Château de Rustéphan

Château de Rustéphan
le château de Rustéphan de nos jours
Type	Manoir
Début construction	1480
Propriétaire initial	Jean du Faou
Protection	Inscrit MH (1926)
Coordonnées	47° 51′ 31″ N 3° 46′ 01″ W / 47.858749, -3.76703447° 51′ 31″ Nord        3° 46′ 01″ Ouest / 47.858749, -3.767034
Pays	France
Anciennes provinces de France	Bretagne
Région	Bretagne
Département	Finistère
Commune française	Pont-Aven
Géolocalisation sur la carte : Finistère Géolocalisation sur la carte : France
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Le château de Rustéphan est un ancien manoir du XV^e et du XVI^e siècle en ruine, situé sur l'ancienne commune rurale de Nizon, près de Pont-Aven. Il a été érigé vers 1480 par Jean du Faou, chambellan du roi Louis XI, grand échanson de France, et grand sénéchal de Bretagne.

Histoire

Selon la tradition un premier château a été construit à l'emplacement actuel par un fils du duc de Bretagne, Etienne, comte de Penthièvre et seigneur de Nizon, qui est décédé en 1137.

L'édifice actuel a été bâti par Jean du Faou. Selon certains historiens, il s'agissait d'un ancien pavillon de chasse des ducs de Bretagne. Sa position à l'entrée d'un grand bois qui couvrait alors en grande partie la paroisse de Nizon et où le gibier abondait rendent cette assertion plausible.

Architecture

porte en plein cintre avec ornements gothiques

De l'ancien manoir ne subsiste que deux imposants vestiges d'une vingtaine de mètres de hauteur, cernés par les lierres, les ronces et les mauvaises herbes. La section de gauche, correspondant au mur pignon, supporte une tourelle d'angle en cul-de-lampe, et comporte d'immenses cheminées ainsi que les restes de quelques fenêtres à croisillons. La section de droite est constitué d'une monumentale tour d'escalier ainsi que de quelques restes de mur intérieur. La porte d'entrée principale est en plein cintre et surmontée d'ornements gothiques. Les combles et les planchers ont totalement disparu. L'ancien mur de la façade s'est écroulé à la fin du XIX^e siècle et les pierres ont été récupérées. On pense que le bâtiment d'origine était constitué d'un corps de logis rectangulaire ayant plus de 34 mètres de longueur de façade avec des tourelles à chaque angle ainsi qu'une grande tour d'escalier centrale. Les fenêtres étaient carré et à meneaux de granite disposés en croix. L'édifice était entièrement construit en pierre de taille et les murs avaient plus d'un mètre d'épaisseur. Le ciment employé pour les tourelles était d'une dureté incroyable alors que le reste de la construction était fait avec un mortier offrant peu de résistance^[1].

Légendes

photo du château de Rustéphan datant du début du siècle dernier

Beaucoup d'habitants de Nizon pensent que les fantômes de Geneviève du Faou et Yannick Le Flecher hantent toujours le château. Il s'agit d'une légende associée à l'histoire vraie mais tragique d'un roturier (Yannick) qui tomba amoureux au XVI^e siècle d'une des filles du seigneur de Rustéphan, Geneviève. Leurs familles respectives n'approuvaient pas cette relation et Yannick fut contraint d'embrasser la carrière de prêtre et de quitter la paroisse. La jeune femme en est morte de chagrin et son esprit hante toujours les lieux. L'apparition d'un vieux prêtre triste rôdant autour des ruines a également été rapporté. Ce récit a fait l'objet d'une gwerz, c'est-à-dire d'un chant traditionnel breton, Jenofeva Rustefan (Geneviève de Rustéfan)^[2], qu'a rapporté Théodore Hersart de La Villemarqué dans son recueil, le Barzaz Breiz.

Préservation

Le château a été vendu comme bien national à la Révolution et a servi de carrière de pierres pour construire les fermes alentour. L'accès à l'édifice est interdit au public à cause du risque de chutes de pierre. Les habitants de Nizon essaient de sauver ce qu'il reste de l'ancien manoir en le préservant des actes de vandalisme et des outrages du temps. Le château est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 10 mai 1926^[3].

Notes et références

1. ↑ dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne par Jean Ogée, nouvelle édition, tome 2, article concernant Nizon
2. ↑ (br) Raporté par Théodore Hersart de La Villemarqué, « Jenovefa Rustefan », Wikisource en breton, 1883. Consulté le 17 août 2011
3. ↑ Château de Rustéphan, sur la base Mérimée, ministère de la Culture