Gare de Bobigny

Gare de Bobigny
Bobigny
La gare de Bobigny en 1984.
La gare de Bobigny en 1984.
Localisation
Pays France
Ville Bobigny
Adresse Avenue Henri-Barbusse
93000 Bobigny
Coordonnées géographiques 48° 54′ 38″ N 2° 25′ 49″ E / 48.91048, 2.43028548° 54′ 38″ N 2° 25′ 49″ E / 48.91048, 2.430285  
Gestion et exploitation
Propriétaire RFF (infrastructure)
Ville de Bobigny (bâtiment des voyageurs)
Services Fret SNCF
Historique
Ouverture 1882 (halte) / 1932 (gare)
Classement  Inscrit MH (2005)

La gare de Bobigny est une gare ferroviaire de la ligne de Grande Ceinture, située dans la commune française de Bobigny (département de la Seine-Saint-Denis).

Ouverte en 1932, puis fermée au trafic des voyageurs dès 1939, elle doit sa notoriété à son utilisation comme point de départ pour les convois ferroviaires vers le camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau de 1943 à 1944. Unique exemplaire en France d'une gare de déportation préservée dans son cadre, la gare a été consacrée « lieu de mémoire » suite à son inscription au titre des monuments historiques en 2005.

Sommaire

Situation ferroviaire

Article détaillé : Ligne de Grande Ceinture.

La gare de Bobigny est établie à l'ouest du centre-ville, au point kilométrique 57,707 de la ligne de Grande Ceinture. Elle se situe peu après l'embranchement disparu du fort d'Aubervilliers (desservant également l'imprimerie de l'Illustration), et juste avant l'origine de la ligne dite de Grande Ceinture complémentaire, de Bobigny à Sucy-Bonneuil via Neuilly-sur-Marne.

Histoire

La ligne de Grande Ceinture est ouverte au trafic des voyageurs entre Achères et Noisy-le-Sec le 2 janvier 1882, avec quatre trains omnibus par jour. Une simple halte est alors aménagée à Bobigny[1].

La première halte de Bobigny (1882 - 1932)

La ligne dite de Grande Ceinture complémentaire est ouverte fin 1928 au trafic de marchandises, et le 1er mars 1932 au trafic de voyageurs, avec seulement deux trains dans chaque sens entre Noisy-le-Sec et Juvisy via Argenteuil et Versailles. La halte de Bobigny, démolie pour laisser la place aux deux nouvelles voies, est reconstruite en véritable gare, dotée de vastes dimensions. La gare de Bobigny est réalisée en 1929 par l'entrepreneur Morosini[2].

Mais les nouvelles gares de la ligne se révèlent vite disproportionnées au vu du de la faible fréquentation enregistrée[3]. En 1939, la ligne est victime des mesures de coordination : le service des voyageurs entre Versailles et Juvisy via Argenteuil et Noisy-le-Sec est définitivement supprimé le 15 mai[4]. Toutefois, en septembre 1939, quelques trains de voyageurs sont rétablis pour quelques mois d'Argenteuil à Juvisy[5].

Article détaillé : Camp de Drancy.

D'août 1941 à août 1944, la cité de la Muette à Drancy devient le camp d'internement de Drancy, principal lieu de départ de la France vers les camps d'extermination nazis. Plus de huit Juifs déportés de France sur dix passent par le camp de Drancy pendant la Seconde Guerre mondiale.

De mars 1942 jusqu’en juillet 1943, quarante-deux convois partent de la gare du Bourget-Drancy, pour l'essentiel vers Auschwitz-Birkenau. Toutefois, le responsable du camp, le nazi Alois Brunner, décide d'organiser ces départs de la gare de Bobigny, plus enclavée et considérée comme plus discrète. Les vingt-et-un convois de déportation de Drancy partis du 18 juillet 1943 au 17 août 1944 quittent la gare de Bobigny. Il y eut 40 450 déportés qui partirent de la gare du Bourget-Drancy et 22 453 de la gare de Bobigny[6].

Durant les années 1950, la gare retrouve son usage industriel. Désaffecté, la bâtiment voyageurs a été laissé à l'abandon. Après une réhabilitation en 1979, la gare est brièvement remise en service en tant que gare de marchandises. Mais elle est de nouveau désaffectée au début des années 1980.

La Ville acquiert le bâtiment en 2004, pour un euro symbolique, avant de déposer une demande de classement en tant que monument historique[7]. En 2008, il fait l'objet de travaux de restauration, avec la participation financière de la commune, du département, et de la Fondation de France[6]. Depuis, la municipalité a initié un processus de concertation et de mobilisation de différents partenaires autour d'un projet de mémorial de la Shoah. Le 25 janvier 2011, un protocole de coopération est signé entre le président de la SNCF, Guillaume Pepy, et la maire de Bobigny, Catherine Peyge, afin de réhabiliter le site de la gare. La zone autrefois dédiée au trafic de marchandises est cédée en conséquence à la Ville[8].

La gare fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 24 janvier 2005, modifiée le 28 octobre 2009[2]. Sont concernés par cette protection : l'emprise au sol de la gare, le bâtiment de la gare des voyageurs en totalité, les deux édicules (WC et bloc électrique) situés de part et d'autre de la gare, le pylône d'éclairage et de radio sol-train, le faisceau de voies ferrées, situé entre la gare et la halle à marchandises, courant approximativement de l'avenue Henri-Barbusse jusqu'au pylône d'éclairage, le poste d'aiguillage et ses installations techniques dit « point Z » ainsi que les voies ferrées y aboutissant, la halle de marchandises années trente située derrière la gare. Du fait de sa date de construction (1929) et de son inscription, la gare de Bobigny bénéficie automatiquement du label « Patrimoine du XXe siècle »[2].

Une nouvelle gare, dite de Drancy - Bobigny, doit être aménagée quelques centaines de mètres plus au nord sur la Tangentielle Nord, à l'horizon 2017. Elle permettra la correspondance avec la ligne 1 du tramway.

Notes et références

  1. Bruno Carrière et Bernard Collardey, L'aventure de la Grande ceinture, p. 32
  2. a, b et c Ancienne gare SNCF de la Grande Ceinture, sur la base Mérimée, ministère de la Culture.
  3. Bruno Carrière et Bernard Collardey, L'aventure de la Grande ceinture, p. 174
  4. Bruno Carrière et Bernard Collardey, L'aventure de la Grande ceinture, p. 190
  5. Bruno Carrière et Bernard Collardey, L'aventure de la Grande ceinture, p. 192
  6. a et b Communiqué de presse, « Fin de la première phase des travaux de restauration de l'ancienne gare de Bobigny » sur http://www.fondation-patrimoine.org, 18 novembre 2008. Consulté le 27 décembre 2010
  7. Marie-Laurence Fleitour, « Seine-Saint-Denis - L’ancienne gare transformée en mémorial de la Shoah », dans France-Soir, 22 novembre 2008 [texte intégral (page consultée le 27 décembre 2010)] 
  8. Élodie Soulié, « La « gare de la douleur » deviendra lieu de mémoire », dans Le Parisien, édition Seine-Saint-Denis, 26 janvier 2011, p. I [texte intégral (page consultée le 27 janvier 2011)] 

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie



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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Gare de Bobigny de Wikipédia en français (auteurs)

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