Bataille de Villers-Bretonneux (1870)

Bataille de Villers-Bretonneux (1870)
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Bataille de Villers-Bretonneux
Combat dans un village - Grolleron.jpg
Combat dans un village (Paul-Louis-Narcisse Grolleron)
Informations générales
Date 27 novembre 1870
Lieu Villers-Bretonneux, France
Issue Victoire prussienne
Belligérants
drapeau du Royaume de Prusse en 1803 Royaume de Prusse Drapeau français République française
Commandants
baron Edwin von Manteuffel
August Karl von Goeben
général Farre
Forces en présence
Ie Armée (environ 40 000 hommes) Armée du Nord (environ 25 000 hommes)
Pertes
1 216 tués
76 officiers
1 383 tués ou blessés
1 000 disparus
Guerre franco-allemande
Batailles
Wissembourg (08-1870)Forbach-Spicheren (08-1870)Wœrth (08-1870)Borny-Colombey (08-1870)Mars-la-Tour (08-1870)Siège de Toul (08-1870)Gravelotte (08-1870)Siège de Metz (08-1870)Siège de Strasbourg (08-1870)Beaumont (08-1870)Noisseville (08-1870)Sedan (08-1870)Siège de Paris (09-1870)Bellevue (10-1870)Châteaudun (10-1870) - Dijon (10-1870) - Siège de Belfort (11-1870)Bouvet et Météor (navale) (11-1870)Coulmiers (11-1870) - Amiens (11-1870)Beaune-la-Rolande (11-1870)Orléans (12-1870)Loigny (12-1870)l’Hallue (12-1870)Bapaume (01-1871) - Villersexel (01-1871)Le Mans (01-1871)Héricourt (01-1871)St-Quentin (01-1871)

La bataille de Villers-Bretonneux ou bataille d’Amiens eut lieu le 27 novembre 1870, durant la guerre franco-allemande. L’armée française sous les ordres du général Farre affronte les Prussiens commandés par Edwin von Manteuffel. À l’issue d’une journée de combat, les troupes françaises doivent battre en retraite et abandonner Amiens aux mains des Prussiens.

Sommaire

Préambule

L'état-major prussien se figurait que toutes les troupes de la région du Nord, placées sous le commandement du général Bourbaki, ne formaient qu'une seule et même armée, ayant sa droite à Rouen, son centre à Amiens, sa gauche à Lille, et couvrant la ligne ferrée qui relie ces trois villes, notamment la section de Rouen à Amiens.

Le général de Manteuffel envoya, le 22 novembre, une reconnaissance qui poussa jusqu'au bois de Gentelles, aux portes d'Amiens, et rapporta la nouvelle que le général Bourbaki était présent dans cette ville. Il y était, en effet, passé la veille, se dirigeant sur Rouen. Les Prussiens avaient bien appris, par les journaux, que le général en chef de la région du Nord était relevé de son commandement, mais ils devaient croire qu'il le conserverait au moins jusqu'à l'arrivée de son successeur, et ils supposèrent que, dans son voyage de Lille à Amiens et d'Amiens à Rouen, il n'avait d'autre but que de ramener ses ailes sur le centre.
C'est pour s'opposer à une telle concentration, que le général de Manteufel attaqua l'armée du Nord, sans même attendre que la sienne eût achevé sa formation en bataille sur la ligne de l'Oise.



Déroulement

Afin d’éviter de livrer la ville d’Amiens sans combattre, le général Farre décida de porter sa maigre armée du Nord encore en formation (seulement 3 brigades) au-devant des Prussiens. Le 26 novembre au soir, Farre acheva la concentration de ses troupes le long d’une ligne d’Amiens à Villers-Bretonneux, sur la rive gauche de la Somme.

À l’aile gauche, la 3e Brigade (Colonel du Bessol) tenait le gros de ses forces à Villers-Bretonneux, avec des détachements à Gentelles et Cachy.

Au centre, la 2e Brigade (Général Derroja), s’étendait de la Route de Montdidier à Saint-Fuscien, en passant par Boves.

La 1re Brigade (Général Lecointe), initialement prévue pour défendre les retranchements au sud d’Amiens, fut déployée en soutien du Colonel du Bessol.

Aux 17 000 hommes de cette petite armée du Nord s’ajoutèrent les 8 000 hommes de la garnison d’Amiens, commandée par le Général Paulze d’Ivoy, et chargée de la défense de la ville.

Face à cette concentration, Manteuffel réussit à réunir environ 40 000 hommes de sa Ire Armée. Il planifia une attaque pour le 27 au matin : Le Ier Corps devait avancer au-delà de la rivière « La Luce », éclairé en avant par le 3e Division de cavalerie, tandis que le VIIIe Corps devait surveiller le flanc gauche de l'armée.

Villers-Bretonneux.jpg Les allemands se présentèrent vers 10h en trois colonnes entre Boves et Gentelles, qui fut enlevé, tout comme le village de Cachy. Le général Lecointe regroupa alors une partie de sa brigade pour contre-attaquer, il reprit Cachy puis Gentelles, et poursuivit les Prussiens jusqu’au bois de Domard où il fut stoppé.

Au sud d’Amiens, vers 8h30, les Français du 2e bataillon de chasseurs avaient engagé une reconnaissance en avant de Dury, mais ils furent repoussés par les Prussiens jusqu’aux retranchements de la ville. Dury et Saint-Fuscien furent occupées par la suite sans coup férir par les Prussiens, ce qui tourna la position française de Boves. Pour se dégager, le colonel Pittié mena une contre-attaque sur l’Avre et Saint-Fuscien, mais fut repoussé sur Boves où il resista aux assauts avant de se replier sur Longueau ; une dernière charge menée par le commandant Zélé arrêta definitivement l’offensive allemande.

Mais l’essentiel de l’action se concentra ensuite vers Villers-Bretonneux, où des forces prussiennes attaquèrent les positions retranchées françaises. Depuis la fin de la matinée les combats s’intensifiaient entre Villers et Cachy, quand vers 14h30 deux colonnes prussiennes débouchant de Marcelcave enfoncèrent l’extrême gauche de la ligne française. Le colonel du Bessol réagit en menant une contre-attaque qui permit de reprendre les retranchements. Les Allemands insistèrent et enfoncèrent une nouvelle fois la ligne, et cette fois-ci, la contre-attaque de du Bessol, qui fut blessé dans l’action, ne permit pas de reprendre les positions en avant de Villers-Bretonneux.

A 16h30 le général Farre décida de la retraite : en effet les troupes françaises, bien que vaillantes, avaient perdus du terrain sur quasiment tous les points de la ligne de bataille, et les munitions étaient presque épuisées. Cette retraite priva les Prussiens d'une victoire décisive, les Français parvenant à se barricader dans Arras qui, assiégée à son tour, laissa encore une possibilité de repli. Dans l’intervalle, le 30 novembre, le VIIIe corps d'armée commandé par le général von Gröben s'emparait de la place d’Amiens, avec ses 400 défenseurs et 30 canons.

Bilan et conséquences

Ainsi, un mois après la capitulation de Metz, les Français sont forcés d’évacuer Amiens.
Environ 1 383 soldats français sont tués ou blessés, et un millier sont portés disparus.
De leur côté, les Prussiens perdent 1 216 soldats et 76 officiers.

La journée de Villers-Bretonneux décida du sort d'Amiens et La Fère. En effet les prussiens possédaient alors de deux points d'appui dans le Nord, et ils chercheront, par la suite, à se rendre complétement maîtres de la ligne de la Somme en dirigeant contre la place de Péronne.

Le général de Manteuffel, laissa à Amiens le corps d'observation du général von Groeben, qui se composait de

  • 6 bataillons,
  • 8 escadrons et
  • 3 batteries

puis il descendit en direction de Rouen à la rencontre du général Briand. Les forces prussiennes, réunies le 3 décembre sur la ligne de l'Epte, de Forges-les-Eaux à Gisors, formaient alors un total de :

  • 47 bataillons,
  • 48 escadrons et
  • 30 batteries.

Liens internes

Références

  • George Bruce, Harbottle's Dictionary of Battles, Van Nostrand Reinhold, 1981, ISBN 0-442-22336-6.
  • Colonel Rousset, Histoire générale de la Guerre franco-allemande, tome 2, édition Jules Tallandier, Paris, 1911.
  • Général Faidherbe, Campagne de l'Armée du Nord en 1870-1871, édition E. Dantu, Paris, 1871.
  • A. Lecluselle, La guerre dans le Nord (1870-1871), édition Corlet, Colombelles, 1996.

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Bataille de Villers-Bretonneux (1870) de Wikipédia en français (auteurs)

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