Frédéric de Salm-Kyrbourg

Frédéric, prince de Salm-Kyrburg (en) (1744-1794) est un colonel allemand, bâtisseur de l'hôtel de Salm, à Paris.

Biographie

Né à Limbourg, il grandit comme sa sœur Amélie Zéphyrine à Paris, où il fit bâtir de 1782 à 1787 par l'architecte Pierre Rousseau l'hôtel de Salm (aujourd'hui le Palais de la Légion d'Honneur) : il s'y ruina si bien^[1] qu'en 1787, l'architecte, pour se payer de ses travaux, avait acheté l'hôtel, et le prince n'y était plus que locataire. Il songea même, selon la Gazette des Deux-Ponts, à marier son neveu, poitrinaire et qui ne pouvait raisonnablement espérer avoir d'enfants, à la fille de son entrepreneur Thévenin, dans l'espoir qu'un titre de princesse en apaiserait ses exigences financières.

En 1787, il prit part à la Révolution batave aux côtés des Patriotes, et se présenta dans ce pays comme un agent de la France : il y mena une conduite équivoque et laissa prendre Utrecht par Frédéric-Guillaume II de Prusse, ce qui lui valut d'âpres critiques.

Pendant la Révolution française, il embrassa la cause populaire : il devint le commandant du bataillon de la Garde nationale de la section de la Fontaine-de-Grenelle, et fit de son hôtel le lieu de réunion d'un club très ardent, que les mauvaises langues appelait le Salmigondis^[2].

Il fut cependant arrêté le 13 germinal an II, et conduit à la prison des Carmes. Il fut condamné à mort le 5 thermidor par le tribunal révolutionnaire sous le prétexte que « Salm, prince allemand, n'était, sous le masque du patriotisme, que l'agent caché de la coalition allemande contre la France », et guillotiné le même jour en même temps qu'Alexandre de Beauharnais, l'amant de sa sœur. Ils sont enterrés au cimetière de Picpus.

Notes et références

1. ↑ Ainsi en août 1786, la marquise de Créquy écrivait à Senac de Meilhan : « Le Salm est ici, cherchant à tout vendre et à piaffer ; le baron de Breteuil soutient qu'il n'en a pas pour deux ans, et que l'hôpital sera sa fin », Lettres inédites de la marquise de Créqui, p. 59-61.
2. ↑ L'Improvisateur français, tome XVIII, p. 282.