[5][précision nécessaire], pour créer le secteur Argenteuil, Bezons, Houilles de l’Organisation civile et militaire. M. Pinaud[précision nécessaire] centralise alors, dans un bureau du boulevard Haussmann les renseignements utiles à Londres.

Son statut de pompier en fait un rouage de la défense passive. Et sa compétence hébertiste lui vaut d’être contacté dès novembre 1940 par Lucien Barnier afin de superviser avec deux autres collègues, « Hel[A 1] » et « Bettendorf[A 1] », la mise en œuvre de la Méthode nationale dans l’académie de Versailles. Il organise chaque week-end des rencontres de jeunes sur les stades et circule librement la semaine dans le département, rencontrant tous les chefs d’établissements et enseignants qui résistent. En juillet 1943, il pourra faire passer, en Angleterre, les plans de l’usine souterraine de V1 de la Kriegsmarine de Mériel, relevé par l’un d’entre eux, dont il ignore toujours le nom, tant le cloisonnement est un principe fondamental de son réseau[7].

C’est ce fonctionnement qui permettra d’assurer — sans faillir et de façon constante — la recherche et l’acheminement de renseignements, les soins aux blessés, la fabrication et la délivrance de faux papiers aux évadés, l’assistance aux réfractaires, aux aviateurs abattus, aux malgré-nous déserteurs de la Wehrmacht, fournis par l’abbé François Spahnagel aux israélites, ainsi que l’hébergement des agents et des radios de Londres.

La lutte armée

En matière de faits d’armes, le réseau qu’il commande s’illustre :

  • au second trimestre 1942 : par le sabotage des bancs d’essais de la Lorraine[A 2], des citernes de l’usine Jumo, des lignes téléphoniques de la D.N. 192 ;
  • en mai/juin 1943 : second sabotage des bancs d’essais de la Lorraine[A 2], puis des ateliers SNCF de la Folie à Nanterre ;
  • en janvier 1944 : troisième sabotage des bancs d’essai de la Lorraine[A 2] et incendie des ateliers d’Art et Bois, à Houilles ;
  • en avril 1944 : sabotage de locomotives à Noisy-le-sec, sur indication de Clément Prudhon ;
  • en mai 1944 : tentative de sabotage du pont d’Argenteuil ; destruction des lignes téléphoniques du PC allemand d’Orgemont ;
  • en juin 1944 : sabotage de la signalisation routière ; main mise sur le dépôt de carburant des Cerisiers à Argenteuil.

En juillet 1944, diverses actions permettent de se munir en armement. C’est alors que, sur insistance de l’état-major, l’OCM se résout à accorder des grades. Le pasteur Neel[précision nécessaire], capitaine de réserve, est fait commandant et le pompier Maurice Weber se retrouve capitaine. À la même époque, quelques anciens de l’Étoile — qui supputent les activités de leur ex-moniteur-chef — veulent rejoindre son secteur. Mais Maurice les refuse, estimant qu’il n’est plus temps de faire des martyrs avec des gosses de 16 ans[réf. nécessaire].

Le 11 août 1944, l’attaque de deux wagons d’armes, en gare d’Argenteuil, fournit un équipement acceptable ; ainsi, la lutte devient ouverte.

Le 19 août 1944, sous la pression, les troupes allemandes commencent à évacuer la ville ;

Le 23 août 1944, le Comité local de libération prend possession de la mairie, organisant ravitaillement et vie civile. Le même jour un second coup de main sur un wagon d’armes renforce la puissance de tir et le harcèlement des troupes allemandes devient constant[5].

Le 28 août 1944, les blindés américains entrent à Argenteuil.

Le 30 août 1944, à 11 heures, quand les blindés américains pénètrent dans Villiers-Adam, au nord du département, c’est l’OCM qui assure leur couverture d’infanterie.

L’effectif de l’OCM, arrêté le 1er septembre est de 316 hommes et femmes ayant combattu et 515 inscrits en réserve. Pour poursuivre les combats, 149 volontaires sont rattachés alors au bataillon 104/22 de Rueil et au 22/22 de la 10e division d’infanterie. Celles et ceux qui restent prennent en charge l’aide matérielle et morale aux blessés et aux familles des victimes et engagés volontaires. Leur ultime tâche sera la constitution des dossiers de ceux qui sont tombés dans les combats pour la Libération du pays.

Le retour à la vie

Le capitaine Weber reprend ses activités professionnelles.

En 1948, il est chargé, sur concours, de créer le service de kinésithérapie de l’hôpital d’Argenteuil. Ainsi, l’Étoile sportive des Champioux poursuit son chemin sans lui.

Distinctions

Maurice Weber est titulaire de la médaille de la Résistance[A 4][Quand ?], de la Légion d’honneur (1948)[1] et de la croix de guerre 1939-1945, avec palme (1948)[1]
[précision nécessaire].

Notes

  1. a, b, c et d De nouvelles recherches tendent à laisser penser que les appellations « Hartman », « Wilde », « Hel » et « Bettendorf » constituent plus probablement des « noms de guerre » — dénués de prénoms — et non pas les noms de famille réels des protagonistes ainsi désignés. Tout renseignement compensatoire à cet égard serait bienvenu en page de discussion de cet article. Mieux : si vous détenez vous-même l’une ou plusieurs des informations manquantes, sources probantes à l’appui, vous pouvez l’ajouter — dès maintenant — au segment textuel électivement concerné.
  2. a, b et c Bancs d’essais de la Lorraine : importante usine aéronautique qui a laissé place, depuis, à un des sites de l’entreprise Dassault[Laquelle ?] [précision nécessaire].
  3. a et b Lucie Weber, épouse de Maurice Weber, est décédée en 1997.
  4. Lucie Weber[A 3], épouse de Maurice Weber, est déjà mère de deux enfants de 5 et 8 ans quand, le 9 mars 1943, le troisième enfant naît sous les bombes. Lucie Weber[A 3] a constitué un rouage important du réseau, ce qui l’a induite à être récompensée par la médaille de la Résistance[Quand ?], et ce, avant même que son époux ne la reçoive ultérieurement à son tour[1].

Références

  1. a, b, c et d Pierre Arnaud 2002, p. 174
  2. Cf. fiche d'extrait d'état civil, consultée le 14 février 2011.
  3. Claude Piard 2009, p. 34
  4. a et b Pierre Arnaud 2002, p. 169
  5. a, b et c Pierre Arnaud 2002, p. 173
  6. Pierre Arnaud 2002, p. 168
  7. Pierre Arnaud 2002, p. 172

Bibliographie

  • Pierre Arnaud, Le sport et les français pendant l’Occupation, t. 2, Paris, L’Harmattan, 2002, 280 p., p. 167-179 .
  • Claude Piard, 125 ans avec un « patro » de banlieue, Paris, L’Harmattan, 2009, 95 p. 

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Maurice Weber (résistant) de Wikipédia en français (auteurs)

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