Germain Sarrut

Germain Sarrut en 1835.

Caricature de Germain Sarrut à la tribune de l'Assemblée constituante, par Cham.

Germain Sarrut, né à Canté^[1] le 20 avril 1800 et mort à Pontlevoy le 30 octobre 1883^[1], est un écrivain et homme politique français du XIX^e siècle.

Biographie

Dominique Germain Sarrut a tout d'abord été élève boursier du Lycée de Toulouse avant de se rendre à Paris pour y étudier la médecine. Il fut pendant quelque temps prosecteur au Val-de-Grâce et préparateur du docteur Pierre-Salomon Ségalas. Entré dans l'enseignement, il fut nommé professeur au collège de Pontlevoy, dans le Loir-et-Cher en 1822. Devenu directeur de cet établissement en 1824, il dut démissionner trois ans plus tard en raison de son engagement politique pour la démocratie.
Après les Trois Glorieuses de 1830, il fut président de la commission départementale de l'Ariège. Comme beaucoup de républicains et d'hommes de gauche, heureux de la chute de Charles X, il fut immédiatement déçu par la persistance de la monarchie censitaire. Il entra donc en opposition contre la Monarchie de Juillet, qu'il attaqua en tant que journaliste et polémiste. Collaborateur, propriétaire et directeur de La Tribune des départements, il fut confronté à plus d'une centaine de procès et fut condamné à des amendes ou des peines de prison. En 1835, il entreprit avec B. Saint-Edme (pseudonyme d'Edme-Théodore Bourg) la Biographie des hommes du jour, un recueil de biographies de contemporains prenant clairement parti pour les opposants au régime, qu'ils soient républicains ou bonapartistes.

Après la révolution de 1848, Sarrut fut nommé commissaire de la République dans le Loir-et-Cher puis fut élu représentant de ce département à l'Assemblée constituante, où il siégea à l'extrême-gauche. Après les Journées de Juin, il protesta contre l'état de siège et prit la défense des insurgés lors des conseils de guerre. Il vota contre les poursuites envers Louis Blanc et Caussidière, pour l'abolition de la peine de mort, pour le droit au travail, pour la suppression de l'impôt du sel, pour la proposition Rateau, pour l'amnistie, contre l'interdiction des clubs, contre les crédits de l'expédition romaine et pour l'abolition de l'impôt des boissons.

Réélu à l'Assemblée législative en mai 1849, Sarrut fut cependant invalidé par la majorité de droite, qui justifia cette décision en prétextant une ancienne faillite dans laquelle il était impliqué. S'étant présenté à une élection législative complémentaire en juillet, il fut battu par un certain Clary, candidat bonapartiste.
Malgré les liens qu'il avait pu avoir, sous la Monarchie de Juillet, avec le mouvement bonapartiste (il avait été perquisitionné après la tentative de Coup d'État de Strasbourg), il s'opposa à la politique du président Louis-Napoléon Bonaparte, dont le coup d'État du 2 décembre 1851 éloigna définitivement Sarrut de la scène politique.

Notes et références

1. ↑ ^{a et b} La Presse, 3 novembre 1883, p. 1.

Bibliographie

Sur Sarrut

• Adolphe Robert et Gaston Cougny (dir.), Dictionnaire des parlementaires français, Bourloton, Paris, 1889, vol. V (Pla-Zuy), pp. 269-270.

De Sarrut

• En collaboration avec B. Saint-Edme :
  • Biographie des hommes du jour, Paris, 1835-1843, 6 volumes, Librairie H.Krabbe, 15 quai Saint-Michel.
  • Paris pittoresque, Paris, 1842, 2 volumes.
• Seul :
  • Procès à l'histoire, brochure reprise par B. Saint-Edme dans son Répertoire général des causes célèbres, anciennes et modernes, Paris, Rozier, 1834-1835.
  • Études rétrospectives sur l'état de la scène tragique depuis 1815 jusqu'à 1830 - Pierre Victor, recherches artistiques et littéraires sur sa carrière théâtrale, Paris, Krabbe, 1843.
  • Les Fils d'Arpad, étude historique, Paris, Dentu, 1861.
• En collaboration avec Gabriel Roux :
  • Histoire de France (suite de l'Histoire de France de Louis-Pierre Anquetil), Paris, Marescq, 1852.