Cimex lectularius

Cimex lectularius
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 Cimex lectularius
Cimex lectularius
Classification
Règne Animalia
Embranchement Arthropoda
Sous-embr. Hexapoda
Classe Insecta
Sous-classe Pterygota
Infra-classe Neoptera
Super-ordre Hemipteroidea
Ordre Hemiptera
Sous-ordre Heteroptera
Infra-ordre Cimicomorpha
Super-famille Cimicoidea
Famille Cimicidae
Genre Cimex
Nom binominal
Cimex lectularius
Linnaeus, 1758

Cimex lectularius est une des punaises des lits, parasite de l'homme de la famille des Cimicidés, sous-ordre des Hétéroptères.

La morsure est indolore, mais peut être suivie de petites taches maculaires, qui peuvent ensuite évoluer en papules accompagnées d'intenses démangeaisons[1]. Certains patients présentent une éruption érythémateuse ou un urticaire généralisé. Des éruptions bulleuses ne sont pas rares et des cas d'anaphylaxie ont été rapportés, quoique rarement[1]. Des cas de réactions asthmatiques ont aussi été rapportés[1].
Il n'y a toujours aucune preuve scientifique que les punaises de lit transmettent des agents pathogènes pour l'homme[1], mais elles sont assurément responsables de détresse psychologique importante, et peuvent causer une anémie quand les morsures sont abondantes[1].
Le médecin traite généralement les symptômes avec des antihistaminiques et des corticoïdes, et veille à ce que les punaises soient effectivement éliminées de l'environnement du patient.

Sommaire

Morphologie

C'est la punaise des lits la plus courante et la mieux adaptée aux environnements humains. On la retrouve dans les climats tempérés à travers le monde et elle est connue depuis des temps très anciens.

Les punaises des lits adultes sont de couleur brun-rouge, avec un corps ovale et aplati. Elles ne possèdent pas d'ailes et possèdent des poils microscopiques qui leur donnent un aspect rayé.

Les punaises des lits adultes mesurent 5 à 8 mm de long et ne se déplacent pas suffisamment rapidement pour échapper à la vue d'un observateur attentif. Les nymphes sont translucides et de couleur plus claire. En devenant adultes, elles deviennent de plus en plus foncées et opaques. À l'âge adulte, on les compare souvent à des lentilles ou à des pépins de pomme.

Comportement

Le mode de reproduction de la punaise de lit est dit traumatique, puisque le mâle n'utilise pas les voies de reproduction naturelles de la femelle lors de l'accouplement [2]. Bien qu'elle soit pourvue de voies de reproduction naturelles, celles-ci ne serviront que lors de la ponte des œufs[2]. Le mâle, doté d'un appareil reproducteur en spicule[2] (c'est-à-dire acéré comme une aiguille), perfore l'abdomen de la femelle de façon à accéder au spermalège. Il injecte ensuite son sperme dans cet organe paragénital[2].

Ce mode d'accouplement plutôt rare chez les insectes se nomme insémination extragénitale traumatique. Il n'est pas sans risque, puisqu'au moment de la pénétration, le mâle peut introduire des micro-organismes pathogènes dans la femelle, l'exposant à des affections potentiellement létales[2].

Risques épidémiologiques

Des réactions cutanées (et rarement systémiques) peuvent apparaître suite aux piqures de punaises. Des années 1960 à 2008, selon la littérature scientifique, un large éventail de traitements empiriques, y compris par des antibiotiques, antihistaminiques, corticoïdes topiques et oraux, et l'adrénaline, ont été utilisés pour des réactions à des morsures, avec des résultats variables[3].

Bien que 47 maladies aient été ou soient encore considérées comme potentiellement ou probablement transmises par des punaises, les preuves de transmission de maladies par les punaises de lit font encore défaut[3].

Une nette recrudescence des punaises de lit a été constatée dans les années 2000 en Amérique du Nord et en Europe occidentale, probablement au moins en partie induite par l'augmentation des voyages à travers le monde. Elles sont devenues plus résistantes aux insecticides et touchent plus les populations vulnérables et marginalisées des grands centres urbains (par exemple, 30 % des refuges de Toronto ont signalé des infestations par Cimex lectularius).
De plus, des punaises de lit transportant des Staphylococcus aureus testés antibiorésistants (en l'occurrence résistant à la méthicilline (SARM)) et des Enterococcus faecium résistant à la vancomycine (VRE) ont été détectés à Vancouver (Colombie-Britannique) [4].

Retour d'un parasite indésirable

Une punaise des lits au stade de nymphe se nourrissant d'un hôte.
Cimex lectularius nourries de sang (notez la différence de couleurs en fonction de la digestion du repas de sang)

Depuis le milieu des années 1990[1], les infestations de maisons, gîtes, hôtels sont en forte augmentation, dans le monde entier, et le nombre de patients se présentant à leur médecin avec des réactions allergiques à des morsures est également en augmentation.
Plusieurs explications semblent expliquer cette recrudescence d'un insecte qui avait fortement régressé dans le 3ème quart du XXe siècle :

  • Après la Seconde Guerre mondiale, une meilleure hygiène domestique et surtout un recours massif aux insecticides avaient permis d'éradiquer la plupart des punaises de lit. Mais, dans les années 1970, bien des produits se sont révélés nocifs pour la santé et/ou l'environnement (dont le DDT), d'où un emploi limité ;
  • Des souches de plus en plus résistantes à certains pesticides sont apparues ;
  • Les punaises profitent de la mondialisation et du nombre croissant de voyageurs internationaux et interrégionaux. Les bagages transportent clandestinement ces insectes dans le monde entier. L'année 2009 a par exemple connu une véritable infestation sur l'itinéraire traditionnel des chemins de Compostelle amenant de nombreux partenaires, associations et hébergeants à se réunir et réfléchir à une démarche commune qui a abouti à la mise en place d'une véritable campagne intitulée « Je ne marche pas avec la punaise ». Cette campagne permettra en 2010 (année jacquaire) de combiner l'effort des hébergeants et des transporteurs de bagages, qui s'engagent à traiter préventivement avec des produits bio et sans danger pour l'homme, avec celui des pèlerins et marcheurs, qui vont disposer d'un spray individuel, « naturel » lui aussi, pour traiter leurs propres affaires et sacs à dos.
  • Le manque de communication entre les parties lors d'une infestation aggrave le problème. Certains locataires ne divulguent pas l'historique d'infestation aux punaises aux nouveaux arrivants, et certains locataires n'en parleront pas aux locataires adjacents par honte ou crainte de manque à gagner financier.

Les insecticides sont efficaces mais peuvent, en cas d'usage excessif, faire plus de mal que de bien, ou favoriser l'apparition de souches résistantes[3]. Une revue de 53 articles scientifiques et médicaux retenus parmi ceux parus de 1960 à 2008 à propos de ces insectes a conclu que les options de traitement de réactions cutanées et systémiques aux piqûres de punaises des lits n'ont pas été évalués par des essais cliniques et qu'il n'existe aucune preuve que les résultats diffèrent sensiblement selon qu'on ait ou non reçu un traitement[3].
La lutte contre ces ravageurs et leur éradication est rendue difficile en raison d'une résistance croissante aux insecticides, du manque de produits efficaces, et des problèmes de santé induit par la pulvérisation de matelas avec des pesticides[3] .
Dans les pays chauds, le hamac est peut-être moins susceptible d'invasion par les punaises.

Moyens de lutte

Des pesticides (insecticides) sont fréquemment utilisés (ex. : chlorfenapyr[5]).

Un dispositif interceptant les punaises (à placer sous les pieds de lits) a été mis au point et testé[5]. Lors d'une expérience faite aux États-Unis dans un immeuble dont les appartements étaient infestés de punaises, ces dispositifs se sont avérés les plus performants pour piéger ou compter les punaises (219 + / - 135 punaises interceptées par lits et par appartement pour 10 semaines d'observation (avec application de deux traitements insecticides différents selon les appartements)[5]

Un des moyens de lutte naturel est l'utilisation d'un de ses prédateurs naturels[6], le Scutigère véloce (S. coleoptrata). L'araignée peut aussi s'en nourrir.

Il existe des moyens de lutte comme la température (congélation ou vapeur très chaude (fer à repasser pendant un certain temps)). Il a été suggéré que des matelas infestés pourraient être enveloppés dans du plastique noir et exposés au soleil pour tuer par la chaleur les punaises de lit[7]. Une expérience a été faite avec deux types de matelas (un mince matelas de mousse de caoutchouc et un épais matelas multicouches, tous deux instrumentés par des sondes de température placées sur les deux faces supérieure et inférieure). Ces deux matelas ont été enveloppés de plastique noir et placés dehors plus de neuf heures au soleil par une journée d'été où la température ambiante a atteint 36,5 degrés Celcius. La température des deux matelas est montée à 85 °C sans jamais dépasser 35 °C du côté resté à l'ombre pour le gros matelas, alors que certaines zones du matelas mince n'ont pas dépassé 36,5 °C[7]. Les insectes seraient morts à 40-45 °C avec un temps d'exposition assez long, mais les punaises de lit pouvant se déplacer pour éviter les températures létales, cette technique ne semble pas être appropriée pour les éliminer[7]. Des recherches sont en cours, sur les insecticides et repulsifs a base d'huile essentielles naturelle.

Références

  1. a, b, c, d, e et f Doggett SL, Russell R. ;Bed bugs - What the GP needs to know ; Aust Fam Physician. 2009 Nov;38(11):880-4. (Résumé en anglais)
  2. a, b, c, d et e [1], Berenger, J.M., Delaunay, P. et F. Pagès. Les punaises de lit (Hetepora, Cimicidae) : une actualité envahissante. Médecine tropicale, no 68, p. 565
  3. a, b, c, d et e Goddard J et deShazo R. ; Bed bugs (Cimex lectularius) and clinical consequences of their bites ; Revue JAMA. 2009 Apr 1;301(13):1358-66. (Résumé en anglais)
  4. AFP 2011/05/12 Des punaises de lit porteuses de pathogènes résistants aux antibiotiques
  5. a, b et c Wang C, Gibb T, Bennett GW. J ; Evaluation of two least toxic integrated pest management programs for managing bed bugs (Heteroptera: Cimicidae) with discussion of a bed bug intercepting device. Med Entomol. 2009 May; 46(3):566-71. (Résumé en anglais)
  6. http://www.bestioles.ca/invertebres/scutigeres.html
  7. a, b et c Doggett SL, Geary MJ, Russell RC. ; Encasing mattresses in black plastic will not provide thermal control of bed bugs, Cimex spp. (Hemiptera: Cimicidae) ; J Econ Entomol. 2006 Dec;99(6):2132-5. (Résumé en anglais).

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