Fosse n° 2 des mines d'Ostricourt

Fosse n° 2 des mines d'Ostricourt
Fosse no 2 des mines d'Ostricourt dite Henri Charvet
La fosse no 2 modernisée.
La fosse no 2 modernisée.
Puits n° 2
Coordonnées 50° 28′ 21″ N 2° 59′ 51″ E / 50.472464, 2.997417 (Puits n° 2) [BRGM 1]50° 28′ 21″ N 2° 59′ 51″ E / 50.472464, 2.997417
Début du fonçage 3 juillet 1860
Mise en service 1863
Profondeur 505 mètres
Arrêt 1976
Remblaiement ou serrement 1977
Administration
Pays France
Région Nord-Pas-de-Calais
Département Pas-de-Calais
Commune Oignies
Caractéristiques
Compagnie Compagnie des mines d'Ostricourt
Groupe Groupe d'Oignies
Groupe Centre
Unité de production UP d'Ostricourt
Ressources Houille

Géolocalisation sur la carte : France

(Voir situation sur carte : France)
Fosse n° 2 des mines d'Ostricourt

Géolocalisation sur la carte : Pas-de-Calais

(Voir situation sur carte : Pas-de-Calais)
Fosse n° 2 des mines d'Ostricourt

La fosse no 2 dite Henri Charvet de la Compagnie des mines d'Ostricourt est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situé à Oignies. Les travaux commencent le 3 juillet 1860, et la fosse entre en exploitation en septembre 1863. Le cuvelage en bois est renforcé par une chemise en fonte en 1870, car il fuyait trop. Les berlines sont ensuite utilisées pour remonter le charbon. Le cuvelage est de nouveau consolidé en 1890. La fosse est détruite durant la Première Guerre mondiale. En 1937, décision est prise que cette fosse deviendrait un siège de concentration pour la compagnie. Le puits est élargi au diamètre de 5,30 mètres. En ce sens, de vastes cités commencent à être bâties dans les années 1940.

La Compagnie des mines d'Ostricourt est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe d'Oignies. La Seconde Guerre mondiale a ralenti les travaux de modernisation qui ne sont terminés qu'en 1950. La concentration des fosses nos 1, 3, 5 et 6 de l'ancienne Compagnie des mines d'Ostricourt est effective en à cette date. Les cités sont alors étendues, et une grande variété de logements est construite. Divers lavoirs et usines sont construits sur le carreau de fosse, et les ateliers centraux et les grands bureaux du Groupe d'Oignies sont bâtis à proximité. La fosse cesse d'extraire en 1976, le puits est comblé l'année suivante, et le chevalement est détruit l'année suivante. Le terril no 115 est ensuite partiellement exploité.

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête de puits no 2. Les grands bureaux et les ateliers de la fosse sont respectivement détruits en 2000 et 2003, la passerelle et la lampisterie le sont en 2007. Il subsiste encore de nombreux bâtiments sur le carreau de fosse. En novembre 2009, le bâtiment de la machine d'extraction et la mine-image sont respectivement classé et inscrit aux monuments historiques. Le terril no 115A, 2 d'Oignies, fait partie de l'espace protégé de la mine-image, le terril no 115, 2 du téléphérique, est un espace naturel protégé. Au début des années 2010, la cité 1940 est rénovée. Les autres cités l'ont été peu de temps avant.

Sommaire

La fosse

Quatre ans après les premiers travaux de la fosse no 1[D 1], la Compagnie des mines d'Ostricourt entreprend une nouvelle fosse à 1 340 mètres au nord-ouest[note 1].

Fonçage

La fosse no 2 a été commencée le 3 juillet 1860 à Oignies[A 1], à 700 mètres au nord-est du clocher, et à 700 mètres à l'ouest de la ligne de Paris-Nord à Lille[SB 1]. Le diamètre utile du puits est de quatre mètres[A 1]. L'orifice du puits est situé à l'altitude de 29 mètres[JA 1]. On y atteint la profondeur de 61,45 mètres en avril 1861[D 2] sans le secours d'une machine d'épuisement[D 3] ; mais à cette profondeur, la quantité d'eau à épuiser s'élève à 300 hectolitres par heure[D 4]. On ne peut en venir à bout avec la machine d'extraction de vingt chevaux, et on installe une petite machine d'épuisement de cinquante chevaux, qui permet de pousser l'approfondissement à 71,48 mètres[D 4]. Elle devient alors insuffisante, et on doit recourir à une machine de 200 chevaux, louée par la Compagnie de Meurchin. Cette machine, alimentée par cinq générateurs et avec deux pompes de 50 et 55 centimètres de diamètre, élève jusqu'à 65 hectolitres d'eau par minute. À cette profondeur, la venue d'eau est de 3 900 hectolitres à l'heure[SB 1].

Des picotages successifs retiennent les eaux, et à 86 mètres on peut établir la base définitive du cuvelage[D 4]. Le cuvelage a une hauteur de 86 mètres, et il est en bois[SB 1]. Le terrain houiller est rencontré à 151,95 mètres[D 4],[JA 1]. La fosse porte le nom d'Henri Charvet, administrateur de la compagnie[A 1].

Exploitation

Enfin, en septembre 1863[A 1], cette fosse entre en exploitation. Elle a été approfondie jusqu'à 378,14 mètres[D 4]. Elle a recoupé neuf couches de houille, dont cinq seulement ont été reconnues exploitables. L'une d'elles , la no 6, a même une assez grande épaisseur : de 1,10 à 1,50 mètre. Cette couche, et la no 9, ont fourni la très grande partie de l'extraction[D 4]. Le 6 février 1868 une explosion tue quatre mineurs[A 1]. Le grisou fait son apparition en 1864[D 2].

Les terrains de la fosse no 2 sont assez tourmentés. Toutefois, on y a suivi, sur d'assez grandes longueurs, la veine no 6, dans des conditions d'exploitation favorables ; et dans les années 1880, cette fosse peut fournir une extraction importante, à un prix de revient faible[D 4]. Le cuvelage en bois donne lieu, vers sa base, à des ruptures de pièces assez fréquentes. On a été obligé, en 1870, de le revêtir d'une chemise en fonte sur 14.20[D 4] ou 18 mètres[D 2] de hauteur, ce qui a réduit le diamètre du puits de la fosse à 3,58 mètres dans cette chemise[D 4]. Le cuvelage en bois fuyait jusqu'alors régulièrement[D 2].

Jusqu'en mars 1871, l'extraction du charbon et des eaux s'effectue avec des tonneaux. On se décide à y établir un système de guides à câbles en fil de fer[D 2] ; et, depuis lors, l'extraction se fait au moyen de deux berlines superposées, de cinq hectolitres chacune[D 4]. Ce système offre bien des désagréments dans les mines du Nord, où l'on est obligé d'avoir deux et même trois accrochages en activité en même temps, et de plus, d'extraire les eaux avec la machine d'extraction. Aussi la fosse no 2 d'Ostricourt est le seul point de la région où ce système ait été adopté[D 4]. Le parachute Cousin est mis en place[D 2]. À la fin des années 1870, le puits est profond de 378,14 mètres[D 2].

À la fin de l'année 1890, le cuvelage est consolidé de 69 à 86 mètres de profondeur par un revêtement en fonte qui a réduit le diamètre utile du puits à 3,58 mètres[SB 1]. Les accrochages sont établis aux profondeurs de 192, 223, 260, 300 et 354 mètres. Les trois premiers étages ont été jusqu'alors peu exploités[SB 1].

La fosse no 2 vers 1910.

La fosse est détruite durant la Première Guerre mondiale. En 1937, il est décidé que la fosse no 2 deviendrait un puits de concentration[A 1]. Pour y parvenir, le puits est au préalable élargi à 5,30 mètres de diamètre[A 1].

Siège de concentration

Les travaux sont ralentis à cause de la Seconde Guerre mondiale et seulement achevés en 1950[B 1]. La Compagnie des mines d'Ostricourt est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe d'Oignies[B 1]. Une nouvelle machine à vapeur, la plus puissante de France, est installée. Un nouveau chevalement à poutrelles à treillis de 55 mètres de hauteur est installé en 1947 et 1948. La concentration des fosses nos 1, 3, 5 et 6 de l'ancienne Compagnie des mines d'Ostricourt est effective en 1950. La fosse est équipée de berlines de 2 700 litres, d'un criblage et d'un lavoir. Un téléphérique est installé pour mettre à terril les déchets. Il s'écroule en 1958. Sur le carreau de la fosse il y a également un lavoir à grains, deux lavoirs à fines, un criblage et une usine à boulets[B 1].

La fosse est approfondie en 1966 à 456 mètres et une bowette la relie aux fosses nos 9 - 9 bis et 10. Le premier soutènement marchant du groupe entre en action en 1967[B 1].

En 1976, la fosse cesse d'extraire. les mineurs sont mutés à la fosse no 9 - 9 bis. Le puits est remblayé au cours de l'année 1977. Il est alors profond de 505 mètres. La cheminée de 94,60 mètres est dynamitée la même année, quant au chevalement, il est abattu en 1980[B 1].

Reconversion

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête de puits. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[1]. Les Grands bureaux du Groupe d'Oignies sont détruits en l'an 2000, les ateliers de la fosse le sont trois ans plus tard. La lampisterie et la passerelle sont détruits en 2007[2]. De nombreux bâtiments ont été conservés : la salle des machines, les ateliers, le garage, le local sauveteurs, la mine-image, le bâtiment des transformateurs et les bains-douches[3]. Le bâtiment de la machine d'extraction de la fosse no 2 avec l'ensemble de son dispositif technique, à savoir la machine à vapeur et le pont roulant font l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 9 novembre 2009[4]. La mine-image en totalité, avec l'ensemble de ses galeries souterraines et extérieures et avec ses dispositifs techniques servant à la formation des mineurs, située sous le terril no 115A et aux abords font l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 25 novembre 2009[5].

Les terrils

Deux terrils résultent de l'exploitation de la fosse no 2[6].

Terril no 115, 2 du téléphérique

Le terril no 115.
Le terril no 115A.
50° 28′ 46″ N 2° 59′ 32″ E / 50.479325, 2.992198 (Terril n° 115, 2 du téléphérique)

Le terril no 115, situé à Libercourt, était alimenté par un système de téléphérique par la fosse no 2 des mines d'Ostricourt, alors siège de concentration du Groupe d'Oignies, à partir de 1948. Malgré le fait qu'il a été exploité, il en reste un volume non négligeable.

Terril no 115A, 2 d'Oignies

50° 28′ 27″ N 2° 59′ 48″ E / 50.474221, 2.996768 (Terril n° 115A, 2 d'Oignies)

Le terril no 115A, situé à Libercourt, est le premier terril de la fosse no 2 des mines d'Ostricourt. Il est situé juste au nord du carreau et est désormais boisé. Il s'agit du premier terril de la fosse, il a en conséquence une taille très modeste. La mine-image y est établie.

Les cités

De vastes cités ont été bâties tardivement au nord de la fosse, sur le territoire de Libercourt. Les habitations de la cité 1940 ont été bâties au début des années 1940, quant à celles de la cité de la Faisanderie, elles l'ont été après la Nationalisation. Cette cité est particulièrement boisée, au même titre que la cité de la Forêt.

L'église Saint-Henri

L'église Saint-Henri.
Les écoles.
50° 28′ 56″ N 3° 00′ 11″ E / 50.482272, 3.002924 (Église Saint-Henri de Libercourt)

Une église a été construite au nord de la cité de la Faisanderie, près des cités de la fosse no 5.

Les écoles

50° 28′ 47″ N 3° 00′ 02″ E / 50.47964, 3.000667 (Écoles des cités de la fosse n° 2 des mines d'Ostricourt)

Des écoles ont été construites dans la cité de la Faisanderie.

Notes et références

Notes
  1. Les distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
Références
Références aux fiches du BRGM
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I, 1991 
  1. a, b, c, d, e, f et g Dubois et Minot 1991, p. 79
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome II, 1992 
  1. a, b, c, d et e Dubois et Minot 1992
Références à Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome II, Imprimerie L. Danel, 1880 
  1. Vuillemin 1880, p. 32
  2. a, b, c, d, e, f et g Vuillemin 1880, p. 51
  3. Vuillemin 1880, p. 33
  4. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j et k Vuillemin 1880, p. 34
Références à Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Douai, vol. I, Imprimerie nationale, Paris, 1904 
  1. a et b Gosselet 1904, p. 98
Références à Alfred Soubeiran, Études des gîtes minéraux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minéralogique d'Arras, Imprimerie nationale, Paris, 1895 
  1. a, b, c, d et e Soubeiran 1895, p. 151

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

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Bibliographie

Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article : Ouvrage utilisé comme source pour la rédaction de cet article

  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines à 1939-45, t. I, 1991, 176 p., p. 79 Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article 
  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : De 1946 à 1992, t. II, 1992 
  • Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome II : Histoire de la recherche, de la découverte et de l'exploitation de la houille dans ce nouveau bassin, Imprimerie L. Danel, Lille, 1880, 410 p. [lire en ligne], p. 32-34, 51 Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article 
  • Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Douai, vol. I, Imprimerie nationale, Paris, 1904, p. 98 Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article 
  • Alfred Soubeiran, Études des gîtes minéraux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minéralogique d'Arras, Imprimerie nationale, Paris, 1895, p. 151 Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article 



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