Bataille de halhin gol

Bataille de halhin gol

Bataille de Halhin Gol

Bataille de Halhin Gol
Khalkhin Gol Soviet offensive 1939.jpg
L'arrivée de l'Armée rouge.
Informations générales
Date Du 11 mai au 16 septembre 1939
Lieu Mongolie
Issue Victoire soviétique décisive
Belligérants
Flag of the Soviet Union 1923.svg Union soviétique
Flag of the People's Republic of Mongolia (1924-1940).svg Mongolie
Japon Empire du Japon
Flag of Manchukuo.svg Manzhouguo
Commandants
Georgi Konstantinovich Joukov Michitaro Komatsubara
Forces en présence
57 000 hommes 75 000 hommes
Pertes
9 703 tués et disparus
15 952 blessés
De source officielle japonaise, cependant ce bilan est contesté
8 440 tués
8 766 blessés
Guerre soviéto-japonaise
Batailles
Seconde Guerre mondiale - Guerre sino-japonaise

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La bataille de Halhin Gol (mongol : Халхын гол), quelquefois orthographiée Khalkhin Gol, aussi appelée incident de Nomonhan (japonais : ノモンハン事件), par les Japonais, est l'un des incidents de frontière, qui opposa l'Union soviétique à l'Empire du Japon à la fin des années 1930, du 11 mai au 16 septembre 1939.

Au départ un simple accrochage entre troupes frontalières, l'incident prit bientôt l'allure d'une guerre non déclarée entre les deux pays. Cette guerre se déploie sur trois périodes bien définies. La première, en mai, voit s'affronter des forces limitées de part et d'autres, et se termine par une défaite japonaise. La seconde est l'offensive japonaise de juillet, qui se termine par un échec. Enfin, l'offensive soviétique d'août permet la reprise de la zone contestée et frappe durement l'armée du Kwangtun.

L'issue défavorable de cette bataille eut une influence déterminante sur la stratégie japonaise, puisqu'elle incita le Quartier général impérial, en désavouant les partisans d'une attaque vers le nord, à repousser les limites de l'empire vers les îles du Pacifique et l'Asie du Sud-Est.

Cet engagement est aussi la première victoire d'un jeune général soviétique promis à un brillant avenir, Georgi Konstantinovich Joukov.

Sommaire

Contexte

Après l'occupation au détriment de la Chine de la Mandchourie, en 1931, et l'établissement d'un État client, le Manzhouguo, les ambitions japonaises se tournent vers les provinces d'Extrême-Orient de l'Union soviétique.

Forte de la victoire japonaise en 1905 et de l'intervention en Sibérie lors de la guerre civile russe, une partie influente de l'armée japonaise cherche à influencer son gouvernement en vue d'ouvrir les hostilités contre l'Union soviétique.
La majeure partie de ces officiers, connue comme le « groupe d'attaque vers le nord », est regroupée au sein de l'armée du Kwangtun, stationnée en Mandchourie, et va multiplier les initiatives pour provoquer les Soviétiques de façon à déclencher un conflit ouvert contre une nation qu'ils considèrent comme faible et vulnérable, pour ensuite s'emparer de la Sibérie, au moins jusqu'au lac Baïkal.

De leur côté, les Soviétiques cherchent aussi la confrontation, d'une part pour laver l'affront subi en 1905, mais aussi pour assurer définitivement leur emprise sur la Sibérie. Les deux protagonistes s'affrontent une première fois en 1938 lors de la bataille du lac Khasan, qui se traduit par un match nul sanglant dont aucun des deux adversaires ne s’estime satisfait. Néanmoins, c'est une autre zone de frontière contestée, cette fois-ci entre le Manzhouguo et la Mongolie, qui va bientôt servir de prétexte pour un nouveau bras de fer.

L’incident de mai

Le Manzhouguo (protectorat japonais de Mandchourie) revendique la fixation de la frontière Mandchourie-Mongolie sur la rivière Halha (Khalkhin Gol pour les Russes), laquelle coule vers le lac Buir Nor, plus au sud.

La Mongolie alliée de l'Union soviétique, soutient elle que la frontière passe seize kilomètres plus à l'est, juste après le village de Nomonhan.

C'est cette zone contestée qui va voir s'affronter à nouveau Japonais et Soviétiques. Cet affrontement va commencer comme une guerre tribale des siècles précédents, quand une unité de cavalerie mongole, comprenant entre 70 et 90 cavaliers, à la recherche de pâturages, va entrer dans la zone contestée, le 11 mai 1939. Surprise par une patrouille plus importante de la cavalerie du Manzhouguo, elle est mise en déroute et doit se retirer. Deux jours plus tard, les Mongols reviennent en force dans la zone qu'ils revendiquent, amenant l'armée du Kwangtun à intervenir pour les en repousser. Les forces japonaises interviennent ainsi le 14 mai en envoyant un détachement de reconnaissance mené par le lieutenant-colonel Yaozo Azuma, qui repousse les cavaliers mongols au-delà de la rivière en leur infligeant quelques pertes.

Cette intervention entraîne à son tour l'intervention des troupes soviétiques basées en Mongolie. Joseph Staline fait désigner par la Stavka un jeune officier de talent, Georgi Konstantinovich Joukov, pour mener les opérations de représailles, et alloue à celui-ci plus de ressources, soit au total, environ 2 300 hommes (dont 1 257 Mongols), soutenus par 24 pièces d'artillerie, 8 T-37, 5 HT-26, et 39 automitrailleuses.

Lors d'une nouvelle patrouille, les 28 et 29 mai suivants, la force d'Azuma est attaquée par de nombreuses unités d'infanterie et des blindés soviétiques et mongols, et taillée en pièce, perdant 63% de son effectif, avec 8 officiers et 95 hommes tués et 34 blessés.
Les pertes soviétiques auraient été de 138 tués et disparus et 198 blessés, auxquels s'ajoutent 33 Mongols tués.

L’incident de mai se termine ainsi par une défaite locale japonaise, que l'armée du Kwangtun n'entend pas accepter.

De son côté, l'Union Soviétique entend maintenir ses positions. Tout le mois de juin voit ainsi une importante activité soviético-mongole de part et d'autre de la rivière Halha, c'est à dire dans la zone revendiquée par les deux puissances.

A la fin du mois de juin, le commandant local de l'armée du Kwangtun, le lieutenant-général Michitaro Komatsubara, reçoit l'ordre de repousser l'« envahisseur » de la zone revendiquée par le Manzhouguo.

Les offensives japonaises de juillet

Komatsubara répartit ses forces en deux groupements, pour mener une attaque en pince sur le pont de Kawamata, destinée à chasser les Soviétiques et les Mongols de la zone contestée.

Le groupement principal sous ses ordres directs, doit chasser l'adversaire de la colline 721, puis traverser la Halha au nord, pour attaquer les hauteurs de Baintsagan.

Une fois ces objectifs capturés, le groupement doit se diriger vers le sud en direction du pont, à travers l'artillerie et la base logistique adverse, disposées sur la rive ouest.

Pendant ce temps, plus au sud, un autre groupement sous les ordres de Yasuoka, doit attaquer les forces sur la rive est, en forçant leur passage en direction de ce même pont.

Groupement Komatsubara
23e division
  • 71e régiment d'infanterie
  • 72e régiment d'infanterie
7e division
  • 23e régiment de de génie
  • 26e régiment d'infanterie
  • 13e régiment d'artillerie
Groupement Yasuoka
23e division 64e régiment d'infanterie
7e division 2e bataillon du 28e régiment
  • 3e régiment blindé
  • 4e régiment blindé
  • 1er régiment d'artillerie indépendant
  • 24e régiment de de génie indépendant

Tentative d'encerclement des forces soviétiques

Initialement, l'offensive japonaise réussit bien, le groupement nord s'emparant de la colline 721 le 2 juillet, puis traversant la Halha la nuit suivante. Le lendemain, les Japonais s'emparent des hauteurs de Baintsagan (en Mongolie) et progressent de six kilomètres en direction du pont, menaçant l'arrière des Soviétiques.

Au sud, craignant l'action de l'artillerie soviétique, Yasuoka décide d'attaquer dans la nuit du 2 au 3 juillet. La faiblesse de la résistance initiale lui faisant craindre un repli soviétique rapide, il va agir de façon trop précipitée. L'absence de reconnaissances préalables ne permet pas aux japonais de connaître les positions des troupes soviétiques, ce qui va nuire à la coordination des attaques des troupes de Yasuoka. Mal engagés, les blindés japonais vont perdre la moitié de leur effectif de 73 chars au cours de la nuit. Les unités de l'armée rouge sont néanmoins bousculées, et commencent à refluer en direction du pont. La progression japonaise est par la suite plus prudente, et arrive le 4 juillet aux abords du pont, qui est prévu pour être attaqué en force le lendemain.

Les défenseurs soviétiques du pont sont ainsi pris entre deux feux. Joukov réagit vigoureusement à la menace principale pesant sur ses arrières. Pour ne pas laisser le temps aux Japonais de fortifier leurs positions acquises sur la rive ouest, il lance ses forces blindées, sans attendre l'infanterie de support, contre les hauteurs de Baintsagan.

Cette décision va se révéler coûteuse pour les équipages de blindés soviétiques, car les Japonais détruisent 120 blindés à l'aide de leurs canons antichars de 37 mm et de cocktail Molotov.

Néanmoins, la contre-attaque concentrique des soviétiques, lancée le soir du 3 juillet, où sont engagés la 11e brigade de chars, la 7e brigade blindée et le 24e régiment d'infanterie motorisée, totalisant 186 chars et 266 automitrailleuses, va mettre rapidement les Japonais engagés sur la rive ouest dans une situation intenable. La progression nippone le long de la Halha est enrayée. Après deux jours de combat, les Japonais voyant leur seul point de ravitaillement à travers la rivière (un pont de bateaux) menacé, à court de munition et de ravitaillement, matraqués par l'artillerie, sont contraints de repasser sur la rive est pour éviter l'anéantissement.

Les forces soviétiques ont évité l'encerclement. Les attaques japonaises se concentrent maintenant sur un seul front, l'attaque du pont et de la rivière à partir de la Mandchourie, par le sud.

L'attaque japonaise sur un seul front

L'assaut en force de l'armée impériale pour s'emparer du pont butte rapidement sur des positions échelonnées dans la profondeur des Soviétiques. Malgré plusieurs succès, obtenus grâce à la grande valeur de leur infanterie, en particulier lors des combats de nuit et au corps à corps, les Japonais ressentent clairement leur infériorité matérielle, disposant de moins de blindés et d'artillerie.
De fait, l'artillerie de Joukov leur inflige de lourdes pertes, l'infanterie soviétique, bien que sans grande initiative, tient fermement ses positions et contre-attaque à plusieurs reprises, appuyée par de nombreux chars.

Tout aussi grave pour les Japonais, leur consommation en munitions dépasse largement leurs possibilités logistiques. Seul le bataillon du 28e régiment arrive à progresser quelque peu sur l'aile droite. Néanmoins, les Japonais renouvellent leur offensive les jours suivants, pensant entre autres que la logistique soviétique sera incapable de soutenir un tel volume de feu sur plusieurs jours. Ils mènent plusieurs attaques les jours suivants, souvent nocturnes, dans l'espoir de percer en direction du pont, mais les troupes de l'armée rouge, loin de faiblir se renforcent, si bien que la situation s'enlise. Le 9 juillet, du fait de ses pertes élevées, le 64e régiment est renforcé par le 26e de la 7e division.

Les troupes japonaises commencent à souffrir de la faim et de la soif, leur ravitaillement assuré par des colonnes hippomobiles peine à leur fournir l'appui nécessaire. Le moral, au départ excellent, se détériore. La puissance manifeste des Soviétiques et les conditions sur le terrain font perdre l'enthousiasme du départ. Contrairement à leurs attentes l'armée rouge se révèle un adversaire plus que coriace.

Néanmoins, le haut commandement japonais refuse de s'avouer vaincu, et décide de regrouper toutes ses forces pour mener une attaque frontale contre le pont. Plusieurs unités d'artillerie supplémentaires sont engagées et on recomplète les unités, en vue d'une nouvelle offensive. Déclenchée le 23 juillet, celle-ci a pour fer de lance les 64e et 72e régiments. L'artillerie japonaise tire ce jour là plus de quinze mille obus, mais celle des Soviétiques répond de façon encore plus massive. Au bout de deux jours, l'offensive est finalement annulée, la logistique japonaise, contrairement à celle des Soviétiques, se montrant incapable à soutenir ce rythme.

Le lieutenant général Komatsubara décide alors de passer à la défensive, en espérant se renforcer tout en épuisant et démoralisant l'armée rouge, avant de reprendre l'initiative.

La contre-attaque soviétique d'août

Du coté soviétique, le succès défensif de juillet n'a pas permis de reprendre le contrôle de la zone contestée, et on ne reste donc pas inactif. L'objectif reste la reprise de la rive est du Halha, et de façon plus large, l'affaiblissement de la menace japonaise sur les frontières soviéto-mongoles.

Joukov est pressé par Staline, lequel s'inquiète de la situation en Europe et veut éviter d'être distrait par des problèmes en Asie. Joukov prend néanmoins le temps de préparer méthodiquement son offensive générale. En l'attente de celle-ci, il fait mener quelques attaques limitées contre les forces japonaises, mais masse surtout méthodiquement les troupes et le ravitaillement, de façon à agir décisivement au moment opportun.

La préparation logistique

Bien que le champ de bataille soit éloigné de près de 750 kilomètres de la voie ferrée la plus proche, il y réussit, en particulier grâce à l'emploi d'un nombre impressionnant de camions : son parc comptant 2 600 véhicules est renforcé encore par 1 625 camions supplémentaires à la mi-août. Cette noria de ces camions va lui permettre d'amener à pied d'œuvre, une force très supérieure à celle des Japonais.
Il dispose à cette date d'environ 50 000 soldats soviétiques et mongols du 57e Corps spécial, soutenus par une artillerie puissante et de nombreux chars de combat.

De leur côté, les Japonais ne parviennent pas à mettre en place la logistique qui leur a déjà fait défaut en juillet, ni à concentrer autant de chars ou d'artillerie.

Ils renforcent par contre nettement leur infanterie. Grâce aux renforts reçus, près de 75 000 soldats japonais et mandchous sont engagés dans la lutte pour la zone contestée début août[1].

Le 10 août, l'ensemble des forces japonaises est regroupé au sein de la 6e armée commandée par le général Ogisu Rippu. Ce dernier envisage de reprendre l'offensive à partir du 24. Les soviétiques vont le prendre de vitesse.

L'offensive soviétique

Le 20 août au matin, Gueorgui Joukov déclenche une vaste offensive en pince sur les positions japonaises de la rive orientale de la Halah.

Alors que la 36e division motorisée et la 82e division de fusiliers font face au troupes japonaises de part et d'autre du Holstein, et mènent des attaques frontales de fixation, les deux ailes soviétiques formées par de nombreuses troupes mécanisées, réalisent un enveloppement pour piéger les Japonais.

Au nord, l'attaque est menée par 11e brigade blindée et la 7e brigade mécanisée, appuyées par le 601e régiment de la 82e division. Ces troupes doivent s'emparer de la colline 721.

La pince sud est la plus puissante, elle regroupe la 57e division de fusiliers, la 6e brigade blindée et la 8e mécanisée. De chaque coté du champ de bataille, Joukov a aussi disposé ses deux divisions de cavalerie mongole, les 6e et 8e, qui couvrent les flancs des groupements mobiles.

Bien que coûteuse et tenue en échec, l'attaque au nord va induire Komatsubara en erreur, et ce dernier envoie sur le front nord ses réserves. Cette erreur permet à l'attaque soviétique la plus puissante, celle du sud, de submerger les positions du 71e régiment et de passer sur les arrières japonais. Du fait de la rupture de leurs lignes arrières, le ravitaillement des troupes de Komatsubara devient quasiment impossible.

Au bout de quatre jours de lutte, les Soviétiques s'emparent enfin de la hauteur 721, ce qui permet à la partie nord de la pince de compléter l'encerclement, en atteignant elle aussi le village de Nomonhan. La 23e division japonaise se retrouve ainsi complètement encerclée par les Soviétiques.

Les Japonais tentent de briser l'encerclement de l'extérieur le 27 août, mais sont sèchement repoussés le 31 août. A part quelques unités qui ont réussi à s'exfiltrer, les forces encerclées n'existent plus. Chaque position est méthodiquement réduite par les Soviétiques qui emploient massivement à cette fin leur artillerie et leurs blindés. Il n'y aura que trois mille prisonniers pour la plupart gravement blessés. La 23e division a subi au total 73% de pertes.

Utilisation d’armes bactériologiques japonaises

Selon le témoignage de trois anciens soldats showa membres de l'unité 731, rapporté en 1989 dans le Asahi Shimbun, l'armée impériale japonaise jeta à la fin du mois d'août 22 barils de gélatine contaminée par la typhoïde dans la rivière Horustein, en amont des positions soviétiques afin de créer une épidémie dans les rangs ennemis. Ce témoignage confirme les dépositions de prisonniers japonais faites lors du procès de Khabarovsk en 1949[2].

Retour au statu quo ante bellum

Pendant que les troupes s'affrontent sur le terrain, le 23 août, l'Union soviétique et l'Allemagne signent le Pacte germano-soviétique, qui met fin aux espoirs des Japonais de voir l'armée rouge obligée de s'impliquer sur deux fronts.

Le 15 septembre, le Quartier-général impérial autorise la signature du cessez-le-feu proposé par les autorités soviétiques dès le 22 août. Celui-ci s'applique dès le lendemain, les deux armées revenant sur ces positions d'avant mai.

Conséquences au Japon

Suite à sa lourde défaite, l'armée du Kwangtun perd sa grande influence sur la politique du Japon et son autonomie, étant dorénavant placée sous le contrôle direct du Quartier général impérial. Michitaro Komatsubara, le commandant de la 23e division tombe en disgrâce et le général Ueda, commandant de l'armée du Kwangtum, est rappelé en métropole.

La défaite japonaise peut se lire à travers trois faiblesses de l'armée de terre, récurrentes au cours de toute la guerre en Chine et même pendant la guerre contre les Américains : l'insuffisance marquante de la logistique, le manque d'artillerie lourde, et le manque de divisions de chars, ces derniers étant de plus généralement de médiocre qualité et de puissance insuffisante. L'armée de terre japonaise ne tentera pourtant pas de tirer les leçons de sa défaite en renforçant notablement sa mécanisation ou son armement lourd.

Conséquences en Union Soviétique

Joukov est promu et prend le commandement du district militaire spécial de Kiev, dont le rôle serait primordial en cas de guerre contre l'Allemagne en Europe.

Lors de l'avance allemande sur Moscou fin 1941, Staline n'hésitera pas à rappeler l'essentiel de ses forces en Extrême-Orient soviétique pour les concentrer sur le front de Moscou, lui permettant ainsi de gagner cette bataille défensive essentielle. Ce retrait aura été rendu possible par les informations de Richard Sorge, son principal espion au Japon, lequel lui aura confirmé que, sauf victoire nette des forces nazies, les Japonais n'avaient pas l'intention d'attaquer de nouveau l'Union soviétique[3], une décision liée en partie à l'affaiblissement du courant favorable à une guerre au nord. L'affaiblissement de ce courant date lui-même de la nette défaite de 1939.

Conséquences humaines

Les Soviétiques indiqueront n'avoir perdu que 9 284 tués et blessés[4]. L'ouverture des archives après l'écroulement de l'Union soviétique montrera cependant que le bilan est beaucoup plus lourd, atteignant en fait 9 703 tués et disparus et 15 952 blessés[5].

Les Japonais reconnaîtront officiellement avoir eu 8 440 tués et 8 766 blessés. Ces chiffres, bien que douteux de par leur origine, n'ont jamais été réellement remis en cause, jusqu'à une période récente. Il est cependant vraisemblable que le total soit beaucoup plus élevé, de l'ordre de 45 000[6] .


Ordres de bataille

Incidents du mois de mai

soviétique

Forces sous le commandement du 57e Corps spécial, sous la supervision du colonel Ivenkov

  • 149e régiment de fusiliers privé d'un de ses bataillons.
  • 175e bataillon d'artillerie
  • 6e division de cavalerie mongole
  • groupe opérationnel Bykov, issu de la 11e division blindée

Batailles de juin, juillet et août

soviétique
  • 1er groupe d'armée (issu de la réorganisation du 57e corps le 19 juin)
    • 36e division motorisée
    • 82e division de fusiliers
    • 6e brigade de cavalerie
    • 11e brigade blindée
    • 7e brigade d'automitrailleuse
    • 8e brigade d'automitrailleuse
    • 9 e brigade d'automitrailleuse
japonais
    • 23e division d'infanterie
    • 7e division d'infanterie
    • 3e régiment blindé
    • 4e régiment blindé
    • 8e régiment de gardes frontière

Notes et références

Articles connexes

Bibliographie

  • Alvin D Coox, Nomonhan: Japan Against Russia, 1939, ISBN 0-8047-1835-0
  • John Erickson, The Soviet High Command: A Military-Political History, 1918-1941, Routledge, 2001. ISBN 0-7146-5178-8

Liens externes

Références

  1. Military History Online - Nomonhan: The Second Russo-Japanese War
  2. Hal Gold, Unit 731 testimony, 1996, p. 64-66
  3. Patrick Souty, La guerre du Pacifique, 1937-1945, Presses universitaires de Lyon, 1995, pages 32-34.
  4. Combined Arms Research Library
  5. Soviet Losses in the Khalkhin-Gol Battle
  6. http://www.militaryhistoryonline.com/20thcentury/articles/nomonhan.aspx dans la section Results and Lessons:
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