Charles Griveaud

Charles Griveaud
Officier général francais 4 etoiles.svg Charles Griveaud
Le général Griveaud.
Le général Griveaud.

Naissance 18 février 1877
Charolles (Saône-et-Loire)
Décès 31 juillet 1956
Digoin (Saône-et-Loire)
Origine Français
Allégeance Drapeau de France France
Grade Général de corps d'armée
Années de service - 1940
Conflits Seconde Guerre mondiale

Charles Griveaud (né le 18 février 1877 à Charolles et mort le 31 juillet 1956 à Digoin) est un général français. Il fut inspecteur général du génie pendant l'entre-deux-guerres et à ce titre participa à la construction de la ligne Maginot.

Sommaire

Biographie et travail

La famille Griveaud (étymologie Grive audere : envie de grives, chasseur de grives, de pillards) exerçait la profession de Charpentiers, couvreurs à Charolles depuis le XVIIIe siècle ; certains de ses membres ont participé notamment à la Campagne d'Italie (1796-1797) et à la Campagne d'Égypte. Le père et le grand-père de Charles Griveaud se sont reconvertis dans la charpente industrielle métallique (ponts, chemins de fer, toitures), à l'instar d'Eiffel. On doit à son père les toits d'une gare parisienne. Charles est issu d'une famille de dix enfants, de deux femmes différentes.

Il fait ses études préparatoires au lycée du Parc à Lyon, puis est admis à l'École polytechnique en 1898 dont il sort dans la bonne moyenne. À sa sortie en 1900 (la même promotion que Citroën et Louis Le prince Ringuet), il choisi le génie comme école d'application et fait toute sa carrière dans cette arme. Il se marie en 1911 avec Anne Marie Cimetière (de la Bazolles du Poirier). La guerre de 1914-1918 le voit tour à tour capitaine (il n'est pas très bien vu de ses supérieurs dans le combat, où il n'a qu'un seul blessé dans sa compagnie, au cours du franchissement d'un cours d'eau) puis commandant affecté à l'état-major. Blessé, il est fait chevalier puis officier de la Légion d'honneur. En 1924, il est attaché à la personne du maréchal Pétain qui aimait s'entourer de jeunes officiers (De Gaulle et d'autres) afin de connaître la mentalité de l'armée.

il lui faut attendre Maginot et la Ligne qui porte son nom, pour parvenir à exprimer son talent d'ingénieur et de tête pensante des systèmes de défense français. André Maginot, alors ministre de la Guerre, l'avait dispensé de stage dans un corps de troupe pour qu'il ne s'occupe que de la ligne.

Charles Griveaud est nommé au grade de général de brigade le 11 juillet 1932, avec les postes d'adjoint à l'inspecteur général du génie et de membre du Comité technique du génie. Le 24 octobre 1935 (effectif à partir du 15 novembre) il quitte son poste d'adjoint pour devenir l'inspecteur permanent des fabrications du génie. Nommé général de division le 23 décembre 1936, il accède le 11 février 1938 aux postes d'inspecteur général du génie et de président du Comité technique du génie, qu'il occupe avec rang, grade et prérogative, de Général de corps d'armée.Mais c'était fini. Le génie militaire n'était plus une armée. Les crédits n'étaient plus ce qu'ils étaient et l'état major était certain que les Ardennes étaient infranchissable, que les forts Belges tiendraient. Il fut mis en réserve le 18 février 1939.Commandeur de la Légion d'Honneur commandeur de l'Ordre de la Couronne (Roumanie) et commandeur du Nichan Iftikhar.

Il participa à la construction de la ligne Maginot, des Alpes jusqu'aux Ardennes, alors qu'il ne pu parvenir à faire accepter en tant que responsable de la prolonger jusqu'à la mer du Nord. Il a été invité en 1936 par la Chambre des députés à expliquer la nécessité de la poursuivre, mais l'opinion internationale (le Royaume-Uni, la Belgique, les États-Unis) a vu en la France un pays guerrier et des menaces de guerre ont fait reculer les députés. À la place d'une ligne composée d'ouvrages puissants, de nombreux petits blockhaus ont été construits. Ils étaient censés protéger l'armée des assauts des forces ennemies. Il participait également, à la construction de la ligne tunisienne que les forces américaines ont eu tant de mal à détruire, ainsi qu'à de nombreux ouvrages en Roumanie, il donnait son avis d'expert à la ligne tchèque à laquelle il ne participait pas, et qui fut l'un des signaux qui alertaient l'état-major ainsi que le corps d'armée du génie. Une ligne de défense pouvait être submergée pacifiquement par la politique. Il n'en demeurait pas moins fidèle à sa doctrine : tout ouvrage de défense ne pouvait constituer barrage que s'il était complété globalement et dans sa totalité par une ligne qui n'offrait aucun point de rupture. Sans quoi, il devenait inutile.

Les différents points auquel, il avait participé, ont donné entière satisfaction, même si, à son avis, la ligne était obsolète. Partout où l'ennemi a attaqué frontalement et où les troupes n'avaient pas replié, il fut repoussé avec pertes. Son seul appuis politique était du gouvernement Daladier, contre le chef d'état-major des Armées qui le considérait comme un ennemi et un poids inutile. Pressé de prendre sa retraite, il avait su maintenir le corps d'armée du génie dans sa ligne originelle et choisir les hommes nécéssaires à la sauvegarde de son corps, au service du pays. Par ailleurs la ligne Maginot a eu des conséquences civiles, dont le grand canal d'Alsace est l'un des exemples pour lequel, le général Griveaud, reçut des remerciements. Il travaillait aussi en Tunisie (Commandeur de l'ordre du Grand Ifikthar) et en Roumanie (également commandeur de l'ordre de la Couronne de Roumanie, dont les bénéficiaires sont limités à cent cinquante).

Seconde Guerre mondiale

Charles Griveaud.

Le général Griveaud obtient le rang de commandant de corps d'armée avec appellation de général de corps d'armée en 1938 par intérim, confirmé au cours de l'année. Il est mis en retraite le 10 mars 1939, à la fois écarté par l'âge légale et ses dissensions avec le chef d'état major des Armées. Le 14 mars 1940, il prend le poste de commandant de la 11e région militaire (quartier-général à Nantes) jusqu'au 1er juillet 1940, date de sa mise en captivité sur ordre au 22 juin 1940. Libéré au cours de l'année 1941, il ne participa à aucune décision.

Il fut nommé adjoint au maire de la ville dans laquelle il séjournait, suivant les nouvelles lois de Vichy. Mais il connaissait un peut trop le maréchal Pétain pour ne pas savoir ce qu'il en était. Et bien que lui ayant juré fidélité, comme la plupart de ceux qui y étaient contraint. C'était au souvenir qu'il en avait, et non à ce qu'il était devenu qu'il se rattachait. Ainsi, il renseignait les Alliés, par l'intermédiaire de différents réseaux de résistance, soutenait son ami le général Henri Giraud (général) dans son évasion, jusqu'en Algérie. Général peu au fait de la politique, il laissait libre court aux plus jeunes.

Le réduit breton

Au cours de la défaite, il fut question de construire une ligne de fortification en Bretagne pour servir de base à la reconquête de la France. Le jeune secrétaire d'État à la guerre, le Général De Gaulle l'avait espéré. D'un caractère tout aussi entier que son cadet, bien qu'infiniment moins grand par la taille, Griveaud, au premier chef intéressé par cet aimable sursaut d'intérêt, répondit fermement à l'impossibilité d'une telle entreprise... Sur quoi le général De Gaulle prit l'avion pour Londres.

Jusqu'alors, la question qui se posait, pour ces responsables garants de l'indépendance nationale qui avait été élevés et formés dans l'esprit de l'indépendance de la France, de sa grandeur, de l'intégrité du territoire, était : Comment pactiser avec des Alliés dont on sait qu'ils peuvent se retourner aux gré de leurs propres intérêts contre nous ? L'expérience de la Belgique dans l'entre-deux-guerres puis celle de Mers el-Kébir, les avait laissé dans l'expectative si ce n'est la révolte. L'ennemi était commun.

L'Occupation

Le contact avec l'occupant allemand l'a fait réfléchir sur son bonapartisme. Il est arrêté puis relâché quelques heures plus tard, moralement brisé, à l'occasion de l'arrestation du général Frère. Il ne leur a pas pardonné. Il était commandeur de la Légion d'honneur. Le plus âgé de ses fils s'était engagé dans la résistance combattante au cours de l'année 1942 et participa à la libération à la bataille d'Autun qui regroupait des FFI et des FTP...

Griveaud en 1918 par Charles Camoin.

En 1945

Les Américains vinrent le chercher, lors de la bataille des Ardennes, pour qu'il leur explique comment neutraliser la ligne Maginot ou comment s'en servir. C'était une portion qu'il connaissait bien pour l'avoir construite en partie. Son intervention leur permit de réduire les poches ennemies restées actives.

Notes et références

Voir aussi

Liens externes

Article connexe


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