Bataille de Skra-di-Legen

Bataille de Skra-di-Legen
Bataille de Skra di Legen
BulgarianPOW-Skra.jpg
Prisonniers bulgares capturés lors de la bataille
Informations générales
Date 29 - 31 mai 1918
Lieu Skra, Grèce
Issue victoire franco-grecque
Belligérants
Kingdom of Greece Flag.svg Royaume de Grèce
Drapeau français République française
Drapeau bulgare Royaume de Bulgarie
Commandants
Emmanuel Zymvrakakis
Forces en présence
armée grecque : 3 divisions 14 546 hommes et une brigade française (dont 84e RI) une division et trois régiments d'infanterie
Pertes
2 000 morts, blessés ou disparus 600 tués, 1 500 prisonniers
Première Guerre mondiale

La bataille de Skra di Legen est une bataille de deux jours livrée durant la première Guerre mondiale qui se déroula autour de la position fortifiée du Skra di Legen, un sommet du massif montagneux du Páiko, au nord-est de Thessalonique, et lors de laquelle les troupes grecques appuyées par une brigade française remportèrent une victoire sur les forces bulgares.

Historique

La position de Skra-di-Legen était un point culminant et stratégique, permettant de contrôler le passage d'une armée et offrant un excellent poste d'observation, situé à proximité du village actuel de Skra, alors nommé Lioumnitza[1]. La configuration du terrain était très accidentée avec pentes abruptes, ravins, cimes inaccessibles, rochers à nu et zones infranchissables ; ces défenses naturelles avaient été renforcées par d'importantes fortifications. La position avait déjà subi une offensive par les forces franco-grecques en mai 1917, qui n'avaient réussi à emporter qu'une partie des positions ; la situation s'était stabilisée après plusieurs mois de combats, les deux camps réalisant des travaux d'aménagement[2],[3]. Les forces bulgares avaient organisé leur défense à la fois dans une fortification militaire, dans de profonds retranchements, et des abris derrière des lignes de barbelés.

Une nouvelle offensive fut lancée au printemps 1918, principalement confiée à l'armée du Mouvement de défense nationale : les trois divisions grecques étaient la Division de l'Archipel commandée par le général Ioannou, la Division Crète commandée par le général Panagiotis Spiliadis, et la Division Serrès commandée par le lieutenant-colonel P. Gardicas.

Le premier jour, le 29 mai 1918 (16 mai julien), les 430 canons de l'artillerie alliée bombardèrent de façon continue les fortifications pour les détruire avant l'attaque. Le deuxième jour, les trois divisions grecques, en position centrale sur la ligne du front, passèrent à l'action, avec pour mission de déloger les Bulgares et de prendre la position principale. Au début de l'attaque générale, une faute tactique fut commise : un sergent grec donna le signal de l'attaque une demi-heure trop tôt, et l'artillerie légère ouvrit le feu sans attendre l'assaut de l'infanterie pour la soutenir. Cette faute empêcha l'assaillant de créer l'effet de surprise escompté, et donna aux Bulgares le temps de mieux se préparer. Cependant, le commandant Nikolaos Plastiras, au sein de la Division Archipel, en première ligne, se distingua par sa vaillance en réussissant à s'approcher de l'ennemi à distance de tir. Son bataillon franchit les sept lignes de défense bulgares, et s'enfonçant sur une distance de 1500 mètres, il attaqua l'ennemi sur le flanc et l'encercla. Un premier objectif du plan général était alors atteint. Cette brèche ouverte dans les lignes bulgares joua un rôle décisif dans la victoire finale. Pendant ce temps, l'artillerie anglaise continuait à tirer sur les positions tenues à présent par la Division Archipel ; Plastiras fut obligé d'envoyer un message au poste de commandement, pour demander que l'artillerie cesse de tirer, et qu'on donnât l'ordre de poursuivre l'ennemi qui battait en retraite.

Le général Emmanuel Zymvrakakis (à droite).

La victoire fut cependant sanglante : selon un historien,[4] il y aurait eu 2800 tués et blessés dans les rangs de l'armée grecque.

Cette bataille fut la première participation décisive de la Grèce dans la Première Guerre mondiale. Le général français Guillaumat, général en chef des forces alliées, reconnut publiquement l'importance de la contribution des forces grecques dans cette victoire, affirmant : « La victoire de Skra est aussi glorieuse que la prise de Mort-Homme avant Verdun. »[5] Le général anglais George Milne écrivit au général grec Danglis : « Sans l'aide des forces grecques, il n'aurait pas été possible de remporter cette victoire. »[6] La victoire de Skra ne suffit cependant pas à neutraliser complètement les forces germano-bulgares : il fallut de nouvelles attaques lancées en septembre 1918 par les forces françaises et serbes, plus au nord sur les hauteurs de Sokol, Dobropoli, Vetrenik et Koziakas, pour briser leurs lignes de défense.

Références

  1. Πανδέκτης : Μετονομασίες των Οικισμών της Ελλάδας
  2. Historique de la compagnie 2/64 du 2e Régiment du Génie
  3. Historique du 84ème R.I.
  4. Dionysios Kokkinos, Histoire de la Grèce moderne, Athènes (1971), p.1235
  5. Ed. Driault - M.L.Héritier, Histoire diplomatique de la Grèce de 1821 jusqu'à nos jours, Paris (1925), tome V, p.325
  6. Apostolos Vacalopoulos, Nouvelle Histoire grecque, 1204-1985, Thessalonique (2001), p.363

Liens externes


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