Conseil national de transition

Conseil national de transition
Conseil national de transition
المجلس الوطني الانتقالي
al-majlis al-waṭanī al-intiqālī
Région Libye
Seal of the National Transitional Council (Libya).svg
Devise : الحرية والعدالة والديمقراطية
(fr: Liberté, Justice, Démocratie)
Progression de la guerre civile libyenne de 2011
Progression de la guerre civile libyenne de 2011      Zones tenues par les forces anti-Kadhafi le 1er mars.      Zones contestées entre mars et août      Offensive rebelle à l'ouest du littoral en août      Avancée des rebelles à partir du 1er octobre     Dernières poches loyalistes Big battle symbol.svg Campagnes majeures Small battle symbol.svg Batailles

Création 27 février 2011
5 mars 2011[1] (officiel)
Type Autorité gouvernementale de transition
Siège Tripoli (Libye)
Langue(s) Arabe, Berbère
Effectifs Plus de 47 membres (45 au CNT, 3 connus au Conseil exécutif)
Président Moustafa Abdel Jalil
Personne(s) clé(s) Vice président : Abdel-Hafiz Ghoga
Premier ministre : Abdel Rahim Al-Kib
Site Web http://ntclibya.com (en arabe et anglais)

Le Conseil national de transition (en arabe : المجلس الوطني الانتقالي, al-Majlis al-Waṯanī al-intiqālī, en berbère : Amqim n wamur n Libya) est une autorité politique de transition créée à l'occasion de la révolte libyenne de 2011, le 27 février 2011, pour coordonner les différentes villes de Libye tombées aux mains des insurgés, et conduire ensuite le combat contre le régime de la Jamahiriya arabe libyenne dirigé par Mouammar Kadhafi.

Sommaire

Origine

Contexte initial

Après que des mouvements populaires eurent renversé les dirigeants de la Tunisie et de l'Égypte, ses voisins immédiats à l'ouest et à l'est, la Libye, à partir de février 2011, connaît à son tour des révoltes contre le régime de la Jamahiriya[2],[3]. Le 20 février, les troubles atteignent Tripoli. Fin février 2011, la majeure partie de la Libye est sortie du contrôle de Mouammar Kadhafi, le dirigeant du pays depuis 1969, et se trouve sous le contrôle des forces d'opposition, comme notamment, dans l'est de la Libye, la seconde ville du pays et le port important de Benghazi. Ces forces d'opposition commencent à s'organiser en un gouvernement actif[4].

Les forces anti-Kadhafi marchèrent sur Syrte (la ville natale de Kadhafi) le 28 septembre 2011.

Première tentative de former un gouvernement

Le 24 février 2011, les principaux leaders de l'opposition, les anciens officiers militaires, les chefs tribaux, les universitaires et les hommes d'affaires tiennent une réunion dans la ville de El Beïda. Elle est présidée par l'ancien ministre de la Justice, Moustafa Abdel Jalil, qui a fait défection du gouvernement quelques jours auparavant. Les délégués insistent sur l'importance de l'unité nationale de la Libye et confirme que Tripoli est la capitale du pays. Ils examinent les propositions de l'administration d'intérim et beaucoup de délégués demandent une intervention des Nations unies en Libye[5]. Le drapeau hissé lors de la réunion est celui datant de la monarchie[6],[7],[8].

Le 25 février 2011, la chaîne Al-Jazeera signale que des discussions ont lieu entre des « personnalités de l'est et de l'ouest de la Libye » pour former un gouvernement d'intérim pour l'après Kadhafi[6]. Le 26 février, il est signalé que l'ancien ministre de la Justice Mustafa Mohamed Abud Al Jeleil mène le processus visant à former un organe d'intérim, basé à Benghazi[9],[10]. M. Abdul Jalil déclare que « Kadhafi portait seul la responsabilité des crimes qui avaient été commis » en Libye, il insiste aussi sur l'unité de la Libye et sur le fait que Tripoli est la capitale[11]. Les efforts pour former un gouvernement d'opposition sont notamment soutenus par l'ambassadeur libyen aux États-Unis, Ali Suleiman Aujali[12],[13]. Le vice-ambassadeur libyen aux Nations unies, Ibrahim Omar Al Dabashi, déclare qu'il soutient « en principe » le nouveau gouvernement[14].

Établissement

Selon l'intention de ces fondateurs, le Conseil national de transition créé le 27 février 2011[15] doit être « le visage politique de la révolution[16] ». Sa mise en place est annoncée par son premier porte-parole, l'avocat spécialisé dans les droits de l'homme Abdel-Hafiz Ghoga[17] lequel précise que le Conseil national n'est pas un gouvernement provisoire. Il ajoute que celui-ci ne contacte pas de gouvernements étrangers et ne leur demande pas d'intervenir[18]. Il explique ensuite qu'une frappe aérienne mandatée par les Nations unies ne serait pas considérée comme une intervention étrangère[19].

Le 2 mars 2011, Abdelhafez Ghoqa annonce que le Conseil fusionne avec le gouvernement provisoire de l'ex-ministre de la Justice Moustafa Abdel Jalil. Ce dernier devient le président du Conseil national de transition et Abdel-Hafiz Ghoga le vice-président[20].

C'est finalement le 5 mars 2011 qu'il est officiellement instauré[1].

Un journaliste britannique d'Al Jazeera à Benghazi rapporte qu'aucun véritable gouvernement d'intérim ne sera formé avant que Tripoli ne soit sous le contrôle de l'opposition[N 1].

Réactions du régime libyen

L'ancien Premier ministre Djadallah Azouz al-Talhi a invité les opposants au régime au dialogue en leur proposant de « donner une chance au dialogue national pour résoudre la crise, à contribuer à la fin du bain de sang et à ne pas fournir une occasion aux étrangers de venir prendre à nouveau le contrôle de notre pays » sans toutefois préciser la teneur des compromis que pourrait accepter Kadhafi[21]. Cette proposition fut rejetée par le Conseil[21].

Formation d'un Comité exécutif

Le 23 mars, le Conseil établi un Comité exécutif pour agir en tant que gouvernement de transition pour la Libye. Mahmoud Jibril fut nommé président de ce Comité en indiquant que le CNT serait dès lors le « corps législatif », et le nouveau Comité exécutif servirait « d'organe exécutif »[22],[23].

Buts et objectifs

Article connexe : Déclaration constitutionnelle intérimaire du Conseil.

La déclaration de fondation de Conseil national de transition établit que les principaux objectifs du Conseil sont les suivants[24] :

  • assurer la sécurité du territoire national et des citoyens.
  • coordonner les efforts nationaux pour libérer le reste de la Libye.
  • soutenir les efforts des Conseils locaux pour travailler sur la restauration d'une vie civile normale.
  • superviser le Conseil militaire pour assurer la réalisation de la nouvelle doctrine de la nouvelle Armée populaire libyenne dans la défense du peuple et pour protéger les frontières de la Libye.
  • faciliter l'élection d'une assemblée constituante pour rédiger une nouvelle constitution pour le pays ; et la soumettre à un référendum.
  • former un gouvernement de transition pour préparer la tenue d'élections libres.
  • guider la conduite de la politique étrangère, et la régulation des relations avec les autres pays et les organisations régionales et internationales et la représentation du peuple libyen.

Dans d'autres déclarations visant à clarifier les buts de la Libye post-Kadhafi, le Conseil s'est engagé à suivre un plan en huit points pour tenir des élections libres et justes, rédiger une constitution, former des institutions civiles et politiques, défendre le pluralisme intellectuel et politique, et garantir les droit inaliénables des citoyens et la liberté de libre expression de leurs aspirations. Le Conseil a aussi souligné son rejet du racisme, de l'intolérance, de la discrimination, et du terrorisme[25],[26].

De plus, l'article premier de la déclaration déclare que Tripoli est la capitale de l’État, et que l'Arabe est la langue officielle de l’État tout en garantissant les droits culturels et linguistiques des minorités ethniques ainsi que la liberté de culte des minorités religieuses.

Structure et composition

Conseil national de transition (organe législatif)

Le Conseil national de transition est un organe de 31 membres qui déclare être « le seul organe légitime représentant le peuple libyen et l'État libyen[27] ». Composé au départ de 33 membres, le nombre a maintenant atteint au moins 45 avec des propositions visant à porter ses membres à 75 ou 125[28].

Al Jazeera English a rapporté que chaque ville sous contrôle de l'opposition se voit accorder cinq sièges au Conseil et que des contacts seraient établis avec chaque nouvelle ville qui tomberait sous leur contrôle pour leur permettre de rejoindre le Conseil[18].

Un journaliste d'Al Jazeera anglophone à Benghazi déclara que Moustafa Abdel Jalil avait toujours un rôle de direction au sein du Conseil[18]. Le Conseil déclara que Jalil était le chef de l'organe législatif[29]. Le Conseil s'est réuni pour la première fois le 5 mars 2011[29] et il a été annoncé qu'il était composé de 33 membres[30]. L'identité de certains membres n'a pas été révélée lors de la première réunion.

Membres

Le Conseil a 45 membres dont 40 noms ont été donnés et les identités de plusieurs sont gardés secrètes pour des raisons de sécurité[31],[32].

Membres connus du Conseil[33]
Nom Fonction(s) principale(s) Ville représentée Notes
Moustafa Abdel Jalil Président du Conseil
Porte-parole
Représentant de la ville d'El Beïda. Il a été secrétaire du Comité général du peuple de 2007 à 2011.
Abdel-Hafiz Ghoga Vice président du Conseil
Porte-parole[18]
Représentant de la ville de Benghazi. Ancien président du syndicat des avocats de Benghazi.
Fathi Mohamed Baja Ministre des affaires politiques
Fathi Terbil Responsable de la jeunesse Activiste des droits de l'homme.
Omar Al-Hariri Responsable des Affaires militaires Officier qui a participé au coup d'État de Mouammar Kadhafi en 1969 avant d'être emprisonné puis condamné à mort et enfin libéré.
Zubiar Ahmed El-Sharif Représentant des prisonniers politiques
Dr Salwa Fawzi El-Deghali Représentantes des femmes et Affaires légales
Dr Abdullah Al-Mayhoub Région de Al Qubah
Ahmed Al-Abbar Responsable de l'Économie
Ashour Hamed Bourashed Représentant de la ville de Derna
Othman Suleiman El-Megyrahi Représentant de la région de Boutnan
Suleiman Al-Fortiya Représentants de la ville de Misrata
Mohamed Al-Muntasir
Fawzy Abdel Ali
Ibrahim Bin Ghashir
Abdel Megid Seif El-Nasr Ville de Sebha
Hassan Ali al-Dirwai Ville de Syrte
Hassan Mohammed al-Saghir Ville d'Al-Shati
Farhat El-Sharshare Ville de Sorman
Mustapha El-Salheen El-Huni District d'Al Djoufrah
Mohamed El-Sa’eh
Ali Qlma Mohamed Ali Ville de Mourzouq
Abdel Naset Abu Bakr Naama Ville de Tarhounah
Abdel Razeq Mukhtar Ville de Tripoli
Abdel Razaq Abdel Salam Al Aradi
El-Sadeeq Amr Al-Kabeer
Alamin Belhaj
Mohamed Nasr El-Hareezi
Khaled Mohamed Nasrat Ville de Zaouïa
Emad Nour El-Din Naseer
Salem Qnan Ville de Nalout
Khaled Ali Zakri Ville de Giado
Abdullah El-Turki Ville de Zintan
Ahmed Miftah Hassan El-Zouwi Ville de Koufra
Othman bin Sasi Ville de Zouara
Moussa El-Kouna Ville de Ubari
Taher Salem Theyab Ville de Al Marj
Mohamed Zein El-Abdeen Ville de Baten El Jabl
Ali Al-Manea Ville de Ghadamès
Idris Abu Fayed Ville de Gharyan
Mubarak El-Fatmani Ville de Bani Walid

Comité exécutif

La première réunion du Conseil se tient dans un lieu secret. Il se proclame « seul représentant » du pays[34]. Le même jour, il élit en son sein un « comité de crise » afin d'accélérer les prises de décisions.

Composition de mars à août 2011

Les premiers membres du Comité exécutif ont été, jusqu'en août 2011 :

Anciens membres du Comité[33]
Nom Fonction(s) principale(s) Notes
Mahmoud Jibril Président du Comité
Chef des affaires étrangères et relations internationales[33]
Ali Al-Issawi Vice président du Comité Ancien ambassadeur en Inde qui a démissionné en février 2011 ; il est chargé des Affaires étrangères.
Ahmed Hussein Al-Darrat Responsable des Affaires intérieures
Responsable des administrations locales
Mahmoud Shammam Responsable des Médias
Naji Barakat Responsable de la Santé
Mohammed Al-Allagi Justice et droit de l'homme
Hania Al-Gumati Bien-être social
Abdullah Shamia Économie
Ali Al-Tarhuni Finance et pétrole
Anwar Al-Faytouri Transports et communications
Abulgassim Nimr Environnement
Atia Lawgali Culture et communauté
Abdulsalam Al-Shikhy Affaires religieuses et dotation
Ahmed Al-Jehani Reconstruction et infrastructure
Suliman El-Sahli Éducation

Composition depuis octobre 2011

Un nouveau cabinet a été dévoilé au début du mois d'octobre 2011, bien que tout ses membres ne furent pas annoncé d'un coup. Parmi les membres confirmés du nouveau comité se trouvent[35] :

Membres du Comité[33]
Nom Fonction(s) principale(s) Notes
Abdel Rahim Al-Kib Premier ministre
Abdelhafez Ghoqa Vice Premier ministre
Jalal al-Digheily Ministre de la Défense

Marche vers la reconnaissance

Prise de contact international

Au mois de mars 2011, la communauté internationale en sait peu sur le CNT libyen et cherche à établir des premiers contacts. Bernard-Henri Lévy, qui est présent en Libye en début de la révolte[36] favorise les échanges avec la France[37]. Ces premières prises de contact amèneront à la visite des représentants du CNT au parlement européen et à l'Élysée les 8 et 9 mars 2011[38].

Pour sa part, le Royaume-Uni envoie secrètement un commando ainsi qu'un diplomate chargé d'entrer en contact avec les insurgés début mars 2011[39]. Cette opération tourne court, l'opposition libyenne n'étant pas au courant de cette intervention, cette unité est arrêtée par les rebelles dès leur descente d'hélicoptère[40]. En effet, l'intervention des SAS au côté du diplomate britannique aurait déplu à des responsables de l'opposition libyenne, qui ont ordonné leur placement en détention sur une base militaire avant de les renvoyer au Royaume-Uni[40].

Ibrahim Al-Dabashi, le vice-ambassadeur libyen auprès des Nations unies a déclaré qu'il représentait le Conseil national de transition[41]. Avant que le Conseil ne soit établi, il avait déclaré, à l'instar de la mission diplomatique libyenne près les Nations unies, qu'il ne représentait plus Kadhafi mais le peuple libyen.

Reconnaissance internationale

     Libye      Pays qui ont reconnu le CNT comme l'unique représentant légitime du peuple libyen au 12 septembre 2011.      Pays qui ont des relations permanentes informelles avec Benghazi mais qui n'ont pas officiellement reconnu le CNT au 12 septembre 2011.      Pays qui n'ont pas souhaité reconnaître dans l'immédiat le CNT.      Autres pays s'étant opposés à la reconnaissance du CNT à l'ONU.

Le 10 mars 2011, la France, présidée par Nicolas Sarkozy, surprend ses partenaires européens en étant le premier pays à recevoir des représentant du CNT et à déclarer ce dernier comme « représentant légitime du peuple libyen »[42]. Toutefois, il ne s'agit pas à proprement parler de reconnaissance. En effet, il n'existe que deux types de reconnaissance : la reconnaissance d’État (théorie défendue par la France) et la reconnaissance de gouvernement (position américaine). Or, à cette date, la déclaration effectué par Nicolas Sarkozy n'est pas un acte de reconnaissance en ce que la révolte, basé à Benghazi, n'est pas un gouvernement mais un « pouvoir » qui est apparu et qui s'oppose au gouvernement en place. La reconnaissance officielle du CNT par la France a lieu le 7 juin 2011 lorsque Alain Juppé déclare que le CNT est le seul titulaire des pouvoirs gouvernementaux dans les rapports avec la France. Les autres chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne ne suivent pas la déclaration du 10 mars, estimant que celle-ci anticipe trop sur l'avenir[43]. Pour sa part le CNT a remercié la France pour avoir été le premier pays à les reconnaître la légitimité de leurs actions[44].

Le Qatar se démarque comme le premier pays arabe à reconnaître le CNT, le 28 mars 2011. Par ailleurs, la chaîne qatarie Al Jazeera, très suivie dans le monde arabe, montre le Conseil national de transition sous un jour bienveillant.

Le 22 mai 2011, la Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, effectue un déplacement à Benghazi. Elle inaugure le bureau de liaison technique de l'Union européenne sur place et confirme le soutien européen au « peuple libyen ». Un soutien à différents projets : « la gestion des frontières et la réforme de sécurité, le soutien à l’économie, la santé et l’éducation, le soutien à la société civile[45] ».

Petit à petit et timidement, au cours des mois de guerre, les autres pays emboîtent le pas à la France. Mi-août, le Conseil national de transition peut compter une trentaine de pays ayant effectué la reconnaissance diplomatique, dont environ la moitié sont membres de l'Union Européenne.

Il faut attendre la prise de Tripoli pour qu'une phase de reconnaissance massive se mette en route, avec une autre trentaine de pays en moins de trois jours. L'Union africaine a finalement reconnu le CNT le 20 septembre 2011[46], après avoir longtemps refusé de le faire, bien qu'une vingtaine de ses membres l'aient fait à titre individuel[47].

Le 16 septembre 2011, l'assemblée générale des Nations unies admet que les représentants du CNT occupent le fauteuil de la Libye, par 114 voix pour, 17 contre et 15 abstentions. Une motion d'ajournement de cette décision, déposée par l'Angola avant ce vote, afin de permettre aux chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine d'en débattre avant l'assemblée générale des Nations unies, avait auparavant été rejetée par 107 voix contre, 22 pour et 11 abstentions. Le Venezuela, Cuba, la Bolivie et le Nicaragua annoncent à cette occasion qu'ils ne ne reconnaîtront pas la légitimité du CNT « tant que le peuple libyen n’aurait pas la possibilité d’exercer son droit à l’autodétermination et d’élire son propre Gouvernement »[48].

Gestion de l'après-Khadafi

Article connexe : Mort de Mouammar Kadhafi.

Après la seconde bataille de Tripoli, alors même que l'ensemble du pays n'est pas encore sous son contrôle, les premières mesures du CNT sont notamment d'obtenir le déblocage les fonds internationaux nécessaires tant à la gestion des affaires courantes (les fonctionnaires n'ayant pas reçues de salaires depuis le début de la crise[49]) à la reconstruction du pays et gelés à l'occasion des sanctions internationales contre la Libye. À la suite de la conférence de Paris réunissant les « amis » de la Libye le 1er septembre 2011, 15 milliards de dollars sont débloqués au bénéfice du CNT[50]. Le transfert du pouvoir de Benghazi à Tripoli, constituant une autre priorité du CNT, mais reporté pour des raisons de sécurité, devrait intervenir au début du mois de septembre[51].

Le 10 octobre 2011, il reconnaît le Conseil national syrien le désignant « comme seul gouvernement légitime en Syrie » tout en décidant « de fermer l'ambassade syrienne en Libye »[52].

Le 23 octobre 2011 à Benghazi, le président du CNT Moustapha Abdeljalil proclame la « libération » de la Libye, menant officiellement fin à la guerre civile qui durait depuis huit mois[53]. Le lendemain, Abdeljalil annonce que la charia sera à la base de la législation libyenne, ce qui provoque l'inquiétude de l'Union européenne et des États-Unis vis-à-vis du respect des droits de l'homme en Libye[54],[55].

Notes

  1. Rapporté sur la chaîne Al Jazeera English par Hoda Abdel-Hamid.

Sources

Références

  1. a et b Membres du CNT
  2. Live Blog, Al Jazeera English 17 février 2011
  3. LibyaFeb17th.com
  4. Carte du New York Times
  5. Maltasar.com - 25 février 2011
  6. a et b http://www.bbc.co.uk/news/world-middle-east-12307698
  7. Garcia-Navarro 2011
  8. Business Week - 25 février 2011
  9. AFP 26 février 2011
  10. Live Blog - Libya Feb 26 sur Al Jazeera (Blog), 25 février 2011. Consulté le 25 février 2011
  11. http://www.lse.co.uk/FinanceNews.asp?ArticleCode=77c8l0riig2uluz&ArticleHeadline=Ex_Libyan_minister_forms_interim_govtreport
  12. (en) UPDATE 1-EXCLUSIVE-Libya envoy to U.S. backs interim government, 26 février 2011. Consulté le 26 février 2011
  13. Live Blog, Al Jazeera English 26 février 2011
  14. Al Jazeera English 27 février 2011
  15. Dupont et Boucey 2011
  16. Blair 2011
  17. Barthet 2011
  18. a, b, c et d Al Jazeera English 27 février 2011
  19. Fahim et Kirkpatrick 2011
  20. Le Figaro 2 mars 2011
  21. a et b Afrik.com 7 mars 2011
  22. (ar) למען מיסראתה: מטוסי המערב תקפו טנקים, 23 mars 2011. Consulté le 20 octobre 2011
  23. (en) Libyan air force 'no longer exists', 23 mars 2011. Consulté le 23 mars 2011
  24. إعلان تاسيس المجلس الوطني الانتقالي المؤقت | الجمهورية الليبية - المجلس الوطني الانتقالي sur National Transitional Council, 19 mars 2011. Consulté le 25 mars 2011
  25. (en) A vision of a democratic Libya, The interim national council, The Guardian, 29 mars 2011.
  26. Statement of the TNC, released on 29 March 2011
  27. (en) Introducing the Council | The Libyan Republic - The Interim Transitional National Council sur Ntclibya.org. Consulté le 10 mars 2011
  28. [PDF] (en) The National Democratic Institute Update on Libya June 29 2011, 29 juin 2011. Consulté le 19 septembre 2011
  29. a et b (en) Founding Statement of the Interim Transitional National Council sur National Transitional Council, 5 mars 2011. Consulté le 7 mars 2011
  30. Council Members, National Transitional Council, 5 mars 2011. Consulté le 7 mars 2011
  31. Scolari 2011
  32. (en) The members of Libya's National Transitional Council, 25 septembre 2011. Consulté le 25 septembre 2011
  33. a, b, c et d (en) National Transitional Council
  34. LeParisien.fr 5 mars 2011
  35. New cabinet takes shape in Libya (2 October 2011). Consulté le 2 October 2011.
  36. Dans la Libye libérée sur Le JDD, 6 mars 2011. Consulté le 28 octobre 2011
  37. Libye: BHL à la barre sur Le JDD, 11 mars 2011. Consulté le 28 octobre 2011
  38. Libye: le Conseil national de transition demande la "reconnaissance immédiate" de l'UE sur Le Vif, 8 mars 2011. Consulté le 20 octobre 2011
  39. Libye: la présence de forces spéciales britanniques irrite les insurgés sur RTBF. Consulté le 20 octobre 2011
  40. a et b [1]
  41. CNN International, 9 mars 2011
  42. (en) France Becomes First Country to Recognize Libyan Rebels sur NY Times, 20 mars 2011. Consulté le 20 octobre 2011
  43. Libye/reconnaissance du CNT: Rome prend ses distances avec Paris
  44. La France reconnaît le Conseil national de transition libyen sur France 24, 18 mars 2011. Consulté le 20 octobre 2011
  45. Gros-Verheyde 2011
  46. L’union africaine reconnaît le CNT Article de « L'expression » du 21 septembre 2011
  47. Libye : l'Union africaine refuse de reconnaître le CNT, Le Monde du 26 août 2011
  48. L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE PERMET AU CONSEIL NATIONAL DE TRANSITION (CNT) LIBYEN D’OCCUPER LE SIÈGE DE LA LIBYE
  49. * « Londres livre en urgence au CNT des millions de dinars par avion », dans La Tribune, 2 septembre 2011 [texte intégral] 
  50. Le Parisien - 1 septembre 2011
  51. « Le CNT à Tripoli « la semaine prochaine » », dans Le Monde, 2 septembre 2011 [texte intégral] 
  52. Le Figaro - 10 octobre 2011
  53. [2]
  54. Libye : La charia sera à la base de toute loi, FranceSoir, 24 octobre 2011
  55. Libye, charia et inquiétude internationale, Metro France, 24 octobre 2011

Bibliographie

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  • Nicole Dupont et Bertrand Boucey, « Des opposants à Kadhafi forment un Conseil national libyen », dans L'Express, 27 février 2011 [texte intégral] 
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  • Natalie Nougayrède, « Paris affiche son soutien à la rébellion libyenne », dans Le Monde, 8 mars 2011 
  • Intervention de Daniel Cohn-Bendit sur YouTube, 9 mars 2011. Consulté le 9 mars 2002
  • « Catherine Ashton refuse de reconnaître l'opposition libyenne », dans Le Point, 9 mars 2011 [texte intégral] 
  • « La France reconnaît le CNL comme représentant de la Libye », dans l'Express, 10 mars 2011 [texte intégral] 
  • « La France bouscule l'UE en reconnaissant l'opposition libyenne », dans EurActiv, 10 mars 2011 [texte intégral] 
  • Lettre de David Cameron et Nicolas Sarkozy à Herman Van Rompuy [lire en ligne (page consultée le 12 mars 2011)] 
  • « L'Union européenne demande le départ de Kadhafi », dans Le Monde, 11 mars 2011 [texte intégral (page consultée le 12 mars 2011)] 
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  • « En quête d'armes et d'argent, le numéro 2 de la rébellion libyenne reçu par Sarkozy », dans liberation.fr, 14 mai 2011 [texte intégral (page consultée le 15 mai 2011)] 
  • « Libye : de nouvelles sanctions de l'UE à l'étude », dans Challenges, mars 2011 [texte intégral (page consultée le 15 mai 2011)] 
  • « Le CNT libyen reconnaît le conseil syrien », dans Le Figaro, 10 octobre 2011 [texte intégral] 
  • « Map of How the Protests Unfolded in Libya », dans The New York Times, 25 février 2011 [texte intégral (page consultée le 26 février 2011)] 
  • (en) « Discussions under way for provisional government in Libya », dans maltasar.com, 25 février 2011 [texte intégral] 
  • « Conférence de Paris : 15 milliards de dollars d'avoirs libyens débloqués », dans Le Parisien, 1er septembre 2011 [texte intégral] 
  • « Londres livre en urgence au CNT des millions de dinars par avion », dans La Tribune, 2 septembre 2011 [texte intégral] 
  • (en) Lourdes Garcia-Navarro, « Provisional Government Forming In Eastern Libya », dans NPR, 23 février 2011 [texte intégral (page consultée le 20 octobre 2011)] 
  • (en) Libya’s Eastern Rebels, Long-Time Qaddafi Foes, Driving Revolt sur Business Week, 25 février 2011. Consulté le 26 février 2011
  • (en) Agence France-Presse, « Terror in Tripoli as pressure builds in Yemen », 26 février 2011. Consulté le 28 février 2011

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Conseil national de transition de Wikipédia en français (auteurs)

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