Émile Peynot

Émile Peynot

Émile Peynot (1850-1932) est un sculpteur français, Prix de Rome de sculpture en 1880.

Sommaire

Biographie

Émile Edmond Peynot est né le 22 novembre 1850 à Villeneuve-sur-Yonne où son père était maçon ; il était destiné, par sa famille, à l'industrie mais ses talents naturels le portèrent vers l'art ; en effet, il montra très jeune une aptitude particulière pour le dessin ce qui le fit remarquer de M. Duflot, directeur de l’école communale de Villeneuve-sur-Yonne.

A 16 ans, il fut placé à Paris dans l’atelier de Pierre Robinet où il resta pendant trois ans ; en 1870, il entra à l’Ecole des Beaux-Arts et devint l’élève de François Jouffroy et d’ Ernest-Eugène Hiolle. C’est à cette époque que M. Duflot, qui connaissait les difficultés financières de la famille, donna au jeune Peynot les moyens matériels de poursuivre ses études. Ses résultats et les éloges de ses professeurs lui permirent alors d’obtenir des aides du département de l’Yonne sous la forme de subvention en 1872 et 1873.

Il débute au Salon de la Société des Artistes Français en 1872 avec un « Buste de femme » et obtint, en 1880, le Premier Grand prix de Rome ; il est récompensé par de nombreuses médailles au Salon des Artistes français et la Médaille d’or aux Expositions Universelles de 1889 et 1900. Par la suite, il devient professeur à l’Ecole des Beaux-arts.

Il est nommé commandeur du Dragon de l'Annam en 1889 à l'inauguration du monument de Paul Bert, Chevalier de la Légion d’Honneur en 1891, puis officier en 1903.

Il est décédé le 12 décembre 1932.

Un boulevard de Villeneuve-sur-Yonne porte son nom.

Son œuvre

Les monuments

  • Monument de la République : c’est en 1880, que le conseil municipal de Lyon lança l’idée d’élever une statue de la République pour le centenaire de 1789 ; on choisit la Place Perrache (actuelle Place Carnot) et le jury désigna, à l’issue d’un concours très disputé, Victor-Auguste Blavette comme architecte et Peynot comme sculpteur pour réaliser un groupe en bronze (La République) et divers groupes en pierre ; le monument a été érigé en 1887 au centre de la place ; en janvier 1975, la statue a été déplacée et amputée des groupes qui l’entouraient ; les statues en pierre représentant la Liberté, l’Egalité et la Fraternité sont maintenant exposées dans le parc Bazin, dans le 3ème arrondissement,
La statue de Marianne, place Carnot à Lyon
  • Monument de Sadi Carnot: érigé en 1895 à Fontainebleau (Fontainebleau était la résidence d'été des Présidents de la République et Sadi Carnot y était très attaché) ; ce monument a été fondu par les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale,
  • Monument de Paul Bert : à Auxerre : suite au décès, en novembre 1887, de l’ancien ministre de l’instruction publique, début 1888, on décida de créer un monument et un comité national fut constitué sous la présidence du sénateur J. Guichard ; l’exécution en fut confiée à Peynot, originaire de l’Yonne ; le comité se proposa d’offrir l’œuvre à la municipalité d’Auxerre, ville natale de P. Bert à charge à elle de trouver un emplacement adéquate ; il en résulta une violente polémique entre radicaux et républicains qui ne trouva son épilogue que dans la proposition d’un auxerrois de placer l’effigie du grand homme sur le pont qui enjambe l’Yonne, où elle se trouve encore aujourd’hui ; elle a été inaugurée le 7 juillet 1889.
  • Monument aux Morts de la guerre de 14-18 de Charenton-le-Pont : place de l’église, inauguré le 6 novembre 1921 ; l'ornementation est imposante, à l'image du poilu casqué, armé d'un fusil, œuvre du sculpteur Peynot fondue par Ferdinand Barbedienne. Un hommage gravé aux morts de la Seconde Guerre mondiale est ensuite venu s'ajouter au monument ; il a été remanié en 2009,
  • Monument aux Morts de la guerre de 14-18 du Touquet ; réalisé par les architectes Buisset et Bical, le monument aux Morts est positionné au cœur du cimetière touquettois... C’est un mémorial de 2m 50 exécuté par É. Peynot, marbrier et M. Duranton, fondeur; il a été inauguré le 23 avril 1922,
  • Monument aux Morts de la guerre de 14-18 de Saint-Mihiel : en calcaire d’Euville, d’une hauteur de 6,50 m représentant un soldat de 1914-1918 protégeant une femme serrant un enfant dans les bras ; inauguré le 11 novembre 1925 par André Maginot, Ministre de la Guerre, ce monument en pierre est situé place Jean Bérain - Les noms des Morts pour la France sont inscrits sur une plaque dans l'église abbatiale Saint-Michel,
  • Monument au peintre Louis Français : conception et réalisation confiées à l'issue d'un concours au sculpteur Émile Edmond Peynot. Le monument est composé d'un obélisque en granit qui constitue un socle au buste sur piédouche en bronze. Deux statues de grande taille ornent la partie inférieure du monument de plan en C : une dryade debout, appuyée sur le tronc d'un chêne, tenant une lyre ; une évocation de Chloé ou une allégorie du Printemps assise sur un rocher joue de la flûte à deux tuyaux. Une palette de peintre gît au sol. Le thème choisi rappelle les domaines de prédilection de Louis Français ; localisation : square Louis Français à Plombières-les-Bains,
  • Monument au maréchal Exelmans : le monument se trouve place Exelmans à Bar-le-Duc ; il a été sculpté par É. Peynot et Paul Roussel en 1898 et coulé aux établissements Durenne,
  • Fontaine à Villeneuve sur Yonne : fontaine Briard datée de 1887, le bassin en fer à cheval entoure la pile de jet sur 3 côtés ; l'eau provient à la fois de la bouche des 3 dragons et d'un orifice dans la console qui les soutient. Une allégorie républicaine et agreste trône à l'avant de la pile alors que l'on note un médaillon d'homme sur un côté et un médaillon de femme sur l'autre côté de la pile, sans doute les mécènes à l'origine de ce patrimoine,
  • Le monument aux Morts de Villeneuve sur Yonne : près de la Porte de Joigny,
  • Le monument aux morts de Joigny : par délibération du 12 mars 1921, le marché est conclu avec Émile Peynot pour un monument de 2,20 m sur 2,60 m de base et 7 m de hauteur ; inauguré le 4 novembre 1923 sur le rond-point de la Demi-Lune, puis déplacé en 1971 quai de la Butte,
  • Le monument aux Morts de Sens : il est positionné dans la promenade du Jeu de Paumes ; érigé par souscription publique et par les soins du Conseil municipal, du Souvenir Français, des anciens combattants de 1870-1871, avec le concours de la ville de Sens et de l’Etat français.
  • Le monument aux Morts de Bar-le-Duc : il est situé place du Maréchal Foch, devant l'Eglise Saint-Jean un édifice de style néo-byzantin ; ce monument pyramidal, construit en pierres de Savonnières en 1925 par l’architecte Lehmann et le sculpteur É. Peynot, a été restauré en 2007 ; on y voit au sommet, une femme dans de longs vêtements de deuil, debout, personnifiant le Souvenir ; elle tient en effet de la main gauche un faisceau de lauriers pour les vainqueurs et de la droite une gerbe de fleurs pour ceux qui sont morts ; en bas les statues de 7 combattants sortant du socle symbolisent la Nation qui défend son pays,
  • Mausolée de Sainte Alpais à l’église de Cudot : réalisé en 1891 par Émile Peynot, à partir du gisant du XIIIe siècle.
  • Pavillon des grandes marques de champagne à l’Exposition Universelle de 1900 : conçu par les architectes Armand Bègue et Ernest Kalas (Ecole des Beaux Arts) et décoré par É. Peynot, le pavillon des Grandes Marques et Maisons de Champagne suscita l'admiration de ses deux millions de visiteurs lors de l'Exposition Universelle de 1900,
  • Mausolée d’Alexandre de Bary [1]: il est édifié dans le parc du château de sa maîtresse, Elvire Bouchez, à Thuisy,
  • Monument du centenaire à Buenos-Aires : offert par la colonie française en Argentine à la ville de Buenos-Aires, exécuté en marbre et granit, avec Ia collaboration de l'architecte, Nénot en 1910,
  • Offrande floral à Domingo Faustino Sarmiento, président de la république d’Argentine : monument en marbre de Carrare au cimetière de la Recolata à Buenos-Aires depuis 1915,

Les statues

  • Enfant prodige : bas-relief en plâtre avec lequel Peynot fut couronné par le Premier Grand Prix de Rome en 1880; cette œuvre est conservée à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris,
  • Abandonnée : bas-relief en plâtre, exposé au Salon de 1883, au musée d’ Auxerre,
  • Pro Patria : statue en marbre, exposée au salon en 1886 et à l’Exposition Universelle de Paris en 1889 ; acquisition de l’Etat en 1884, successivement au musée du Luxembourg puis au Louvre et, en 1986, au Musée d’Orsay ; œuvre volée en novembre 1990, non retrouvée à ce jour ; le moulage en plâtre (1890) est au musée de Charleville-Mézières,
  • Le repos pendant la fuite ne Egypte : bas-relief en plâtre exécuté en 1883 (envoi de Rome) ; à l’église Notre-Dame de l'Assomption à Villeneuve-sur-Yonne,
  • Statues de l’ Opéra comique : la façade est percée de six fenêtres alternant avec six cariatides, celles de gauche d’André-Joseph Allar (1845-1926), celles du centre de Gustave Michel (1851-1924), celles de droite d’Émile Peynot,
  • Statues de la façade de la gare de Lyon à Paris : sur la façade, des statues représentant les villes de Paris et de Marseille, ainsi que des bas-reliefs personnifiant la Pêche et la Chasse, décorent le bâtiment principal ; la statue « Marseille » est de Peynot,
  • Surprise : statue en plâtre (h. 2,30 m), acquise en 1906, au musée d’Havre ; en marbre figure au musée de Bagnères-de-Luchon,
Les armes de Paris sur la façade du Petit-Palais
  • Poésie pastorale : groupe en marbre (allégorie des arts des sciences et des techniques) datée de 1906 dans un jardin public à Nice ; très abîmée, ce qu'il en reste est maintenant au jardin Théodore de Banville,
  • Les lutteurs : sculpture en plâtre (1929), donnée à l’Etat par l’auteur, au musée d’ Auxerre,
  • La proie : groupe en marbre exposé au salon de 1886, au musée des beaux-arts de Lille,
  • Buste de Challemel-Lacour : buste en marbre daté de 1902, à la Galerie Historique de Versailles ; V. Bacquet [4] était chargé à l'origine de réaliser ce buste ; après son décès, c’est Peynot qui exécuta le buste d'après le modèle en plâtre de Bacquet,
  • Statue d’ Henri Schneider au Creusot: statue en bronze sur un socle en pierre, elle représente H. Schneider assis sur une chaise une carte dépliée sur ses genoux ; elle a été inaugurée le 30 septembre 1923 sur la place devant l’hôpital, 23 ans après l’inhumation d’H. Scneider,
  • Tritons et enfants : groupe plâtre pour un des deux bassins du château de Vaux-le-Vicomte en 1888, suivi d’une Naïade, modèle en plâtre pour le deuxième bassin du château en 1889 et enfin « Les quatre parties du monde » groupe en marbre de style Louis XIV en 1892,
  • Buste de Charles Lepère au cimetière d’Auxerre : buste en bronze sur le monument funéraire,
  • Buste de Mme Godbert à Reims : buste en marbre dans le mausolée de la famille Godbert (1905) dans le cimetière nord de Reims,

Œuvres diverses

  • Bas-reliefs du Casino de Monaco : dans la salle construite en 1910 (transformée en Cabaret en 1948) É. Peynot a sculpté quatre bas-reliefs de stuc, décorant les quatre écoinçons de la pièce : ils représentent le Matin, le Midi, le Soir et la Nuit. Dans la galerie Empire, il exécuta deux grands quadriges, bas-reliefs, en stuc décrivant: Le char de l’Amour tiré par quatre chevaux, et Le char de la Nuit, tiré par quatre bœufs ; Les bas-reliefs reposent sur une poutre supportée par deux motifs triangulaires décorés de Victoires soufflant dans leurs trompes,
  • Trompette de la Renommée des établissements Ballot : mascotte automobile de marque en bronze argenté. Le bouchon de radiateur était incorporé à la sculpture sur le modèle de marque, ce qui en faisait une mascotte automobile spécifique,
  • Frontons de l’hôtel de la Préfecture à Saint-Etienne, de la Caisse d’Epargne de Sens.

Les petits bronzes

Émile Peynot produisit de nombreuses figurines qui se négocient toujours sur le marché de l’art avec des cotes importantes et on les retrouve dans diverses ventes publiques :

- figure en bronze d’une « jeune femme », représentée debout tenant un panier de fleurs dans sa main droite; reposant sur une base ovale naturaliste; signé 'E. Peynot.Rome 1885; patine brun-rouge h. 0,83 m,

- « Marchand tunisien » : bronze patiné daté de 1883,

- « L'angélus » : bronze à patine brune, signé et marqué Hé Houdebine et Fils / Bronziers, titré sur le socle,

- « Maternité : réalisée en 1902, fonderie Hesse à Paris,

- Guerrier arabe, (H. 0,80m)

- Arabe assis contrôlant son pistolet.

Bibliographie et sources

  • Fontaine J-P. Les nouveaux mystères de l’Yonne ; Ed. De Borée 2007
  • Dictionnaire E. Bénézit, ed. 1999,

Références

  1. Alexande de Bary (1854-1899) était négociant en vin de champagne à Reims, il défraya la chronique scandaleuse de la Belle Epoque.
  2. Juan Lartigau (1889-1909) était le secrétaire du directeur de la police de Buenos-Aires et ils ont, tous deux, été victimes de la bombe d’un anarchiste en novembre 1909)
  3. A. Delvalle (1845- 1896), avocat et homme politique argentin, fondateur de l’Union Civique radicale.
  4. Paul-Eugène-Victor Bacquet (1848-1901) fut l’élève de Dumont à l’Ecole des Beaux-arts d e Paris ; sociétaire des Artistes français, il débuta au Salon en 1870 et il exposa à plusieurs reprises jusqu’en 1899.

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Émile Peynot de Wikipédia en français (auteurs)

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