Francis Million (syndicaliste)

Francis Million (syndicaliste)

Léon Francisque Million, dit Francis Million, né le 7 février 1882 à Lyon (Rhône), mort à Paris, le 6 octobre 1960, est un militant syndical français, membre du Bureau confédéral de la CGT de 1923 à 1936. Après 1940, il est attaché au cabinet ministériel de René Belin, avec le titre de Secrétaire général au travail[1]. À la Libération, il est exclu à vie des organisations syndicales[2].

Biographie

D'origine modeste[3], Francis Million est ouvrier typographe et (puis ?) correcteur d'imprimerie. Issu d'un milieu professionnel où le syndicalisme est souvent taxé de "réformiste" [4] , Francis Million est élu secrétaire de l'Union départementale du Rhône (CGT) en 1913. Il est âgé de 31 ans et est connu pour être propagandiste de la Grève générale et de l'antimilitarisme. En 1914, il est inscrit au "Carnet B"[5] et envoyé au Maroc. Après sa démobilisation en 1919, il occupe une place importante dans le mouvement syndical lyonnais et s'implique dans le mouvement coopérateur. Il fait partie des militants syndicalistes (comme Alphonse Merrheim), opposés à la guerre mais qui ne se reconnaissent pas dans l'exemple révulutionnaire soviétique. En 1920 il est remplacé à la tête de l'Union départementale. La scission syndicale de 1921-1922 l'amène à des fonctions de premier plan à la CGT : il "monte" à Paris pour entrer en 1923 au Bureau confédéral de la CGT. Il y siège jusqu'en janvier 1936. Il est un des proches collaborateurs de Léon Jouhaux: il est directeur de l'organe de la CGT, Le Peuple, fondateur du CCEO. En 1934, il est chargé de la conduite des préliminaires de la rénification syndicale avec la CGTU[6] Après la réunification syndicale, en 1936, il se rallie, par anti-communisme, à la tendance "Syndicats", menée par René Belin. Son réformisme le désigne pour être nommé par la CGT ou par les gouvernements du Front populaire dans plusieurs organismes techniques : il siège au conseil d'administration de l'Institut supérieur du travail, au Conseil économique. Il est attaché au cabinet ministériel[7]de Charles Spinasse, ministre du Budget dans l'éphémère deuxième gouvernement Léon Blum en 1938. Il siège au conseil général de la Banque de France comme délégué de la CGT[8] C'est sans doute ce parcours gestionnaire et sa proximité idéologique qui le font appeler par René Belin, à ses côtés en 1940. Le 14 juillet 1940, René Belin, membre du membre du Bureau confédéral de la CGT est nommé secrétaire d'État à la Production industrielle et au Travail. Il s'entoure de plusieurs syndicalistes issus de la CGT. Francis Million est parmi ceux-ci[9]. Il est chef de cabinet de René Belin de novembre 1941 à avril 1942.

Sources

  • Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, version "papier", éditions de l'Atelier, tome 36, notice "Francis Million", signée A. Moissonnier.
  • Dictionnaire des ministres (1789-1989)[10]. dirigé par Benoît Yvert, Perrin, 1990.
  • Histoire du front populaire, Georges Lefranc, Payot, 1965.
  • Léon Jouhaux et le mouvement syndical français, Bernard Georges, Denise Tintant, Marie-Anne Renauld, Presses universitaires de France, 1978.
  • Le syndicalisme dans la France occupée, ouvrage dirigé par Michel Margairaz & Danielle Tartakowsky, Presses universitaires de Rennes, 2008.

Notes et références

  1. Selon le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français il est "secrétaire général au Travail", selon le Dictionnaire des ministres (voir sources), il est "secrétaire général à la Main d'oeuvre". C'est à ce titre dont il semble avoir été titulaire du 13 août 1941 au 22 novembre de la même année, qu'il figure, page 710, dans ce dernier ouvrage. Mais dans les listes des membres des gouvernements entre 1940 et 1944, que ce Dictionnaire des ministres présente par ailleurs ( pages 653-658) le nom de Francis Million n'apparaît pas...
  2. (selon le Maitron. Aucune source ne mentionne le passage (probable) de Francis Million devant la Justice. Référence en la matière, François Rouquet, L'épuration dans l'administration française, CNRS éditions, 1993, ne cite pas même son nom quand il évoque le sort des secrétaires généraux du Régime de Pétain (p. 179)
  3. "Fils d'un employé, selon le Maitron, notice Million Francis, tome 36, page 389-390.
  4. Ce terme, utilisé par les syndicalistes dans leurs confrontations internes, est repris par des historiens de valeur. Il est cependant réducteur d'une réalité beaucoup plus mouvante que les définitions, et inadapté à une histoire sereine du syndicalisme d'avant 1914, pour le moins. Voir les travaux de Jacques Juillard (Autonomie ouvrière), Madeleine Rebérioux,(en particulier La république radicale ? 1898-1914, éditions du Seuil, 1975.) etc..
  5. Jean-Jacques Becker, Le carnet "B" : les pouvoirs publics et l'antimilitarisme avant la guerre de 1914, Paris, 1973.
  6. Georges Lefranc, Le mouvement syndical sous la troisième République, page 324. Voir aussi, Bernard Georges, Denise Tintant & Marie Anne Renaud, Léon Jouhaux dans le mouvement syndical français, Puf, 1979, page 135.
  7. Cf. Léon Jouhaux et le mouvement syndical, op. cit., p 172.
  8. Depuis la nationalisation de la Banque de France, le 24 juillet 1936, siégent parmi les 20 membres de son conseil général, un représentant de la CGT. Cf. Georges Lefranc, Histoire du front populaire, Payot, 1965, page 370-371. Mais Georges Lefranc, ne cite pas le nom de Francis Million, avec lequel il a travaillé au CCEO-CGT.
  9. Michel Margairaz, Danielle Tartakowsky (sous la direction de) : Le syndicalisme dans la France occupée, Presses universitaires de Rennes, 2008, page 464, chronologie.
  10. La notice "Francis Million" fait 3 lignes, ne donne aucun renseignement d'état civil... et il est douteux que Francis Million, y ait sa place, car il ne figure pas dans les listes récapitulatives des ministères de ce même livre ...pas plus qu'il ne figure dans la composition du Ministère Darlan, fournie par d'autres sources (tel Bernard Iselin, Les cahiers de l'histoire, N°34, 1941-1945 de la Résistance à la Libération)

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