Commission du visa

Commission du visa

La commission du visa, créée en 1721 au moment de l'opération du visa, fut chargée d'établir des listes de créanciers du système de Law au moment où celui-ci ne parvenait plus à assurer la convertibilité en or des billets de banques, afin de déterminer lesquels de ces créanciers auraient droit à une protection de leur épargne, les autres étant taxés.

Ceux-ci furent classés en cinq catégories, en fonction du caractère plus ou moins spéculatif de l'investissement qu'ils avaient réalisé, et donc plus ou moins taxées. Au total, 511.000 foyers fiscaux sont contrôlés, chiffre considérable pour l'époque. Sur 3 à 4 milliards de titres en circulation, il n'en viendra au visa que 2,2 milliards sur lesquels l'État ne reconnaîtra que 1,7 milliard[1], ce qui revient à diviser par deux l'énorme dette laissée à sa mort par Louis XIV au terme de la coûteuse guerre de Succession d'Espagne.

La commission était composée de huit conseillers d'État et de 25 maîtres des requêtes, chargée, avec le concours de 1500 à 2000 commis, répartis dans 54 bureaux[1], du visa des papiers provenant du système de Law, qui venait de faire des milliers de victimes en raison de l'effondrement de la valeur des actions de la Compagnie d'occident et le l'impossibilité de convertir en or ses billets de banques, qui avait servi à écluser les dettes de l'État.

Jules Michelet a souligné le rôle important joué dans cette commission par le troisième des quatre frères Paris, Paris-Duverney, dont il fait le portrait suivant: « le vainqueur de Law, le chiffreur obstiné, le maître de Barême, le rude chirurgien de l'opération du Visa, n'était pas un homme ordinaire. [...] il emplit tout un siècle de son activité (...) Il mania des milliards et laissa une fortune médiocre. Nul souci des honneurs. ». (op. cit. p. 25)

Les spéculateurs les plus importants, les plus riches et les plus actifs dans la banqueroute du système de Law ne furent cependant pas inquiétés. La commission servit autant à détruire les pièces à conviction qu'à immoler la plance à billets, a écrit le journaliste financier Georges Valance, dans son Histoire du Franc, 1360-2002.

Sommaire

Notes et références

  1. a et b Georges Valance, Histoire du Franc, 1360-2002, Paris, Champs Flammarion, 1998, 446 p. (ISBN 2080814141) (OCLC 40250289), p. 93 

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Commission du visa de Wikipédia en français (auteurs)

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