République de Géorgie (1990-1992)

République de Géorgie (1990-1992)

République de Géorgie
საქართველოს რესპუბლიკა ka

19901992

Drapeau
Blason

Drapeau et Armoiries

Hymne : დიდება (« Loué »)

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La Géorgie dans l'Union soviétique

Informations générales
Statut République démocratique
Capitale Tbilissi
Langue Géorgien
Monnaie Rouble soviétique
Fuseau horaire UTC+3
Démographie
Population 1990 5 510 000 (est.)
Densité 1990 67,03 h./km²
Superficie
Superficie 1990-1992 82 200 km²
Histoire et évènements
14 novembre 1990 Proclamation de la République
11 décembre 1990 Annulation de l'autonomie de l'Ossétie du Sud
5 janvier 1991 Début du conflit ethnique en Ossétie du Sud
9 avril 1991 Déclaration d'indépendance de la Géorgie
26 mai 1991 Premières élections présidentielles géorgiennes
22 décembre 1991 Début de la guerre civile
6 janvier 1992 Suspension de la constitution par le conseil militaire
Président de la République
1991-1992 Zviad Gamsakhourdia

Entités précédentes :

Entités suivantes :

Le Conseil Suprême de la République de Géorgie (en géorgien : საქართველოს რესპუბლიკას უმაღლესი საბჭოთა Sak'art'velos respoublikas oumaghlesa sabtchot'a) est l'entité territoriale et politique qui gouverna la Géorgie de manière semi-indépendante et très autonome durant la dernière phase de la période soviétique, au début des années 1990. Dirigée par Zviad Gamsakhourdia, un ancien dissident soviétique qui occupera le poste de président de la République après l'indépendance du pays jusqu'en 1992, le Conseil Suprême fut la première entité soviétique à choisir un leader qui n'était pas issu du Parti communiste. Cela mena à une tension des relations entre Moscou et Tbilissi dont les traces sont toujours présentes aujourd'hui.

Sommaire

Contexte

L'histoire moderne de la Géorgie commence traditionnellement avec l'indépendance de la République démocratique de Géorgie en 1918. Ce pays issu de la Révolution russe parvient bientôt à constituer les bases pour la fondation d'un véritable État solide et rédige sa propre constitution, la première de l'histoire géorgienne, en 1921. Toutefois, cette république sera la victime d'une invasion soviétique en février-mars 1921, invasion qui coûte à la Géorgie son indépendance et ses principes démocratiques. En décembre 1922, le pays est intégré à l'Union des républiques socialistes soviétiques en tant que sujet fédéral de la République socialiste fédérative soviétique de Transcaucasie, puis en tant que république socialiste soviétique à partir de 1936.

La domination soviétique est marquée par une dictature communiste ayant comme politique la restriction des sentiments nationalistes à travers l'union. La Géorgie se retrouve particulièrement affligé par cette pratique de Moscou visant à affaiblir l'opposition au régime. Ainsi, plusieurs territoires géorgiens sont donnés aux républiques d'Arménie, d'Azerbaïdjan, de Russie et à la Turquie voisine, tandis que d'autres régions sont déclarés autonomes sur des bases ethniques ou religieuses : l'Adjarie, l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud. Les historiens géorgiens modernes considèrent ces derniers actes comme des moyens de Moscou pour réduire le pouvoir de Tbilissi en Géorgie.

L'anti-nationalisme géorgien s'accentue surtout après la mort de Joseph Staline en 1953. En effet, ce dernier étant ethniquement géorgien, son successeur Nikita Khrouchtchev participe activement à la réduction des mouvements nationalistes géorgiens durant la période de déstalinisation. On peut notamment observer l'émergence d'un parti pour l'indépendance du pays durant les manifestations de Tbilissi de mars 1956, manifestations qui se termineront en tragédie avec un raid policier causant la mort de plusieurs dizaines d'individus. Ce point tournant de l'histoire soviétique de la Géorgie voit aussi se développer les mouvements dissidents dans certains cercles culturels, principalement dans les années 1960. Parmi les plus célèbres dissidents, on peut citer le musicien Merab Kostava, l'écrivain Zviad Gamsakhourdia et d'autres. Le nationalisme géorgien sera de plus victorieux durant les protestations d'avril 1978 pour protéger le statut unique de la langue géorgienne au sein de la république, démonstrations qui allièneront toutefois les ethnies non-géorgiennes vivant sur le territoire du pays, notamment les Abkhazes et les Ossètes.

Avec la politique de libéralisation entamée dans l'Union soviétique durant la seconde moitié des années 1980, les Géorgiens devront faire face à certains défis importants concernant les relations entre Tbilissi et les régions autonomes dépendant d'elle. La situation se tend et une classe politique affirmant que les tensions ethniques sont créées à l'instigation de Moscou se forme. Les protestations se multiplient et une grande partie de la population réclame alors la séparation vis-à-vis de l'Union. Dans une dernière tentative de reprendre le contrôle sur la situation, l'armée soviétique réprime une nouvelle fois brutalement les manifestants à Tbilissi le 9 avril 1989, date symbolisant le changement définitif de l'orientation politique géorgienne vers le monde soviétique.

Histoire

L'organisation de la république

Les évènements tragiques d'avril 1989 marquent le début de la fin du règne soviétique en Géorgie. En effet, non seulement la population géorgienne se trouve massivement mécontente des évènements, mais la classe politique communiste elle-même commence bientôt à entamer les étapes en vue d'une séparation éventuelle vis-à-vis de Moscou. C'est ainsi que dès le 9 mars 1990, le Soviet suprême de la RSS de Géorgie adopte une série de résolution anti-soviétique : l'acte de soviétisation du 25 février 1921 est condamnée comme une intervention et l'occupation de la Géorgie par la Russie bolchevik, l'accord d'union du 12 mars 1922 mettant en place la République socialiste fédérative soviétique de Transcaucasie est jugé invalide, l'acte de création de l'Union soviétique du 30 décembre 1922 est également déclarée illégale, tandis que le Soviet suprême s'engage à « protéger la souveraineté d'État de la Géorgie ».

Zviad Gamsakhourdia et Merab Kostava

Parallèlement avec ces évènements, les mouvements dissidents et nationalistes se réunissent dans le but de former une organisation politique. Au mois de mars 1990, un forum national réunissant un grand nombre de partis politiques officiellement interdits par le pouvoir soviétique est convoqué et parvient à convaincre le Soviet suprême de reporter les élections législatives du 25 mars à une date plus tardive dans l'année. Après maints débats sur le futur politique du pays, ce forum national se divise en plusieurs fractions idéologiques, mais le mouvement « Table ronde », dirigé par Zviad Gamsakhourdia, Merab Kostava et Akaki Assatiani, réussit à se démarquer des autres. Bientôt, le Soviet suprême décide d'accorder à l'opposition des élections multi-partites pour le mois d'octobre, les premières élections démocratiques du monde soviétique.

Le 28 octobre 1990, les élections législatives se déroulent librement à travers presque tout le pays, excepté dans les régions autonomes où les partis ethniques ne sont pas autorisés. Près de 70% de l'électorat participe aux votes et choisissent entre pas moins de 3 400 candidats pour 250 sièges de députés. La grande majorité de la population vote pour la « Table ronde », qui reçoit 114 sièges au Soviet suprême (dont le nom est changé en Conseil suprême), contre seulement 61 mandats pour le parti communiste. Le Front populaire, la « Géorgie démocratique » et le bloc « Liberté et Renaissance économique » reçoivent chacun un siège de député.

Le Conseil suprême nouvellement élu se réunit pour la première fois le 14 novembre 1990 dans une session hautement attendu à travers la nation et bénie par le Catholicos-Patriarche de toute la Géorgie Ilia II. Le Conseil prend tout de suite des résolutions importantes pour le destin du pays, dont le remplacement des emblèmes soviétiques par ceux datant de la République démocratique de Géorgie (drapeau, armoiries, hymne nationale), et élit Zviad Gamsakhourdia, chef de la fraction « Table ronde », comme Président du Conseil suprême et, par conséquent, chef d'État du pays. La toute première loi votée par le Conseil suprême concerne le nom du pays : de République socialiste soviétique, son nom est changé en République de Géorgie. La seconde loi approuvée déclare une période de transition nationale de durée indeterminée pour la Géorgie, censée préparer la nation pour le rétablissement de la souveraineté d'État.

Fin de la domination soviétique

La période de transition proclamée par le nouveau gouvernement rencontre bientôt un grand succès parmi toutes les vagues politiques du pays. Ainsi, même le parti communiste géorgien déclare sa séparation du parti communiste de l'Union soviétique le 8 décembre 1990, brisant de cette manière tout lien politique unissant la Géorgie à Moscou. Le centre s'oppose à ces avancées vers l'indépendance et tente donc de mettre pression sur le gouvernement nationaliste. Mikhail Gorbatchev va jusqu'à menacer de graves problèmes territoriaux et économiques à la Géorgie si celle-ci se décide à quitter l'« union fraternel », mettant en garde Tbilissi au sujet d'une implication soviétique dans les conflits éventuels en Abkhazie et Ossétie du Sud.

L'Acte d'Indépendance de 1918

Malgré cela, le gouvernement géorgien continue sa politique de transition nationale. Ainsi, le Conseil suprême commence activement à entreprendre l'abolissement des institutions soviétiques dans le pays, pour les remplacer par des corps nationaux démocratiques. Le 29 janvier 1991, le système des soviets locaux est aboli à travers la Géorgie, annulant les pleins pouvoirs de ceux-ci, avant que l'administration de Gamsakhourdia s'engage à désintégrer les fermes collectives. Le capitalisme est introduit dans la région suite à la privatisation de nombreuses petites entreprises, tandis que le marché devient libre et les banques privés apparaissent ; le nombre de journaux et médias indépendants se multiplie.

La prochaine étape de la période transitoire se transforme en une « guerre de lois » contre le Kremlin. Le Conseil suprême révoque en effet les lois fédérales allant à l'encontre de la souveraineté géorgienne. Une garde nationale est formée en janvier 1991 et le service militaire soviétique est aboli. Au mois de mars, des élections locales sont organisées nationalement dans le but de mettre un terme à la vacance dans les gouvernances locales qui est apparu après la dissolution des soviets locaux. La constitution géorgienne est également amendé et des additions démocratiques dirigeant le pays vers l'indépendance y sont ajoutés. Chacune de ces lois sont parallèlement annulée par Moscou.

Dans le but de sauver l'état de l'Union soviétique, le gouvernement central décide d'organiser un référendum sur le changement du statut de l'union, celle-ci devant devenir l'« Union des républiques souveraines soviétiques ». La Géorgie, avec plusieurs autres républiques soviétiques, refusent de prendre part à ce référendum, censé se dérouler le 17 mars 1991 et décide à la place d'organiser un scrutin national pour le 31 mars. Celui-ci a pour question « Êtes-vous d'accord avec l'idée que l'indépendance de la Géorgie devrait être restauré sur la base de l'Acte d'Indépendance du 26 mai 1918 ? » Plus de 3 300 000 citoyens prennent part aux élections et pas mois de 90,8% donnent une réponse positive à la question. Seuls certains districts en Ossétie du Sud et en Abkhazie ne prennent pas part au scrutin en raison des conflits ethniques et participent au référendum soviétique du 17 mars à la place.

Autant est-il que désormais, le gouvernement de la « Table ronde » est confidant dans la volonté du peuple a regagner l'indépendance perdue en 1921. Basé sur les résultats du référendum, le Conseil suprême vote le 9 avril 1991 à l'unanimité la séparation définitive de la Géorgie vis-à-vis de l'URSS. Mois d'une semaine plus tard, le 14 avril, le Conseil suprême élit Zviad Gamsakhourdia comme président de la République et Akaki Assatiani devient le président du Conseil.

Conflits ethniques

Alors que la population géorgienne se prépare à la sortie de la Géorgie de l'Union soviétique, les régions autonomes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud entrent en conflit ouvert avec Tbilissi au sujet de leur statut au sein de la république. Ces évènements sont liés à plusieurs facteurs, dont la politique hostile de Zviad Gamsakhourdia vis-à-vis des Ossètes, qu'il nomme « hôtes ingrats », mais aussi à une certaine étendue, les intérêts de Moscou dans la région. Les hostilités entre Tbilissi et Tskhinvali commencent ainsi dès le début de la présidence de Gamsakhourdia en 1990.

Les hostilités débutent sur le plan législatif. Déjà sous la période soviétique, le statut de la région autonome d'Ossétie du Sud est une question controverse. Dans une situation tendue et accompagnée de violences, le Soviet suprême régional parvient à maintes reprises à voter pour le changement du statut de la région en république autonome ou même république démocratique soviétique, décisions annulées chaque fois par Tbilissi. Une fois au pouvoir, le nouvellement-élu gouvernement de Géorgie annule à son tour une résolution sud-ossète faisant de l'oblast autonome une république souveraine, la jugeant illégale, le 22 novembre 1990. De plus, Tbilissi fait un pas de plus en annulant l'autonomie même de l'Ossétie du Sud et l'intégrant dans la région de Shida Kartli, le 11 décembre, autonomie toutefois rétablie le 7 janvier 1991 par le Kremlin sans fondements légaux.

Morts ossètes du conflit de 1991-1992

Les tensions entre les deux partis s'accentuent et se transforment en combats armés. Pour tenter de rétablir l'ordre, le gouvernement géorgien proclame bientôt la loi martiale et organise une mission de maintien de la paix composée de troupes russes et géorgiennes. Malgré ces actions, les violences continuent et Tbilissi décide de participer directement au conflit en faisant pénétrer 6 000 soldats de la Garde nationale le 5 janvier 1991 à Tskhinvali. Après plusieurs jours de combats de rue, la ville se retrouve divisée en parties occidentale (ossète) et orientale (géorgienne), et vers le 25 janvier, les Géorgiens se retirent de la capitale régionales et s'établissent sur les hauteurs entourant la ville. Malgré un cessez-le-feu apporté par la médiation russe, le conflit ne s'appaise toujours pas quand, le 29 janvier, la police géorgienne arrête le président du Soviet suprême sud-ossète Torez Kouloumbegov qui participe alors à des négociations à Tbilissi.

Les Géorgiens tentent de reprendre contrôle de Tskhinvali à plusieurs reprises, notamment aux mois de février et mars. Une telle situation demeure pendant plusieurs mois, tandis que le gouvernement de Zviad Gamsakhourdia tente de s'allier avec la Russie de Boris Eltsine dans ce conflit. C'est ainsi que le 23 mars 1991, Gamsakhourdia et Eltsine se rencontrent à Kazbegui, et les deux s'accordent à ne reconnaître que la domination géorgienne sur l'Ossétie du Sud. D'après les sources officielles sud-ossètes, un total de 117 villages et hameaux seront détruits durant la guerre, chiffre incluant probablement les communautés ossètes aussi bien que géorgiennes.

Parallèlement, au nord-ouest de la Géorgie, l'Abkhazie devient elle aussi le cadre d'un conflit séparatiste. La différence entre l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie réside toutefois dans le statut des deux régions, la dernière étant une république autonome considérée comme « historiquement légitime » par Tbilissi, et dont le statut n'est guère menacé. Bien au contraire, dans le but d'appaiser toutes tensions, Zviad Gamsakhourdia tentera de négocier un élargissement de l'autonomie abkhaze, se liant ainsi une certaine sympathie de la part de la population autochtone, sans pour autant parvenir à convaincre les dirigeants régionaux. Ceux-ci sont menés par le président du Soviet suprême Vladislav Ardzinba, élu le 4 décembre 1990, et dont l'insubordination oblige Tbilissi à trouver une solution législative en formant un nouveau corps parlementaire en Abkhazie, composé de 28 députés abkhazes contre 26 Géorgiens et 11 autres de nationalités différentes. Cette décision est vivement critiqué par la population géorgienne de l'Abkhazie, qui constitue alors la principale ethnie de la république autonome. Malgré cela, Vladislav Ardzinba continue de diriger sa politique vers le Kremlin et s'éloigne ainsi du centre géorgien. Le 17 mars 1991, il fait participer l'Abkhazie au référendum sur une nouvelle union soviétique, et va même jusqu'à supporter les instigateurs venant de la ligne dure du parti communiste de l'URSS durant le Putsch de Moscou d'août 1991. Le problème du sécessionnisme abkhaze reste toutefois de basse intensité comparé aux évènements sud-ossètes et les tensions ne prennent une tournure violente que lors d'incidents isolés.

Illusions et mécontentement populaire

La guerre de Tbilissi

Système politique

Autres

Sources

Références

Voir aussi


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article République de Géorgie (1990-1992) de Wikipédia en français (auteurs)

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