Charles Ruch

Charles Ruch
Charles Ruch
Image illustrative de l'article Charles Ruch
Mgr Charles Ruch, 1913.
Biographie
Naissance 24 septembre 1873
à Nancy
Ordination
sacerdotale
1897
Décès 30 août 1945
à Strasbourg
Évêque de l'Église catholique
Consécration
épiscopale
16 juillet 1913
Dernier titre ou fonction Évêque de Strasbourg
Évêque titulaire de Gerasa,
coadjuteur de Nancy
Du 14 juin 1913 au 20 octobre 1918
Évêque de Nancy
Du 20 octobre 1918 au 23 avril 1919
link= Charles Turinaz Charles Turinaz
Hippolyte de La Celle Hippolyte de La Celle  link=Hippolyte de La Celle
Évêque de Strasbourg
Du 23 avril 1919 au 29 août 1945
link= Adolf Fritzen Adolf Fritzen
Jean-Julien Weber Jean-Julien Weber  link=Jean-Julien Weber
(en) Notice sur catholic-hierarchy.org

Charles-Joseph-Eugène Ruch, né à Nancy le 24 septembre 1873 et mort à Strasbourg le 30 août 1945, est un évêque français.

Sommaire

Biographie

Mgr Charles Ruch, évêque de Strasbourg
en visite pastorale à Wasselonne. 1945.
Ex-libris
aux armes de
Mgr Charles Ruch
par Henri Bacher.

De père protestant et de mère catholique, il fit ses études au petit séminaire de Pont-à-Mousson, au grand séminaire de Nancy et à l'Institut catholique de Paris où il devait être reçu en 1898 docteur en théologie. Ordonné prêtre en 1897, il fut d'abord professeur de théologie dogmatique au Grand Séminaire de Nancy. Nommé chanoine honoraire du chapitre de Nancy par Mgr Charles-François Turinaz en 1906, il devient vicaire du diocèse en 1907 puis coadjuteur de l'évêque de Nancy en 1913. Pendant la Première Guerre mondiale il fut aumônier militaire et s'attira la faveur de Clemenceau. Le 26 octobre 1918 il succéda à Mgr Charles-François Turinaz sur le siège épiscopal de Nancy mais Clemenceau songeait déjà à lui pour remplacer à Strasbourg l'évêque allemand, Mgr Fritzen.

Benoît XV mit du temps à accepter un tel changement, d'autant plus choquant qu'en 1871 les évêques nommés par le gouvernement français étaient restés en place. Enfin il acceptait la démission de Mgr Fritzen, présentée dès le lendemain de l'armistice, quand le traité de Versailles était signé. Mgr Ruch put ainsi être nommé le 1er août 1919 et installé le 1er octobre suivant. D'origine alsacienne il ne connaissait cependant que le français. Il voulut faire des efforts et, nous dit Robert Heitz « handicapé par une élocution difficile [...] il s'était mis en tête d'apprendre, à défaut du dialecte alsacien, l'allemand et prononçait, dans ce qu'il croyait être cette langue, des homélies et des sermons devenus légendaires. Aujourd'hui encore on se raconte les effroyables coq-à-l'âne et quiproquos qu'il commettait ainsi. Son entourage n'osait-il pas lui dire combien il se couvrait ainsi de ridicule, ou son entêtement ne tenait-il aucun compte d'avertissements et bons conseils? Je l'ignore »[1]. En 1920, le chapitre de Nancy honore son ancien évêque et le nomme chanoine d'honneur.

Sa position était difficile, obligé de se battre à la fois contre l'autonomisme et les aspirations pro-allemandes d'une grande partie du clergé et du petit peuple, et contre la volonté de laïcisation des autorités parisiennes. C'est ainsi qu'il interdit parallèlement la Zukunft, journal autonomiste, et Les Dernières Nouvelles de Strasbourg, francophiles et anticléricales. Une infatigable énergie, malgré sa santé fragile, lui permit de mener de front les deux combats et, sous son épiscopat, le diocèse de Strasbourg connut un âge d'or ; les séminaires étaient pleins et envoyaient des missionnaires dans le monde entier, l'évêque ordonnait des prêtres à tours de bras. Il fut élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 1933.

La fin de sa vie fut attristée par le retour des Allemands en Alsace qui le contraignit à l'exil. Il eut la joie de pouvoir revenir à Strasbourg libéré, mais l'épreuve avait été trop rude pour lui. Il mourut à la fin d'août 1945 et Mgr Weber, qui n'était coadjuteur que depuis mai, lui succéda. Il fut enterré dans la cathédrale et son cœur placé au couvent du Mont Sainte-Odile.

La place située devant la Cathédrale Notre-Dame de l'Annonciation de Nancy porte son nom : Place Monseigneur Ruch.

Notes

  1. Robert Heitz, Souvenirs de Jadis et de Naguère, 1963, p. 274.

Succession apostolique

Succession apostolique
Bishopcoa.png
Consécrateur : François-Léon Gauthey
Premier co-consécrateur principal : Henri-Victor Altamayer
Second co-consécrateur principal : Alphonse-Gabriel-Pierre Foucault
Date de la consécration : 16 juillet 1913
Consécrateur de
Évêque Date de la consécration
Augustin Hermann 13 juillet 1923
Paul Joseph Biéchy 4 juin 1936
Co-consécrateur principal de
Évêque Date de la consécration
Louis Termier 1er mai 1919
Jean-Baptiste Pelt 29 septembre 1919
Eugène Curien 5 février 1924
Louis-Augustin Marmottin 2 octobre 1930
Henri-Jean Houbaut 14 février 1935
Lucien-Louis-Claude Martin 17 septembre 1935
Eugène-Gabriel-Gervais-Laurent Tisserant 25 juillet 1937
Edmund Vansteenberghe 10 décembre 1939

Principales publications

  • Le Livre du séminariste-soldat : Prières, conseils, méditations (1922)
  • La Doctrine sociale de l'Église, d'après l'encyclique Rerum novarum et les autres enseignements des Souverains Pontifes (1931)
  • Le Livre du séminariste en campagne (1940)

Bibliographie

  • Pierre Lorson, Charles Ruch, évêque de Strasbourg (1873-1945), F.-X. Le Roux, Strasbourg, 1948
  • Albert Vincent, Monseigneur Ruch, Evêque de Strasbourg, Revue Dominicaine, no LV, juillet-août 1949, p. 35-41.
  • Article « Charles Ruch » dans le Nouveau Dictionnaire de Biographies alsacienne.


Précédé par Charles Ruch Suivi par
Charles-François Turinaz
Évêque coadjuteur puis évêque de Nancy
1913-1918-1919
Hippolyte-Marie de La Celle
Adolf Fritzen
Évêque de Strasbourg
1919-1945
Jean-Julien Weber



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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Charles Ruch de Wikipédia en français (auteurs)

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