Chân đăng

Chân đăng
Calédoniens vietnamiens - Vietnamiens - Chân đăng
Populations
Population totale 3 000 (est.)
Populations significatives par régions
Drapeau : France Drapeau : Nouvelle-Calédonie Nouvelle-Calédonie 2 327[1] (2009)
Drapeau de Vanuatu Vanuatu 600 (est.)
Autre
Région d'origine Drapeau du Viêt Nam Viêt Nam
Langue(s) vietnamien, français
Religion(s) Catholicisme, Bouddhisme
Groupe(s) relié(s) Kinh - Métis

Chân Dăng est le terme qui désigne les « engagés sous contrat » indochinois à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle sous la colonisation française pour aller travailler en Nouvelle-Calédonie et, pour une partie, aux Nouvelles-Hébrides, aujourd’hui Vanuatu. Le mot Chân Dăng signifie littéralement « Pied engagé ».

Sommaire

Histoire

Les travailleurs indochinois « chân đăng » sont recrutés volontairement sous un contrat d’une durée de 5 ans. Ils étaient pour la plupart originaires du Nord Vietnam, de province maritimes du delta tonkinois – Ninh Binh, Nam Dinh, Thai Binh, etc. – zones surpeuplées où la famine régnait et où le niveau de vie était au plus bas. Engagés sous contrat, les travailleurs tonkinois reçoivent leur salaire à la fin de chaque mois et sont nourris et logés. Ceux qui étaient en Nouvelle-Calédonie travaillaient pour les mines de chrome et de nickel, tandis que ceux des Nouvelles-Hébrides travaillaient dans les plantations de cacaoyers et de caféiers.

Le premier convoi des « chân đăng » en Nouvelle-Calédonie eut lieu en 1891. Jusqu’en 1939, on comptait 12 000 Tonkinois sur l’île. La plupart d’entre eux n’avaient pas envie d’y rester mais préfèrent retrouver leur pays natal une fois leur contrat terminé. La Seconde Guerre Mondiale a empêché les correspondances avec le pays, et ces travailleurs n’ont pas pu être expatriés.

Un premier rapatriement eut lieu en 1946-1947, mais il n’eut pas de suite à cause de la Guerre d'Indochine. Les départs ne reprirent qu’en 1960, après les accords entre le gouvernement français et la République Démocratique de Vietnam déclarée par Ho Chi Minh. En cette année, le Général de Gaulle dut intervenir personnellement pour qu’un bateau anglais de Hong Kong, l’Eastern Queen, fût affrété et reconduisît à Haiphong les anciens coolies tonkinois. Le denier convoi fut en 1964, après une dizaine aller-retour entre deux pays.

Aujourd’hui, à Voh, Koniambo à Koné, Thiébaghi et Paagoumène à Koumac, et dans le nord du chef-lieu Nouméa, on peut trouver des traces historiques de cette communauté tonkinoise grâce aux tombes et anciens camps, habitations abandonnées des « chân đăng ». La plus ancienne tombe date de 1909.

Communauté vietnamienne actuelle en Nouvelle-Calédonie

Démographie

Ceux qui ont choisi de rester en Nouvelle-Calédonie ont créé la communauté des immigrés Vietnamiens. Les générations suivantes des « chân đăng » regroupent 2 822 personnes soit 1,43 % de la population de l'archipel selon le recensement de 1996, et 2 327 individus et 0,95 % des Néo-calédoniens en 2009 (à quoi il faut rajouter une partie, difficilement mesurable, de ceux s'étant alors déclarés comme appartenant à plusieurs communautés, ou métis, ou comme « Calédoniens »). Il s'agit de la deuxième plus importante communauté asiatique de cet archipel, derrière les Indonésiens d'origine. Ils sont fortement concentrés dans le Grand Nouméa (2 268 personnes, soit plus de 96 % de la communauté vietnamienne et 1,4 % de la population totale de l'agglomération) et notamment dans la ville-centre de Nouméa (1 803 individus et 1,9 % des Nouméens, soit pratiquement autant que les descendants de Tahitiens et plus que les Indonésiens d'origine). La population vietnamienne est légèrement plus âgée que la moyenne locale et que la plupart des autres groupes : les moins de 20 ans représentaient en 2009 15,5 % de cette communauté (contre 34,4 % pour l'ensemble de la population néo-calédonienne), soit environ autant que les plus de 65 ans (15,4 %, par rapport aux 7,4 % que cette classe d'âge représente en général parmi les habitants de l'archipel) ou que les 55-65 ans (16,7 %). Un quart d'entre eux environ ont entre 20 et 40 ans (24,5 %), légèrement plus entre 40 et 55 ans (27,87 %)[2].

Pyramide des âges de la Communauté vietnamienne de Nouvelle-Calédonie en 2009 en pourcentage[2].
Hommes Classe d'âge Femmes
0,83 
90 et plus
1,1 
0,74 
80-89
1,49 
5,07 
70-79
5,34 
16,14 
60-69
17,91 
18,63 
50-59
16,03 
19,28 
40-49
18,3 
13,75 
30-39
16,65 
8,39 
20-29
9,9 
8,86 
10-19
8,33 
8,3 
0-9
5,73 

Présence culturelle, économique et sociale

Une Amicale vietnamienne a été créée en 1974 pour maintenir des liens de solidarité et des pratiques culturelles au sein de cette population en Nouvelle-Calédonie. Elle gère depuis sa fondation le Foyer vietnamien situé à la limite entre les quartiers de Magenta et Tina Golf à Nouméa. Celui-ci offre plusieurs cours d'initiation à la culture vietnamienne ou plus généralement asiatique : de langue, de danse à deux, de taekwondo, de tai-chi-chuan, vo duong sinh ou tai-chi vietnamien ou de viet vo dao, ainsi que des manifestations ou spectacles propre à la communauté (notamment pour la fête du Têt, ou Nouvel An), tandis que le foyer abrite également la pagode Nam Hai Pho Da, lieu de méditation pour la pratique du bouddhisme mahāyāna de tradition vietnamienne.

Plusieurs familles se sont fortement intégrées, sur le plan économique ou social, notamment par de nombreux métissages, à la communauté dite des « Caldoches » ou Calédoniens d'origine européenne (tels les Bui-Duyet, Chuvan, N'Guyen ou Tran Van Hong). La communauté est très présente dans le petit commerce de détail, les épiceries étant généralement appelées par les populations locales par confusion « Chez le chinois » et offrant des spécialités vietnamiennes à emporter (notamment des nems, souvent plus longs que ceux commercialisés en métropole). Le quartier compris entre l'Avenue de la Victoire au sud, la place des Cocotiers au nord, la rue du général Mangin à l'ouest et l'avenue du Maréchal Foch à l'est dans le centre-ville de Nouméa, est qualifié de « Chinatown » en raison de sa forte concentration de commerces et restaurants asiatiques, majoritairement vietnamiens d'origine. Le personnage de Tathan dans la bande dessinée La Brousse en folie, même si, en dehors du fait qu'il est présenté comme « made in Asia », son origine n'est pas clairement identifiée comme vietnamienne, représente selon l'auteur « la communauté asiatique commerçante qu'on retrouve un peu partout en Nouvelle-Calédonie et dans le monde en général ». La série télévisée néo-calédonienne Chez Nadette représente de manière humoristique des scènes de vie dans une épicerie vietnamienne.

Sur le plan religieux, les descendants de Vietnamiens sont majoritairement catholiques. Mais d'autres constituent la quasi-totalité des bouddhistes de Nouvelle-Calédonie. Ces derniers sont essentiellement regroupés au sein de l'Association bouddhique de Nouvelle-Calédonie, rattachée à la Congrégation bouddhique vietnamienne unifiée d'Australie et de Nouvelle-Zélande, qui pratique un bouddhisme mahāyāna de tradition vietnamienne. L'association dispose, comme lieu de méditation, de la pagode Nam Hai Pho Da, qui est à proximité du foyer de l'amicale vietnamienne de Nouvelle-Calédonie (AVNC) situé à l'entrée de Tina, à côté de l'aéroport de Magenta à Nouméa[3].

Personnalités néo-calédoniennes d'origine vietnamienne

Personnages de fiction

Sportifs

Hommes d'affaires

Écrivains

  • Jean Vanmai

Communauté vietnamienne actuelle au Vanuatu

Une petite communauté vietnamienne s'est également maintenue au Vanuatu, issue elle-aussi des descendants de Chân đăng. Il s'agit là de la principale communauté asiatique de cet État archipel, largement concentrée dans la capitale, Port-Vila. Leur nombre se serait maintenu depuis les années 1960 autour de 600 personnes, soit environ 0,25 % de la population totale vanuataise. Ils sont en très grandes parties chrétiens.

Articles connexes

Références


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Chân đăng de Wikipédia en français (auteurs)

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